LE COURANT DU LABRADOR TERRE-NEUVE – SECONDAIRE
Développement
Des courants marins de notre planète, le courant du
Labrador n’est pas le plus puissant, le plus vaste ni le plus
rapide. Il pousse vers le sud quelque 6 millions de m3/s,
ce qui représente environ 10 % de son volume total. La
largeur de la bande de courant la plus rapide varie de 10 à
20 km.
La lenteur de déplacement du courant est due en partie à
la zone de basse pression située au-dessus de la baie de
Baffin et au sud du Kalaallit Nunaat (la dépression
d’Islande). Comme le courant du Labrador se dirige vers
le sud et s’éloigne de la zone de basse pression, il doit
lutter contre le gradient de pression atmosphérique.
Le système de dépression s’intensifie certaines années et
s’affaiblit à d’autres. Ce processus cyclique est connu
sous le nom d’Oscillation nord-atlantique, semblable au
cycle de El Niño/La Niña). Une phase d’oscillation
positive (gradient de pression élevé) entraîne des vents
plus violents du nord-est qui soufflent vers le littoral, et un
affaiblissement du courant du Labrador. Nous sommes
dans la phase positive du cycle d’oscillation depuis la fin
des années 1980.
Le long du courant, la température de surface augmente
du nord au sud. En août, la température de surface au
large de Nain se situe aux alentours de 5-6ºC, s’élevant
jusqu’à 12-13°C au large du cap Race. (La température
de l’eau froide coulant du robinet se situe généralement
entre 15°C et 20ºC.)
La quantité de sel contenue dans l’eau de l’océan est
fonction de la température. L’eau froide ne peut pas
contenir autant de sel que l’eau chaude (tout comme le
café froid ne peut pas contenir autant de sucre que le café
chaud). D’une façon générale, le courant du Labrador a
une teneur en sel (salinité) de 32 parties par millier (c’est-
à-dire 32 g de sel par kg d’eau). La productivité biologique
s’accroît dans les zones où un courant froid (comme le
courant du Labrador) rencontre un courant chaud (comme
le Gulf-Stream, dont la température normale au mois
d’août est de 17°C sur les Grands Bancs). Cette
rencontre des eaux chaudes et froides entraîne un
brassage important (mouvement ascendant de l’eau
chaude et descendant de l’eau froide), de sorte que les
éléments nutritifs sont répartis de façon égale dans la
colonne d’eau au-dessus des Grands Bancs peu profonds
et du cap Flemish. C’est la principale raison pour laquelle
ces deux zones comptent parmi les plus riches du monde
pour la pêche.
La glace de mer atteint sa plus vaste superficie et
épaisseur au début février, où elle s’étend à plus de 1000
km au large de Nain de Hebron.
Calculer combien de temps une
molécule d’eau met pour se rendre
de Nain au cap St. Francis, poussée
par le courant du Labrador.
Émettre des hypothèses sur les
variations qui pourraient affecter le
courant du Labrador d’une année à
l’autre.
Ajouter du sel dans un litre d’eau
jusqu’à ce que le sel n’arrive plus à
se dissoudre. Comparer la quantité
de sel qu’on peut dissoudre dans
l’eau froide à celle qui peut être
dissoute dans l’eau chaude.
Repérer sur la carte :
Le cap Chidley, Hebron, Nain,
Hopedale, Makkovik.
Le Conseil canadien de l’enseignement de la géographie (www.ccge.org) 5
La Société canadienne de météorologie et d’océanographie