N°32 JUILLET 2016 ECONOTE Société Générale Département des études économiques et sectorielles CHINE : ESTIMATION DE L’IMPACT D’UN RALENTISSEMENT CHINOIS SUR L’ÉCONOMIE MONDIALE Le ralentissement économique de la Chine et sa transition vers un nouveau modèle de croissance pourraient fortement impacter l’économie mondiale, en raison du rôle important et toujours croissant de ce pays dans le commerce mondial et de son modèle économique fortement intensif en matières premières. Cette étude évalue dans quelle mesure un ralentissement économique chinois impacterait l’économie mondiale, à travers trois canaux de transmission : le commerce, les prix des matières premières, et les marchés financiers. Pour quantifier cet impact, nous utilisons une méthodologie de modélisation appelée «Global Vector Autoregressive (GVAR)». Le modèle est estimé pour 36 pays (émergents et développés) sur la période allant du T1-1995 au T3-2015. Nos résultats montrent qu’un ralentissement chinois impacterait fortement les économies asiatiques et les pays exportateurs de matières premières à travers le ralentissement des échanges commerciaux, la baisse des prix mondiaux de matières premières, et le choc de confiance sur les marchés financiers mondiaux qu’il engendrerait. Les économies développées seraient quant à elles moins vulnérables. En % 0,00 IMPACT SUR LE PIB RÉEL D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS -0,05 Sopanha SA1 +33 1 58 98 76 31 [email protected] -0,10 -0,15 Théodore RENAULT2 -0,20 -0,25 1 Nous remercions Jaime LEYVA MARIN pour son aide à l’élaboration de cette étude. -0,30 -0,35 Asie Émergente Amérique Latine Zone Euro Developpés Autres Émergents Note: As ie Ém ergen te: Corée du S ud, In de, In don ésie, Malaisie, Ph ilippin es, Thaïlan de; Autres Ém ergen ts: Arabie S aoudite, Afrique du S ud, Pologn e, Russie, Turquie; Developpés: Aus tralie, Canada, États-Un is, Nouvelle Zélan de, Norvège, S uède, S uiss e, Royaum e-Un i; Am érique Latin e: Argentin e, Brésil, Ch ili, Mexique, Pérou; Zon e Euro: Autrich e, Belgique, Es pagn e, Fin lande, Fran ce, Allem agne, Italie, Pays -Bas. 2 Théodore RENAULT était Économiste au sein du Département des Études Économiques et Sectorielles, au moment de l'élaboration de cette étude. ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 INTRODUCTION Depuis deux ans, le rééquilibrage de l’économie chinoise au profit de la consommation et au détriment de l’investissement et des exportations a débuté. Mais, il s’est fait au prix d’une croissance économique plus faible. Compte tenu du modèle économique de la Chine fortement intensif en matières premières et de l’importance croissante de ce pays dans l’économie mondiale, un ralentissement et un changement dans la structure de l’économie chinoise pourraient avoir des répercussions importantes sur les autres économies. Les canaux de transmission d’un ralentissement chinois à l’économie mondiale sont multiples et incluent le commerce, les matières premières, et les marchés financiers. Un ralentissement chinois entraînerait une baisse des exportations pour les partenaires commerciaux de la Chine; les prix des matières premières baisseraient également, affectant les pays exportateurs de matières premières. La dépréciation de la devise chinoise impacterait les pays concurrents de la Chine sur leur marché domestique et/ou sur des marchés tiers, alimentant des pressions baissières sur leurs taux de change. Enfin, les incertitudes sur la capacité des autorités chinoises à réussir une transition en douceur vers le nouveau modèle de croissance pourraient peser sur la confiance des investisseurs et accroître l’aversion au risque, se traduisant par une volatilité accrue sur les marchés financiers mondiaux. L’objectif de cette étude est d’évaluer dans quelle mesure un choc sur la croissance chinoise affecterait l’économie mondiale. En premier lieu, l’article présente le nouveau modèle de croissance de la Chine et l’impact observé sur l’économie mondiale. Puis, il décrit la méthodologie utilisée pour quantifier cet impact et détaille le modèle utilisé. Enfin, il présente les répercussions qu’un choc négatif sur le PIB réel de la Chine pourrait avoir sur le PIB réel des pays du reste du monde, sur les prix des matières premières, et sur les variables financières. LE NOUVEAU MODELE DE CROISSANCE DE CHINOIS ET SON IMPACT SUR L’ECONOMIE MONDIALE LA « NOUVELLE NORME » Entre 1980 et 2006, l’économie chinoise a bénéficié d’une croissance économique élevée, avec une hausse du PIB