Les années actuelles ont la réputation
d'être le deuxième Âge d'or des composi-
teurs de musique danois. Le premier, qui
vit l'épanouissement réel de la musique et
de la vie musicale danoise, date de la pre-
mière moitié du XIXe s., tandis que le
deuxième a commencé dans les années
1990. Les compositions et les exécutions
sont extrêmement nombreuses à l'heure
actuelle puisque l'on joue en moyenne
trois cents nouvelles œuvres danoises par
an. La croissance de la productivité des
œuvres pour le théâtre est particulière-
ment remarquable ; là, ce sont les opéras
de chambre qui dominent. En 2000, de
surcroît, le Théâtre royal a monté pour la
première fois en trente ans un grand opéra
danois composé de fraîche date : La
Servante écarlate de Poul Ruders (né en
1949). Plusieurs exécutions de cette œuvre,
qui a remporté un grand succès, sont pré-
vues à l'étranger.
Avant le XIXe siècle
Jusqu'au XIXe s., à quelques exceptions
près, ce sont des compositeurs étrangers
venus au Danemark pour servir à la Cour
royale qui sont chargés de composer de la
musique danoise. L'un des tout premiers
compositeurs danois fut Mogens Pedersøn
(env. 1583-1623) et le second Diderich
Buxtehude (1637-1707). Malgré ses origi-
nes allemandes, Buxtehude est considéré
comme un compositeur danois et on le
désigne souvent comme un des grands
maîtres de l'orgue avant Jean-Sébastien
Bach.
Compositeurs allemands au
Danemark
Jusqu'au milieu du XIXe s., les composi-
teurs prépondérants au Danemark
venaient du nord de l'Allemagne, comme
Johann Schulz (1747-1800), qui travailla
surtout à faire connaître les chansons
populaires, Friedrich Kunzen (1761-
1817), Christoph Weyse (1774-1842) et
Friedrich Kuhlau (1786 1832).
L'influence exercée par Schulz et
Kunzen provient surtout du fait qu'ils
occupèrent le poste de chef d'orchestre
principal du Théâtre royal et firent
connaître au public de Copenhague un
répertoire européen et des exécutions de
haute qualité. Weyse et Kuhlau contribuè-
rent davantage à enrichir le répertoire
habituel, aussi bien de la musique orches-
trale que de la musique de chambre, sans
oublier un répertoire plus populaire puis-
que Weyse composa des chansons profa-
nes et des chants religieux, tandis que
Kulhau composait de la musique de
chambre également accessible aux musi-
ciens amateurs.
Le premier Âge d'or
C'est la génération suivante, qui com-
prend Johann Hartmann (1805-1900),
Hans Christian Lumbye (1810-1874) et
Niels Gade (1817-1890), qui a donné au
Danemark une série de compositeurs de
nationalité danoise. De cette époque date
un ton particulier qui constitue le déve-
loppement du travail initié par les pion-
niers allemands.
Hartmann est une grande figure de ce
premier Âge d'or. Outre une série d'œu-
vres pour orchestre et pour le théâtre, il a
contribué à enrichir le trésor des mélodies
danoises et le répertoire du piano. Lum-
bye fut engagé comme premier chef d'or-
chestre de Tivoli pour l'inauguration de ce
parc d'attractions de Copenhague, en
1843. Il profita de ce plateau qui lui était
offert pour populariser un vaste répertoire
d'œuvres étrangères et danoises, en parti-
culier ses nombreuses valses et galops dans
la tradition de Johann Strauss.
Le premier Âge d'or s'achève avec
Gade. Après avoir séjourné à l'étranger et
pris contact notamment avec Felix Men-
delssohn Bartholdy, Gade contribua à
développer la Société musicale (fondée en
1836) dont le but était de promouvoir la
connaissance de la musique classique et
d'en élever le niveau. Au Conservatoire de
Copenhague, Gade participa à l'enseigne-
ment des jeunes musiciens, notamment de
Carl Nielsen (1865-1931).
