Infections de prothèse osseuse

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I S E
A U
P O I N T
Infections de prothèse osseuse
● M. Dupon, I. Chossat, S. Lafarie, H. Dutronc*
P o i n t s
f o r t s
■ Il s’agit en majorité d’infections nosocomiales
avec une contamination périopératoire dont le
diagnostic, souvent tardif, repose sur un faisceau d’arguments :
✔ cliniques : douleur, signe majeur mais aspécifique, inflammation locale plus rare mais très
évocatrice, surtout en cas de fistulisation,
signes généraux rares (fièvre...) ;
✔ biologiques : élévation inconstante de la VS
et de la protéine C réactive ;
✔ radiologiques : apparition tardive et inconstante d’un liseré clair à l’interface prothèseciment-os, d’appositions périostées, de géodes ;
✔ scintigraphiques : fixations anormales sur la
scintigraphie osseuse couplée à une scintigraphie aux leucocytes marqués, ou au gallium, ou
aux anticorps antigranuleux ;
✔ microbiologiques, histologiques enfin.
■ Le diagnostic microbiologique indispensable
pour une antibiothérapie adaptée nécessite des
prélèvements profonds avec des techniques de
culture adaptées (≥ 15 j). Les bactéries le plus
souvent en cause sont d’origine cutanée (staphylocoques), nécessitant leur présence dans
plus de deux prélèvements pour affirmer leur
pathogénicité.
■ Le traitement, long et difficile, repose sur une
collaboration médico-chirurgicale. Le plus souvent, l’ablation de la prothèse infectée est inéluctable, avec une nouvelle pose effectuée en
deux temps, encadrée par une biantibiothérapie
sur une période pouvant s’étendre de 4 à 6 semaines
à plusieurs mois. Le suivi doit être prolongé afin
de s’assurer du contrôle de l’infection. Le pronostic fonctionnel est mauvais si la reconstruction est impossible.
Mots-clés : Infection - Prothèse osseuse.
* Fédération des maladies infectieuses, CHU Bordeaux.
28
L‘
infection d’une prothèse osseuse a des conséquences
redoutables.
– Pour le patient : il s’agit d’une complication sérieuse
qui met toujours en jeu le pronostic fonctionnel et parfois vital.
– Pour le système de santé : elle entraîne des coûts importants.
– Pour le chirurgien : il s’agit le plus souvent d’une infection
nosocomiale et une information préopératoire du patient est
nécessaire.
INCIDENCE
De nombreux biais de surveillance, un suivi insuffisant dans
le temps, l’absence de registre systématique expliquent la
méconnaissance de l’incidence exacte des infections de prothèses osseuses. On estime que l’on pose chaque année en
France environ 80 à 100 000 prothèses de hanche et 30 à
50 000 prothèses de genou ; pour les autres articulations, ce
chiffre est nettement moins important : environ 4 000 prothèses d’épaule, 1 000 prothèses de main, 600 prothèses de
coude... L’incidence estimée des infections nosocomiales sur
prothèse varie selon la localisation et le nombre d’interventions chirurgicales concernant cette prothèse. Ainsi, pour une
prothèse de hanche, on estime à l’heure actuelle la prévalence
comme étant de l’ordre de 0,5 à 1 % en chirurgie primaire,
de l’ordre de 1 à 3 % en chirurgie de reprise, > 5 % en cas de
chirurgie après infection (1, 2, 3).
Pour une prothèse de genou, la prévalence en chirurgie primaire est plus importante, de l’ordre de 1 à 2 % (4). Pour les
autres articulations, le risque est très mal connu, rapporté par
certains comme étant > 5 %.
PHYSIOPATHOLOGIE (figure 1)
L’insertion de matériel étranger lors d’une opération orthopédique augmente considérablement le risque d’infection. Pour
obtenir l’intégration osseuse des biomatériaux orthopédiques
implantés, un film protéique dont la fibronectine recouvre le
matériel (intégration protéique) permettant aux cellules des
tissus sains de coloniser le matériel (intégration tissulaire).
Des processus d’adhésion bactérienne entrent en compétition
avec ces phénomènes : réaction inflammatoire (cytokines),
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forces de van der Waals, réactions hydrophobes, réactions non
spécifiques à type de liaisons covalentes ou de ponts hydrogène, récepteurs bactériens spécifiques (adhésines) pour les
protéines fibronectine, fibrinogène, collagène (FnBP A et B,
ClfA, CBP).