réel de 10 % en moyenne par an — une success-story due en grande partie à un modèle économique reposant sur l’investissement et les exportations. Au cours de cette période, les taux d’investissement et d’exportation ont augmenté de 30 % et 5 % du PIB à 40 % et 36 % respectivement. Ce fort taux d’investissement s’explique par trois distorsions importantes de prix dans l’économie chinoise. En premier lieu, les faibles taux d’intérêt ont joué un rôle clé dans la hausse de l’investissement. Au travers de la répression financière, les banques publiques pouvaient financer l’investissement à moindres coûts. En second lieu, le faible niveau des salaires a dopé les exportations chinoises. L’offre excédentaire de main-d’œuvre rurale et la politique des « hukou »3 ont permis de maintenir des coûts salariaux bas. Enfin, la sous-évaluation du renminbi (RMB) a permis à la Chine de renforcer la compétitivité de ses exportations et de gagner des parts de marché dans le cadre de sa stratégie mercantiliste. Depuis la crise financière mondiale de 2008, le modèle de croissance de la Chine a subi d’importants changements4. Tout d’abord, les exportations ont considérablement ralenti et ne devraient pas fortement rebondir à court terme. Une demande plus faible de la part des économies développées ainsi que la perte de compétitivité-prix liée à l’appréciation du RMB et à la hausse des coûts salariaux ont pesé sur les exportations chinoises. Par ailleurs, en réponse à la crise financière de 2008, le gouvernement chinois a mis en œuvre un important programme de relance budgétaire, qui a entrainé une hausse du taux d’investissement à 45 % du PIB en 2009. Ces investissements massifs se sont traduits par des surcapacités croissantes dans certains secteurs industriels (tels que le cuivre, le charbon, etc.), comme en témoigne la baisse des indices de prix à la production, mais aussi dans le secteur immobilier, qui accuse une forte hausse des surfaces vacantes depuis 2012. Enfin, la hausse des investissements, parfois dans des projets inefficaces en raison d’une mauvaise allocation des ressources, a été financée par une croissance rapide et soutenue du crédit bancaire, faisant croître le niveau d’endettement de l’économie chinoise de 150 % du PIB en 2007 à 250 % en 2015. Au cours du troisième plénum de 2013, reconnaissant les limites du modèle de croissance, les autorités chinoises ont annoncé un ensemble de réformes destinées à rééquilibrer l’économie en axant la croissance davantage sur la consommation et moins sur l’investissement. Les réformes les plus poussées ont été la libéralisation financière et l’ouverture du compte de capital, mais toutes deux ont été rendues Le Hukou est un système d’enregistrement des ménages donnant accès à tous les services publics (éducation, santé, logement) et à la protection sociale (maladie et soins pour les 3 personnes âgées) d’une région/province donnée. 4 Voir O. De Boysson et S Sa : « Chine : débat sur la croissance », Econote Société Générale, 2013. 2 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 plus compliquées par les turbulences financières survenues en 2015. Depuis lors, la Chine a lancé sa transformation d’un modèle manufacturier traditionnel tiré par l’investissement et les exportations vers une nouvelle économie axée sur les services et la consommation des ménages. Ce rééquilibrage n’est néanmoins pas sans conséquence sur la croissance économique. En 2015, la croissance chinoise a chuté à 6,9 %, son plus bas niveau en 25 ans. Elle devrait continuer à baisser en dessous de 6 % à l’horizon 2020. Cependant, certaines inquiétudes demeurent sur la capacité des autorités chinoises à assurer un rééquilibrage en douceur et un ralentissement plus prononcé de la croissance n’est donc pas à exclure. LES EFFETS RALENTISSEMENT DE TRANSMISSION CHINOIS : QUELQUES DU FAITS STYLISÉS Alors qu’à la fin des années 1990, la Chine représentait environ 4 % du PIB mondial, elle est aujourd’hui la plus grande économie mondiale (en termes de parité de pouvoir d’achat), représentant plus de 17 % du PIB mondial. La Chine est aussi devenue la première puissance exportatrice au monde, les exportations chinoises représentant environ 14 % des échanges mondiaux de biens, contre 2 % en 1990 (Graphique 1). En % 14 GR 1: PART DE MARCHÉ DANS LES EXPORTATIONS MONDIALES COMMERCE DE BIENS 12 10 8 mondiale. Un ralentissement de l’activité économique chinoise réduirait la demande de biens et de services produits par le reste du monde, impactant ainsi