CHRONIQUE SANTÉ (Photo) Laurie Fradette, nutritionniste Mars : mois de la nutrition Lumière sur le camouflage et la néophobie alimentaire Le camouflage alimentaire Depuis quelque temps, plusieurs recettes populaires mettent en vedette le camouflage alimentaire. Cette nouvelle tendance a pour but d’enrichir des recettes avec des ingrédients nutritifs, mais souvent boudés par les enfants. Par exemple, vous pourriez trouver des haricots noirs dans une recette de brownies, une purée de chou-fleur mélangée au fromage dans un macaroni ou encore des légumes et des lentilles broyés ajoutés à une sauce à spaghetti. À première vue, cela semble une excellente façon d’inciter nos enfants à manger des aliments moins appréciés. Mais quel est l’impact de cette méthode? Une étude a démontré que le camouflage alimentaire était avantageux pour augmenter la valeur nutritive des mets servis. Autrement dit, au lieu de servir des aliments souvent riches en gras et en sucres, nous pouvons substituer les ingrédients à faible valeur nutritive par des aliments plus riches en fibres, en protéines, en vitamines et minéraux. L’étude démontrait aussi une augmentation des portions de légumes consommées grâce au camouflage, sans nuire à l’appréciation des mets. Intéressant! Par contre, si le but visé est de faire apprécier ces aliments à vos enfants, il y a peu de chance que cela fonctionne. Camoufler des aliments fait en sorte que les enfants en mangent, mais ne les aide pas à développer leur goût pour ces aliments. Afin d’apprécier un aliment, l’enfant doit le reconnaître sous sa forme naturelle. De plus, l’enfant doit savoir ce qu’il mange. Évitez de faire des cachettes à votre enfant, et expliquez-lui les ingrédients de votre recette. Ce sera gagnant à plus long terme. Le camouflage peut donc être une bonne stratégie pour améliorer la valeur nutritive des mets servis, mais il ne doit pas faire en sorte que moins d’aliments sous leur forme entière soient présentés à l’enfant. 2 La néophobie alimentaire La néophobie, vous connaissez? C’est la peur des nouveaux aliments. Environ trois quarts des enfants de 2 à 10 ans traverseront une période de néophobie alimentaire. Le refus de goûter à de nouveaux aliments est tout à fait normal et fait partie des étapes vers le développement du goût. Afin d’aider les enfants à apprivoiser cette peur, voici quelques conseils : • Soyez patient. Il peut être nécessaire de présenter un aliment de 15 à 20 fois avant que l’enfant l’apprécie. • Présentez les aliments moins aimés toujours sous la même forme. Cela facilitera l’acceptation. • Favorisez un climat agréable lors du repas et évitez de forcer l’enfant à manger. • Montrez l’exemple en mangeant l’aliment avec enthousiasme. • Intégrez les enfants dans la préparation des repas. L’enfant sera plus enclin à manger les aliments qu’il a lui-même préparés. • Félicitez les enfants lorsqu’ils font des efforts pour goûter aux aliments habituellement moins appréciés. • Évitez de faire du chantage lors des repas. Interdire le dessert à un enfant qui n’a pas mangé ses légumes n’est pas la solution. Il risque de garder une image négative des légumes. Ne portez pas de jugement, même si votre enfant n’a pas voulu goûter aux aliments servis. L’important, c’est de persister à lui présenter. Un jour, il se décidera à goûter et qui sait, peut-être l’appréciera-t-il! Suivez-nous sur Facebook : Mars, mois de la nutrition SLSJ www.moisdelanutrition.ca www.dietetistes.ca Source: Nos petits mangeurs - Centre de référence en alimentation à la petite enfance.