Synthèse Psychol NeuroPsychiatr Vieil 2006 ; 4 (no spécial 1) : S17-S24 Les troubles psychotiques de la maladie de Parkinson Psychotic symptoms in Parkinson’s disease GILLES FÉNELON Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Service de neurologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil <[email protected]> Résumé. Environ un tiers des personnes atteintes de maladie de Parkinson (MP) éprouve des hallucinations. Celles-ci surviennent habituellement de manière discontinue mais chronique, après plusieurs années d’évolution de la maladie. Elles sont le plus souvent visuelles, complexes ou mineures, réalisant des sensations de présence, de passage ou des illusions visuelles. Plus rarement elles sont auditives (environ 10 % des cas) ou tactiles. L’horaire en est souvent vespéral ou nocturne, la critique des hallucinations peut être complète, partielle ou absente. Dans ce dernier cas, il existe une altération cognitive et parfois des symptômes délirants ou des troubles de l’identification associés. Les hallucinations sont favorisées par les traitements antiparkinsoniens mais plusieurs facteurs liés à la MP ont été mis en évidence, au premier rang desquels la présence de troubles cognitifs. Les autres facteurs associés comprennent une somnolence diurne, des troubles visuels, une longue durée de la MP et (ou) un âge de début tardif. La prise en charge consiste à informer et rassurer, réduire le traitement (antiparkinsoniens et traitements associés), faire un contrôle ophtalmologique et évaluer la cognition. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase peuvent avoir un effet favorable sur les hallucinations. Dans les formes sévères, la clozapine a fait la preuve de son efficacité, mais sa prescription nécessite une surveillance codifiée. Mots clés : hallucinations, illusions, délire, maladie de Parkinson, démence Abstract. About one third of patients with Parkinson’s disease (PD) experience hallucinations, mostly of a complex visual type, less often auditory or tactile. Minor hallucinatory phenomena, including sense of presence, passage hallucinations and visual illusions are frequent. Hallucinations primarily occur in a context of clear sensorium in patients with longstanding PD. They are more frequent in the evening or during the night. Insight in the hallucinatory nature of the phenomenon may be retained, partial, fluctuating, or abolished. An altered insight is common when cognitive impairment is present, and may be associated with delusions and (or) delusional misidentifications. Pharmacological factors such as dopaminergic treatment clearly trigger or increase the occurence of hallucinations in PD. However, in the recent years, emphasis has been made on disease-related factors including cognitive impairment, diurnal somnolence, visual disorders (either contrast and color discrimination impairment due to PD, or coincident ocular disorders), long duration of PD, late onset, severe axial impairment and autonomic dysfunction. The pathophysiology of hallucinations of PD is poorly understood but is likely to be multifactorial. The first steps of the treatment consist in giving information and reassurance to the patient and his/her caregiver, re-evaluating the antiparkinsonian treatment and associated medications, and evaluating the patient for mood disorder, visual impairment, and cognitive impairment. Cholinesterase inhibitors, when prescribed for associated cognitive impairment, may be beneficial on hallucinations. In the more severe forms, clozapine has been proved to be safe and effective. doi: 10.1684/pnv.2006.0006 Key words: hallucinations, illusions, delusions, Parkinson’s disease, dementia E nviron un tiers des patients atteints de maladie de Parkinson (MP) connaît ce que l’écrivain François Nourissier appelle « une édition illustrée de [sa] vie quotidienne ». Longtemps (et parfois encore) considérées comme un épiphénomène de la MP, un simple effet indésirable des médicaments, Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 l’intérêt pour les hallucinations de la MP a augmenté au cours des dernières années. En effet, ces manifestations ont d’abord des implications pratiques. Survenant dans le cours d’un syndrome parkinsonien dégénératif, elles ont d’abord une valeur diagnostique, en faveur d’une pathologie à corps de Lewy [1]. Ensuite, S17 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. G. Fénelon alors que les