comparer. Cette facilité de comparaison faciliterait
l’application des lois antidumping et réduirait la
tension entre les deux pays. Cela contribuerait en
outre à accroître la compétitivité et l’efficacité. De
nombreuses entreprises font valoir que, puisqu’il
leur faut déjà annoncer leurs marchandises et leurs
services en dollars américains, il serait logique de
« dollariser » l’économie dès que possible.
En concluant une union monétaire avec les États-
Unis, le Canada devrait cesser de recourir à la
dévaluation de sa monnaie, un outil qu’il a employé
dans le passé. Beaucoup soutiennent qu’un dollar
plus faible dissimule une productivité plus faible.
Les industries ne ressentent pas le besoin
d’effectuer d’importants changements structurels
pour s’adapter aux changements sur le marché, ce
qui se traduit par une baisse de compétitivité à
moyen et long terme. Utiliser le dollar américain
empêcherait une telle chose de se produire.
Un autre argument en faveur d’une union monétaire
avec les États-Unis réside dans le besoin d’une
défense contre l’euro; adopter le dollar américain
ferait peut-être contrepoids à l’incidence de la zone
euro sur l’économie canadienne. Cette réaction
politique éviterait la marginalisation du dollar
canadien dans un monde où trois grandes zones
monétaires pourraient apparaître : celle de l’euro en
Europe, celle du yen en Asie et celle du dollar dans
l’hémisphère occidental. En effet, les partisans
d’une monnaie commune considèrent cela
inévitable et croient que le Canada devrait entamer
rapidement des négociations tandis qu’il dispose
encore d’une certaine marge de manœuvre.
Les économistes ont également observé que, durant
la crise économique de l’année dernière en Asie, les
capitaux à court terme ont afflué massivement dans
des investissements libellés en dollars américains.
Cela n’a été étonné personne car le dollar américain
représente une valeur refuge bien connue pour les
investisseurs. Adopter la monnaie américaine
mettrait par conséquent le Canada à l’abri des
assauts de la spéculation durant les périodes de
fortes turbulences.
Enfin, les politiques monétaires américaines ont, par
le passé, mieux réussi à contrôler l’inflation que les
politiques canadiennes, bien que cela ne soit pas
vrai aujourd’hui.
Arguments contre une union monétaire entre le
Canada et les États-Unis
En théorie, pour qu’une union monétaire
fonctionne, les pays doivent se trouver dans une
« zone monétaire optimale ». Les pays participants
doivent avoir des structures économiques similaires
ainsi qu’une pleine mobilité des facteurs de
production (capitaux et main-d’œuvre). Beaucoup
affirment que ce n’est pas le cas pour le Canada et
les États-Unis. L’économie du Canada est encore
fortement basée sur les ressources naturelles et donc
très différente de celle de son voisin. Comme le
Canada et les États-Unis ne représentent pas une
zone monétaire optimale, une union monétaire entre
les deux ne serait pas optimale, surtout pour le
Canada.
Les réactions aux chocs externes qui s’effectuent
présentement au moyen des fluctuations du taux de
change canadien devraient s’effectuer au moyen
de la politique budgétaire, des mouvements de
capitaux et de main-d’œuvre et des changements
dans les prix des facteurs de production. Étant
donné la rigidité des prix des facteurs de production
au Canada, cela se traduirait pas une production
plus faible et par une diminution des emplois. La
capacité d’amortisseur du taux de change
actuellement flexible serait complètement perdue.
Gordon Thiessen, le gouverneur de la Banque du
Canada, a soutenu que, sans un système de taux de
change flexible, nous aurions pu connaître une
profonde récession au cours de l’année dernière.
Autre argument important, sous le régime d’une
monnaie commune, le Canada serait dominé de
façon écrasante par les États-Unis. Inévitablement,
le Canada perdrait un degré considérable de
contrôle sur sa politique monétaire. Le Canada ne
pourrait pas aspirer à être davantage qu’un treizième
district de la Réserve fédérale américaine dans le
meilleur des cas. Les Américains se
préoccuperaient de leurs propres intérêts, malgré la
présence du Canada. De plus, comme il y a
plusieurs différences structurelles entre les deux
économies, les décisions américaines pourraient
nuire à l’économie canadienne. Nous observons
déjà quelque chose de similaire; beaucoup de gens
prétendent que la Banque du Canada mène sa
politique monétaire pour répondre aux besoins de
l’Ontario et que la Colombie-Britannique, par