l’activité mondiale. Les pays les plus exposés à un ralentissement de la Chine au travers de ce canal commercial seraient les pays dont les exportations vers la Chine représentent une part importante de leurs exportations totales, mais aussi dont les exportations comptent pour une part importante de leur PIB. Le graphique 2 montre un premier groupe de pays, incluant le Chili, la Corée du Sud, la Thaïlande, et la Malaisie. Ces pays affichent des taux élevés d’exportations par rapport à leur PIB et d’exportations vers la Chine par rapport à leurs exportations totales. Un second groupe de pays (Brésil, Japon, et Philippines) affiche une exposition commerciale modérée à la Chine, notamment avec un taux relativement élevé d’exportations vers la Chine par rapport aux exportations totales, mais avec un taux faible des exportations totales par rapport au PIB. Ces deux premiers groupes de pays, composés exclusivement de pays d’Asie et d’Amérique latine, devraient être plus impactés par un ralentissement chinois que le troisième groupe de pays, composé essentiellement de pays développés. Néanmoins, au-delà des relations commerciales directes bilatérales, quelques pays qui ont une part relativement faible de leurs exportations à destination de la Chine pourraient être affectés par un ralentissement chinois du fait de la part élevée de leurs exportations à destination de pays fortement dépendant de la demande chinoise et/ou fortement exposés aux prix mondiaux des matières premières. 6 Exporta ti ons vers l a Chi ne en % des Exporta ti ons Tota l es 4 2 30 0 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 25 Chine Japon Brésil États-Unis France Russie Allemagne Inde Le canal commercial Le commerce international est un mécanisme de transmission clé par lequel un choc sur le PIB chinois pourrait avoir des effets importants sur l’économie KO CL 20 JP Source : IMF, SG Etant donné l’émergence de la Chine dans l’économie mondiale au cours de ces dernières décennies, un ralentissement de cette économie et/ou une modification de sa structure pourraient avoir des répercussions importantes sur l’économie mondiale, notamment par le biais de trois canaux: ralentissement du commerce mondial, chute des prix mondiaux des matières premières, et choc de confiance sur les marchés financiers mondiaux. GR 2: EXPOSITION À LA CHINE BR 15 PH 10 ID TH MY SA US RS AG BD UK SW FR IN SD TK MX 5 0 0 Faible 20 Moderée 40 Forte 60 80 Exporta ti ons en % du PIB Source : IMF Le canal des prix des matières premières Un ralentissement de la croissance chinoise risquerait de peser également fortement sur les prix des matières premières et, donc, sur les pays exportateurs de matières premières. La demande croissante de la Chine, due à son taux d’investissement élevé et à son 3 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 processus d’urbanisation toujours en cours, a joué un rôle clé dans le « supercycle des matières premières » au cours de cette dernière décennie. La Chine représente aujourd’hui 54 % de la demande mondiale d’aluminium et environ 50 % de la demande mondiale de nickel et de cuivre (Graphique 3). Les prix des matières premières dépendent donc en grande partie de la croissance chinoise. Les prix des métaux de base seraient particulièrement sensibles à un ralentissement de la Chine compte tenu de la place que tient l’investissement dans le modèle économique chinois. L’impact sur le prix du pétrole serait en revanche plus limité compte tenu de la part beaucoup moins importante de la Chine dans la consommation mondiale de pétrole (12%). Cette part pourrait néanmoins augmenter avec le rééquilibrage de la Chine en faveur de la consommation, avec un fort potentiel pour la demande de véhicules automobile (32 véhicules motorisés pour 1 000 d’habitants actuellement, contre 814 aux États-Unis). GRAPHIQUE 3 : PART DE LA CHINE DANS LA CONSOMMATION MONDIALE toujours en vigueur) comparée à son intégration dans le commerce et l’économie mondiaux. Cependant, un recul de l’activité en Chine et les incertitudes concernant la transition en douceur vers le nouveau modèle de croissance pourraient peser sur la confiance des investisseurs internationaux et donc, indirectement, sur les marchés financiers mondiaux, notamment, sur les marchés de change et d’actions. En août 2015, afin de rendre le régime de change du RMB plus flexible, la Banque populaire de Chine (PBoC) a établi un nouveau système de fixation du cours du RMB qui s’est traduit par une minidévaluation de 4% du RMB par rapport à l’USD (Graphique 4). Cependant, suite à cette dépréciation du RMB, les devises asiatiques se sont davantage dépréciées, les marchés craignant la mise en œuvre d’une politique de dévaluation compétitive de la part de la PBoC. GR 4: TAUX DE CHANGE CONTRE USD 2015 = 100 160 150 CUIVRE ALUMINIUM NICKEL 140 48% 54% 50% 130 120 ZINC ACIER PÉTROLE 110 46% 45% 12% SOJA MAÏS RIZ 100 90 janv.