hallucinations sont habituellement bien supportées au début, elles finissent par poser des problèmes difficiles de prise en charge lorsqu’elles se font plus envahissantes. Cela va généralement de pair avec un jugement de réalité défaillant et, parfois, la présence d’autres symptômes psychotiques. Dans certaines études, l’existence d’hallucinations constitue un facteur prédictif de l’institutionnalisation [2]. Enfin, les hallucinations de la MP ont un grand intérêt pathophysiologique car, si le rôle favorisant des médicaments est indéniable, il est encore mal compris et, surtout, les facteurs liés à la maladie commencent à être mieux connus et permettent de générer de nouvelles hypothèses sur les mécanismes sous-jacents. Historique L’abord historique [3] a ici un intérêt particulier, car il peut aider à répondre à une question encore en suspens : des hallucinations peuvent-elles survenir dans l’histoire naturelle de la MP non traitée ? L’expression neuropsychiatrique de la MP a été un objet de débat dès la fin du XIXe siècle. Schématiquement, de nombreux auteurs, parmi lesquels, en France, Charcot et la plupart de ses élèves, considéraient que les troubles mentaux étaient rares et résultaient d’une pathologie coïncidente ou de l’évolution terminale de la maladie. Cette position est restée commune jusque vers la moitié du vingtième siècle. Cependant, quelques auteurs, psychiatres ou aliénistes, avaient tenté d’attirer l’attention sur la possible survenue de troubles mentaux. En ce qui concerne les hallucinations, trois situations pouvant être associées à leur développement avaient été bien repérées. La première d’entre elles est la dépression, décrite dans un célèbre article de Ball, le premier titulaire de la Chaire de psychiatrie à Sainte-Anne. En 1882, celui-ci publia plusieurs observations de dépression chez des patients atteints de « paralysie agitante ». Dans un de ses sept cas, la dépression s’associait à des hallucinations. L’année suivante, Parant, un aliéniste toulousain, décrivait en détail le cas d’un homme souffrant d’une MP secondairement compliquée d’une démence accompagnée d’hallucinations sévères, sources de troubles du comportement. La troisième situation fut pointée par Régis (1909), qui insista sur les confusions mentales avec « délire onirique ». Par la suite, l’interprétation de la littérature précédant l’ère de la dopathérapie est rendue difficile par l’intrication des cas de MP et de syndromes parkinsoniens postencéphalitiques après la pandémie de 1918. D’autres raisons rendent difficile l’estimation des hallucinations au cours de l’histoire naturelle de la MP non traitée : S18 d’une part, on ne dispose d’aucune étude prospective sur la question des hallucinations (facteur de sousestimation) ; d’autre part, dès la fin du dix-neuvième siècle, des alcaloïdes de solanées à propriétés anticholinergiques ont été utilisés à des fins thérapeutiques (traitement ayant pu théoriquement favoriser des hallucinations). Malgré ces réserves, on ne trouve pas trace, dans ces écrits anciens, des syndromes hallucinatoires actuellement fréquemment rencontrés qui sont faits d’hallucinations chroniques, récidivantes, habituellement critiquées, survenant en dehors d’un épisode confusionnel ou dépressif, et en l’absence de démence. Il est donc probable que les traitements modernes, anticholinergiques de synthèse à partir des années 1950 et surtout dopaminergiques à partir des années 1970, ont modifié et favorisé l’expression hallucinatoire de la maladie. Évaluation et difficultés méthodologiques Les hallucinations ne sont pas objectivables, encore moins directement quantifiables [4]. L’examinateur est donc entièrement dépendant de l’interrogatoire des patients ou, en cas de troubles cognitifs sévères, de leur entourage. Dans ce dernier cas, on risque de ne recueillir d’informations que sur les hallucinations les plus sévères ou (et) celles qui se sont accompagnées d’un trouble comportemental. Seules les études prospectives sont à prendre en compte, car les hallucinations sont rarement rapportées spontanément : 12 % dans une série [5]. La plupart des études de prévalence et de phénoménologie ont utilisé des questionnaires structurés ou semi-structurés. Les études épidémiologiques et les principaux essais thérapeutiques ont utilisé diverses échelles de symptômes psychiatriques ou psychotiques, non spécifiques à la MP si l’on excepte l’imprécise section I des troubles de la pensée de l’Unified Parkinson’s disease rating scale. Il s’agit en particulier du Neuropsychiatric Inventory (un outil forgé pour l’étude des troubles psychopathologiques de la démence), ou encore d’échelles utilisées en psychiatrie telles que la Scale assessment of positive symptoms, la Brief psychiatric rating scale et les items positifs de la Positive and negative syndrome scale. Quelques échelles plus spécifiques ont été proposées, mais leur validation est incomplète et leur utilisation est restée jusqu’à présent confidentielle. Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Troubles psychotiques Prévalence Les phénomènes hallucinatoires mineurs Le tableau 1 présente le résultat des principales études prospectives. Les résultats sont assez homogènes, avec, en particulier, des prévalences d’hallucinations visuelles qui s’établissent entre 21 % et 27 % dans cinq études sur six. Les hallucinations auditives sont plus rares (0 à 12 %) et les hallucinations dans d’autres modalités sensorielles sont absentes ou non recherchées. Lorsque les illusions et les formes « mineures » d’hallucinations (voir plus loin) sont prises en compte, la prévalence atteint 40 % [5], et même 50 % dans une série rétrospective de cas anatomiquement vérifiés [1]. D’une manière générale, la prévalence des hallucinations est plus élevée lorsqu’une démence complique l’évolution de la MP (environ 70 % dans une étude [5]), rejoignant les prévalences rapportées au cours des démences à corps de Lewy. Sous ce terme, nous désignons plusieurs phénomènes fréquemment rapportés au cours de la MP et qui, isolés, n’ont pas de valeur péjorative. Les hallucinations de présence consistent en une sensation forte de la présence d’une personne (exceptionnellement un animal), identifiée ou non. Par exemple, le sujet, en train de regarder la télévision, ressent la présence d’un proche à ses côtés. Ou encore, il a l’impression que quelqu’un se trouve derrière lui. Cette présence n’est pas « vue », et donc ne s’inscrit pas dans une modalité sensorielle, ce qui peut l’exclure du champ des hallucinations si l’on adopte une définition des hallucinations telle que celle du glossaire du DSM-IV. Certains auteurs parlent donc plutôt d’illusion ou de sensation de présence. Ceci étant, les termes employés par les patients se réfèrent souvent à l’imagerie (« J’ai vu quelqu’un derrière moi »), permettant de parler, à la suite de Critchley, d’hallucinations hors champ visuel (extracampine hallucinations). Ce type d’hallucinations n’est pas spécifique de la MP. Il se rencontre par exemple au cours d’états d’épuisement ou encore après la perte d’un proche (la présence ressentie est alors celle du disparu). Si cette dernière situation peut s’observer au cours de la MP, le plus souvent, la présence est celle d’un proche vivant ou d’un personnage non identifié. La sensation de présence peut être très prégnante, conduisant à des comportements de vérification. La Phénoménologie La connaissance de la phénoménologie des hallucinations de la MP a bénéficié d’une situation particulière par rapport à d’autres affections neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou la démence à corps de Lewy : certains patients hallucinés ont peu ou pas de troubles cognitifs et sont donc en mesure de donner une description précise de leur expérience[5, 14]. Tableau 1. Prévalence des hallucinations au cours de la maladie de Parkinson. Table 1. Prevalence of hallucinations in Parkinson’s disease (prospective studies). Nombre Prévalence totale (%) Hallucinations visuelles (%) Hallucinations auditives (%) Période étudiée Sanchez-Ramos et al., 1996 [6] Graham et al., 1997 [7] Inzelberg et al., 1998 [8] Fénelon et al., 2000 [5] 214 (a) Questionnaire 25,7 25,7 0 Non précisée 129 (a) 121 (a) 216 (a) Questionnaire Questionnaire Questionnaire 24,8 [37] 39,8 23,2 [37] 22,2 11,6 8 9,7 Holroyd et al., 2001 [9] 98 (a) Questionnaire – 26,5 2 Bailbé et al., 2002 [10] 152 (b) Questionnaire 23,1 21,2 6 Aarsland et al., 1999 [11] 235 (c) Section I de l’UPDRS 139 (c,d) Neuropsychiatric inventory (NPI) 124 (c) Questionnaire 15,8 – – 26,6 – – Passée / présente Passée / présente 3 mois précédant l’inclusion Semaine précédant l’inclusion 15 jours avant inclusion Semaine précédant l’inclusion Non précisée [23] – – Passée / présente Aarsland et al., 1999 [12] Schrag et al., 2002 [13] Toutes les études figurant dans ce tableau sont prospectives. a : consultations hospitalières spécialisées dans les mouvements anormaux ; b : consultations hospitalières ou libérales ; c : étude réalisée dans la population générale ; d : la population de départ est la même que dans l’étude précédente (Aarsland et al., 1999a), mais les patients survivants ont été de nouveau étudiés quatre ans plus tard. Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 S19 G. Fénelon Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. sensation de présence peut être plus diffuse, tel patient parlant par exemple de son ange gardien. D’autres patients ont des hallucinations de passage, sous la forme de sensation fugace du passage d’un animal à la périphérie du champ visuel. L’animal peut être identifié précisément (un chien, une souris) ou non. Enfin, les illusions visuelles sont aussi fréquentes. Il s’agit là d’un défaut d’interprétation d’un stimulus visuel réel. Cette transformation se fait habituellement dans le sens de l’inanimé vers l’animé : une branche d’arbre est vue en animal, une poussière sur la moquette en insecte, un caillou sur le chemin en visage. Les hallucinations visuelles complexes et les autres types d’hallucinations Les hallucinations visuelles complexes constituent le type le plus fréquent. Elles mettent habituellement en scène des personnages, familiers ou non, mais il peut s’agir d’animaux ou d’objets. Les scènes sont souvent assez pauvres, statiques ou, plus souvent, cinétiques, colorées ou non. Les contours sont volontiers un peu flous. Le contenu hallucinatoire peut être assez stéréotypé chez un même patient. Chaque épisode dure quelques secondes à quelques minutes. Les hallucinations auditives constituent volontiers la « bande-son » d’une hallucination visuelle, par exemple bruits de pas ou conversations de personnages immatériels. Des bruits élémentaires, non entendus par le conjoint, sont possibles (sonneries, coup à la porte, etc.). Des hallucinations musicales sont occasionnellement rapportées mais, dans notre expérience, sont souvent associées à une surdité qui en constituent un facteur favorisant classique. En revanche, les hallucinations verbales à tonalité désagréable, ou les commentaires en écho des pensées ou des actions sont très rares et doivent faire évoquer une dépression sévère ou un état psychotique chronique associé. Les hallucinations tactiles sont possiblement sous-estimées, car rarement recherchées systématiquement [15]. Il s’agit souvent de la sensation du passage d’un animal sur la peau. Ce type d’hallucinations peut être multimodal, conférant un certain réalisme à la scène. Tel patient, par exemple, a senti pendant des années des musaraignes ou d’autres petits animaux lui courir sur les jambes le soir dans le lit. Soulevant les draps, il lui est souvent arrivé de voir les animaux. Les hallucinations olfactives sont exceptionnellement mentionnées. Caractères généraux des hallucinations Quel que soit leur type, trois caractères des hallucinations doivent être établis : l’horaire, la critique et les S20 symptômes associés. Les hallucinations peuvent survenir à tout moment de la journée, mais une prédominance vespérale ou nocturne est habituelle. Lorsque la survenue est exclusivement nocturne, le diagnostic différentiel avec des rêves, cauchemars, ou troubles du comportement associés au sommeil paradoxal, peut être difficile, surtout si le sujet a des troubles cognitifs. Chez les patients fluctuants, le lien à l’état moteur est rarement patent. Des hallucinations survenant préférentiellement au cours des périodes off ont été rapportées. Il est important d’établir si les patients sont conscients du caractère hallucinatoire des phénomènes. La critique est la règle chez les patients atteints de MP et indemnes de troubles cognitifs sévères, mais elle peut être différée, le patient se laissant initialement prendre par le réalisme de l’hallucination. Les hallucinations sont alors généralement bien supportées et vécues avec un certain détachement : il n’est pas rare que l’entourage soit plus inquiet que le malade. Cependant, même lorsque les hallucinations sont critiquées, elles peuvent l’être de manière ambiguë ou fluctuante, laissant supposer une part résiduelle d’adhésion. Il est intéressant de noter qu’une même « labilité de la croyance délirante » (Claude et Ey) ou encore cette « attitude particulière d’hésitation » (Steck) avaient été soulignées par d’anciens auteurs