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Parallèlement, dans le cadre de la modernisation des aides d’État, il est prévu que la
Commission approfondisse son analyse des effets négatifs potentiels des mesures d’aide, au
nombre desquels les profits exceptionnels, l'évincement des investissements privés, les
dépenses publiques engagées lorsque des projets similaires sont mis en œuvre sans aide, ainsi
que le maintien sur le marché d’entreprises peu efficientes et non viables. Les contribuables,
les entreprises et les pouvoirs publics tireraient également avantage d’une plus grande
transparence en ce qui concerne les dépenses et les bénéficiaires des aides.
L’objectif opérationnel de la modernisation des aides d’État est de transformer ces éléments
essentiels en lignes directrices révisées en matière d’aides d’État, afin d’aligner ces dernières
sur la stratégie Europe 2020 et le cadre financier pluriannuel pour 2014-2020. En 2012, des
progrès ont été accomplis, notamment en ce qui concerne la révision des lignes directrices
concernant les aides d'état à finalité régionale, les aides à la recherche, au développement et à
l'innovation, les aides à l'environnement ainsi que les aides au capital-investissement. Les
aides d’État qui relèvent de ces instruments représentent plus des deux tiers de toutes les aides
accordées dans l’UE.
Lignes directrices pour les réseaux à haut débit: un exemple concret de la philosophie sur laquelle
s'appuie la modernisation des aides d'État
Au cours de l’année, la Commission a adopté de nouvelles lignes directrices pour les réseaux à haut débit, un
ensemble de règles qui illustrent concrètement la philosophie sur laquelle s'appuie la modernisation des aides
d'État. Les nouvelles lignes directrices ont été conçues pour soutenir, par l’injection de fonds publics, les
investissements favorables à la concurrence conformément à la stratégie Europe 2020, en général, et à l’initiative
phare de cette stratégie intitulée «Stratégie numérique pour l’Europe», en particulier; par exemple, par la création
d’une catégorie supplémentaire de «réseaux ultra-rapides» conformément aux objectifs de la Stratégie
numérique. Les lignes directrices définiront également des conditions révisées afin de favoriser les
investissements dans les zones rurales et d’alléger les charges administratives qui pèsent sur les projets de plus
petite envergure. Dans le cadre de ces lignes directrices, les aides seront toujours destinées à des zones
présentant de véritables «défaillances de marché» (c’est-à-dire dans lesquelles les opérateurs n’investissent pas
aux conditions du marché), attestées par un relevé détaillé et une consultation publique. Le bénéficiaire de l’aide
sera toujours choisi au moyen d’une procédure d’appel d’offres concurrentielle de manière à garantir que l’aide
est limitée au minimum et qu’aucune technologie ou entreprise n’obtient un avantage indu. L’«accès ouvert»
demandé à l’entreprise bénéficiaire garantit que la concurrence dans le secteur subventionné créera les
conditions optimales pour des services à haut débit de meilleure qualité et moins coûteux dans l’intérêt des
consommateurs. Les États membres, les opérateurs économiques, les citoyens intéressés et la Commission
pourront facilement accéder, sur l’internet, à tous les actes pertinents et à toutes les informations utiles
concernant les aides accordées dans le cadre de régimes d’aides. Enfin, une évaluation peut se révéler nécessaire
pour les régimes d’aides portant sur des montants d’aide élevés, présentant des caractéristiques inhabituelles ou
visant des changements importants en ce qui concerne le marché, la technologie ou la réglementation.
Cibler les aides qui ont la plus grande incidence sur le marché unique
La politique de modernisation des aides d’État poursuit un double objectif: réduire au
minimum les charges administratives liées aux aides de faible montant ou aux aides dont
l’incidence sur la concurrence et les échanges dans le marché unique est limitée et cibler les
aides qui n’offrent pas d’incitations réelles aux entreprises, évincent les investissements
privés et maintiennent en vie des entreprises peu efficientes et non viables («aides
inappropriées»). La réduction des charges administratives devrait aller de pair avec une
responsabilité accrue des États membres, davantage de transparence et une évaluation
effective tant au niveau national qu’à celui de l’UE. L’appréciation de la compatibilité des
aides d’État restera, comme le prévoit le traité, du ressort exclusif de la Commission.