Carl Nielsen et son temps
Dans la seconde moitié du XIXe s., l'in-
AVRIL 2002
LA MUSIQUE CLASSIQUE
Spectacle d’opéra dans le parc de Søndermar-
ken (1998). Chaque année plus de 100 000 spec-
tateurs viennent assister aux deux concerts en
plein air organisés par le Théâtre royal dans le
parc de Søndermarken et au lieu historique
national de Skamlingsbanken.
Photo : Martin Mydtskov Rønne.
Documentation danoise
Ministère des Affaires étrangères du Danemark
fluence de la musique de l'Europe centrale
s'affaiblit, notamment celle de l'Allemag-
ne, à cause de la défaite militaire danoise
de 1864. La musique danoise commença
alors à s'isoler, mais elle resta étroitement
en contact avec les autres pays nordiques.
On vit donc se manifester, dans la pre-
mière moitié du XXe s., une réaction
nationaliste et introvertie contre la musi-
que post-romantique de l'Europe centrale.
On s'efforçait aussi, dans une certaine
mesure, de promouvoir l'enseignement de
la musique, en créant des méthodes de
piano, etc.
Les combattants les plus en vue, Carl
Nielsen et Thomas Laub (1852-1927),
compositeur de musique liturgique, défen-
daient un nationalisme orienté vers la
musique «pure» des siècles précédents,
comme celle de la Renaissance.
Carl Nielsen, fils d'un artisan, était né
dans un village de Fionie. C'est en partici-
pant, enfant, à des fêtes animées par des
violoneux puis, adolescent à des fanfares
militaires, qu'il acquit la formation de
base qui lui permit d'entrer au Conserva-
toire de Musique de Copenhague en
1884. Il contribua largement à enrichir le
trésor particulier des mélodies danoises et
ses six symphonies, ainsi qu'une large part
de ses autres compositions sont connues
bien au delà des frontières danoises.
Au début du XXe s., Thomas Laub
figure parmi les grands réformateurs du
chant liturgique danois. Sa musique étant
orientée vers le Moyen Âge et la Renais-
sance, il a composé des chants liturgiques
intemporels.
Ces deux musiciens se rejoignent par
leurs efforts pour faire obstacle à la musi-
que désormais décadente du romantisme
et surtout du post-romantisme, mais ils
aboutirent au fait regrettable que la musi-
que danoise ne connut aucun renouveau
pendant près d'une centaine d'années.
La génération d'après Carl Nielsen
Cette tendance, en effet, entraînait l'in-
compréhension d'autres expressions musi-
cales. Un compositeur comme Rued Lang-
gaard (1893-1952), dont la musique est
marquée par une spiritualité post romanti-
que spécifique présentant plusieurs carac-
tères d'un style particulièrement précur-
seur, eut des difficultés à se faire admettre
dans le monde des musiciens établis. Lang-
gaard mourut sans que l'on ait compris sa
musique ; cependant, il a été reconnu
durant la dernière décennie.
Les compositeurs connus de la généra-
tion qui suivit celle de Carl Nielsen sont
surtout Jørgen Bentzon (1897-1951),
Finn Høffding (1899-1997), Herman
Koppel (1908-1998), Knudåge Riisager
(1897-1974), Niels Viggo Bentzon (1919-
2000) et Vagn Holmboe (1909-1996). Ils
se consacrèrent principalement aux genres
de la musique de chambre mais composè-
rent aussi des œuvres symphoniques. Vagn
Holmboe, en particulier, a réussi à se tail-
ler une place durable dans le répertoire.
L'influence qu'il a exercée sur la généra-
tion de Per Nørgård (né en 1932), d'Ib
Nørholm (né en 1931) et Pelle Gudmund-
sen-Holmgreen (né en 1932) est très nette
: l'influence de sa musique dans leurs
œuvres des années 1950, celle de son
orientation à travers toute leur carrière.
Le renouveau : modernisme
et réaction
Per Nørgård a commencé à composer
dans les années 1950. Avec ses collègues
du même âge, Pelle Gudmundsen- Holm-
green et Ib Nørholm, il a suivi la ligne
tracée par leur maître Vagn Holmboe et la
tradition qui était la norme au Danemark.