-15 mai-15 CNY 27% 22% 30% La baisse de la croissance économique chinoise et la transition d’une croissance basée sur l’investissement vers un modèle axé sur la consommation sont susceptibles de peser sur les prix mondiaux des matières premières. Cet effet serait renforcé par les efforts entrepris par les autorités chinoises pour réduire les dommages environnementaux causés par le modèle économique chinois fortement intensif en matières premières. Par conséquent, les pays exportateurs de matières premières (comme le Brésil, le Chili, l’Angola, et l’Afrique du Sud) fortement exposés à la Chine (par rapport à leurs exportations totales et à leur PIB) risquent d’être fortement affectés par le ralentissement chinois. Le canal financier sept.-15 IDR KRW janv.-16 mai-16 BRA CHL S ource : Datas tream Le taux de change effectif défini comme la valeur d’une devise par rapport à une moyenne pondérée par les échanges commerciaux de taux de change bilatéraux constituerait un meilleur indicateur que le taux de change bilatéral pour évaluer l’impact d’un choc externe (comme une dépréciation du RMB) sur les devises. À cet égard, le poids important du RMB sur le taux de change effectif du yen japonais, du won coréen et du dollar taïwanais laisse penser qu’en cas de dépréciation du RMB, ces devises pourraient subir d’importantes pressions à la hausse. Outre leurs liens commerciaux directs avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud, et Taïwan font aussi concurrence à la Chine sur des marchés tiers (États-Unis et Europe), ce qui rend leurs devises fortement exposées à une dépréciation du RMB en cas de ralentissement de l’économie chinoise. Un ralentissement économique chinois devrait avoir un impact direct assez limité sur les marchés financiers mondiaux (actions, obligations, et changes), étant donné la faible intégration financière mondiale de la Chine (notamment due aux contrôles de capitaux 4 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 GR 5: POIDS DU RENMINBI DANS LES En % TAUX DE CHANGE EFFECTIFS RÉELS 30 di Mauro, Pesaran et Smith (2007)6, le modèle Global Vector Auto-Regressive (GVAR) permet de prendre en compte ces interdépendances entre un grand nombre de pays à travers différents canaux de transmission. 25 20 15 10 5 0 JP KR CL AU US PE NZ TH MY SG IN ID ZA PH BR HK AR MX TR UK DE NL NO FR CH Source : BIS Les corrections enregistrées par le marché boursier chinois en août 2015 et janvier 2016 (Graphique 6) ont également impacté les prix des actifs mondiaux. Une volatilité excessive des marchés financiers mondiaux pourrait émaner d’incertitudes sur l’économie chinoise. En effet, un choc négatif sur les perspectives de la croissance chinoise pourrait augmenter l’aversion au risque et avoir des répercussions considérables sur l’économie mondiale. 2015=100 170 GR 6: INDICES DES MARCHÉS FINANCIERS 160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 Jan-15 Apr-15 Jul-15 Oct-15 Jan-16 Apr-16 Shanghai A MSCI Monde MSCI Pays Émergents MODÉLISATION DES RALENTISSEMENT S ource : Datas tream EFFETS D’UN CHINOIS : L’APPROCHE GVAR LA MÉTHODOLOGIE GVAR Etant données les interdépendances économiques et financières entre les pays, l’analyse macro économique a besoin d’étudier à la fois les variables domestiques et étrangères. Initialement développé par Pesaran, Schuermann et Weiner5 (2004), puis étendu par Dees, 5 M. H. Pesaran, T. Schuermann, and S.Weine: ”Modeling regional inter-dependencies using a global error-correcting macroeconometric model”; Journal of Business and Economic Statistics, 2004. Afin de tenir compte du rôle croissant de la Chine dans l’économie mondiale, nous utilisons la méthodologie GVAR pour modéliser les effets de transmission d’un ralentissement chinois sur les différents pays (à travers l’impact sur le PIB réel, sur le taux de change effectif réel, et sur le cours des indices boursiers) et sur les prix mondiaux des matières premières. Le modèle GVAR présente plusieurs avantages par rapport aux autres techniques de modélisation. En premier lieu, il nous permet de modéliser les différents types d’interactions entre un grand