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vent négligé qui, dans un cas sur cinq, évoluera vers un sepsis profond (3). La contamination peut être d’ origine exogène
(air environnant du bloc opératoire, personnel du bloc opératoire, des services d’hospitalisation...) ou endogène (flore cutanée commensale du patient). Pour cette raison, les staphylocoques sont les agents contaminants les plus fréquents.
Adhérence
CLASSIFICATION
Accumulation
Colonisation
Stimulation des cellules
tissulaires de l'hôte
Slime
Biofilm
Infection sur matériel,
aiguë puis chronique
Figure 1. Physiopathologie des infections sur matériel étranger.
Si les bactéries gagnent cette compétition, un biofilm se forme.
Le slime, ou glycocalyx, est un exopolysaccharide qui entoure
et protège les bactéries contre les défenses de l’hôte, supprime
l’activité natural killer des lymphocytes T auxiliaires et diminue la synthèse des immunoglobulines. Il limite également la
pénétration des antibiotiques. Il est fréquent d’y retrouver des
espèces bactériennes différentes, souvent en croissance lente
(bactéries quiescentes). Ce processus rencontré dans les contaminations peropératoires ou postopératoires immédiates peut
évoluer ultérieurement vers une infection (5).
Parmi les nombreuses classifications existantes, les plus utiles
sont celles qui correspondent aux situations rencontrées en
pratique. On distingue ainsi :
– Des infections aiguës précoces diagnostiquées dans les trois
à quatre semaines qui suivent l’intervention.
– Des infections chroniques tardives diagnostiquées plus de
trois à quatre semaines après l’intervention, et dont les manifestations cliniques ont un caractère insidieux.
– Des infections hématogènes, le plus souvent aiguës et survenant après un intervalle libre, plus rares que les précédentes.
– Des cultures peropératoires positives : positivité pour une
même bactérie sur deux prélèvements différents lors d’une
intervention dans un contexte a priori non infectieux (8, 9).
Cette dernière catégorie pose le difficile problème d’une
simple contamination ou colonisation, qui est cependant à
l’origine d’une infection. La valeur prédictive d’une infection
de cette culture positive est mal connue, mais serait plus importante en cas de chirurgie de révision. La localisation et le terrain sont les autres éléments à prendre en compte.
MICROBIOLOGIE
Le prélèvement
MODE DE CONTAMINATION
La contamination, prélude à l’infection, peut avoir lieu dans
la période :
– préopératoire (état cutané antérieur infecté : ulcère variqueux, psoriasis, réactivation d’une infection antérieure),
– peropératoire,
– postopératoire précoce (par contiguïté : pansements, drains,
ou par voie hématogène : cathéter intraveineux),
– enfin, dans le postopératoire tardif (infection secondaire ou
hématogène après un intervalle libre) (6).
Il s’agit le plus souvent d’une infection nosocomiale per- ou
postopératoire du site opératoire profond qui, par définition,
est diagnostiquée dans l’année qui suit la mise en place de la
prothèse et qui, en fait, peut l’être au-delà de ce délai (7). L’infection de la prothèse peut avoir été précédée d’une infection
de l’incision superficielle : banal incident cicatriciel trop souLa Lettre du Rhumatologue - n° 272 - mai 2001
Le diagnostic microbiologique repose sur des prélèvements
profonds, tous réalisés dans des conditions strictes d’asepsie
chirurgicale après décontamination de surface et à distance de
toute antibiothérapie (15 jours minimum) :
– ponction articulaire radioguidée si nécessaire et avec ponction-lavage (injection de quelques ml d’eau distillée s’il n’y a
pas d’épanchement) ; elle n’élimine pas le diagnostic si elle
est négative ;
– prélèvements profonds à l’aiguille à distance des fistules et
cicatrices ;
– prélèvements chirurgicaux (3 à 5) : abcès, épanchement,
synoviale, interface os-ciment.
Les prélèvements superficiels sont toujours sujets à caution.
Un cathétérisme aussi profond que possible des fistules doit
être renouvelé trois jours de suite afin de confirmer la pousse
du même germe (10).