Mais les jeunes compositeurs voulaient
briser cette ligne traditionnelle qui durait
depuis un siècle et demi, surtout après
leur rencontre avec le modernisme de
l'Europe centrale, vers 1959-1960.
En même temps, des changements se
produisaient dans l'organisation de la vie
musicale, frayant la voie de toutes les
manières à de nouveaux courants et à de
nouvelles idées. La nomination de nou-
veaux chefs plus imaginatifs à la direction
des institutions centrales : le Conserva-
toire royal de Musique du Danemark,
Radio Danemark (DR) et le Théâtre
royal, fut à l'origine d'une exploration de
l'avant-garde du modernisme qui dura
environ cinq ans. L'œuvre complète fit
place à des fragments et les formes classi-
ques à la musique sérielle, musique élec-
tronique, musique aléatoire et expérimen-
tale «fluxus». Alors que les compositeurs
travaillaient autrefois en commun accord,
leurs différences devinrent évidentes lors-
que les trois compositeurs déjà nommés,
les plus en vue des années 1960, s'engagè-
rent dans des directions totalement diffé-
rentes.
Le travail de Per Nørgård aboutit à un
«sérialisme organique» qui se traduisit par
«la série infinie» pendant les dernières
années 1960 et au début des années 1970.
Ib Nørholm préféra une approche princi-
palement lyrique tandis que Pelle Gud-
mundsen-Holmgreen adopta un style plus
rigoureux.
La «nouvelle simplicité»
Un brusque changement de direction
intervint vers le milieu des années 1960.
2
Théâtres et ensembles d’opéra
Le Théâtre royal, Copenhague
L’Opéra alternatif, Copenhague
L’Opéra national du Danemark, Århus
L’Opéra de la Fionie, Odense
Le nouvel Opéra, Esbjerg
La Compagnie d’Opéra du Nord du Jutland,
Aalborg
Grandes maisons de musique et
salles de concert
Salle de Concerts du Tivoli
Salle de Concerts de la Radio
Maison de la Musique Aarhus
Salle de Concerts d’Odense
Palais des Congrès et de la Culture
d’Aalborg
Maison de la Musique d’Esbjerg
Musiciens et chanteurs ayant
une carrière internationale
Poul Elming (né en 1949) – ténor
Lars Ulrik Mortensen (né en 1955) –
clavecin, chef d’orchestre
Inga Nielsen (née en 1946) – soprano
Michala Petri (née en 1958) –flûte à bec
Michael Schønwandt (né en 1953) –
chef d’orchestre
Bo Boje Skovhus (né en 1962) – baryton
Nikolaj Znaider (né en 1975) – violon
Cette période, marquée par une vive réac-
tion contre la complexité de la musique
d'avant-garde, fut rapidement qualifiée de
«nouvelle simplicité». Per Nørgård est le
seul compositeur à n'avoir jamais totale-
ment abandonné la position d'avant-garde
du modernisme.
Parmi les compositeurs nés vers 1910-
1920, c'est-à-dire appartenant à la généra-
tion située entre celles de Holmboe et de
Nørgård, figurent une série de musiciens
restés fidèles, dans leurs œuvres, à une
base tonale néoclassique. Malgré leur
niveau artistique élevé, des compositeurs
comme Jørgen Jersild (né en 1913), Svend
S. Schultz (1913-1998), Leif Kayser (né
en 1919) et Leif Thybo (1922-2001)
n'eurent pas beaucoup de place dans les
programmes ou dans l'ensemble de la vie
musicale après la révolte violente des
années 1960.
Après les années 1960
Depuis les années 1960, à quelques excep-
tions près, la musique danoise se caracté-
rise par une acceptation totale, puisque les
compositeurs acceptent et reconnaissent
mutuellement les avantages d'une diversité
de base.
