Equivalences de distances sur un ensemble
Soient d1 et d2 deux distances sur un ensemble X , et I : (X,d1) → (X,d2) l'application x → x ;
On adopte les définitions suivantes (attention: elles varient selon les ouvrages!):
(1) d1 ~
top d2 si I est bi-continue;
ceci équivaut à dire que (X, d1) et (X, d2) ont les mêmes ouverts, i.e. que d1 et d2 définissent la même
topologie sur X ; le cas échéant, toutes les notions topologiques concernant (X,d1) et (X,d2) (qui sont
égaux en tant qu'espaces topologiques) sont bien sûr les mêmes:
* ouverts, fermés, adhérence, intérieur, voisinages, parties denses...;
* parties compactes, parties connexes;
* continuité d'applications démarrant ou arrivant dans X;
* limites d'applications démarrant ou arrivant dans X (dont limites de suites));
...
(2) d1 ~
unif d2 si I est bi-uniformément continue; [ (2) ⇒ (1) ];
ceci équivaut à: ∀ε > 0, ∃
> 0, ∀x, y ∈ X: d1(x,y) ≤
⇒ d2(x,y) ≤ ε, et inversement; on peut
exprimer brièvement que d1 et d2 sont uniformément équivalentes si et seulement si elles "tendent
simultanément vers 0"; le cas échéant, (X,d1) et (X,d2) ont la même topologie (vu) , et la même
"structure uniforme", dans le sens: "conservation de la notion de petitesse": outre les notions
topologiques, les notions suivantes en ce qui concerne les deux espaces sont les mêmes:
* suites de Cauchy; complétude;
* continuité uniforme d'applications démarrant ou arrivant dans X;
...
(3) d1 ~ d2 si I est bilipchitzienne; [ (3) ⇒ (2) ⇒ (1)].
ceci équivaut à l'existence de deux réels
, β > 0 tels que
.d2 ≤ d1 ≤ β.d2 ; le cas échéant, outre les
notions précédemment citées, les parties bornées sont conservées (ce qui n'a pas lieu d'être pour deux
distances uniformément équivalentes).
Remarque: si X est un espace vectoriel, et d1 et d2 des distances issues de normes || . ||1 et || . ||2 sur X, alors
les trois équivalences ci-dessus coïncident.
(il suffit de vérifier (1) ⇒ (3): supposons que X1 = ( X , || . ||1 ) et X2 = ( X , || . ||2 ) ont la même
topologie; la boule B2 ( 0, 1 ) de X2 est un voisinage de 0 dans X2, et donc dans X1; elle contient par
conséquent une boule B1 ( 0,
) de X1 (
> 0); traduisant ceci, on obtient facilement:
.|| . ||2 ≤ || . ||1;
en inversant les rôles de X1 et X2, on conclut.
On va voir que cette propriété est très spécifique au cadre des normes sur un espace vectoriel, et ne
subsiste pas dans le cadre général des distances sur un ensemble:
Exercice: dans , on définit d par: i ) si Arg z = Arg z ' [2π], d(z,z ' ) = |z-z '| ;
ii ) sinon (y compris les cas z = 0 ou z ' = 0): d(z, z ' ) = | z | + | z ' | ;
interpréter, et montrer que d n'est pas topologiquement équivalente à la distance usuelle (regarder ses
boules ouvertes); montrer que ( ,d) est complet.
Génération de distances sur un ensemble X:
1) Soit (Y,d ) un espace métrique, et f une bijection de X dans Y:
: (x,y) →
(x,y) = d(f(x),f(y)) est une distance sur X (clair).
* Si X est muni d'une topologie τ , on rappelle que (X,τ) est dit métrisable si l'on peut définir sur X
une distance
qui donne naissance à la topologie τ, c'est-à-dire telle que l'identité I : ( X,τ ) → (X,
)
soit un homéomorphisme.
Cas d'une distance
générée comme ci-dessus:
au vu du diagramme commutatif suivant, où
l'application g: t → f -1(t) est une isométrie, il est clair
que I (respt I-1) est continue si et seulement si f (respt
f -1 ) l'est. (Y,d)
fg
(X,t) (X,δ)