une multiplication des contacts
entre l’homme et des animaux in-
fectés ; le commerce international
de produits agricoles a été multi-
plié par cinq depuis 1950 ; le
nombre des voyages internatio-
naux a considérablement aug-
menté ; l’altération de l’environne-
ment a modifié la distribution des
populations animales, sans oublier
les facteurs liés à l’industrialisation
du secteur de production animale
et à la modification des techniques
de production. A l’heure actuelle,
les zoonoses peuvent être dépis-
tées de façon plus rapide grâce aux
progrès de la biotechnologie et les
méthodes épidémiologiques per-
mettent de découvrir la nature du
contage et son mode de transmis-
sion ou son réservoir. Néanmoins,
il faudrait encore renforcer des ré-
seaux de surveillance dans tous les
pays en voie de développement,
notamment en Afrique, afin de
disposer d’un système fonctionnel
permettant la détection de l’épi-
démie à la source suivie de la
prise des mesures de prophylaxie
appropriées.
Ludmila Couturier
D’après des communications du colloque
de l’Institut des sciences du vivant
sur le thème “De l’animal à l’homme :
une communauté de destin”
et des 5es Journées francophones de virologie
Maladies émergentes
9
Professions Santé Infirmier Infirmière - No48 - août-septembre 2003
mars 2003, on recensait 132 cas
au Royaume-Uni et 10 dans le
reste du monde, dont 6 en France.
Les mesures de précaution prises
en 1997 ont permis l’observation
d’un tournant de l’épidémie de
l’ESB en Europe et les études épi-
démiologiques revoient leurs pré-
dictions du nombre de cas de
vMJC à venir à la baisse, en sa-
chant que la durée moyenne d’in-
cubation serait d’environ 15 ans.
Rapportons aussi la transmission
des virus du poulet à l’homme, qui
a tué six personnes à Hong Kong
en 1999 et, plus récemment, l’épi-
démie de grippe du poulet en Hol-
lande (18 millions de volailles ont
été abattues) a entraîné 83 infec-
tions chez l’homme et s’est éten-
due à la Belgique et à l’Allemagne.
Quant à l’actuelle épidémie de
pneumopathie atypique (SRAS),
première pandémie apparue au
xxIesiècle (environ 700 décès pour
8 000 cas), l’OMS a lancé l’alerte
mondiale en mars 2003 mais l’épi-
démie sévissait déjà en Chine
depuis novembre 2002 et, par
conséquent, les avions ont dispersé
rapidement l’agent pathogène en
provenance d’Asie sur les quatre
continents. Il s’est révélé que le vi-
rus du SRAS appartient au groupe
Coronavirus et son origine animale
a été suggérée après l’isolation d’un
Coronavirus génétiquement très
proche du SRAS prélevé sur des ci-
vettes et d’autres animaux sauvages
(la petite différence en délétion de
quelques nucléotides serait la mo-
dification qui s’est produite lors du
passage à l’homme).
Des origines multiples
Comme le rappelle le Dr Diego
Buriot (directeur de l’OMS, Lyon),
les raisons de l’émergence ou de la
réémergence des maladies infec-
tieuses sont multiples. D’une part,
le monde microbien évolue en per-
manence et s’adapte aux nouveaux
médicaments, les mutations étant
variables selon les milieux. D’autre
part, notre monde change : la crois-
sance de la population entraîne
Fièvre jaune
Malgré l’existence d’un vaccin sûr et
efficace, le nombre de personnes at-
teintes dans le monde a augmenté de-
puis une vingtaine d’années, et la
fièvre jaune pose actuellement de sé-
rieux problèmes de santé publique. Le
responsable est un virus de la famille
des Flavivirus, transmis à l’homme par
la piqûre de moustiques.
Deux types génétiques différents sont
actifs en Afrique : l’un à l’Est et l’autre
à l’Ouest. Deux autres types géné-
tiques sont présents en Amérique du
Sud, mais, depuis 1974, un seul a été
rendu responsable de flambées épi-
démiques de la maladie.
Diabète : sensibiliser les jeunes
Selon plusieurs communications lors
du Congrès mondial du diabète, à Pa-
ris, le diabète sera un phénomène dé-
vastateur pendant les vingt premières
années du XXIesiècle. Cette maladie, du
moins dans sa forme la plus répandue,
celle du type 2 (appelée autrefois “dia-
bète gras”) va de pair avec l’explosion
du surpoids et de l’obésité. La sédenta-
rité et les nouvelles habitudes alimen-
taires (trop de gras, trop de sucré, repas
pris trop vite) sont désignées comme les
principales responsables.
Alzheimer contre Parkinson
Des chercheurs ont constaté que les su-
jets traités durant de longues années par
des médicaments antimuscariniques (qui
bloquent l’action d’un neurotransmetteur
appelé acétylcholine), présentent une
densité de plaques amyloïdes 2,5 fois su-
périeure à celle des patients n’ayant ja-
mais reçu ces produits ou n’ayant été trai-
tés que pendant moins de deux ans. Mais,
en utilisant des molécules ayant l’effet in-
verse (c’est-à-dire en stimulant le neuro-
transmetteur appelé acétylcholine et non
plus en l’inhibant, comme c’est le cas
contre la maladie de Parkinson), il serait
possible de ralentir l’évolution de la ma-
ladie d’Alzheimer. De telles découvertes
nécessitent d’être confirmées. Des tra-
vaux sur l’homme sont actuellement en
cours afin de vérifier cette hypothèse.
(Sources : Perry EK et al. Ann Neurol
2003 ; 54 (2) : 235-8).
Le Chlamydiae :
à dépister d’urgence
Depuis 1997, comme pour toutes les
autres infections sexuellement trans-
missibles (IST), une augmentation des
infections à Chlamydiae est observée.
Ce sont les plus fréquentes des IST, et elles
sont asymptomatiques dans un cas sur
deux. Or, les conséquences à long terme
sont graves, sous forme de stérilités défi-
nitives. La fréquence des chlamydioses
chez les moins de 25 ans serait comprise
entre 0,8 % et 5 %, tandis que, dans
les populations identifiées comme étant
à risque, elle peut atteindre 8 à 15 %.
Les plus touchés sont les femmes de
15-25 ans et les hommes de 15-34 ans.