De´ffcits immunitaires primitifs : quand y penser et quel bilan de

De´ficits immunitaires
primitifs : quand y penser
et quel bilan de premie`re
intention ?
R
esum
e
Les d
eficits immunitaires primitifs (DIP) sont des entit
es cliniques peu fr
equentes,
parfois complexes dont les manifestations digestives sont loin d’^
etre rares. En
effet, au-del
a des manifestations infectieuses pr
edominantes, les DIP sont
associ
es
a un tableau digestif pr
esent chez pr
es d’un patient sur deux dans
certaines s
eries. Une diarrh
ee chronique repr
esente la principale manifestation
digestive des DIP et doit syst
ematiquement conduire le gastroent
erologue
a
evoquer ce diagnostic lors de l’exploration d’une diarrh
ee chronique.
Ac
^
ot
e
d’une origine infectieuse
a la diarrh
ee, une atrophie villositaire en l’absence de
maladie cœliaque est fr
equemment associ
ee. Une hyperplasie nodulaire
lymphoı¨de diffuse, une gastrite chronique atrophique, une atteinte inflamma-
toire du gr^
ele et/ou du c^
olon mimant une maladie inflammatoire chronique de
l’intestin, une atteinte h
epatique sont autant d’autres manifestations classiques
des DIP. La d
emarche diagnostique doit ^
etre rigoureuse et repose sur un
interrogatoire, un examen clinique et une exploration immuno-biologique simple
en premi
ere intention avec une
etape de d
epistage en pr
esence de signes
cliniques d’appel apr
es avoir
elimin
e une cause d’immunod
epression secondaire
suivie d’une
etape de caract
erisation du DIP conduisant
a son diagnostic pr
ecis et
a sa prise en charge. Dans certaines situations complexes, cette derni
ere
etape
n
ecessite une prise en charge multidisciplinaire en s’aidant des conseils du Centre
de r
ef
erence des d
eficits immunitaires h
er
editaires (CEREDIH).
nMots cl
es : d
eficit immunitaire primitif, diarrh
ee chronique, d
eficit immunitaire commun
variable, d
eficit en IgA
Abstract
Primary immune disorders (PID) are rare clinical entities, sometimes complex
frequently associated with digestive manifestations. Besides infectious mani-
festations, the proportion of gastrointestinal manifestations in patients with PID
raised 50% in some series. A chronic diarrhoea represents the main digestive
manifestation of PID and it is recommended to exclude a DIP during the
investigations of a chronic diarrhoea. Besides infections, chronic diarrhoea may
be often associated with villous atrophia, malabsorption without celiac disease.
Diffuse lymphoid nodular hyperplasia, chronic atrophic gastritis or a chronic
inflammatory bowel diseases, liver disorders represent various liver and
gastrointestinal manifestations in DIP. The diagnosis process should be rigorous
and is based on the medical history, physical examination and also on relatively
easy immune laboratory parameters by first intention. In front of clinical
evidences of DIP, a screening phase of the disease represents the first step (after
Primary
immunodeficiency
diseases: In which
clinical situations should
we think about it and
what is the first line
investigations?
