est d’environ 10 % dans les stades I, il peut dépasser
30 % dans les stades II. En contrepartie, il est difficile
de déterminer précisément la morbidité spécifique de
la LP :
- complications hémorragiques et rarement urétérales
en peropératoire,
- hématomes, lymphocèles et fistules urinaires en posto-
pératoire, avec un taux de complications de l’ordre de
10 %
(3)
, majoré par une radiothérapie antérieure et une
obésité de la patiente.
Les SOR (Standards, Options and Recommandations,
cancer de l’endomètre, FNCLCC 2001) n’ont pas réelle-
ment défini la place du curage pelvien dans le traitement
chirurgical du cancer de l’endomètre :
Standard : pas de standard
Options : pas de curage pelvien s’il existe des facteurs
histologiques préopératoires de mauvais pronostic
nécessitant une irradiation pelvienne adjuvante (grade
3, infiltration du myomètre > 50 %)
Recommandations : la lymphadénectomie pelvienne ne
sera réalisée que si l’état général de la patiente le permet,
et qu’elle est de réalisation aisée.
Quelle voie d’abord ?
- La laparotomie (médiane sous-ombilicale ou d’trans-
versale sus-pubienne) reste la plus utilisée ; elle permet
de réaliser tous les gestes techniques, mais au prix des
inconvénients propres à la laparotomie : hospitalisation
prolongée, accidents thromboemboliques +++, cica-
trice.
- La voie vaginale exclusive ne représente pas le « gold
standard », pour plusieurs raisons : exploration abdomino
pelvienne malaisée, difficulté d’associer une annexecto-
mie à l’hystérectomie, curage pelvien impossible. Elle est
donc réservée à la population « à haut risque anesthési-
que et chirurgical », pour laquelle la voie coelioscopique
est contre-indiquée.
- Dans ces conditions, l’intervention cœliochirurgicale
(9)
a un important essor dans le traitement chirurgical
du cancer de l’endomètre. Elle connaît peu de vraies
contre-indications, somme toute relatives : abdomen mul-
ticicatriciels et/ou volumineux utérus fixés. L’insuffisance
respiratoire et l’obésité ont été écartées de cette liste :
les patientes à risque post-laparotomie élevé (phlébite
et embolie pulmonaire, problème pariétal) bénéficient
grandement de la laparoscopie, qui permet une ouver-
ture pariétale limitée et une mobilisation active plus
rapide.
Une des précautions à respecter est de limiter la posi-
tion de Trandelenbourg peropératoire pour éviter le
risque d’hypercapnie. On privilégie désormais l’open
cœlioscopie, qui prévient les accidents vasculaire liés à
l’introduction de trocards.
L’hystérectomie, également réalisable par voie vagi-
nale, peut être effectuée par coelioscopie ; elle rend
l’annexectomie associée plus simple que par voie vagi-
nale exclusive. L’exploration abdomino-pelvienne est
de très bonne qualité.
L’accès à l’espace rétropéritonéal est aisé et exsangue,
n
que la patiente soit ou non obèse.
La voie cœliovaginale est donc une technique fiable en
termes de qualité du prélèvement ganglionnaire et de
faible morbidité (7). Sa supériorité par rapport à la lapa-
rotomie classique se confirme dans tous les domaines :
qualité de l’intervention, suites opératoires, complica-
tions potentielles à court et à long terme, aspects éco-
nomiques (diminution des coûts globaux par réduction
+ des durées d’hospitalisation).
Surveillance du cancer
de l’endomètre traité
Les récidives loco régionales et générales surviennent au
cours des 3 premières années dans 80 % des cas, à type
de récidives centropelviennes ou de métastases. Dans ces
conditions, la surveillance clinique rapprochée a-t-elle un
intérêt ? Les examens complémentaires systématiques
améliorent-ils la survie ?
