Maladies émergentes et réémergentes chez l’homme
Introduction
Une maladie émergente est une maladie dont l’incidence réelle augmente de manière significative,
d’une population donnée, dans une région donnée, par rapport à la situation habituelle de cette
maladie
1
[1].
Les instances officielles françaises (et les médias) abordent ce thème des « maladies émergentes »
depuis moins de 10 ans
2
...
Les maladies émergentes chez l’homme seraient des zoonoses dans plus de 60 à 70 % des cas[2-
3]
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. Le nombre d’espèces animales, sauvages ou d’élevage, d’agents pathogènes mieux
différenciés sont les acteurs innombrables de l’écologie des maladies transmissibles à l’homme,
homme indissociable de son écosystème[4].
Depuis les années 1980, des dizaines de microorganismes
5
pathogènes nouveaux ont été isolés,
des dizaines d’épidémies ont émergé ou réémergé.
Ces événements ont été plus ou moins médiatisés, selon la nature de l’agent (nouveau ou connu) et
le territoire atteint : pays riches ayant une communication efficace ou pays pauvres où les maladies
sont dites négligées[5]. Ces dernières suscitent depuis moins de 20 ans une mobilisation sans
précédent (laboratoires, et philanthropes réunis dans des Fondations
6
). Dans le monde entier, la
pauvreté et les mauvaises conditions d’hygiène, de même que les conflits armés font redouter des
flambées de maladies infectieuses réémergentes. Sont en cause également la promiscuité, la
richesse de vecteurs animaux dans des populations dites à risque. Les crises économiques
mondiales successives depuis 2008 fragilisent les populations les plus pauvres des pays les plus
développés. En France, mal-logés, sans-abri, immigrés payent en France un « lourd tribut » aux
résurgences de maladies connues.
On constate aussi des zoonoses émergentes gravissimes pour l’homme, confinées à la lointaine île-
continent Australie, décrites en France dans des publications hautement spécialisées.
Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), dû à un « nouveau virus », en 2003 a permis de
connaître la « problématique des risques infectieux émergents de novo », selon le Haut Conseil de
la santé publique (HCSP) en 2011[6].
La structure sanitaire mondiale est organisée en conséquence : organisations mondiales de la santé
humaine et animale (OMS et OIE
7
), réseaux internationaux, règlement sanitaire international (RSI
8
)
[7-8]… La crainte de l’émergence d’un risque biologique intentionnel est moins médiatisée qu’elle ne
l’a été au début des années 2000.
La veille microbiologique progresse (et pourrait même permettre un jour d’anticiper un événement
épidémique ?). Les virologues réaffirmaient cependant en 2006 : « La prédiction reste l’un des
exercices scientifiques les plus difficiles[9] »…
1 Voir aussi la définition du Haut Conseil de la santé publique en 2011, en Annexe 1.
2 Présenté sous forme condensée, après cinq ans de mises à jour successives, ce dossier pourrait cependant contenir des
imprécisions qui méritent de nous contacter directement par messagerieélectronique à cette adresse. : helene.fagherazzi[a]inist.fr
3 Les termes anthropozoonose et zooanthroponose, que l'on rencontre parfois pour désigner le sens de la transmission ne sont guère
utilisés. Zoonoses : « maladies et infections qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme et réciproquement ».
4 Concernant les aliments, le bilan de l ‘Union européenne est « excellent » depuis 2010, au prix d’une prévention drastique : seul un
total de 25 décès liés à des zoonoses ont été enregistrés en 2010, dont la majorité en Espagne (sept cas) et en Grande-Bretagne (cinq
cas), essentiellement à la suite de bactéries bien connues.
5 Un microorganisme peut être une bactérie, un champignon, une levure, une moisissure, un protozoaire, un virus, une algue…
6 Dernière minute le 10 avril 2012 : écoute attentive d’une émission de télévision Thema d’Arte intitulée « Grandes fortunes bon
coeur » : http://www.dailyactu.com/culture/arte-thema-grandes-fortunes-bon-coeur-ce-10-avril-14870.html.
7 L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est l’ex-Office international des épizooties. Il a été créé en 1924, avant l’OMS
(1948), dont c’était le soixantième anniversaire en 2008.
8 Les procédures du nouveau règlement sanitaire mondial, entré en vigueur en 2007, a été évalué en 2010.