nombre de pays prenant donc en compte les canaux indirects à travers des pays tiers au-delà des seules relations bilatérales directes. En second lieu, il nous permet de modéliser des variables économiques (PIB réel) et financières (inflation, taux de change effectif réel, cours des indices boursiers, et taux d’intérêt) et des prix mondiaux de matières premières de façon conjointe, à la différence des travaux de recherche antérieurs qui les considéraient de façon indépendante. L’estimation s’effectue en deux étapes. Dans un premier temps, chaque pays de l’échantillon est estimé individuellement à l’aide de variables domestiques, de variables étrangères7 spécifiques à ce pays, et de variables mondiales communes à tous les pays. En second lieu, un modèle global est construit en combinant tous les modèles individuels des pays et en les reliant par une matrice reflétant les relations commerciales entre les pays. Plusieurs articles ont estimé l’impact négatif d’un ralentissement chinois sur différentes régions du monde à travers différents canaux de transmission. Utilisant un modèle GVAR, Gauvin et Rebillard8 (2015) ont étudié l’impact d’un atterrissage brutal de l’économie chinoise en adoptant une approche axée sur les matières premières. Inoue, Kaya et Ohsige (2015)9 ont analysé, également à l’aide d’un modèle GVAR, les implications d’un ralentissement chinois sur la région Asie-Pacifique. Enfin, face au récent regain de 6 S. Dees, F. Di Mauro, and M. H. Pesaran: “Exploring the international linkages of the Euro Area: a global VAR analysis”; Journal of Applied Econometrics, 2007. 7 Dans notre modèle, les poids dans le commerce sont utilisés pour pondérer les variables étrangères. 8 L. Gauvin and Rebillard C : “Toward recoupling? Assessing the global impact of a Chinese hard landing through trade and commodity price channels”; Banque de France Working Papers, 2015. 9 T. Inoue, D. Kaya, and H. Ohshige: “The impact of China's slowdown on the Asia Pacifc region”; World Bank Working Papers, 2015. 5 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 volatilité sur les marchés financiers mondiaux, Cashin, Modaddes et Raissi (2016)10 ont ajouté une variable mondiale de volatilité financière dans un modèle GVAR pour déterminer l’impact du ralentissement chinois sur la volatilité financière mondiale. taux de change effectif réel, les cours des indices boursiers pour une sélection de pays et sur les prix mondiaux des matières premières. Nous présentons les résultats des impacts obtenus quatre trimestres après le choc négatif sur le PIB chinois. CARACTÉRISTIQUES DU MODÈLE Impact du ralentissement chinois sur le PIB réel dans le reste du monde Le modèle GVAR que nous développons comprend 36 pays (Tableau 1). Nous estimons le modèle avec des données trimestrielles pour la période du T1-1995 au T3-2015. Les modèles des pays individuels incluent des variables macroéconomiques et financières, à savoir le PIB réel, l’inflation, le taux de change effectif réel (REER)11, les cours des indices boursiers, et les taux d’intérêt à court et à long terme. Nous ajoutons également trois indices de prix mondiaux de matières premières pour l’énergie, les métaux, et les produits agricoles. Puis, nous utilisons des fonctions de réponse pour déterminer l’impact d’un ralentissement chinois sur les variables réelles et financières de chacun des pays et sur les prix mondiaux des matières premières. Tableau 1 : Pays de l’échantillon du modèle GVAR Comme attendu, nous observons au niveau régional (Graphique 7) que l’Asie émergente est la région la plus touchée, avec un impact négatif sur le PIB réel légèrement au-dessus de -0,3% un an après le choc. L’Amérique latine serait la deuxième région la plus touchée, avec un impact négatif de -0,2%. Enfin, les régions les plus développées (zone euro et pays développés) serait moins affectées (-0,1%). En % 0,00 GR 7: IMPACT SUR LE PIB RÉEL D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS -0,05 -0,10 -0,15 Autriche Belgique Finlande France Allemagne Italie Pays-Bas Espagne Hong Kong Japon Corée Singapour Australie Canada Nouvelle-Zélande Norvège Suède Suisse Royaume-Uni États-Unis Argentine Brésil Chili Mexique Pérou Chine Inde Indonésie Malaisie Philippines Thaïlande Pologne Russie Arabie saoudite Afrique du Sud Turquie RÉSULTATS D’UN CHOC NÉGATIF SUR LE PIB CHINOIS Cette section illustre l’impact macroéconomique mondial d’un ralentissement chinois. Nous analysons et quantifions les élasticités à la suite d’un choc négatif de 1% sur le PIB réel chinois12. Nous axons notre analyse sur des variables clés, comme le PIB réel, le 10 P. Cashin, K. Mohaddes, and M. Raiss: “China's slowdown and global financial market volatility: is world growth losing out?”; IMF Working Papers, 2016. 