AU-DELÀ D’UNE UTILISATION PERTINENTE
Les dossiers médicaux informatisés (DMI) ne sont pas une nouveauté dans le secteur de la
santé, mais aujourd’hui, leur adoption s’impose aux professionnels de la santé pour obtenir
les aides financières prévues par la législation American Recovery and Reinvestment Act de
2009 (ARRA), en particulier par la loi HITECH, et atteindre leurs objectifs d’« utilisation
pertinente ». L’utilisation pertinente est aujourd’hui l’un des moteurs les plus importants
de l’investissement informatique dans les hôpitaux. Dans quelle proportion ? IDC Health
Insights a récemment publié une étude de marché qui montre qu'alors que les dépenses
informatiques globales aux États-Unis devraient augmenter d'environ 5 % en 2010,
l’augmentation des dépenses en technologies cliniques requises pour une utilisation
pertinente (dossier médical informatisé, saisie électronique des prescriptions médicales,
échange de données médicales et analyses) devrait atteindre environ 12 %. Selon une autre
étude récente d’IDC Health Insights, plus de 40 % des professionnels vont accélérer le
déploiement des technologies d’utilisation pertinente en 2010. Outre les avantages
spécifiques à cette utilisation, ces technologies vont permettre aux responsables
informatiques du secteur de la santé de contrôler les coûts et de se préparer à répondre aux
obligations réglementaires du Patient Protection and Affordable Care Act de 2010 (PPACA).
Les aides financières pour l'adoption des DMI n’est pas la seule motivation des
professionnels de la santé. Selon une enquête d’EMC menée auprès de praticiens et
radiologues à l’occasion de la récente conférence RSNA 2010, la plupart des personnes
interrogées ont indiqué que les primes représentaient la motivation la moins importante
pour la généralisation des DMI. Leurs principales motivations étaient la facilité d’accès aux
dossiers des patients, la sécurité des informations électroniques et les contrôles de
confidentialité, ainsi que la capacité à partager les données des patients au-delà des
barrières physiques et des affiliations, c'est-à-dire à disposer d'une vue complète du
patient. « Le DMI représente l'avenir », affirme un radiologue de l’hôpital de Nyack (Nyack,
New York). « Ses avantages sont évidents : il ne s’agit pas simplement de la prime de l’État,
l’important est la faculté de partager facilement les informations critiques du patient. Dans
notre secteur, nous avons de nombreux transferts hospitaliers : ce serait pratique de pouvoir
consulter immédiatement les antécédents médicaux du patient sur ordinateur. »
ÉTAT ACTUEL DES DMI
L’activité médiatique autour de la généralisation des DMI pourrait faire penser que la plupart
des établissements de santé concernés les ont déjà entièrement adoptés. Les statistiques
du modèle de généralisation des DMI tirées de l’enquête d’HIMSS Analytics (sept. 2010 ;
N=5217 du 2e trimestre 2010) montrent que seules 16 % des personnes interrogées avaient
atteint leurs objectifs d’utilisation pertinente des DMI. En fait, à la conférence RSNA 2010,
quand on leur demandait si elles utilisaient les DMI, les personnes répondaient : « Qui ne le
fait pas ? » Toutefois, en poussant un peu plus loin, les mêmes peinaient à indiquer des
pistes pour accélérer la généralisation des DMI. Par exemple, une infirmière du Kettering
Health Network à Dayton, Ohio, rapporte : « Aujourd’hui, comme tout le monde n’est pas
intégré à 100 % dans notre DMI, nous rencontrons des difficultés d’intégration avec les
systèmes de certains éditeurs que nous utilisons encore. La phase d'intégration est un peu
délicate jusqu’à ce qu’on en sorte. Nous y arrivons de manière empirique, avec beaucoup de
tentatives, d’erreurs et de sauvegardes. C’est là que les documents papier retrouvent tout
leur rôle. Le papier nous permet de contourner le problème, et je crois que nous avons
utilisé plus de papier au cours des deux dernières semaines, pendant notre première mise
en production du DMI, que pendant le mois précédant sa mise en oeuvre. »
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GÉNÉRALISATION DES DMI :
LES RISQUES
• Périodes d’interruption non programmées
de systèmes d’infrastructure stratégiques
• Formation des utilisateurs des DMI
• Coordination entre les sites
• Compréhension du périmètre de
l’implémentation