B. LES DIFFICULTES A METTRE EN ŒUVRE LE LIBRE-ECHANGE
1- La contestation de la doctrine de l’OMC par les pays du Sud
L’OMC est contestée car elle est considérée comme responsable des déséquilibres
de l’économie mondiale. Les pays du Sud accusent le libre-échange généralisé de
renforcer la domination économique exercée par les pays du Nord. En effet,
l’ouverture des frontières commerciales, à laquelle s’ajoute la libéralisation des
mouvements de capitaux, nuit aux économies déjà fragiles des pays du Sud qui
souffrent à la fois d’un manque de compétitivité de leurs entreprises et d’un manque
de capacité à financer les investissements. Les pays du Sud ne peuvent répondre à
la concurrence internationale qui résulte du libre échange.
2- L’extension du libre-échange à de nouveaux domaines
L’OMC a élargi le champ des négociations bien au-delà du commerce international
des marchandises s’intéressant de plus en plus aux interférences entre les
problèmes environnementaux et le système commercial, en particulier, les
conséquences de l’accroissement des échanges commerciaux sur le réchauffement
climatique. Cet élargissement des missions conduit l’OMC à intervenir de plus en
plus dans des choix de société qui relèvent traditionnellement de la compétence des
gouvernements nationaux. Il en résulte une impression de confusion sur l’évolution
de ses missions ce qui rend moins lisible son action.
II. LA MONTEE DU REGIONALISME
A. LA MULTIPLICATION DES ACCORDS REGIONAUX
1. La remise en cause du multilatéralisme
L’OMC est confrontée à la multiplication d’accords régionaux qui remet en cause le
principe du multilatéralisme qu’elle soutient depuis sa création. En effet, le nombre
des accords bilatéraux et régionaux en commerce international a été multiplié par
quatre depuis 1990. Si ces accords régionaux ou bilatéraux ont comme avantage
d’être conclus plus rapidement et plus facilement que les grands cycles de
négociations ou rounds, leur multiplication accroît la confusion du système
commercial mondial. Ces accords octroient des taux préférentiels sur des produits
définis à certains partenaires commerciaux comme par exemple, dans les accords de
Lomé entre l’UE et les pays ACP ou concernent des blocs régionaux, tels que l’Union
européenne, l’ALENA ou l’ASEAN et compliquent la mise en œuvre d’une véritable
libéralisation multilatérale.
2. La remise en cause de l’OMC
Bien que les dirigeants de l’OMC estiment que la mise en place d’accords bilatéraux
constitue une étape intermédiaire sur le chemin du multilatéralisme, en fait,
l’OMC traverse une période de crise et n’arrive plus à manifester son hégémonie sur
le système commercial multilatéral. Les échecs des négociations commerciales et les
tensions protectionnistes en période de crise montrent la difficulté de réguler le
commerce mondial et d’organiser une gouvernance mondiale.