Gilles Boschetti, St
ephane Nancey,
Bernard Flouri
e
Centre Hospitalier Lyon-Sud,
service de gastroent
erologie,
69495 Pierre-B
enite,
France ;
INSERM U1111,
Facult
edeM
edecine Lyon-Sud Charles
M
erieux,
Oullins,
France
HEPATO
y
GASTRO
et Oncologie digestive
Tir
es
a part : G. Boschetti
Pour citer cet article : Boschetti G, Nancey S, Flouri
eB.D
eficits immunitaires primitifs : quand y
penser et quel bilan de premi
ere intention ? H
epato Gastro 2013 ; 20 : 462-472. doi : 10.1684/
hpg.2013.0891
doi: 10.1684/hpg.2013.0891
462 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n86, juin 2013
ini-revueM
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L’ immunit
e est divis
ee en syst
eme immunitaire inn
eet
adaptatif. Tandis que le premier, principalement
repr
esent
e par les polynucl
eaires neutrophiles, les macro-
phages, les lymphocytes NK (natural killer) et les prot
eines
du compl
ement, assure une d
efense rapide contre
les pathog
enes, le second, m
edi
e par les lymphocytes,
correspond
a une v
eritable « m
emoire immunitaire » qui
permet apr
es un premier contact avec un antig
ene ou un
agent pathog
ene la mise en place d’une r
eponse sp
ecifique
et plus rapide lors d’un contact ult
erieur. Le syst
eme
immunitaire adaptatif est constitu
e des lymphocytes B
(producteurs d’immunoglobulines) et des lymphocytes T
(CD4 ou CD8) (figure 1). Les syst
emes immunitaires inn
e
et adaptatif interagissent ensemble et assurent conjointe-
ment la d
efense de l’organisme contre les agents
pathog
enes, le maintien de l’hom
eostasie (tol
erance du
soi et lutte contre l’auto-immunit
e) et une immunosurveil-
lance contre le d
eveloppement de n
eoplasie. Parce
que le tube digestif est constamment expos
e
ade
nombreux antig
enes d’origine bact
erienne, parasitaire,
virale ou alimentaire, l’intestin est maintenu dans un
etat « d’inflammation physiologique » [1]. Le syst
eme
having excluded a secondary immunosuppression) followed by its character-
ization leading to its diagnosis and its therapeutic management. In some
complex clinical situations, this latter step should be done with the help of the
Reference Center of the Primary Immune Disorders.
nKey words: primary immune disorders, chronic diarrhoea, common variable immunode-
ficiency, IgA deficiency
Immunité innée
Pathogènes et
antigènes alimentaires
Muqueuse digestive
Macrophages
Lymphocytes B
Cellules
présentatrices
d’antigènes
Lymphocytes T
CD4+
Immunoglobulines
CD4
CD4
CD8 CD8
Ig G
Ig M
Ig A
LB
LB
Lymphocytes T
effecteurs
Lymphocytes T
CD8+
Polynucléaires
Neutrophiles
Lymphocytes
NK
Complément
0 6 12 1 3 5
JoursHeures Temps post-infection
Pathogènes
Pathogènes
Immunité adaptative
Figure 1. Repr
esentation sch
ematique des r
eponses immunitaires inn
ees et adaptatives en pr
esence d’un pathog
ene.
463
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n86, juin 2013
D
eficits immunitaires primitifs en gastroent
erologie
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lymphoı¨de associ
e
a l’intestin gut-associated-lymphoid
tissue » : GALT) joue ainsi un r^
ole critique dans la balance
entre inflammation et tol
erance immune [2]. Une anomalie
du syst
eme immunitaire se manifestera principalement par
la survenue d’infections r
ep
et
ees mais aussi parfois par le
d
eveloppement de pathologies auto-immunes ou de
processus n
eoplasiques.
‘‘ Parce que le tube digestif est constamment
expose´a` de nombreux antige`nes d’origine
bacte´rienne, parasitaire, virale ou alimentaire,
l’intestin est maintenu dans un e´ tat
«d’inflammation physiologique »’’
On distingue les d
eficits immunitaires secondaires ou
acquis (sida, traitement immunosuppresseur ou cytoto-
xique) qui sont de loin les plus fr
equents et les d
eficits
immunitaires primitifs (DIP) d’origine g
en
etique et qui font
l’objet de cette mini-revue. Les DIP sont rares avec en
France une pr
evalence estim
ee en 2013
a 5,47/100 000
habitants et une incidence comprise entre 1/5 000
a
10 000 naissances d’apr
es les chiffres du CEREDIH (Centre
de r
ef
erence des d
eficits immunitaires h
er
editaires). Plus de
150 types de DIP ont
et
e
a ce jour d
ecrits et environ 130
sont caract
eris
es sur le plan g
en
etique (tableau 1)[3].La
majorit
e des DIP sont diagnostiqu
es durant l’enfance
(d
eficits s
ev
eres impliquant l’immunit
e cellulaire et associ
es
a des syndromes polymalformatifs). Toutefois, un certain
nombre de DIP (en g
en
eral des d
eficits de l’immunit
e
humorale) ne s’expriment v
eritablement qu’
al
^
age adulte ;
bien que la plupart des patients atteints de DIP pr
esentent
des infections de la sph
ere ORL ou pulmonaire, les troubles
digestifs (en particulier la diarrh
ee) peuvent ^
etre le signe
clinique pr
edominant voire l’unique manifestation du DIP.