à propos des séquelles psychiques de l’encéphalite léthargique [3]. Lorsqu’il existe une démence, la critique est partielle ou absente, et c’est alors que peuvent se développer des idées délirantes à mécanisme hallucinatoire et (ou) des troubles du comportement en rapport avec la thématique hallucinatoire. À ce stade, on peut aussi observer des troubles de l’identification ou de la familiarité : syndrome de Capgras, paramnésie reduplicative ou non reconnaissance du caractère virtuel de l’image de la télévision ou d’un miroir. Évolution : hallucinations chroniques et épisodes aigus La situation la plus fréquente, que nous avons prise pour type de description, est celle d’hallucinations chroniques, sans délire ni confusion, sous la forme d’épisodes brefs dont la fréquence est très variable mais qui tendent à se répéter. Des études longitudinales à long terme ont confirmé le caractère durable du phénomène chez la plupart des patients, ainsi que l’augmentation de la prévalence cumulée au fil des ans [16]. On ne dispose pas, toutefois, d’étude longitudinale à long terme d’une cohorte de patients non sélectionnés. Typiquement, les hallucinations apparaissent Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Troubles psychotiques au cours de la deuxième moitié de l’évolution de la MP [1]. Fait important, lorsque les hallucinations commencent dans les mois suivant l’instauration de la dopathérapie, le diagnostic doit être secondairement révisé (démence à corps de Lewy, association à une psychose) [17]. Plus rarement, des hallucinations peuvent émailler un épisode confusionnel aigu, à la suite d’un facteur déclenchant souvent médicamenteux. Elles régressent secondairement mais pourraient constituer un facteur prédictif du développement ultérieur de troubles cognitifs. Enfin, chez des sujets plus jeunes, des hallucinations ou des idées délirantes peuvent survenir sur un mode aigu, sans confusion associée et en dehors de toute affection psychiatrique préexistante. Les idées délirantes sont le plus souvent paranoïdes, avec en particulier des thèmes de persécution ou de jalousie. Le traitement dopaminergique peut avoir un rôle favorisant. Il faut aussi rechercher une dépression associée. On peut rapprocher de ces troubles les très rares états maniaques ou hypomaniaques induits par les traitements dopaminergiques ou la sélégiline. Des antécédents cyclothymiques semblent constituer dans ce cas un facteur favorisant. Facteurs cliniques associés aux hallucinations Comme d’autres complications, par exemple les dyskinésies, les hallucinations résultent de la conjonction de facteurs pharmacologiques et de facteurs liés à la maladie. Facteurs pharmacologiques Les arguments en faveur du rôle des facteurs pharmacologiques dans la survenue des hallucinations sont tirés de l’expérience clinique quotidienne : les hallucinations peuvent apparaître à l’instauration ou à l’augmentation d’un traitement dopaminergique, et régresser à la diminution ou à l’arrêt de celui-ci. Dans les essais comparant les traitements au long cours par la L-Dopa et par des agonistes dopaminergiques, les hallucinations sont plus fréquentes sous agonistes. Ceci étant, le lien entre traitement dopaminergique et hallucinations est complexe, comme en témoigne l’absence de relation dose-effet simple entre les doses d’agents dopaminergiques et le développement d’hallucinations. Les traitements dopaminergiques sont-ils suffisants et nécessaires pour qu’apparaissent des hallucinations au cours de la MP ? Ils ne sont pas suffisants, car Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 lorsqu’un traitement dopaminergique est donné dans une indication différente de la MP, les hallucinations sont beaucoup plus rares. Ainsi, dans une série de patientes traitées pour un adénome hypophysaire, seulement 1 % d’entre elles ont eu des hallucinations, très différentes de celles qui sont rencontrées au cours de la MP. De même, les patients atteints de syndromes dégénératifs sans corps de Lewy (atrophie multisystématisée, paralysie supranucléaire progressive...) qui reçoivent un traitement dopaminergique ne développent d’hallucinations visuelles que dans moins de 10 % des cas [1]. Un traitement dopaminergique n’est pas non plus une condition nécessaire. Comme il a été rapporté plus haut, l’analyse de la littérature ancienne montre que des hallucinations pouvaient, dans certaines circonstances, survenir en l’absence de