REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé Direction générale de la santé Service du médecin cantonal Le point sur… La maladie à virus Ebola L'épidémie actuelle de maladie à virus Ebola sévit actuellement principalement en GuinéeConakry, Sierra Leone et Libéria. Le risque de maladie pour la population genevoise est ainsi très faible. Comment se transmet le virus Ebola ? Le virus Ebola se transmet par contact direct (par la peau lésée ou les muqueuses (yeux, nez etc.)) avec du sang, des liquides biologiques ou des sécrétions (selles, vomissements, salive, urine, sueurs, sperme, etc.) des sujets infectés. Etat des lieux de la situation : 4 décembre 2014 Quels sont les pays touchés ? La maladie sévit actuellement en Guinée-Conakry, Libéria et Sierra Leone, avec une transmission soutenue. Quelques cas ont été rapportés au Mali depuis 3 semaines, dans la capitale Bamako. A ce jour, hors Afrique de l'Ouest, un seul cas de maladie a été diagnostiqué chez un voyageur ayant séjourné dans l'un de ces trois pays et des soignants ont été contaminés lors de soins à un malade (Espagne, USA). Aucun cas n'a été diagnostiqué en Suisse. Une personne sans symptôme n'est pas contagieuse Sources: OMS-WHO Contrairement à la grippe ou la rougeole, le virus ne se transmet pas par voie aérienne. Comment se traite la maladie Ebola ? A ce jour, il n'existe aucun vaccin ni traitement spécifique validés contre le virus Ebola. Sources : CDC Qu'est-ce que la maladie à virus Ebola ? Ebola est une maladie grave provoquée par le virus du même nom. La durée d'incubation varie de 2 à 21 jours. La maladie débute souvent par de la fièvre, des maux de tête et de gorge, des douleurs articulaires, puis des diarrhées et vomissements. Dans les cas sévères, des (d'où l'ancienne hémorragies peuvent survenir désignation "fièvre hémorragique à virus Ebola"). En moyenne, un malade d'Ebola sur deux décède. Quel est le risque de contamination à Genève ? Ce risque est très faible car : - Seules les personnes avec des symptômes sont contagieuses et il faut un contact direct avec ces dernières. - Les membres des organisations humanitaires sont très bien protégés et s'ils devaient tout de même être rapatriés, ils seraient immédiatement pris en charge selon un protocole établi et sans contact avec la population. Le risque d'Ebola pour une personne résidant à Genève qui n'a pas voyagé dans les zones à risque est minime Les recommandations pour la population générale Conseils aux voyageurs: Au retour d'un voyage d'un pays à risque: - Eviter de se rendre actuellement en GuinéeConakry, Libéria et Sierra Leone si ce n'est pas nécessaire. En cas de fièvre dans les 21 jours suivant le retour à domicile, contacter immédiatement votre médecin / un service d'urgence en signalant le lieu de séjour. - Toutefois, en cas de voyage dans l'un de ces trois pays: Au-delà des 21 jours suivant le retour, le risque de développer la maladie est inexistant. Se renseigner sur les moyens de se protéger et les mesures à prendre sur les sites de conseil pour les voyageurs www.safetravel.ch Eviter tout contact direct avec un malade ou des animaux Si un voyageur pense avoir été en contact avec un malade d'Ebola, il lui est conseillé de téléphoner à un médecin. Ne pas toucher les corps lors de rituel funéraire Se laver fréquemment les mains avec du savon ou une solution hydro alcoolique. Rappel des mesures d'hygiène générales: Dans le contexte actuel, pour la population générale, il n'y pas de recommandations spécifiques contre Ebola. Cependant, au quotidien, il est utile de rappeler les mesures d'hygiène de base à savoir : Se laver régulièrement les mains à l'eau et au savon Pour en savoir plus Quelques définitions - Office fédéral de la santé publique (OFSP) - Incubation : période sans symptômes s'écoulant entre le contact avec le virus et l'apparition des premiers symptômes http://www.bag.admin.ch/themen/medizin/00682/00684/01 061/index.html?lang=fr - Organisation mondiale de la santé (OMS) http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/ - Informations aux voyageurs http://www.safetravel.ch - Muqueuses : membranes qui tapissent les cavités de l'organisme (nez, œil, bouche, oreille, etc.) Foire aux questions Foire aux questions : • Puis-je être contaminé en serrant les mains ? A Genève, le risque est très faible voire nul. En effet, une personne sans symptôme n'est pas contagieuse. En plus, il faudrait que la main du malade contienne des sécrétions (sang, vomis) et que ces dernières soient en contact avec une lésion ou portée vers vos muqueuses (œil, nez, bouche). De plus, le virus entier vivant n'a jamais été isolé dans la sueur, ce qui réduit considérablement le risque de transmission. • Est-ce que je peux être contaminé en manipulant des objets dans des lieux publics ? (transports