11 Le taux de change effectif réel est le taux de change effectif nominal ajusté d’un déflateur de prix ou d’un indice des coûts. 12 Par élasticité, nous entendons la réponse (positive ou négative) en pourcentage de la variable (PIB réel, prix mondiaux des matières premières, taux de change et cours des indices boursiers) à une baisse de 1 % du PIB réel de la Chine. Ainsi, une élasticité de -0,3% pour l’Asie signifie que le PIB réel de l’Asie baissera de 0,3% un an après le choc. -0,20 -0,25 -0,30 -0,35 Asie Émergente Amérique Latine Zone Euro Developpés Autres Émergents Note: As ie Ém ergen te: Corée du S ud, In de, In don ésie, Malaisie, Ph ilippin es, Thaïlan de; Autres Ém ergen ts: Arabie S aoudite, Afrique du S ud, Pologn e, Russie, Turquie; Developpés: Aus tralie, Canada, États-Un is, Nouvelle Zélan de, Norvège, S uède, S uiss e, Royaum e-Un i; Am érique Latin e: Argentin e, Brésil, Ch ili, Mexique, Pérou; Zon e Euro: Autrich e, Belgique, Es pagn e, Fin lande, Fran ce, Allem agne, Italie, Pays -Bas. Le graphique 8 présente les élasticités pour une sélection de pays. Comme attendu, ce sont les pays d’Asie qui sont les plus vulnérables à un choc négatif sur le PIB réel de la Chine. D’après notre modèle, la Malaisie serait l’économie la plus impactée, avec une baisse de son PIB réel de près de 0,6% un an après le choc. Singapour, la Thaïlande, et la Corée du Sud montrent des réactions fortement négatives, avec des élasticités d’environ -0,4%. L’Indonésie et les Philippines semblent plus résistantes, avec des élasticités d’environ -0,3%. De façon surprenante, le Japon affiche une réaction très faible malgré ses importants liens commerciaux avec la Chine. Cependant, la part importante des exportations japonaises à destination des Etats Unis (19% similaires à la part des exportations japonaises à destination de la Chine) et de la zone euro (8% du total des exportations japonaises) qui sont tous deux légèrement impactés par le ralentissement chinois pourrait expliquer la moindre vulnérabilité de l’économie japonaise à travers ces effets indirects limités. Par ailleurs, étant un pays largement importateur de matières premières (comptant pour 35% des importations totales), le Japon bénéficierait de la baisse 6 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 des prix des matières premières résultant du ralentissement chinois. Parmi les pays non asiatiques, le Brésil est l’économie la plus sévèrement touchée par le choc (-0,2%), un résultat cohérent avec nos attentes compte tenu de la part importante des exportations brésiliennes à destination de la Chine (18%) et de la part élevée des matières premières dans les exportations brésiliennes (45% des exportations totales). Par ailleurs, l’économie brésilienne est exposée à d’autres économies elles mêmes fortement impactées par une demande chinoise plus faible (comme l’Argentine). Nous avions identifié le Chili comme l’un des pays le plus vulnérables à la Chine en termes d’échanges commerciaux, mais notre modèle indique que le Chili ne souffrirait pas, avec une élasticité de son PIB réel à peine négative. L’impact d’un ralentissement chinois sur les autres pays de notre échantillon, notamment sur les pays développés, serait limité. La France et l’Allemagne, par exemple, subiraient un impact d’environ -0,2%, tandis que la Turquie, les États-Unis et le Royaume-Uni montrent une très faible réaction d’environ -0,1%. métaux (-0,7%) confirme cette intuition. L’indice des prix agricoles est le moins impacté (-0,4%), malgré la forte demande de la Chine pour certaines denrées agricoles (comme le riz ou le soja). Bien que nos résultats soient cohérents avec les travaux de recherche antérieurs, la réponse des prix mondiaux des matières premières à un ralentissement chinois est de faible ampleur, allant de 0,9% pour les prix de l’énergie à -0,4% pour les prix agricoles, ce qui semble contre-intuitif au vu de la forte présence de la Chine sur les marchés mondiaux des matières premières. En % 0 GR 9: IMPACT SUR LES INDICES DE PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS -0,1 -0,2 -0,3 -0,4 -0,5 -0,6 En % GR 8: IMPACT SUR LE PIB RÉEL D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS -0,7 -0,8 -0,9 0 Énergie Métaux Agriculture -0,1 -0,2 Impact