‘‘ Les de´ficit immunitaires primitifs sont rares
avec en France une pre´valence estime´e
en 2013 a` 5,47/100 000 habitants
et une incidence comprise entre 1/5 000 a` 10 000
naissances’’
L’objectif de cette mini-revue est i) d’exposer les situations
cliniques fr
equemment associ
ees aux DIP et en particulier les
principales manifestations digestives, ii) de proposer une
d
emarche diagnostique simple permettant aux gastro-
ent
erologues de r
ealiser un bilan de premi
ere intention.
Tableau 1. Principaux de´ficits immunitaires primitifs et anomalies du syste`me immunitaire associe´es.
Principaux de´ficits immunitaires primitifs Anomalies du syste`me immunitaire
De´ficit immunitaire commun variable De´faut de production d’immunoglobulines (de´ficit en IgG associe´a`unde´ficit
en IgA ou IgM) anomalies fonctions lymphocytaires T
De´ficit en IgA De´ficit de production des IgA (taux se´rique d’IgA infe´rieur a` 5 mg/dL)
Agammaglobuline´mie lie´e a` l’X
(maladie de Bruton)
Anomalie de la diffe´renciation des lymphocytes B en plasmocytes conduisant
a`unde´ficit global en immunoglobulines
Syndrome hyper-IgM Baisse des IgA et IgG avec e´le´vation polyclonale des IgM (de´ ficit CD40L,
CD40 ou AID)
De´ficit immunitaire combine´se´ve`re Anomalies lymphocytaires T et B avec diminution drastique ou absence
de lymphocytes T circulants
Granulomatose septique chronique Anomalie de la phagocytose (mutation de la NADPH oxydase)
Neutrope´nie conge´nitale se´ve`re
(syndrome de Kostmann)
Neutrope´nie
Syndrome de Wiskott-Aldrich Lymphope´nie, de´ficit en IgM et augmentation des IgA et IgE
Ataxie-te´langiectasie Lymphope´nie T principalement CD4
+
et baisse globale des immunoglobulines
sauf IgM
Syndrome de Di-George Lymphope´nie T
IPEX De´ficit en lymphocytes T re´gulateurs (CD4
+
CD25
+
)
De´ficit en comple´ment De´ficit en C3, C4 ou C1 inhibiteur
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vol. 20 n86, juin 2013
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Devant quelles situations cliniques
e´voquer le diagnostic de DIP ?
Les DIP sont responsables d’une susceptibilit
e aux maladies
infectieuses, auto-immunes ou n
eoplasiques. En pratique, la
grande majorit
e des DIP sont diagnostiqu
es devant des
manifestations infectieuses atypiques par leur fr
equence,
leur localisation, leur gravit
e ou la nature des pathog
enes
impliqu
es. Ainsi, la survenue d’une infection
a germes
opportunistes (exemples : Pneumocystis jiroveci,Toxo-
plasma gondii), une infection s
ev
ere
a germe banal
(diss
emin
ee
a plusieurs organes et/ou r
esistante aux anti-
biotiques habituels) ou une r
ep
etition d’
episodes infectieux
doivent faire
evoquer un DIP. En fonction du type de DIP
responsable d’anomalies soit de l’immunit
e humorale, soit
cellulaire ou du syst
eme du compl
ement, la nature des
pathog
enes impliqu
es est diff
erente et constitue parfois une
aide pour orienter le diagnostic (tableau 2).