Les récidives, quelles qu’elles soient, sont de mauvais
pronostic, avec des survies inférieures à 30 %. Elles
sont en général symptomatiques (8). De plus, les patien-
tes asymptomatiques chez lesquelles une récidive est
découverte par examen systématique n’ont pas une
meilleure survie.
Il n’existe pas d’études prospectives randomisées démon-
trant l’intérêt d’une telle surveillance ; quant aux étu-
des rétrospectives, elles ne retrouvent pas de bénéfice
en terme de survie au dépistage des récidives ou des
métastases.
Les examens complémentaires systématiques ont un
intérêt limité dans le dépistage des récidives chez les
patientes traitées. En effet, les seules récidives curables
sont les récidives vaginales isolées, décelables par le seul
examen clinique. On peut donc se contenter d’un examen
gynécologique régulier, couplé à des examens complé-
mentaires en cas de besoin. On ne doit néammoins pas
négliger l’intérêt psychologique pour la patiente d’un
examen clinique ou d’examens complémentaires nor-
maux. Dans tous les cas de figure, la mammographie
doit être systématique et annuelle. n
n
stade 0 : tumeur in situ
stade I : tumeur limitée à l’endomètre
stade IA : limitée à l’endomètre
stade IB : invasion inférieure ou égale à
la moitié du myomètre
stade IC : invasion supérieure à la moitié
du myomètre
stade II : tumeur envahissant le col
stade IIA : atteinte glandulaire de
l’endocol
stade IIB : atteinte de l’ensemble du
stroma du col
stade III : tumeur étendue hors de
l’utérus, limitée au pelvis
stade IIIA : atteinte de la séreuse et
ou cytologie péritonéale positive et ou
atteinte des annexes
stade IIIB : métastases vaginales
stade IIIC : métastases pelviennes et ou
atteinte des ganglions lombo aortiques
stade IV : tumeur avec métastases à
distance
stade IVA : atteinte de la vessie et/ou du
rectum
stade IVB : métastases à distance
incluant des atteintes ganglionnaires
abdominales et ou inguinales
GENESIS - N°145 - Janvier 2010 • 15
DR
Place de la lymphadénectomie
lomboaortique
La LLA systématique n’est pas recommandée du fait de
l’importance du geste, du terrain souvent débilité et de la rareté
de l’atteinte lomboaortique. Elle peut être réalisée en cas de
cancer à haut risque métastatique (cancer papillaire séreux,
grade 3, métastase ganglionnaire pelvienne avérée).
En revanche, l’adénectomie sélective d’un ganglion suspect peut
être proposée.
1. Piana L, Boubli L et al. J.Gynecol.Obstet.
Biol.Reprod 1986, 15, 347-54
2. Creasman WT, Morrow CP et al. Cancer
1987, 60, 2035-41
3. Lanciano RM, Greven KM. Gynecol.Oncol
1995, 57, 135-7
4. Scribner DR, Walker JL et al. Gynecol.Oncol
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5. Giannice R, Susini T, et al. Cancer 2001,
92, 2562-68
6. Delaney CP, Fazio VW et al. BR. J. Surg
2001, 88, 1533-8
7. Querleu D, Leblanc E, Castelain B. Ann.Surg
1994, 48, 930-5
8. Berchuch A, Anspach C, Evans AC et al.
Gynecol.Oncol. 1995, 59, 20-24.
9. Childers JM, Surwitt EA. Gynecol.Oncol.
1992 ; 45: 46-51.
10. Blanc B et coll. Pelvimag, n° 65 mars
2009
RÉFÉRENCES
La laparotomie reste la voie la plus utilisée ; elle permet de réaliser tous les gestes techniques,
mais au prix des inconvénients propres à la laparotomie : hospitalisation prolongée, accidents
thromboemboliques ou cicatrices.
Classification FIGO (1988)
La classification FIGO repose
sur les données de l’intervention
chirurgicale et détermine en
partie la nature des traitements
complémentaires