Dès la fin des années 1960, on rencon-
tre des compositeurs importants comme
Ole Buck (né en 1945), qui cultive dans
plusieurs œuvres une expression rigoureu-
sement formulée, Karl Aage Rasmussen
(né en 1947), qui se penche, dans sa
musique, sur la dimension temporelle, et
Poul Ruders, l'un des rares compositeurs
danois à s'être fait réellement connaître,
dans le monde anglo saxon, par une
œuvre dont les nombreux niveaux sont
inspirés à la fois par le Moyen-Âge et le
minimalisme.
Bent Sørensen (né en 1958) et Karsten
Fundal (né en 1966), font partie de la
génération des compositeurs apparus pen-
dant les années 1980. La musique de Bent
Sørensen se caractérise avant tout par un
esprit fin de siècle contemporain qui
prend volontiers la décadence pour point
de départ et centre de gravité. Karsten
Fundal recherche la connaissance dans la
musique, inspiré notamment par son pro-
fesseur Per Nørgård et par la philosophie
orientale, qu'il place dans le cadre d'une
œuvre sans compromis.
Après les années 1970
Les années 1970 ont été marquées par le
pessimisme culturel dans plusieurs domai-
nes, y compris la musique. Ce n'est qu'à
la fin des années 1980 et au début des
années 1990 que les compositeurs ont
commencé à faire preuve d'une assurance
croissante, aiguillonnés qu'ils étaient par
les très jeunes musiciens qui jugent que
tous les styles sont égaux : musique classi-
que romantique, musique sérieuse du XXe
s., chansons populaires, musique pop et
rock, etc., ce qui leur donne une grande
liberté de mouvements.
Les nouveaux compositeurs des années
1990 vont des jeunes autodidactes ou des
élèves récemment diplômés des conserva-
toires aux musiciens établis venant des
milieux du jazz et du rock. Ces derniers se
réunissent d'ordinaire pour former de
petits groupes d'artistes comme par exem-
ple Skræp (musique expérimentale et élec-
tronique) et Score (transition entre le jazz
d'avant-garde et la musique sérieuse).
Le deuxième Âge d'or
La nouvelle musique danoise évolue très
rapidement et jamais autant d'œuvres
n'ont été composées et jouées qu'au-
jourd'hui. Ce changement positif est la
culmination des initiatives de la politique
culturelle engagée dans les années 1960 et
1970.
Il résulte essentiellement de la Loi sur
la Musique, adoptée en 1976, une pre-
mière mondiale en son genre. Cette loi
accordait une grande importance à la
musique, en particulier classique, pour
renforcer et consolider la position de la
musique non-commerciale. Outre une
aide aux compositeurs, elle distribue des
subventions nationales et régionales non
négligeables à cinq orchestres symphoni-
ques, à une série d'ensemble de base régio-
naux, à des théâtres produisant des opéras
de chambre, à un ensemble national, à des
ensembles individuels, des chœurs, des
solistes, etc. Ces subventions sont attri-
buées par le Ministère de la Culture par
l'intermédiaire du Conseil national de la
Musique qui les répartit selon les modali-
tés de la loi. Depuis 2001, le Secrétariat
danois chargé des Relation culturelles in-
ternationales représente officiellement le
Danemark dans ses relations avec l'étran-
ger.
L'attitude nationale et nordique intro-
vertie des compositeurs prédominante il y
a cinquante ans a fait place à une ouver-
ture vis-à-vis de l'étranger qui manifeste,
en contrepartie, un intérêt croissant pour
la musique danoise. L'œuvre de Carl Niel-
sen connaît une renaissance internationale
et plusieurs compositeurs contemporains,
comme Per Nørgård, Poul Ruders et Bent
Sørensen sont très reconnus à l'étranger.
L'opéra
Ce furent les compositeurs allemands
venus au Danemark aux XVIIIe et XIXe s.
qui écrivirent les premiers opéras danois.
