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Correspondances en Nerf & Muscle - Vol. III - n° 1 - février 2005
CAS CLINIQUE
En juin 2002, la patiente est adressée en consul-
tation pour des potentiels évoqués moteurs. À
l’examen, elle marche mal sur les talons, surtout
du côté droit. Il existe un signe du tabouret et une
amyotrophie globale des jambes et des cuisses.
Il n’y a pas de fasciculation. Les réflexes achil-
léens sont nettement diminués, surtout à droite.
Les réflexes cutanés plantaires sont en flexion. Il
n’y a pas d’amyotrophie au niveau de la langue.
Il n’y a pas de trouble sensitif objectif.
L’étude des potentiels évoqués moteurs par
stimulation magnétique est normale.
Un contrôle de l’ENMG est alors réalisé. Il confirme
le caractère normal des conductions motrice et
sensitive.
Des potentiels de fibrillation et des potentiels
lents positifs peu abondants sont mis en évi-
dence au niveau du jambier antérieur droit, des
muscles paravertébraux lombaires bas droits et
thoraciques droits. Au niveau du jambier anté-
rieur droit et du droit antérieur droit, le tracé est
rapidement interférentiel, avec des PUM de durée
brève (figure 1). Au niveau du vaste externe droit,
les PUM ont des durées brèves (figure 2). Il n’y a
pas de potentiels de fasciculation. Il a également
été observé des PUM de durée brève au niveau
du chef externe du deltoïde droit.
L’étude quantifiée (programme IPA, Nicolet Viking)
oriente vers un processus myogène au niveau
du droit antérieur droit (rapport M/T : 1,11).
Le dosage des CK est à 955 (limite supérieure
des valeurs normales : 180).
La biopsie musculaire est réalisée au niveau du
vaste externe droit. “L’aspect histologique est
celui d’une myosite. Les faisceaux musculaires
sont très largement dissociés par des éléments
lymphocytaires. Ces éléments se dispersent dans
l’interstitium des fibres musculaires, qui sont de
calibre irrégulier et qui montrent parfois des
images de nécrose. Les vaisseaux étudiés sont
tous de structure histologique normale, dépour-
vus de signe de vascularite. Il n’y a pas de dépôt
amyloïde.”
C
OMMENTAIRES
Avant de poser le diagnostic de sclérose latérale
amyotrophique (SLA) dans un contexte clinique
évocateur, l’examen électroneuromyographique
doit permettre d’envisager d’autres hypothèses
et d’essayer de les éliminer : neuropathie motrice
avec blocs de conduction multiples, atteintes
pluriradiculaires motrices, polyradiculonévrites
chroniques, polyneuropathies, amyotrophies spi-
nales, sclérose latérale primitive, polymyosite,
myasthénie (1).
Il faut retenir que les anomalies EMG considérées
isolément ne sont jamais spécifiques d’une affec-
tion particulière. Le type d’anomalie et leur répar-
tition topographique peuvent aider l’électromyo-
graphiste.
Les anomalies caractéristiques de la SLA ont fait
l’objet de plusieurs mises au point de la part
de comités de la Fédération mondiale de neuro-
Figure 1. Jambier antérieur droit.
Figure 2. Vaste externe droit.