tout traitement. De plus, une étude récente de patients de novo, non traités, a relevé un taux curieusement élevé (27 %) d’hallucinations visuelles spontanées [18]. Par ailleurs, des hallucinations sont fréquentes au cours de la démence à corps de Lewy (DCL), parfois à un stade précoce ou en l’absence de traitement dopaminergique. Or, la MP compliquée de démence et la DCL sont très proches d’un point de vue clinique et neuropathologique. En résumé, les traitements dopaminergiques semblent avoir été à l’origine d’une augmentation de la prévalence des hallucinations et d’une modification de leur phénoménologie. Ils ne constituent cependant pas une condition suffisante, ni même nécessaire, à leur développement. Facteurs liés à la maladie L’existence de facteurs favorisants liés à la maladie est maintenant bien établie. Le principal d’entre eux est l’existence de troubles cognitifs. L’association entre hallucinations et troubles cognitifs a été montrée en utilisant des tests cognitifs abrégés, appliqués à un grand nombre de malades [5-8]. Dans une étude, les troubles cognitifs constituaient un facteur de risque indépendant en analyse multivariée [5]. Une étude clinico-anatomique rétrospective a confirmé cette association [1]. Un lien entre hallucinations et perturbations du sommeil nocturne est présumé depuis longtemps, mais encore débattu [16]. En revanche, il existe une association entre hallucinations et somnolence diurne. De plus, Arnulf et al. [19] ont montré que, chez des patients parkinsoniens, des hallucinations diurnes pouvaient être associées à des intrusions de sommeil paradoxal, suggérant un mécanisme voisin de celui des hallucinations hypnagogiques de la narcolepsie. De S21 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. G. Fénelon plus, chez l’un des patients étudiés, décédé peu après, il existait de nombreux corps de Lewy dans le noyau subcoeruleus, une région impliquée dans le contrôle du sommeil paradoxal. Il est donc possible que l’extension des lésions aux structures du tronc cérébral contrôlant le sommeil (et en particulier le sommeil paradoxal) ait un rôle dans la genèse des hallucinations, au moins chez certains patients. Dans une autre étude polysomnographique, les hallucinations étaient associées chronologiquement à un épisode de sommeil paradoxal dans 33 % des cas, ce qui suggère que les hallucinations ont peut-être des mécanismes divers [20]. Un lien entre troubles visuels perceptifs et hallucinations visuelles est établi depuis longtemps. Au cours de la MP, les travaux ont surtout porté sur le rôle des anomalies visuelles subtiles, portant sur la vision des contrastes et celle des couleurs, fréquemment observées chez les parkinsoniens et imputées à un dysfonctionnement rétinien. Une association entre la présence de ces anomalies et celle d’hallucinations visuelles a été observée par plusieurs auteurs [21]. Le rôle favorisant des ophtalmopathies de rencontre est également probable, comme le suggère une étude montrant une association entre hallucinations visuelles et faible acuité visuelle [9]. D’autres facteurs associés à la présence d’hallucinations incluent la durée de la MP, un âge de début tardif, la présence de signes axiaux sévères et celle d’une dysautonomie [1]. Pathophysiologie Les structures cérébrales en jeu dans la genèse des hallucinations visuelles de la MP n’ont pas été directement mises en évidence. Cependant, on peut raisonnablement postuler qu’elles ne diffèrent pas des structures activées au cours d’autres types d’hallucinations visuelles, phénoménologiquement voisines. Ainsi, on sait qu’au cours du syndrome de Charles Bonnet, les hallucinations sont associées à (et précédées par) une activation des aires visuelles associatives [22]. La question est donc de savoir pourquoi l’excitabilité des aires visuelles associatives est augmentée chez les sujets atteints de MP (ou de démence à corps de Lewy, car la problématique est la même : voir [1]). L’extension des lésions de la MP dans les systèmes visuo-perceptifs joue probablement un rôle. Au cours de la MP, avec ou sans démence, et au cours de la démence à corps de Lewy, la présence d’hallucinations visuelles est associée à une plus grande densité de corps de Lewy dans l’amygdale, le cortex parahippocampique et le cortex S22 Points clés • Rarement rapportées spontanément, les hallucinations doivent être recherchées systématiquement par l’interrogatoire. Elles