La musique au service du marketing L`impact de la musique dans la

Laurent D
ELASSUS
La musique
au service du marketing
L’impact de la musique dans la relation client
6283_.fm Page III Lundi, 14. novembre 2011 3:21 15
© Groupe Eyrolles, 2012
ISBN : 978-2-212-55263-8
© Groupe Eyrolles
Chapitre 3
Le solfège en un chapitre!
Pourquoi du solfège dans un manuel de marketing ? Parce que, comme
pour toute discipline, il est essentiel de maîtriser le langage de ceux avec
qui vous serez sûrement amenés à collaborer et à échanger. Et il n’y aurait
rien de plus frustrant que de ne pouvoir communiquer que partiellement,
sans trouver les bons mots pour transmettre vos idées.
La musique – comme le marketing, d’ailleurs – possède son propre lan-
gage. En voici les principaux aspects: «À la plus petite échelle, la musique
s’analyse en tant que timbre. À une échelle plus grande, la musique est
rythme, mélodie, harmonie, texture. À un niveau d’analyse encore supé-
rieur elle devient superpositions de lignes (contrepoint), agencement
d’harmonies et de mélodies en phrases, sections, mouvements1…»
ÉCOUTEZ LE CD… piste 8
LA DIMENSION HARMONIQUE
La tonalité
De do à si (do, do#, ré, mib, mi, fa, fa#, sol…), la tonalité est exprimée par la
note fondamentale. C’est la note référence d’un morceau, celle qui en
détermine la clé et qui, la plupart des cas, conclut le morceau (par exemple,
le premier prélude de Bach est une œuvre en do majeur).
Même si la gamme de do peut être considérée comme la gamme de base
(c’est le C3, le do de la clé du piano et la première note que l’on apprend
aux enfants), cette première place n’est pas spécialement justifiée. On ne
peut pas dire, par exemple, qu’une gamme de mi est plus aiguë qu’une
gamme de do car l’essentiel se retrouve dans la tessiture d’un son. Par
1. Rossille F., «La musique de nos émotions» in F. Russo-Marie et F. Rossille, Émotion
et musique, Éditions EDK, 2001, p. 65-116.
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24 Approches et éléments théoriques
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exemple, une voix aiguë de chanteur donnera toujours une impression de
plus grande «hauteur» qu’une voix grave de femmes (pupitre des altos)
qui chantent pourtant la même note.
Il faut noter, d’autre part, que la facture même de certains instruments
entraîne un rôle important de la tonalité. En effet, un guitariste jouera en mi
avec un maximum de cordes «à vide» et donc un maximum de brillance,
parce que les cordes libèrent leur plein potentiel harmonique lorsqu’elles
ne sont pas étouffées par les doigts du guitariste.
Le mode: majeur, mineur ou atonal
Le mode est déterminé par la qualité des intervalles qui séparent les diffé-
rentes notes de l’accord de la note qui fixe la tonalité. Un accord, à l’état
fondamental, est une suite de tierces1. Le premier intervalle (la première
tierce) sera appelé «majeur», s’il est composé de 2 tons; il sera
« mineur », s’il est composé de 1 ton et demi. Le mode atonal désigne une
pièce musicale dont le caractère majeur ou mineur ne peut être déterminé.
Il existe une littérature abondante qui lie le mode et la perception de la
musique d’une part, le mode et certaines évocations socio-psychologi-
ques, d’autre part.
La richesse des accords: pauvres (3 sons au plus)
vs riches (4 sons et plus)
Un accord de base est composé par une succession de notes jouées simul-
tanément.
À partir de 4 sons (septième qui peut être majeure ou mineure, neuvième,
onzième et treizième), l’accord devient «complexe».
Une pièce musicale est composée d’une suite d’accords qui, à l’image d’un
texte, développe une certaine structure narrative qui induit des attentes de
la part de l’auditeur. On peut ainsi affirmer qu’une certaine suite de
3 accords engendre l’attente d’une «résolution» harmonique.