Les prélèvements sont transportés sans délai au laboratoire
dans des tubes ou des flacons stériles, ou dans des milieux
de transports spéciaux à visée aéro-anaérobie (Portagerm®).
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Des flacons d’hémoculture peuvent être ensemencés directement par des prélèvements liquidiens. Une fenêtre antibiotique minimale de quinze jours est nécessaire avant tout
prélèvement (sous condition de ne pas faire courir un risque
de diffusion septique au patient). Les prélèvements sur écouvillon ou compresse sont proscrits. Le laboratoire doit être
averti qu’il s’agit de prélèvements osseux nécessitant des
milieux enrichis et des cultures aéro-anaérobies prolongées
(jusqu’à 15 jours) (11). La recherche de micro-organismes
particuliers, tels que mycobactéries ou champignons, doit
être précisée. L’utilisation de techniques spéciales (raclage,
traitement enzymatique, sonication d’élément prothétique
pour décrocher les bactéries, congélation-décongélation
lysant les cellules sanguines) améliore la sensibilité (12). Les
techniques de biologie moléculaire (PCR, profil de restriction) apportent un gain de sensibilité et de compréhension
physiopathologique (13, 14).
Une bactérie d’origine cutanée (staphylocoque, corynébactérie, Propionibacterium...) nécessite, pour être reconnue comme
pathogène, des critères stricts (≥ deux prélèvements profonds
positifs) en l’absence d’autres signes d’infection (purulence,
etc.) (15).
Principaux micro-organismes en cause (tableau I)
Les bactéries à Gram positif, et en particulier les staphylocoques, sont en cause dans trois cas sur quatre (8, 16). Ils prédominent dans les infections précoces. Le caractère polymicrobien n’est pas rare (infections mixtes aéro-anaérobies). Les
bactéries anaérobies sont difficiles à cultiver (11). Dans les
infections hématogènes, des bactéries non habituellement rencontrées dans les contaminations peropératoires sont isolées
(Salmonella, mycobactéries, Listeria, Campylobacter, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus bovis...). Dans les infections de prothèses de hanche, la présence de germes à Gram
négatif est plus fréquente que pour d’autres localisations en
raison de la proximité des urines et des fèces (Escherichia coli,
Proteus, Enterobacter...).
Tableau I. Bactériologie des prothèses de hanche infectées.
◆ Cocci à Gram positif (≥ 60 %) :
– Staphylococcus aureus (40 %)
– Staphylococcus epidermidis et autres staphylocoques à coagulase négative (30 %)
– Streptococcus agalactiae, S. anginosus, S. equi
– Streptococcus faecalis, S. faecium
◆ Bacilles à Gram positif : corynébactéries
◆ Bacilles à Gram négatif :
– Entérobactéries (Escherichia coli, Enterobacter...)
– Pseudomonas
◆ Anaérobies : Propionibacterium acnes, Peptostreptococcus,
Eubacterium
◆ Autres
– Mycobactéries, Listeria, Candida...
◆ Polymicrobienne (< 8 %)
30
SIGNES CLINIQUES
La douleur mécanique ou au repos est le signe majeur mais
aspécifique, car elle est également présente dans les descellements aseptiques. La présence de signes inflammatoires
locaux, en particulier sur la cicatrice opératoire, est plus rare
mais très évocatrice, notamment en cas de déhiscence avec
émission de sérosité ou de pus. La survenue d’une fistule cutanée est quasi pathognomonique d’une infection. La présence
de signes généraux est rare, faisant évoquer un abcès, une diffusion infectieuse régionale ou bactériémique (16-18).
BIOLOGIE
La vitesse de sédimentation et la protéine C réactive sont
inconstamment élevées (> 30 mm à la première heure et
> 10 mg/l respectivement) (19). Cette élévation est difficile à
interpréter dans la période postopératoire immédiate du fait
de l’inflammation. Leur normalisation a un intérêt dans le suivi
du traitement de l’infection. Les autres paramètres de l’inflammation n’ont pas d’intérêt, en dehors de la rare hyperleucocytose à polynucléaires.
IMAGERIE
Radio simple
Elle révèle des signes tardifs, inconstants et non spécifiques :
liseré clair ciment-os ou ciment-prothèse > 2 mm, appositions
périostées, géodes... (16).