publics, passeport, colis, etc.) Le virus ne survit pas longtemps sur les surfaces ou les marchandises (denrées alimentaires en provenance d'Afrique de l'Ouest). La probabilité que le virus soit en contact avec votre peau lésée ou vos muqueuses (mains portées à la bouche, aux yeux, etc.) est extrêmement faible. Ce risque peut encore être réduit grâce à un lavage fréquent des mains à l'eau et au savon. • Quel est le risque pour mon enfant si un camarade ou un professeur revient d'Afrique ? Le risque est quasi nul. Tout d'abord, il faut que la personne ait voyagé dans un des trois pays à risque, qu'elle ait eu un contact direct avec un malade, qu'elle-même soit symptomatique et que mon enfant ait un contact direct avec les sécrétions du malade. Le risque que tous ces éléments soient réunis est quasi nul. Par ailleurs, les personnes voyageant dans ces pays sont informées des risques et des mesures de précaution à suivre sur place. • Est-ce qu'un voyageur de retour d'une zone à risque peut reprendre le travail à son retour ? Oui, car la probabilité qu'un touriste de retour d'une zone à risque soit infecté par le virus Ebola est extrêmement faible. L'infection nécessite un contact direct avec des sécrétions de personnes ou d’animaux infectés, ces expositions étant peu probables pour le voyageur moyen. Les touristes sont avisés qu’il leur faut éviter tout contact de ce type. • Les animaux transmettent-ils le virus Ebola ? Oui. Le virus peut se transmettre par contact avec des animaux infectés vivants ou morts. Les animaux concernés sont surtout les chauves-souris, les singes et les antilopes. La chauve-souris frugivore d'Afrique est probablement l'hôte habituel du virus Ebola qu'il transmet aux singes en les mordant. Ces animaux infectés tombent ensuite malades. Il est possible de s'infecter en consommant la viande crue de ces animaux. • Comment diagnostique-t-on la maladie? Le médecin va suspecter une maladie d'Ebola chez un patient en se fondant sur différents critères: le lieu de séjour, la présence de symptômes et un contact avec un malade. Seul un résultat d’analyse pourra confirmer définitivement ce diagnostic. Le laboratoire central de virologie des Hôpitaux universitaires de Genève est le laboratoire de référence pour la Suisse. Il dispose des normes de sécurité suffisamment élevées pour détecter le virus Ebola. Le résultat est disponible dans les 24 heures. • Quand est apparu le virus Ebola? La maladie à virus Ebola est apparue pour la première fois en 1976, lors de deux flambées de fièvres hémorragiques simultanées à Nzara (Soudan) et à Yambuku (République démocratique du Congo). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, celle-ci a donné son nom à la maladie. • Est-ce que qu’il est prévu d’accueillir à Genève d'autres personnes, exposées accidentellement à Ebola ou malades ? Oui, sur demande d’organisations internationales en particulier, pour leurs employés engagés dans la lutte contre Ebola. Le premier transport de ce type a eu lieu à Genève le 22 septembre 2014 pour une surveillance et la première hospitalisation d'un malade le 20 novembre 2014. • Quelles mesures sont actuellement en place à l'aéroport international de Genève ? A l'arrivée, des messages sont diffusés sur les écrans disposés au retrait des bagages. De plus, des affiches conseillent les passagers ayant séjourné dans les trois principaux pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie actuelle d’Ebola (Guinée, Libéria et Sierra Leone) d'appeler le numéro de téléphone spécial s’ils tombent malades. Pour les rares vols directs en jet privé provenant de la région touchée, des mesures sanitaires peuvent être mises en place en cas de besoin. Enfin, une procédure de prise en charge est appliquée si un passager malade à bord d’un avion à destination de Genève Aéroport est suspecté d’avoir le virus Ebola. Foire aux questions • Les réfugiés qui arrivent en Suisse peuvent-ils être infectés ? En Suisse, très peu de réfugiés viennent de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone. En outre, ces pays ont mis en place depuis un certain temps des contrôles sanitaires à la sortie. De plus, il est pratiquement impossible à une personne infectée d'arriver jusqu'ici dans les 21 jours que dure la période d'incubation. L'OFSP, en collaboration avec l'Office fédéral des migrations et les cantons, a très tôt pris des mesures pour réduire au minimum les risques d'Ebola liés aux réfugiés. Une seule suspicion dont le diagnostic s'est révélé négatif est survenue en Suisse chez un requérant d'asile à Vallorbe, fin septembre 2014. Enfin, avant d'être répartis dans les différents cantons suisses, les réfugiés sont acheminés à Vallorbe pour la Suisse romande. Là, il est procédé à une évaluation de leur état de santé et des mesures supplémentaires sont prises en cas de besoin.