sont le plus souvent visuelles et d’évolution chronique, sans lien avec un état confusionnel. • L’absence de critique du phénomène hallucinatoire est l’apanage des patients souffrant de troubles cognitifs. Il peut alors exister aussi des idées délirantes ou des troubles de l’identification. • Les hallucinations de la maladie de Parkinson sont favorisées par les traitements, mais dépendent aussi de facteurs liés à la maladie, au premier rang desquels les troubles cognitifs, mais aussi la durée d’évolution de la maladie. • La prise en charge est modulée selon la tolérance des hallucinations. La réévaluation du traitement est toujours nécessaire. Selon les cas, on peut recourir à un traitement procholinergique et/ou un traitement antipsychotique par la clozapine. temporal inférieur [23, 24]. Le lien entre hallucinations visuelles et extension et charge lésionnelles peut rendre compte de l’association à la démence, aux signes axiaux et à la dysautonomie qui, eux aussi, témoignent d’une diffusion des lésions en dehors du système dopaminergique nigro-striatal. Une désafférentation visuelle partielle augmente l’excitabilité des aires visuelles associatives et la probabilité d’être atteint d’hallucinations visuelles. Ce mécanisme semble en jeu au cours du syndrome de Charles Bonnet ou des hallucinations observées dans un champ hémianopsique. Il est probable que les ophtalmopathies de rencontre et/ou les troubles visuels directement liés à la MP agissent dans le même sens. Par ailleurs, les modifications neurochimiques accompagnant la MP constituent un autre facteur favorisant ou déclenchant possible : non tant la dénervation dopaminergique que les déficits cholinergiques (revue dans [21]). Au cours de la MP, il existe un déficit cholinergique, plus sévère lorsqu’existent des troubles cognitifs, déficit également constaté au cours de la démence à corps de Lewy. Dans cette affection, il a été trouvé une corrélation entre l’importance du déficit cholinergique et la présence d’hallucinations visuelles. D’où l’hypothèse d’une implication du déficit cholinergique dans la genèse des hallucinations, renforcée par l’observation que les substances à activité anticholinergiques favorisent les hallucinations, les médicaments procholinergiques pouvant avoir au contraire un effet Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Troubles psychotiques favorable sur ce symptôme. En fait, plus que la responsabilité unique du déficit cholinergique, c’est l’hypothèse d’un déséquilibre entre transmission cholinergique (déficitaire) et transmission monoaminergique, en particulier sérotoninergique (relativement préservée ou augmentée), qui est privilégiée par certains. Les différents facteurs, cliniques, anatomiques et neurochimiques associés aux hallucinations de la MP paraissent difficiles à relier en un ensemble cohérent. Cela est néanmoins possible si on considère l’activation spontanée et aberrante du cortex visuel associatif comme la voie finale commune de mécanismes divers en interaction. Diederich et al. [21] ont ainsi proposé un modèle intégré faisant des hallucinations visuelles de la MP un défaut de régulation du filtrage et du gating des stimuli visuels d’origine externe ou interne. Les hallucinations non visuelles ont été moins bien étudiées. Elles mettent certainement en jeu les cortex sensoriels secondaires spécifiques de la modalité hallucinatoire, et des zones de projection multimodales en cas d’hallucinations mixtes. Chez des patients jusque-là non hallucinés, le développement d’hallucinations non visuelles, ou mixtes, est le fait de patients plus âgés que lorsque les hallucinations sont purement visuelles, et cela indépendamment de la durée de la MP [25]. Cela suggère une activation corticale plus diffuse, peut-être due à une désinhibition liée à l’âge. Enfin, bien que cette question n’ait pas été spécifiquement étudiée, il est possible que le défaut de critique des hallucinations soit lié aux troubles cognitifs et plus spécifiquement à une atteinte des mécanismes de contrôle de la source ou de la réalité [26]. Prise en charge Dans la majorité des cas, les hallucinations de la MP ne nécessitent pas d’intervention thérapeutique importante, car elles sont intermittentes et bien supportées (figure 1). Même dans ce cas, elles incitent à réévaluer le traitement antiparkinsonien et les traitements associés, et à réaliser un bilan neuropsychologique minimum à l’aide