Échographie
Elle a pour intérêt de mettre en évidence d’éventuelles collections liquidiennes intra-articulaires ou dans le voisinage de
l’articulation touchée, et de guider une éventuelle ponction
profonde (20).
Arthrographie
Elle est rarement réalisée. Sous asepsie rigoureuse, elle permet de rechercher des trajets fistuleux ou des cavités anormales et, surtout, de faire des prélèvements à visée bactériologique (9).
Fistulographie
Souvent difficile, elle recherche une communication articulaire (9).
Tomodensitométrie et résonance magnétique
nucléaire
Ces deux examens (avec injection de produit de contraste :
iode ou gadolinium) se heurtent aux artefacts de balayage dus
au matériel prothétique métallique, en particulier à l’interface
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prothèse-ciment-os. La tomodensitométrie est plus intéressante pour l’étude des lésions corticales que la résonance
magnétique nucléaire, qui, elle, est meilleure pour explorer les
anomalies de la moelle osseuse ainsi que des parties molles
avoisinantes (abcès, trajet fistuleux...). Ainsi cette bonne résolution spatiale peut être intéressante pour guider le chirurgien
dans l’exérèse de tous les foyers infectieux et pour vérifier
dans le suivi la disparition de tout signal anormal avant la
repose de la prothèse (20).
Scintigraphie
Elle nécessite l’utilisation de deux marqueurs : un premier
sensible mais non spécifique : bisphosphonates marqués au
technétium 99m (99mTc-MDP ou HMDP), et un second plus
spécifique d’ une infection : gallium 67, leucocytes/polynucléaires autologues marqués à l’indium 111 ou au 99mTc, ou
encore anticorps antigranuleux marqués au 99mTc. Ces examens
couplés sont utiles au diagnostic, mais également au suivi, en
révélant des fixations anormales. Leur sensibilité et leur spécificité sont voisines de 90 % ; ils ne peuvent donc isolément
permettre un diagnostic d’infection (21, 22).
Histologie
Si l’ostéite suppurée ne présente guère de difficulté diagnostique, l’infection chronique, diffuse ou localisée, est parfois
plus difficile à mettre en évidence. On recherche des nappes
de polynucléaires altérés, une angiogenèse. Une nécrose tissulaire ou des amas fibrineux ne sont pas synonymes d’infection. Celle-ci peut être confondue avec des îlots lymphoïdes
réactionnels, des lésions de synovite rhumatoïde, des infiltrats
lymphocytaires satellites de granulomes hystiocytaires de
métallose, de lésions conjonctivales dues à l’acte chirurgical
ou à des sollicitations mécaniques (23).
L’examen extemporané aurait selon certains une utilité dans
la chirurgie de révision, en révélant plus de cinq polynucléaires par champ grâce à de bonnes sensibilité et spécificité
(24).
TRAITEMENT
Principes thérapeutiques
Le traitement d’une infection osseuse sur prothèse ne peut se
concevoir que dans un cadre multidisciplinaire avec une stricte
collaboration médico-chirurgicale. L’ablation de la prothèse
est, en règle générale, un préalable au contrôle de l’infection,
et ne souffre que peu d’exceptions : refus du patient, contreindications à l’intervention (terrain, âge...).
Dans deux situations, l’infection postopératoire précoce et
l’infection hématogène de diagnostic précoce (< 3 semaines),
le maintien de la prothèse peut s’envisager après une réintervention de lavage simple avec synovectomie associée à une
antibiothérapie adaptée pendant 4 à 6 semaines (9). Dans des
séries récentes, le simple débridement-lavage avec maintienLa Lettre du Rhumatologue - n° 272 - mai 2001
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sauvetage de la prothèse associé à une antibiothérapie de durée
prolongée supérieure à 6 semaines n’est efficace que lorsque
le délai entre le début des symptômes cliniques et l’acte opératoire est compris entre 2 et 5 jours ; au-delà, les chances de
contrôler l’infection sont diminuées, même si l’antibiothérapie est prolongée. Cette solution n’est envisageable que si la
prothèse n’est pas descellée (25, 26).
L’antibiothérapie exclusive n’est qu’une solution palliative.
Cette antibiothérapie, dite suppressive au long cours, a pour
but de limiter les poussées infectieuses ou d’éviter une diffusion de l’infection (27).
