PR – PHYSIOPATHOLOGIE, ÉPIDÉMIOLOGIE ET IMAGERIE
Une étude de la Mayo Clinic a été menée sur la population du comté
d’Olmsted, dans le Minnesota, au sein de laquelle 603 patients
atteints de PR et 603 témoins appareillés sur l’âge et sur le sexe ont
été identifiés (Gonzalez, 814). En dehors d’une plus grande pro-
portion de fumeurs (actifs ou anciens) chez les polyarthritiques,
il a tout d’abord été observé une distribution superposable des fac-
teurs de risque cardiovasculaire dans les deux groupes.
Les auteurs ont ensuite comparé l’impact des différents facteurs
de risque cardiovasculaire au sein des deux populations. Si, dans
le groupe témoins, on note une augmentation du risque chez les
hommes, les fumeurs actifs, les personnes ayant des antécédents
cardiovasculaires, une hypertension ou un diabète, l’impact de ces
facteurs chez les patients atteints de PR est beaucoup plus limité,
et seul le diabète reste significativement associé à la survenue
d’un accident cardiovasculaire (figure 2).
Cette étude, réalisée sur un échantillon certes restreint sur le plan
épidémiologique, permet pour la première fois de montrer qu’une
modification de l’impact des facteurs de risque cardiovasculaire
traditionnels par la PR semble exister.
IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE :
QUELQUES CHIFFRES
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●La PR coûte cher, mais qu’en est-il par rapport à d’autres patho-
logies ? Une grosse étude a rapporté les coûts associés à la PR dans
une population d’assurés sociaux de 9 grosses compagnies amé-
ricaines (années 1997 à 2002). Les coûts estimés correspondent
aux coûts de la prise en charge médicale et paramédicale de la
maladie ainsi qu’au coût des journées d’absence et des arrêts mala-
dies plus prolongés. Par patient, le coût de la PR arrive en deuxième
place, derrière l’insuffisance rénale, avec une charge annuelle
de 11 120 dollars US ; une part importante de ce coût est liée
aux arrêts de travail et aux journées de travail perdues. Répartie
sur l’ensemble des cotisants, du fait des différences de prévalence,
la PR représente une charge financière annuelle de 111 dollars,
soit la troisième position après les maladies cardiovasculaires et
les problèmes de dépression (Ozminkowski, 1029). Il est possible
que la diffusion des biothérapies modifie ces estimations dans le
futur.
●
●Un élément rassurant cependant !
D’après les données du registre suédois STURE, regroupant près
de 900 patients atteints de PR traités par biothérapie et encore en
activité professionnelle, les anti-TNF semblent capables de favo-
riser le retour au travail, avec une augmentation du nombre hebdo-
madaire d’heures travaillées de 22 heures avant initiation de la bio-
thérapie à près de 35 heures au cours des quatre années suivantes
(Van Vollenhoven, 1987). Ce retour au travail est plus rapide pour
les hommes que pour les femmes, fait qui semble principalement
lié à une amélioration du DAS et du HAQ au cours de la première
année, et surtout à l’amélioration du HAQ par la suite. Grosso
modo, l’économie pour la société sur quatre ans est estimée aux
alentours de 20 000 euros par patient, à déduire des quelque 15 à
20 000 euros annuels des biothérapies.
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La Lettre du Rhumatologue - n° 318 - janvier 2006
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Figure 2. Modification de l’impact des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels par la polyarthrite rhumatoïde (Gonzalez, 814).