‘‘ La survenue d’une infection a` germes
opportunistes, une infection se´ve`re
a` germe banal ou une re´pe´tition d’e´pisodes
infectieux doit faire e´ voquer un de´ ficit immunitaire
primitif’’
Environ 80 % des DIP sont diagnostiqu
es chez l’enfant
avant 6 ans et concernent en majorit
e l’immunit
e cellulaire
(exemple : d
eficit combin
es
ev
ere ou non) pouvant dans
certains cas s’accompagner de syndromes polymalforma-
tifs (exemples : syndrome de Di-George, ataxie-
t
elangiectasie). Chez l’adulte, la plupart des DIP concerne
l’immunit
e humorale se manifestant par un d
eficit de
production d’anticorps avec, par ordre de fr
equence, le
d
eficit en IgA et le d
eficit immunitaire commun variable
(DICV). Un certain nombre de signes cliniques devant faire
evoquer le diagnostic de DIP chez l’enfant (tableau 3)et
Tableau 2. Principaux pathoge` nes en fonction de l’atteinte du syste` me immunitaire
et de´ficits immunitaires primitifs associe´s.
Atteinte du syste`me
immunitaire
Pathoge`nes Principaux DIP associe´s
De´ficit de l’immunite´
humorale (lymphocytes B/
immunoglobulines)
Bacte´ries encapsule´es : Streptococcus pneumoniiae,
Haemophilus influenzae
Parasites : Giardia lamblia
Ente´rovirus : echovirus, coxsackie, poliovirus
De´ficit immunitaire commun variable (DICV)
De´ficit en IgA
Agammaglobuline´mie lie´e a` l’X (maladie de Bruton)
Syndrome de l’hyper-IgM
De´ficit de l’immunite´
cellulaire T
(lymphocytes T CD4/CD8)
Bacte´ries encapsule´es, germes intracellulaires,
bacilles gram ne´gatifs
Champignons : Candida
Virus a` ADN : CMV
Mycobacte´ries : Mycobacterium avium
Infections opportunistes : Pneumocystis jiroveci,
Cryptosporidium
De´ficit immunitaire combine´se´ve`re
Syndrome de Wiskott-Aldrich
Ataxie-te´langiectasie
Syndrome de Di-George
IPEX
De´ficit de la phagocytose Bacte´ries gram ne´gatifs : Escherichia coli,
Burkholderia cepacia, Serratia
Champignons : Aspergillus sp.
Granulomatose septique chronique
Neutrope´nie conge´nitale se´ve`re (syndrome
de Kostmann)
Anomalies
du comple´ment
Neisseria meningitidis De´ficit en C3
De´ficit en C5-9
De
´ficit en C1q inhibiteur
Tableau 3. Signes d’alerte devant faire e´ voquer
le diagnostic de de´ficits immunitaires primitifs
chez l’enfant (source CEREDIH).
1) Plus de 8 otites par an
2) Plus de 2 sinusites par an
3) Plus de 2 mois de traitement antibiotique par an ou
ne´cessite´ d’un traitement antibiotique par voie intraveineuse
4) 2 pneumopathies par an
5) Cassure de la courbe de croissance
6) E
´pisodes re´currents de forte fie` vre
7) Mycose cutane´e ou muqueuse re´cidivante ou chronique
8) Diarrhe´e chronique
9) 2 infections se´ve`res dans l’anne´e
10) Cas d’immunode´ficience connu dans la famille
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n86, juin 2013
D
eficits immunitaires primitifs en gastroent
erologie
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chez l’adulte (tableau 4)ont
et
e propos
es par les experts du
CEREDIH. Ces recommandations rejoignent celles diffus
ees
en 2009 par les soci
et
es d’immunologie et d’allergologie
am
ericaines qui pr
econisent la recherche d’un DIP devant la
pr
esence d’au moins 2 signes cliniques d’alerte [4].
‘‘ Chez l’adulte, la plupart des de´ ficits
immunitaires primitifs concerne l’immunite´
humorale se manifestant par un de´ ficit
de production d’anticorps’’
Les symptoˆmes et anomalies
histologiques du tube digestif rencontre´s
en cas de de´ficits immunitaires primitifs
Bien que les signes infectieux, notamment ORL et/ou
bronchopulmonaires, pr
edominent, la pr
esence de symp-
t^
omes digestifs au cours des DIP n’est pas rare. En effet,
selon le type de DIP, la pr
evalence des manifestations
digestives varie de 5
a50%[5] (tableau 5).