Antibiothérapie
Les principes sont d’utiliser des antibiotiques actifs sur le ou
les germes en cause, en privilégiant lorsque c’est possible ceux
à bonne diffusion osseuse (28) (tableau II).
Tableau II. Pénétration osseuse des antibiotiques et antifongiques.
Bonne
Moyenne
Faible
fluoroquinolones
macrolides1
triméthoprime
teicoplanine
cyclines2
rifampicine
C2G, C3G
(céfépime > ceftriaxone
> ceftazidime > céfotaxime)
uréidopénicillines
clindamycine
aminosides
fosfomycine
vancomycine
péni-M
aminopénicillines
C1G
imipénème
sulfaméthoxazole
polypeptides
isoniazide3
éthambutol3
pyrazinamide3
flucytosine3
fluconazole3
itraconazole3
amphotéricine B3
1. synergistines par extrapolation
2. seraient inactivées dans l’os
3. données limitées
La documentation microbiologique est donc primordiale : l’antibiothérapie n’est urgente qu’en cas de sepsis s’accompagnant
de signes généraux. L’association d’antibiotiques est la règle
pour éviter l’émergence de mutants résistants (et pour obtenir
une synergie ou un effet additif). L’utilisation d’antibiotiques
actifs sur les bactéries en phase stationnaire, rifampicine (staphylocoques) et fluoroquinolones (bactéries à Gram négatif),
doit être favorisée (28). Il s’agit d’une antibiothérapie de
longue durée (de 6 semaines à 3 à 6 mois, voire au-delà, avec
une administration i.v. au départ (3 à 4 semaines), car les
concentrations osseuses sont dépendantes des concentrations
sériques.
Ensuite, un relais oral prolongé est réalisé avec une posologie
et un rythme d’administration adaptés prenant en considération la biodisponibilité orale des produits. La prévention et la
gestion des effets secondaires doivent être maîtrisées (dosage
de la créatininémie, dosages d’antibiotique, audiogramme
pour les glycopeptides et les aminosides). La monothérapie
ou le sous-dosage exposent à la sélection de mutants résistants
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Tableau III. Antibiothérapie des infections osseuses.
Bactérie
Première intention
Deuxième intention
Staphylocoque
méti-S
fluoroquinolone + rifampicine
péni-M, ou C1G ou C2G
+ aminoside
rifampicine + acide fusidique
rifampicine + clindamycine
Staphylocoque
méti-R
vancomycine ou teicoplanine1
+ rifampicine1
ou + acide fusidique1
ou + fosfomycine1
céfotaxime + fosfomycine
fosfomycine1 + acide fusidique1
ou + rifampicine1
ou + cotrimoxazole1
ou + pristinamycine1 (en relais oral)
rifampicine1 + acide fusidique1
ou + pristinamycine1 (en relais oral)
Streptocoques
et entérocoques
amoxicilline ± aminoside2
vancomycine ou teicoplanine
± aminosides2
Bacille
à Gram négatif
C3G + fluoroquinolone
C3G + aminoside
imipénème + fluoroquinolone
fluoroquinolone + fosfomycine
imipénème + fosfomycine
Pseudomonas
aeruginosa
ciprofloxacine1 + ceftazidime1
tobramycine1 ou amikacine1
+ tazobactam/pipéracilline1
ou + ceftazidime1
ceftazidime1 + fosfomycine1
imipénème1 + fosfomycine1
Anaérobies
imidazolés (sauf Propionibacterium, Actinomyces)
clindamycine1
amoxicilline + acide clavulanique1
Non documenté
C3G + fosfomycine
vancomycine + fluoroquinolone
± C3G
C3G : céfotaxime ou cefpirome ou céfépime ou ceftazidime. 1. selon sensibilité sur l’antibiogramme. 2. si résistance à bas niveau.
Tableau IV. Posologies pour les principaux antibiotiques utilisés dans le traitement des infections sur
prothèses osseuses.
Antibiotiques
(voie d’administration)
Bêtalactamines
Amoxicilline (p.o., i.v., i.m.)
Oxacilline ou cloxacilline
ou céphalosporine
de 1re génération (p.o., i.v., i.m.)
Céfotaxime (i.m. ou i.v.)