Grâce à eux, ce qu'on appelait les «pièces
chantées» devinrent partie intégrante de la
vie musicale. Certaines de ces œuvres his-
toriques font toujours partie du patri-
moine : Holger Danske (1789) de Kunzen,
Le Somnifère (1809) de Weyse et Le Don-
jon des bandits (1814) de Kuhlau. L'opéra
en une seule pièce fit son apparition avec
La petite Kirsten (1846) de Hartmann et
3
Portraits de cinq grands compositeurs
danois des XIXe et XXe s.
De gauche à droite : Niels Wilhelm Gade,
Carl Nielsen, Vagn Holmboe, Per Nørgård et
Poul Ruders.
Illustrations : Frederiksborgmuseet,
Scanpix Nordfoto/Jakob Boserup,
Polfoto/Jakob Carlsen.
Le chef d’orchestre Michael Schønwandt au
pupitre, Salle de Concerts de la Radio (2000).
Photo : Scanpix Nordfoto/Erik Refner.
Marianne Rørholm et Aage Haugland dans
La Servante écarlate de Poul Ruders (2000).
Le compositeur a remporté le Cannes
Classical Award pour cette oeuvre, en 2002.
Photo : Martin Mydtskov Rønne.
Le Roi et le Maréchal (1878), de Peter
Heise (1830-1879).
Les opéras danois qui eurent assez de
succès en leur temps pour rester au réper-
toire classique sont peu nombreux.
Mentionnons, parmi eux, deux opéras de
Carl Nielsen : Saul et David (1902) et
Mascarade (1906), ainsi que deux œuvres
de Hakon Borresen (1876-1954) : Le
Visiteur royal (1919) et Kaddara (1921).
Pendant la seconde moitié du XXe s.,
ce sont surtout Nørgård et les jeunes
générations qui retiennent l'attention.
Nørgård a composé notamment Gilga-
mesh (1973), Le Tivoli divin (1983), Sid-
dharta (1983) et Nuits des hommes (1996).
Ces dernières années, l'opéra de cham-
bre a littéralement explosé au Danemark,
surtout après la création, à Copenhague
en 1994, du théâtre expérimental appelé
«L'Opéra alternatif». Plusieurs composi-
teurs contemporains ont composé une ou
plusieurs musiques de scène, notamment
les compositeurs Karl Aage Rasmussen,
John Frandsen (né en 1956), Andy Pape
(né en 1955) et Lars Klit (né en 1965),
qui s'est fait remarquer dans ce genre.
Après le succès de La Servante écarlate
(2000), d’après le roman de Margaret
Atwood, on a commandé à Poul Ruders
un opéra qui sera joué à l'occasion de
l'inauguration du nouvel opéra de Copen-
hague, dont la construction devrait être
achevée en 2005.
Ensembles d'opéra
Le Théâtre royal, fondé par Frederik V en
1748, resta le seul opéra danois jusqu'à la
création de l'Opéra national du Dane-
mark, en 1947. Le Théâtre royal abrite la
Comédie, le Ballet et l'Opéra et forme
une grande partie de son personnel dans
son école d'art dramatique, son école de
ballet et son académie d'art lyrique. Le
répertoire principal du théâtre en matière
d'opéra comprend les œuvres internatio-
nales classiques et romantiques, mais les
drames lyriques ont aussi leur place dans
les programmes saisonniers.
L'Opéra national du Danemark, dont
le siège est à Århus, fait également des
tournées dans l'ensemble du pays. Il s'est
distingué au niveau international en mon-
tant à deux reprises la tétralogie wagné-
rienne de L'Anneau du Niebelung.
Au cours des dernières vingt années,
une série de petits ensembles vocaux se
sont créés, la plupart centrés sur l'opéra de
chambre moderne. Outre l'Opéra alterna-
tif, ce sont surtout Les Journées musicales
de Lerchenborg, l’ensemble d’opéra
Musikteatret Undergrunden (à
Copenhague), l'Opéra d'été d'Aarhus et
Holland House (à Copenhague), qui ont
promu ce genre au Danemark et l'ont
introduit à l'étranger.
