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Introduction générale
Le contexte général de cette étude est le moteur linéaire pour des systèmes de
positionnement linéaire de précision à dynamique élevée, utilisé dans des applications telles que la
mise en place de composants électroniques sur circuits imprimés ("pick & place") [Cassat 2003].
L'augmentation des rendements de production implique de réduire au maximum les temps
de cycles, sans que ce soit au détriment de la précision du positionnement. Etant donné que les
accélérations mises en jeu sont très élevées pour de faibles distances de déplacement, les machines
d'entraînement des axes fonctionnent la plupart du temps en régime transitoire. Pour diminuer l'erreur
de poursuite, il est nécessaire d'augmenter la dynamique de chaque axe et donc d'employer des
actionneurs très performants permettant de limiter au maximum les masses embarquées : les
actionneurs linéaires à entraînement direct.
Cependant, l'optimisation des performances de ce type d'actionneurs présente certaines
difficultés relatives aux caractéristiques dimensionnelles des moteurs linéaires comme l’asymétrie, la
longueur finie du primaire ou encore les effets d’encoches. Ces particularités sont à l'origine
d’ondulations parasites de la force de poussée dont il serait souhaitable de s'affranchir par la
commande. Pour cela, il est indispensable de modéliser le plus finement possible les différents
phénomènes mis en cause. Une grande partie de cette démarche de modélisation a déjà été menée par
les membres de l'équipe Commande et Entraînement des Machines-Outils à DYNamique Elevée
(CEMODYNE) du Laboratoire d'Electrotechnique et d'Electronique de Puissance (L2EP) de Lille
[Askour 2002], [Zeng 2002], [Remy 2003], [Remy 2004].
L'équation de la force de poussée fait intervenir les inductances de la machine
[Madani 1995]. Celles-ci sont susceptibles de varier en fonction de l'état magnétique des tôles qui
constituent le primaire de l'actionneur, et donc en fonction de la position occupée par ce dernier vis-à-
vis des aimants. Par conséquent, nous nous proposons ici de poursuivre la démarche de modélisation
en s'intéressant aux variations des inductances de la machine en fonction de la position et du courant.
Nous commencerons par établir un lien entre un modèle analytique avec harmoniques de la
matrice inductance et la géométrie de l'actionneur. Afin d'obtenir une expression analytique des
inductances, nous introduirons le modèle par réseau de réluctances. Nous poursuivrons par le calcul
des composantes de la matrice inductance à l'aide d'un calcul par éléments finis avant de nous
intéresser aux différentes méthodes expérimentales à mettre en oeuvre pour l'identification des
paramètres du modèle.
Notons que nous travaillons sur un actionneur linéaire synchrone à aimants permanents à
pôles lisses (LMD10-050 d'Etel) et qu'il n'est pas courant de s'intéresser aux variations d'inductances
pour une telle machine. C'est pour cette raison que la bibliographie qui sera utilisée pour les méthodes
expérimentales correspondra plutôt à des machines pour lesquelles la saillance est un effet important.