Ceftriaxone (i.m., i.v.)
Ceftazidime (i.v.)
Imipénème (i.m. ou i.v.)
Rythme
d’administration
100 à 150 mg/kg
100 à 150 mg/kg
100 à 200 mg/kg
4 à 6 administrations
4 à 6 administrations
3 à 4 administrations
100 à 150 mg/kg
1à2g
3à6g
2g
3 à 4 administrations
1 à 2 administrations
2 à 3 administrations
2 ou 4 administrations
Glycopeptides
À adapter en fonction
des taux sériques
Vancomycine (i.v.)
30 mg/kg, taux sériques entre
30 et 40 mg/l
6 (à 12) mg/kg, taux sériques
résiduels ≥ 20 à 30 mg/l
Toutes les 6 ou 12 h,
ou en perfusion continue
Toutes les 24 h, après 3 doses
de 6 mg/kg toutes les 12 h
150 à 200 mg/kg
3 administrations de 4 h
400 (à 600 mg)
1 500 à 2 250 mg p.o.
600 (à 1200) mg i.v.
2 à 3 prises
3 prises
Teicoplanine (i.v. ou i.m.)
Fosfomycine (i.v.)
Fluoroquinolones (i.v., p.o.)
Ofloxacine
Ciprofloxacine
32
Posologie
(/24 h) (adulte)
Aminosides (i.v.)
Taux sériques résiduels < 1 à 2 mg/l
Gentamicine, tobramicine
Nétilmicine
Amikacine, isépamicine
3 mg/kg/
4 à 6 mg/kg
15 mg/kg (taux résiduels < 5 mg/l)
1 ou 2 administrations
Divers
Rifampicine (i.v., p.o.)
Clindamycine (i.v., p.o.)
Acide fusidique (i.v., p.o.)
Pristinamycine (p.o.)
Triméthoprime/sulfaméthoxazole
(p.o., i.v., i.m.)
20 (à 30) mg/kg
2,4 g
1 500 mg
3g
480 mg/2,4 g à 960 mg/4,8 g
2 prises, à jeun
3 ou 4 prises
3 prises
3 prises
2 à 3 prises
(ex. : staphylocoques et rifampicine,
acide fusidique, fosfomycine). Des
schémas usuels d’antibiothérapie selon
le germe en cause sont présentés dans
les tableaux III et IV.
Un traitement i.v. prolongé impose la
mise en place d’une voie veineuse profonde avec des risques d’infection ou
de thrombose : < 3 semaines : sous-clavière ; > 3 semaines : site implantable
avec emploi de diffuseur ou de pompe
programmable multicanal.
L’antibiothérapie suppressive au long
cours ne peut s’envisager qu’avec des
molécules bien supportées et d’administration aisée (céphalosporines de
première génération par exemple).
L’utilisation d’une antibiothérapie
locale ne se conçoit que comme une
mesure additive à l’antibiothérapie systémique : il en est ainsi de l’ajout d’antibiotique dans du ciment acrylique,
utilisé ou non comme espaceur, dont le
relargage local reste limité dans le
temps (30).
Chirurgie
Le type d’intervention chirurgicale réalisée dépend du nombre de sepsis et
d’échecs antérieurs, du capital osseux
restant, de l’état général du patient et
d’éventuelles contre-indications à une
anesthésie. Les interventions pour
changement de prothèse sont des interventions longues et lourdes, avec des
durées d’hospitalisation prolongées
qui ne peuvent être supportées par tous
les patients .
La réimplantation est la technique de
choix. Le débridement avec repose de
la prothèse est l’intervention qui donne
les meilleures chances de contrôle de
l’infection et de maintien de la fonction articulaire (> 80 %) (9, 31, 32).
● Le premier temps consiste en l’ablation de l’ensemble de la prothèse
(toutes les pièces), du ciment, de la
synoviale, de tous les tissus infectés
(fistule), associée à un lavage abondant
à haute pression (“karcher”), en ne laissant en place que les tissus sains et vascularisés et un os de bonne qualité.
Ceci nécessite des interventions
longues et complexes induisant un
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saignement important, avec ouverture des tissus osseux
(trochantérectomie, volets osseux fémoraux dans le cadre
d’une prothèse de hanche).