La diarrhe´e
La diarrh
ee constitue la principale manifestation digestive
des DIP, elle est soit chronique, soit r
ecidivante entrecoup
ee
de p
eriodes de r
emission. La recherche d’un DIP doit
ainsi ^
etre syst
ematiquement r
ealis
ee au cours de l’explora-
tion d’une diarrh
ee inexpliqu
ee chronique ou r
ecidivante
[6]. On estime entre 20 et 40 % la fr
equence de la diarrh
ee
chez les patients porteurs d’un DICV [7].
‘‘ La diarrhe´e constitue la principale
manifestation digestive des de´ficits
immunitaires primitifs, elle est soit chronique,
soit re´cidivante entrecoupe´e de pe´riodes
de re´mission’’
L’infection chronique par le parasite Giardia lamblia en est
la principale cause. D’autres pathog
enes peuvent ^
etre
a
l’origine de diarrh
ee r
ecurrente d’origine bact
erienne
(Salmonella,Campylobacter...), virale (ent
erovirus,rota-
virus,ad
enovirus,CMV...) ou parasitaire (Cryptospori-
dium) en fonction du type de DIP (tableau 2). Le diagnostic
microbiologique repose sur les coprocultures, l’examen
parasitologique des selles fraı
ˆches (r
ep
et
e au moins 3 fois)
et parfois sur l’analyse histologique des biopsies intestinales
[8]. La giardiase peut
egalement ^
etre diagnostiqu
ee
a partir
d’un
echantillon de selles par la d
etection d’antig
enes de
Giardia lamblia dont la sensibilit
eetlasp
ecificit
e sont
excellentes, mais le co^
ut et la disponibilit
e de ce test
limitent son utilisation en France. La diarrh
ee chronique
associ
ee aux DIP peut ^
etre li
ee
a une atrophie villositaire
responsable
eventuellement d’un syndrome de malabsorp-
tion,
a une hyperplasie lymphoı¨de diffuse ou
a des l
esions
inflammatoires chroniques de l’intestin.
‘‘ La recherche d’un de´ficit immunitaire
primitif doit ^
etre syste´ matiquement re´ alise´e
au cours de l’exploration d’une diarrhe´e
inexplique´e chronique ou re´cidivante’’
Atrophie villositaire
Une atrophie villositaire est fr
equente au cours du DICV (pr
es
de 50 % des patients) [7]. D’autres DIP, comme le d
eficit
immunitaire combin
es
ev
ere, le syndrome d’immuno-
d
er
egulation, la polyendocrinopathie, l’ent
eropathie auto-
immune li
ee au chromosome X appel
ee syndrome IPEX
(responsable d’un d
eficit du d
eveloppement des lympho-
cytes T r
egulateurs), le syndrome de Di-George et le d
eficit
en IgA peuvent
egalement s’accompagner d’une atrophie
villositaire. L’atrophie villositaire associ
ee aux DIP peut mimer
l’expression clinique d’une maladie cœliaque avec une
diarrh
ee chronique, une malabsorption des graisses, un
m
et
eorisme abdominal et une perte de poids. Au cours du
DICV, l’analyse histologique des biopsies intestinales r
ev
ele,
comme d
ecrits au cours de la maladie cœliaque, un infiltrat
Tableau 4. Signes d’alerte devant faire e´ voquer
le diagnostic de de´ficits immunitaires primitifs
chez l’adulte (source CEREDIH et Clinical
Imunology Society).
1) Plus de 2 otites par an
2) Plus de 2 sinusites aigu
es par an ou sinusite chronique
3) Plus de 2 mois de traitement antibiotique par an et/ou
ne´cessite´ d’un traitement antibiotique par voie intraveineuse
4) 2 pneumopathies par an
5) Diarrhe´e chronique avec perte de poids
6) E
´pisodes re´currents de forte fie` vre inexplique´e
7) Mycose cutane´o-muqueuse persistante
8) 2 infections se´ve`res dans l’anne´e
9) Cas d’immunode´ficience connu dans la famille
10) Manifestations auto-immunes et/ou granulomatose
11) Infections virales re´pe´te´ es ou chroniques (herpe`s, zona,
verrues, aphtes, condylome, infections ge´nitales chez la
femme)
12) Dilatations des bronches et/ou bronchites re´pe´te´es sans
cause connue
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