de tests cognitifs brefs : la découverte, à cette occasion, de troubles cognitifs conduirait à mettre en place une surveillance ciblée et à adapter les stratégies thérapeutiques futures [27]. S’il n’y a pas de suivi ophtalmologique régulier, un avis spécialisé peut se révéler utile à la recherche d’un trouble visuel amendable. Enfin, même si le lien entre hallucinations et dépression n’est pas clairement établi, il faut rechercher un trouble de l’humeur. Un degré supérieur de prise en charge est nécessaire lorsque les hallucinations sont angoissantes ou s’accompagnent de trou- Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 4, n° spécial 1, décembre 2006 bles du comportement dangereux ou compromettant le maintien à domicile. Dans un premier temps, il faut supprimer tout médicament non indispensable et potentiellement aggravant (anticholinergiques, psychotropes, antalgiques opiacés) ainsi que réduire et simplifier le traitement antiparkinsonien. D’une manière générale, et surtout chez les patients ayant une détérioration intellectuelle, on tend vers une monothérapie utilisant la L-Dopa à la plus faible dose possible. On associe à la réduction de traitement des mesures non spécifiques : informer, rassurer et conseiller le renforcement ou le maintien de l’éclairage lorsque les hallucinations sont vespérales ou nocturnes. Si ces mesures ne suffisent pas, deux situations sont possibles. S’il existe des troubles cognitifs et que l’on envisage la prescription d’un inhibiteur de l’acétylcholinestérase (ICE), il est logique d’attendre de voir si ce médicament a un effet sur les hallucinations. En effet, plusieurs études ouvertes ont rapporté un effet favorable de médicaments de cette classe, et un grand essai contrôlé de la rivastigmine au cours de la démence de la MP va aussi dans ce sens [28]. S’il n’y a pas de trouble cognitif notable ou en l’absence d’efficacité de l’ICE sur les hallucinations, il convient d’introduire un traitement anti-hallucinatoire. Les neuroleptiques classiques sont évidemment proscrits en raison de leurs effets moteurs indésirables. Certains antipsychotiques dits atypiques, la rispéridone et l’olanzapine, présentent aussi un risque important d’aggravation du syndrome parkinsonien. Le traitement de choix est la clozapine qui, seule, possède en France une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Elle a démontré son efficacité dans cette indication dans deux études contrôlées réalisées sur six mois. Sa Hallucinations Non gênantes Gênantes (bien supportées) (anxiété, troubles du comportement) • Informer • Réévaluer le traitement • Contrôle ophtalmologique • Rechercher une dépression • Évaluer (et surveiller) la cognition • Réduire le traitement (antiparkinsonien, psychotrope…) • ± inhibiteur de l'acétylcholineestérase (troubles cognitifs) Persistance Clozapine Figure 1. Prise en charge des hallucinations au cours de la maladie de Parkinson. Figure 1. Management of hallucinations in Parkinson’s disease. S23 G. Fénelon prescription est réservée aux neurologues, gériatres et psychiatres et ne peut se faire que sous couvert d’une surveillance codifiée de la numération formule sanguine, en raison du risque d’agranulocytose. Une surveillance cardiaque est également nécessaire (risque de myocardiopathie ou de myocardite). Les effets secondaires les plus fréquents sont la sédation et l’hypotension orthostatique, rendant préférable la prise du médicament le soir. Le traitement est commencé à très faibles doses (12,5, voire 6,25 mg) et augmenté progressivement jusqu’à des doses utiles qui dépassent rarement 50 mg. L’efficacité se maintient à long terme et l’arrêt du traitement est souvent suivi de la réapparition des hallucinations [29]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Références 1. Williams DR, Lees AJ. Visual hallucinations in the diagnosis of idiopathic Parkinson’s disease : a retrospective autopsy study. Lancet Neurol 2005 ; 4 : 605-10. 15. Fénelon G, Thobois S, Bonnet AM, Broussolle E, Tison F. Tactile hallucinations in Parkinson’s disease. J Neurol 2002 ; 249 : 1699-703. 2. Factor SA, Feustel PJ, Friedman JH, Comella CL, Goetz CG, Kurlan R, et al. Parkinson study group. Longitudinal outcome of Parkinson’s disease patients with psychosis. Neurology 2003 ; 60 : 1756-61. 16. Goetz CG, Wuu J, Curgian LM, Leurgans S. Hallucinations and sleep disorders in PD. 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