Le traitement local associé reste discuté : irrigation-lavage
pendant deux à trois jours avec une solution antiseptique à la
polyvidone iodée ou à la chlorhexidine (au-delà, il y a un
risque de surinfection secondaire), mise en place d’un chapelet
de billes polymérisées imprégnées d’antibiotiques, utilisation
de ciment en polyméthylacrylate mélangé aux antibiotiques
ou utilisation d’autres substrats : hydroxyapatite avec des antibiotiques. Ces substrats délivrent localement, mais pendant
un temps limité, des concentrations importantes d’antibiotiques dont le choix doit reposer sur l’antibiogramme de la
bactérie.
● Enfin la réimplantation peut se faire dans le même temps,
mais elle est le plus souvent différée, avec un intervalle libre,
variable (d’un temps court [4 à 6 semaines] à un temps long
[3 à 6 mois]). Elle n’est possible que si le risque infectieux est
considéré comme nul d’après les éléments cliniques, biologiques, radiologiques et scintigraphiques, obligeant parfois à
une nouvelle intervention de nettoyage. Afin de maintenir un
espace au niveau de l’articulation et de permettre un appui partiel précoce, un espaceur (ou entretoise en ciment), associé ou
non à des antibiotiques, est souvent mis en place ; on peut
même interposer une prothèse en ciment armé aux antibiotiques (hanche) ; l’inconvénient est que cet espaceur constitue en lui-même un corps étranger pouvant favoriser une nouvelle infection, malgré la présence de l’antibiotique. D’autres
utilisent une traction-suspension, comme à la hanche, ou des
fixateurs externes, comme aux genoux.
La nouvelle prothèse doit être stabilisée, massive, avec plusieurs points d’ancrage (cotyle), verrouillée, cimentée ou non
avec des techniques de reconstruction par greffe osseuse ou
de biomatériaux en cas de nécessité. Tout espace mort anatomique doit être supprimé. En cas de perte de substance ou de
nécrose des tissus de recouvrement, le recours à des lambeaux
vascularisés, fascio-cutanés ou cutanéo-musculaires doit
être programmé, nécessitant un temps supplémentaire de
chirurgie plastique avant la repose.
L’antibiothérapie encadre tous ces temps opératoires, adaptée
bien entendu aux prélèvements profonds ; elle encadre également la remise en place de la prothèse, parfois jusqu’à cicatrisation, c’est-à-dire quatre à six semaines après l’intervention de repose.
Le débridement-synovectomie-lavage par arthroscopie ou
arthrotomie avec maintien de la prothèse peut être utilisé en
cas d’infection précoce (les chances sont d’autant plus importantes que le délai est court, comme on l’a vu plus haut), et à
condition qu’il n’y ait pas de descellement, d’immunosuppression ou d’abcédation (9, 31).
L’arthrodèse vit des échecs des techniques de réimplantation
ou de contre-indications à une intervention longue et en plusieurs temps : couverture cutanée insuffisante, perte osseuse,
34
sepsis multiples. Elle se pratique le plus souvent au niveau du
genou après ablation, nettoyage, synovectomie et antibiothérapie, généralement dans le même temps par voie externe (fixateur externe), ou par voie interne en deux temps (par plaque
ou clou centromédullaire, verrouillé ou non). L’antibiothérapie est poursuivie jusqu’à cicatrisation complète (32).
La résection
Dans le cas où une arthrodèse est impossible, l’ablation simple
de la prothèse avec coaptation trochantérienne ou résection
appuyée tête et col est utilisée à la hanche avec un résultat
fonctionnel aléatoire. À l’épaule, l’ablation laisse un bras ballant. Au genou, elle nécessite le port d’une orthèse pour maintenir la rigidité (32).
En cas d’infection locale majeure avec diffusion régionale et
s’il y a une contre-indication à une chirurgie lourde en un ou
plusieurs temps ou à une arthrodèse, l’amputation ou la désarticulation à la hanche peut être le recours ultime. En effet, ces
infections sur prothèse peuvent engager le pronostic général,
et la suppression de tout foyer infectieux permet, au détriment
de la fonction, de contrôler le sepsis.
