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L’épaule est une articulation très mobile et donc
complexe. Elle peut subir différents types de
lésions.
L’une d’elles affecte la coiffe des rotateurs. On
nomme ainsi les quatre tendons qui permettent à
l’épaule de bouger dans différentes directions: ce
sont eux qui nous permettent d’écarter le bras du
corps, de mettre la main derrière le dos ou de
prendre un objet sur le côté. Or ces tendons
peuvent être le siège de tendinites, c’est-à-dire
d’inflammations, ou de déchirures. Dans ce
dernier cas, on peut les traiter par voie
chirurgicale en introduisant dans l’épaule une
ancre arrimée à de fils à l’aide desquels on suture
la coiffe du rotateur.
Lorsqu’on a un accident, sur les pistes de ski par
exemple, on peut se démettre l’articulation de
l’épaule, en d’autres termes, souffrir d’une
luxation. Les ligaments, qui ont pour rôle de
stabiliser l’épaule, sont alors déchirés et, s’ils se
cicatrisent incorrectement, la luxation peut
récidiver. Il est alors possible de stabiliser
l’articulation par les techniques arthroscopiques.
Les membres supérieurs peuvent aussi être
affectés par une inflammation du tendon du long
chef du biceps. Ce tendon qui, comme son nom
l’indique, est la continuité du muscle biceps du
bras, s’amarre dans l’articulation de l’épaule où il
coulisse sur la tête de l’humérus. C’est à cet
endroit qu’il peut être l’objet d’une inflammation,
voire d’une déchirure. En cas d’échec des
traitements conservateurs, la tendinopathie peut
être prise en charge par la chirurgie.
L’intervention consiste alors soit à sectionner le
tendon, soit à déplacer son point d’attache, ce qui
permet de supprimer la douleur.
Il arrive aussi que l’espace situé entre l’humérus et
l’acromion (partie osseuse «crochue» de
l’omoplate) se rétrécisse, ce qui a pour
conséquence de pincer le tendon de la coiffe de
rotateurs (le sus-épineux) qui le traverse. Cet
«impingement», comme on appelle ce
phénomène, empêche alors le tendon de coulisser
librement dans l’articulation. Pour le libérer, il faut
raboter l’acromion pour lui redonner l’espace
nécessaire.
Quant à l’arthrose, elle n’affecte pas seulement la
hanche et le genou; elle peut aussi toucher
l’épaule. Cette maladie, due à une dégénérescence
du cartilage, réduit la mobilité de l’articulation
mais, la plupart du temps, elle ne provoque qu’une
gêne car, comme le dit avec humour le Dr Alec
Cikes, «on ne marche pas dessus». Toutefois, il
arrive que l’arthrose de l’épaule provoque des
douleurs. Dans ce cas, il est possible de remplacer
l’articulation par un implant.
Ces différentes lésions ne sont pas les seules à
toucher l’épaule, mais elles sont les plus
fréquentes.
DES LÉSIONS MULTIPLES
Le chirurgien qui pratique l’arthroscopie visualise les lésions de l’épaule de façon indirecte, sur son écran.
Arthroscopie de l’épaule