d’un ralentissement chinois sur les variables financières -0,3 -0,4 -0,5 -0,6 -0,7 MAL SIN THAIKOR IDR PHI BRA INR ARG FRA GER TUR US JPN UK CHL ZAF Impact d’un ralentissement chinois sur les prix mondiaux des matières premières Nous étudions à présent les conséquences de ce choc négatif sur les trois indices des prix mondiaux des matières premières que nous avons inclus dans notre modèle. Le graphique 9 montre que, comme attendu, ces indicateurs sont particulièrement sensibles au ralentissement chinois. L’indice des prix de l’énergie est le plus touché (-0,9%), ce qui s’explique notamment par la part importante de la Chine dans la consommation mondiale de charbon. En outre, un choc négatif sur le PIB chinois pourrait induire des conséquences négatives sur les prix des métaux, compte tenu du rôle déterminant de la Chine dans l’évolution de ces prix au cours de la dernière décennie. L’impact négatif sur l’indice des prix des Nous axons désormais notre analyse sur les variables financières : les taux de change effectifs réels (Graphique 10) et les cours des indices boursiers (Graphique 12). Nous avons montré que les économies d’Asie et d’Amérique latine étaient les plus sensibles à la Chine en termes de PIB réel. Nous obtenons des résultats similaires pour les deux variables financières. Le REER brésilien serait le plus impacté, avec une dépréciation de 20%. La roupie indonésienne et le won coréen souffriraient également d’un ralentissement chinois avec une dépréciation de respectivement 17% et 12%. Un deuxième groupe de pays, incluant des pays d’Asie et d’Amérique latine (Chili, Philippines, Argentine et Thaïlande) verraient leur devise se déprécier, mais de façon plus modérée. Encore une fois, les pays développés seraient moins affectés en termes de REER. 7 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 En % 5 GR 10: IMPACT SUR LES TAUX DE CHANGE EFFECTIFS RÉELS D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS 0 -5 -10 -15 -20 -25 BRA IDR KOR CHL PHI ARG THA CN MEX GER MAL TUR SIN FRA UK JAP US INR Nous obtenons des résultats similaires pour les cours des indices boursiers13 (Graphique 11). Le marché boursier thaïlandais serait sévèrement touché (-10%), suivi par les marchés brésilien, indonésien, et coréen. Un certain nombre d’autres marchés boursiers (y compris les États-Unis) seraient fortement impactés (environ 4%). Ce résultat est corroboré par les turbulences qu’a récemment connues le marché boursier chinois et qui ont affecté les marchés financiers mondiaux (Graphique 7). En % 0 matières premières, et un choc de confiance sur les marchés financiers mondiaux. Les économies développées seraient quant à elles moins vulnérables. Par ailleurs, nous avons étendu notre étude avec une analyse contrefactuelle pour étudier la transmission des chocs avant la montée du rôle de la Chine dans l’économie mondiale au début des années 2000. Nous avons estimé le modèle GVAR en utilisant les poids des échanges commerciaux en 2000 (plutôt qu’en 2015). Nos résultats montrent que les impacts sont beaucoup plus faibles, confirmant les interactions croissantes entre la Chine et le reste du monde au cours de ces quinze dernières années. Donc, si le rôle de la Chine dans l’économie mondiale continuait de croître à moyen terme, un ralentissement chinois pourrait avoir un impact beaucoup plus prononcé qu’aujourd’hui. GR 11: IMPACT SUR LES INDICES BOURSIERS (INDICES MSCI) D'UN CHOC DE -1% SUR LE PIB RÉEL CHINOIS -2 -4 -6 -8 -10 -12 THA BRA IDR KOR SIN ARG CN MAL US PHI INR TUR GERMEX JAP ZAF FRA UK CHL CONCLUSION En estimant un modèle GVAR pour 36 économies (développées et émergentes) sur la période du T1-1995 au T3-2015, nous avons quantifié les effets d’un ralentissement chinois sur l’économie mondiale. L’approche GVAR nous permet de prendre en compte les relations directes et indirectes entre tous les pays de l’échantillon. Nos résultats montrent que les pays asiatiques et les pays exportateurs de matières premières seraient les plus impactés par un ralentissement chinois à travers un ralentissement du commerce mondial, une baisse des prix mondiaux de 13 Nous avons utilisé les cours des indices boursiers de Morgan Stanley Capital International (MSCI). 