Le Roi et le Maréchal (1878), de Peter
Heise (1830-1879).
Les opéras danois qui eurent assez de
succès en leur temps pour rester au réper-
toire classique sont peu nombreux.
Mentionnons, parmi eux, deux opéras de
Carl Nielsen : Saul et David (1902) et
Mascarade (1906), ainsi que deux œuvres
de Hakon Borresen (1876-1954) : Le
Visiteur royal (1919) et Kaddara (1921).
Pendant la seconde moitié du XXe s.,
ce sont surtout Nørgård et les jeunes
générations qui retiennent l'attention.
Nørgård a composé notamment Gilga-
mesh (1973), Le Tivoli divin (1983), Sid-
dharta (1983) et Nuits des hommes (1996).
Ces dernières années, l'opéra de cham-
bre a littéralement explosé au Danemark,
surtout après la création, à Copenhague
en 1994, du théâtre expérimental appelé
«L'Opéra alternatif». Plusieurs composi-
teurs contemporains ont composé une ou
plusieurs musiques de scène, notamment
les compositeurs Karl Aage Rasmussen,
John Frandsen (né en 1956), Andy Pape
(né en 1955) et Lars Klit (né en 1965),
qui s'est fait remarquer dans ce genre.
Après le succès de La Servante écarlate
(2000), d’après le roman de Margaret
Atwood, on a commandé à Poul Ruders
un opéra qui sera joué à l'occasion de
l'inauguration du nouvel opéra de Copen-
hague, dont la construction devrait être
achevée en 2005.
Ensembles d'opéra
Le Théâtre royal, fondé par Frederik V en
1748, resta le seul opéra danois jusqu'à la
création de l'Opéra national du Dane-
mark, en 1947. Le Théâtre royal abrite la
Comédie, le Ballet et l'Opéra et forme
une grande partie de son personnel dans
son école d'art dramatique, son école de
ballet et son académie d'art lyrique. Le
répertoire principal du théâtre en matière
d'opéra comprend les œuvres internatio-
nales classiques et romantiques, mais les
drames lyriques ont aussi leur place dans
les programmes saisonniers.
L'Opéra national du Danemark, dont
le siège est à Århus, fait également des
tournées dans l'ensemble du pays. Il s'est
distingué au niveau international en mon-
tant à deux reprises la tétralogie wagné-
rienne de L'Anneau du Niebelung.
Au cours des dernières vingt années,
une série de petits ensembles vocaux se
sont créés, la plupart centrés sur l'opéra de
chambre moderne. Outre l'Opéra alterna-
tif, ce sont surtout Les Journées musicales
de Lerchenborg, l’ensemble d’opéra
Musikteatret Undergrunden (à
Copenhague), l'Opéra d'été d'Aarhus et
Holland House (à Copenhague), qui ont
promu ce genre au Danemark et l'ont
introduit à l'étranger.
Les institutions et la vie musicale
Le Danemark possède cinq conservatoires
qui enseignent la musique classique com-
me la musique rythmique. Le plus grand
et le plus ancien est le Conservatoire royal
de Musique du Danemark, à Copenha-
gue, dont la création remonte à 1867, les
autres sont situés à Århus, Aalborg, Oden-
se et Esbjerg. Le Conservatoire de Musique
rythmique, qui n'enseigne que le jazz, le
rock et autres genres similaires, se trouve à
Copenhague.
Il existe au Danemark plusieurs grands
orchestres professionnels. Deux dépendent
de Radio Danemark : l'Orchestre sympho-
nique de Radio Danemark et l'Orchestre
de Musique légère de la Radio. Le Théâtre
royal dispose de l'orchestre de la Chapelle
royale et il existe de surcroît cinq orches-
tres symphoniques régionaux en Seeland,
en Fionie, au Sud-Jutland, dans le Jutland
oriental et au Nord-Jutland. Outre ces
orchestres symphoniques, il existe une
série de petits ensembles de base subven-
tionnés par l'État, dispersés dans les diffé-
rentes régions du Danemark.
Le trésor des mélodies danoises
Les chansons populaires traditionnelles
danoises sont si nombreuses et si extraor-
dinaires que les Danois les qualifient de
«trésor de la mélodie danoise ». Elles pro-
viennent des airs folkloriques dont les tra-
ces remontent parfois jusqu'à 1200. Au
XIXe s., la musique se propageant dans les
foyers bourgeois, cette tradition s'épanouit
en même temps que le mouvement des
écoles supérieures populaires et l'enseigne-
ment populaire. Ce développement béné-
ficia largement de la loi de 1814 sur
l'obligation scolaire, qui prépara le terrain
à la propagation du trésor de la mélodie
danoise en décrétant que le chant à l'unis-
son en langue maternelle ferait partie inté-
grante de l'enseignement scolaire. Les
excellentes mélodies composées par Carl
Nielsen et ses contemporains ont contri-
bué à poursuivre cette tradition au XXe s.
Le Danemark possède deux hymnes
nationaux ; le premier : Le roi Christian se
teanit au pied du haut mât, se chante lors
des cérémonies officielles en présence de la
famille royale. L'air de cet hymne a des
origines douteuses, mais le texte en est dû
à l'écrivain Johannes Ewald, qui écrivit le
livret de Les Pêcheurs (1780), une pièce
chantée dont la musique était de Johan
Ernst Hartmann (1726-1793). L'air que
l'on chante aujourd'hui est vraisemblable-
ment dû à Ditlev Rogert, dans un arran-
gement de Kuhlau. C'est l'air du tableau
final de la pièce chantée intitulée La Col-
line aux elfes (1828).
Le second hymne national danois : Il
est un doux pays, se chante à d'autres occa-
sions, par exemple lors des compétitions
sportives, etc. Les paroles, d'Adam Oeh-
lenschläger, datent d'env. 1819 et sont de
style romantique nationaliste, la musique,
d'Hans Ernst Krøyer (1798-1879) date
d'env. 1835.
Klaus Lynbech
Rédacteur, mag.art.
Renseignements supplémentaires
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danoise (MIC)
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Christians Brygge 3
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La musique classique
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du Danemark.
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Rédacteur : Flemming Axmark.
Traduction :Monique Christiansen.
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Cahier publié en avril 2002.
ISBN 87-7265-875-4