1. L’écart qui sépare 2 notes, dans l’écriture musicale occidentale et telles qu’elles sont
disposées sur le clavier d’un piano, est appelé « ton ».
L’échelle des demi-tons est la suivante de demi-ton en demi-ton: do, do# [do dièse]
ou réb [ bémol] (enharmonique), ré, ré# ou mib, mi, fa, fa# ou solb, sol, sol# ou lab,
la, la# ou sib, si, do.
Ainsi, entre do et mi, on compte 2 tons; entre sol et sib, on compte 1 ton et demi.
Chaque intervalle porte un nom: do-ré = seconde, do-mi = tierce (majeur pour «do-mi»
ou mineur pour «do-mib»), do-fa = quarte juste, c’est qu’elle ne peut être ni majeure ni
mineure), do-sol = quinte juste, do-la = sixte, do-si = septième majeure ou mineure.
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Le solfège en un chapitre! 25
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La qualité de la mélodie: nombre de notes, répétitivité
La qualité de la mélodie est évaluée en fonction de la répétitivité des élé-
ments qui la composent (notes, intervalles, rythme).
Nature de la direction mélodique: ascendante, descendante, U, U inversé.
On prend en considération la courbe des notes composant la mélodie.
LA DIMENSION TEMPORELLE
La durée
Mesurée en secondes, c’est la durée du morceau, de la première note à la
dernière.
Le tempo: en bpm (battements par minute) et la mesure
Battre la mesure, c’est indiquer le tempo. C’est la «rapidité» à laquelle un
morceau est exécuté.
À chaque plage de tempo correspond une expression, d’origine italienne:
40 bpm-60 = largo (lent), 60-66 = larghetto, 66-76 = adagio, 76-108 = andante,
108-120 = moderato, 120-168 = allegro (rapide), 168-208 (presto à prestissimo).
Quelques exemples
« ré-mi-fa-sol » est une mélodie ascendante ;
« si-la-sol-fa » est une mélodie descendante ;
« sol-fa-sol-la » est une mélodie en U ;
« ré-mi-fa-ré » est un U inversé.
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Une mesure est une cellule composée de plusieurs temps: elle peut être
binaire (c’est l’immense majorité du répertoire de la musique actuelle qui
«sonne carré»), ternaire (dans le cas de la valse ou du swing), ou arythmi-
que (que l’on peut entendre dans certaines illustrations à l’image qui n’ont
pas de structure rythmique établie).
Les figures rythmiques
La découpe au sein de la mesure, le placement rythmique permettent de
réaliser des «phrasés» différents: legato (lié)/staccato (syncopé).
Il faut noter que chacune de ces dimensions, décrite et analysée pour défi-
nir ou traduire un genre musical, ne prend uniquement sens que lorsqu’on
la place au sein d’un genre musical. En clair, il est inutile de mesurer un
tempo à 110 bpm et de prétendre l’analyser si on ne l’a pas mis dans son
«contexte» musical. En effet, pour le style reggae, c’est un tempo rapide;
en revanche, pour le style hard rock, c’est un tempo lent.
LA DIMENSION INSTRUMENTALE
L’orchestration
C’est le nombre d’instruments employés dans l’arrangement du morceau
(par exemple: trio de jazz, quatuor à cordes…).
L’instrumentation
L’instrumentation désigne la composition des instruments employés dans
l’extrait, instruments dominants (solos) et instruments accompagnants (back-
side). Par exemple, un quatuor de jazz est composé d’un saxophone (instrument
principal) accompagné de sa «rythmique» contrebasse, piano et batterie.
La voix
Elle peut être chantée ou parlée. La voix peut interpréter un texte (un slo-
gan ou la marque du produit) ou bien ne chanter que des onomatopées (le
scat, en jazz). On distingue également le genre de l’interprète (féminin ou
masculin), très important en vue des stratégies de marque.
En effet, on estime que :
une voix féminine «portera» un message plus «doux», «sensuel»
tandis qu’une voix masculine sera davantage employé pour exprimer «la
force», «la séduction»;
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