8 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 NUMÉROS PRÉCÉDENTS ECONOTE N°31 Un secteur privé en meilleure santé financière, malgré sa dette accrue François LETONDU (juin 2016) N°30 Un monde sans inflation Marie-Hélène DUPRAT (mars 2016) N°29 Taux d’intérêt bas : la « nouvelle norme » ? Marie-Hélène DUPRAT (septembre 2015) N°28 La zone euro face à une stagnation séculaire ? Marie-Hélène DUPRAT (mars 2015) N°27 Pays émergents producteurs de pétrole : quels sont les pays vulnérables à la baisse du prix du pétrole ? Régis GALLAND (juillet 2015) N°26 Allemagne : Pas un bazar mais une industrie Benoit HEITZ (Janvier 2015) N°25 Zone euro : la crise est-elle terminée ? Marie-Hélène DUPRAT (Septembre 2014) N°24 Zone euro : financement des entreprises par les marchés : un développement inégal au sein de la zone euro Clémentine GALLÈS, Antoine VALLAS (Mai 2014) N°22 La zone euro est-elle dans la trappe à liquidité ? Marie-Hélène DUPRAT (Novembre 2013) N°21 Hausse de la dette publique au Japon : jusqu’à quand ? Audrey GASTEUIL (Novembre 2013) N°20 Pays-Bas : à la périphérie du cœur Benoît HEITZ (Septembre 2013) N°19 États-Unis : Un exportateur de gaz naturel liquéfié Marc-Antoine COLLARD (Juin 2013) N°18 France : Pourquoi le solde des paiements courants se dégrade-t-il depuis plus de 10 ans ? Benoît HEITZ (Juin 2013) N°17 Indépendance énergétique des États-Unis Marc-Antoine COLLARD (Mai 2013) N°16 Pays développés : Qui détient la dette publique ? Audrey GASTEUIL-ROUGIER (Avril 2013) N°15 Chine : Débat sur la croissance Olivier DE BOYSSON, Sopanha SA (Avril 2013) N°14 Chine : Prix immobiliers : l’arbre ne doit pas cacher la forêt Sopanha SA (Avril 2013) N°13 Le financement de la dette des États : vecteur de (dés-)intégration de la zone euro ? Léa DAUPHAS, Clémentine GALLÈS (Février 2013) N°12 La performance à l’exportation de l’Allemagne : analyse comparative avec ses pairs européens Marc FRISO (Décembre 2012) N°11 Zone euro : une crise unique Marie-Hélène DUPRAT (Septembre 2012) 9 ECONOTE | N°32 – JUILLET 2016 ÉTUDES ÉCONOMIQUES CONTACTS Olivier GARNIER Chef économiste du Groupe +33 1 42 14 88 16 [email protected] Marc FRISO Afrique Subsaharienne +33 1 42 14 74 49 [email protected] Olivier de BOYSSON Chef économiste Pays Émergents +33 1 42 14 41 46 [email protected] Régis GALLAND Bassin Méditerranéen et Asie Centrale +33 1 58 98 72 37 [email protected] Marie-Hélène DUPRAT Conseiller auprès du chef économiste +33 1 42 14 16 04 [email protected] Nikolina NOPHAL BANKOVA Analyse macrosectorielle +33 1 58 98 89 09 [email protected] Ariel EMIRIAN Macroéconomie / Pays CEI +33 1 42 13 08 49 [email protected] Emmanuel PERRAY Analyse macrosectorielle +33 1 42 14 09 95 [email protected] Clémentine GALLÈS Analyse macrosectorielle +33 1 57 29 57 75 [email protected] Sopanha SA Asie +33 1 58 98 76 31 [email protected] François LETONDU Macroéconomie / Zone euro +33 1 57 29 18 43 [email protected] Danielle SCHWEISGUTH Europe de l’Ouest +33 1 57 29 63 99 [email protected] Aurélien DUTHOIT Analyse macrosectorielle +33 1 58 98 82 18 auré[email protected] Amine TAZI Analyse macrofinancière / États-Unis et Royaume-Uni +33 1 58 98 62 89 [email protected] Sigrid MILLEREUX-BEZIAUD Documentaliste +33 1 42 14 46 45 [email protected] Simon TORTEL Europe Centrale et Orientale +33 1 58 98 79 50 [email protected] Simon TORTEL Édition +33 1 58 98 79 50 [email protected] Juan-Carlos DIAZ-MENDOZA Amérique Latine +33 1 57 29 61 77 [email protected] Isabelle AIT EL HOCINE Assistante +33 1 42 14 55 56 [email protected] Société Générale | Études Économiques | 75886 PARIS CEDEX 18 www.societegenerale.com/nos-metiers/etudes-economiques Tél : +33 1 42 14 55 56 — Tél : +33 1 42 13 18 88 – Fax : +33 1 42 14 83 29 Ce document reflète l’opinion du seul département des études économiques de la Société Générale à la date de sa publication. Il ne reflète pas nécessairement les analyses des autres départements ou la position officielle de la Société Générale ou de l’une de ses entités juridiques, filiales ou succursales (ensemble, ci-après dénommé « Société Générale »). Il ne constitue pas une sollicitation commerciale et a pour seul objectif d’aider les investisseurs professionnels et institutionnels et eux seuls, mais ne dispense pas ceux-ci d’exercer leur propre jugement. La Société Générale ne garantit ni l’exactitude, ni l’exhaustivité de ces opinions comme des sources d’informations à partir desquelles elles ont été obtenues, bien que ces sources d’informations soient réputées fiables. La Société Générale ne saurait donc engager sa responsabilité, au titre de la divulgation ou de l’utilisation des informations contenues dans ce document qui est, par ailleurs, susceptible d’être modifié à tout moment et sans notification. 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