ARTICLE DE REVUE 1053
lement une atteinte para-aortique. En outre, % des pa-
tientes présentant des ganglions lymphatiques pel-
viens négatifs achaient des ganglions para-aortiques
positifs. Singulièrement, pour la plupart des patientes
présentant une atteinte des ganglions lymphatiques
para-aortiques, l’atteinte se situait entre les vaisseaux
rénaux et l’artère mésentérique inférieure. En cas de
risque moyen ou élevé de récidive (pTb, pTa G et
toutes les histologies non endométrioïdes), il est ainsi
généralement recommandé de réaliser une lympha-
dénectomie pelvienne et para-aortique. A l’inverse, en
cas de faible risque de récidive (pTa G–), la probabi-
lité d’atteinte cancéreuse des ganglions lymphatiques
s’avère si faible (–%) qu’il convient de renoncer à la
réalisation d’une lymphadénectomie.
Ganglions sentinelles
Comme mentionné précédemment, une lymphadénec-
tomie est associée à une morbidité aussi bien intra-opé-
ratoire que postopératoire. En fonction des études, le
risque de lymphœdème est estimé entre et %. An
de l’éviter, le concept des ganglions sentinelles fait ac-
tuellement l’objet de diérentes études, même dans le
cadre du cancer de l’endomètre. Une méta-analyse de
études regroupant exérèses des ganglions sen-
tinelles a montré une sensibilité de % pour la mise
en évidence de métastases ganglionnaires. A l’avenir, il
est possible que le recours à la lymphadénectomie sen-
tinelle, principalement au moyen de la technique ICG
(utilisation de vert d’indocyanine), s’établisse comme
référence dans le contexte du cancer de l’endomètre
(g. ). A l’heure actuelle, cette procédure ne doit cepen-
dant être réalisée que dans le cadre d’études.
Hystérectomie radicale et situation palliative
En cas d’invasion du stroma du col utérin (FIGO II), on
considère que le risque d’atteinte paramétriale est
aussi élevé que pour le cancer du col utérin; toutefois,
les données actuelles ne le conrment pas. Il semble que
l’invasion lymphovasculaire soit un meilleur indica-
teur d’une propagation paramétriale que l’invasion du
stroma du col utérin. Ainsi, en cas de cancer de l’endo-
mètre de classication FIGO II, une hystérectomie radi-
cale n’est pas obligatoirement recommandée. En cas
d’extension tumorale au niveau du vagin et/ou des
paramètres (FIGO IIIB), on réalise une hystérectomie
radicale étendue avec résection des paramètres et, si
nécessaire, colpectomie. Pour les stades incurables et
avancés, il est possible d’envisager une intervention
chirurgicale (hystérectomie comme prophylaxie des
saignements, résection maximale des grosses masses
tumorales) dans un contexte palliatif.
Traitements adjuvants
Radiothérapie
La dernière méta-analyse de Cochrane a montré qu’en
cas de cancer de l’endomètre de classication FIGO
stadeI à faible risque, la radiothérapie postopératoire
percutanée n’apporte aucun bénéce supplémentaire.
Même si, en cas de risque moyen ou élevé, la radiothé-
rapie externe (c.-à-d. percutanée) améliore le contrôle
tumoral local, ceci ne permet pas de prolonger la sur-
vie. Pour le traitement du cancer de l’endomètre de
stade précoce avec un risque moyen à élevé, il convient
de privilégier la brachythérapie vaginale postopéra-
toire par rapport à la radiothérapie externe, et ce en
raison de la faible toxicité pour une ecacité similaire.
Chimiothérapie adjuvante combinée
àlaradiothérapie percutanée
Dans la situation à haut risque que représente le cancer
de l’endomètre précoce, deux études n’ont montré au-
cune diérence de survie entre la radiothérapie post-
opératoire percutanée et une chimiothérapie par cis-
platine, cyclophosphamide et doxorubicine. A l’inverse,
pour les stades tumoraux avancés (patientes FIGO III et
patientes FIGO IV ayant reçu un bon traitement opéra-
toire), la chimiothérapie de combinaison par doxoru-
bicine et cisplatine est nettement supérieure à une ra-
diothérapie de l’abdomen entier et améliore la survie
de %.
Les données poolées portant sur patientes ont ré-
vélé une réduction du risque de récidive et de décès
ainsi qu’une meilleure survie spécique à la maladie
lorsque les patientes à haut risque recevaient un traite-
ment combinant radio- et chimiothérapie (radiothéra-
pie percutanée suivie de doxorubicine/cisplatine ou
paclitaxel, carboplatine avec ou sans doxorubicine),
par rapport à la radiothérapie percutanée seule. L’étude
PORTEC-, qui n’arrivera à son terme que dans quelques
années, évalue de manière randomisée la radiothéra-
pie percutanée par rapport à un traitement combinant
radio- et chimiothérapie (radiothérapie percutanée
plus cisplatine suivie de cycles de carboplatine et
paclitaxel). La radio-chimiothérapie combinée, que
nous proposons actuellement à nos patientes à partir
du stade IB avec constellation à haut risque, n’est pas
appu yée par des études, mais se base sur des extrapo-
Une méta-analyse de études regroupant
exérèses des ganglions sentinelles a
montré une sensibilité de % pour la mise
enévidence de métastases ganglionnaires
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2015;15(45):1050–1054