Les institutions et la vie musicale
Le Danemark possède cinq conservatoires
qui enseignent la musique classique com-
me la musique rythmique. Le plus grand
et le plus ancien est le Conservatoire royal
de Musique du Danemark, à Copenha-
gue, dont la création remonte à 1867, les
autres sont situés à Århus, Aalborg, Oden-
se et Esbjerg. Le Conservatoire de Musique
rythmique, qui n'enseigne que le jazz, le
rock et autres genres similaires, se trouve à
Copenhague.
Il existe au Danemark plusieurs grands
orchestres professionnels. Deux dépendent
de Radio Danemark : l'Orchestre sympho-
nique de Radio Danemark et l'Orchestre
de Musique légère de la Radio. Le Théâtre
royal dispose de l'orchestre de la Chapelle
royale et il existe de surcroît cinq orches-
tres symphoniques régionaux en Seeland,
en Fionie, au Sud-Jutland, dans le Jutland
oriental et au Nord-Jutland. Outre ces
orchestres symphoniques, il existe une
série de petits ensembles de base subven-
tionnés par l'État, dispersés dans les diffé-
rentes régions du Danemark.
Le trésor des mélodies danoises
Les chansons populaires traditionnelles
danoises sont si nombreuses et si extraor-
dinaires que les Danois les qualifient de
«trésor de la mélodie danoise ». Elles pro-
viennent des airs folkloriques dont les tra-
ces remontent parfois jusqu'à 1200. Au
XIXe s., la musique se propageant dans les
foyers bourgeois, cette tradition s'épanouit
en même temps que le mouvement des
écoles supérieures populaires et l'enseigne-
ment populaire. Ce développement béné-
ficia largement de la loi de 1814 sur
l'obligation scolaire, qui prépara le terrain
à la propagation du trésor de la mélodie
danoise en décrétant que le chant à l'unis-
son en langue maternelle ferait partie inté-
grante de l'enseignement scolaire. Les
excellentes mélodies composées par Carl
Nielsen et ses contemporains ont contri-
bué à poursuivre cette tradition au XXe s.
Le Danemark possède deux hymnes
nationaux ; le premier : Le roi Christian se
teanit au pied du haut mât, se chante lors
des cérémonies officielles en présence de la
famille royale. L'air de cet hymne a des
origines douteuses, mais le texte en est dû
à l'écrivain Johannes Ewald, qui écrivit le
livret de Les Pêcheurs (1780), une pièce
chantée dont la musique était de Johan
Ernst Hartmann (1726-1793). L'air que
l'on chante aujourd'hui est vraisemblable-
ment dû à Ditlev Rogert, dans un arran-
gement de Kuhlau. C'est l'air du tableau
final de la pièce chantée intitulée La Col-
line aux elfes (1828).
Le second hymne national danois : Il
est un doux pays, se chante à d'autres occa-
sions, par exemple lors des compétitions
sportives, etc. Les paroles, d'Adam Oeh-
lenschläger, datent d'env. 1819 et sont de
style romantique nationaliste, la musique,
d'Hans Ernst Krøyer (1798-1879) date
d'env. 1835.
Klaus Lynbech
Rédacteur, mag.art.
Renseignements supplémentaires
Ministère de la Culture
Nybrogade 2
Postboks 2140
DK-1015 Copenhague K
(+45) 3392 3370
www.kum.dk
Centre de Documentation de la Musique
danoise (MIC)
Gråbrødre Torv 16
DK-1154 Copenhague K
(+45) 3311 2066
www.mic.dk
Réseau culturel du Danemark
Christians Brygge 3
DK-1219 Copenhague K
(+45) 3313 5088
www.culturenet-denmark.dk
kulturnet@www.kulturnet.dk
4
La musique classique
Documentation danoise publiée par le ministère des Affaires étrangères
du Danemark.
Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 -Copenhague K, Danemark.
Téléphone : (+45)3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533.
E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk.
Rédacteur : Flemming Axmark.
Traduction :Monique Christiansen.
Maquette : Ole Jensen - ojdesign.
Reproduction du texte autorisée avec ou sans
indication de la source.
Cahier publié en avril 2002.
ISBN 87-7265-875-4
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