DIAGNOSTIC DE L’INFECTION OSSEUSE SUR
PROTHÈSE
Le diagnostic, s’il est parfois évident, nécessite le plus souvent un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques avec
une documentation microbiologique par prélèvement profond
(figure 2). Ainsi les critères de diagnostic certain dans la littérature associent à des signes cliniques compatibles (douleur,
inflammation...) :
– soit au moins deux cultures positives au même germe obtenues par ponction-aspiration ou par prélèvement opératoire,
– soit la présence d’une fistule externe,
– soit une preuve anatomopathologique,
– soit une purulence périprothétique observée lors de l’intervention.
(La présence d’un germe cutané [Staphylococcus aureus, staphylocoque à coagulase négative , Propionibacterium...] dans
un seul prélèvement profond ne sera reconnue comme responsable que si elle est associée à l’un des trois signes précédents). L’importance du critère microbiologique pour le diagnostic et le traitement explique que certaines équipes exigent
une révision chirurgicale avec au moins cinq prélèvements mis
en culture et une analyse histologique (15, 31).
Toute antibiothérapie intempestive, et en particulier toute
monoantibiothérapie instaurée pour quelques semaines sur une
simple suspicion d’infection sur prothèse sans avoir effectué
de bilan complet, fait courir le risque de retarder le diagnostic sans régler le problème.
La Lettre du Rhumatologue - n° 272 - mai 2001
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2. Chang RW, Pellissier JM, Hazen GB. A cost-effectiveness analysis of total hip
arthroplasty for osteoarthritis of the hip. JAMA 1996 ; 275 : 858-65.
Symptômes cliniques anormaux :
douleur, inflammation locale, fistule, fièvre...
Syndrome inflammatoire biologique :
élévation VS, CRP
Imagerie :
➣ Radios simples : liseré clair interface prothèse-ciment-os,
appositions périostées, géodes...
➣ Échographie (IRM, TDM) : collections anormales
(articulaires, parties molles...)
➣ Scintigraphies couplées (osseuse + gallium ou leucocytes
marqués ou anticorps antigranuleux marqués) : fixations
anormales
Ponction articulaire :
recherche de germe à la culture
3. Bengston S, Knutson K. The infected knee arthroplasty. A 6-year follow-up of
357 cases. Acta Orthop Scand 1991 ; 62 : 301-11.
4. Wymenga AB, van Horn JR, Theeuwes A, Muytjens HL, Slooff TJ.
Perioperative factors associated with septic arthritis after arthroplasty. Acta
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7. Comité technique national des infections nosocomiales. Cent recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. Deuxième
édition 1999. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Secrétariat d’État à la
Santé et à l’Action sociale. Paris, 1999.
8. Estrada R, Tsukayama D, Gustilo R. Management of THA infections : a prospective study of 108 cases. Orthop Trans 1993 ; 17 : 1114-5.
9. Lortat-Jacob A. Prothèses de hanche infectées. In : Conférences d’enseignePrélèvements profonds opératoires :
➣ Examen histologique recherchant des signes d'ostéoarthrite
infectieuse (> 5 polynucléaires par champ)
➣ Prélèvements (5) pour culture microbiologique prolongée
ment. 1998. Cahiers d’enseignement de la SOFCOT. Paris. Expansion scientifique
française, 1998 : 61-81.
Remarque. Il faut éviter toute antibiothérapie intempestive avant d'avoir confirmé le
diagnostic microbiologiquement.
11. Desplaces
10. Carsenti-Etesse
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12. Etesse-Carsenti H, Masseyeff MF,
Figure 2. Organigramme des examens à réaliser en cas de suspicion
d’infection d’une prothèse osseuse.
Entenza J et al. Apport des méthodes de
décrochage enzymatique ou physique des bactéries au diagnostic des infections
sur matériel étranger et des ostéomyélites chroniques. Path Biol 1992 ; 40 : 40-6.
13. Galdbart JO, Morvan A, Desplaces N, El Solh N. Phenotypic and genomic
variation among Staphylococcus epidermidis strains infecting joint prosthesis.
J Clin Microbiol 1999 ; 37 : 1306-12.
PRÉVENTION - SUIVI
La pose d’une prothèse doit, en dehors de l’urgence, être précédée d’un bilan afin de dépister et de traiter tout foyer infectieux (examen cutané, dentaire, ECBU.) Les règles de prévention de l’infection du site opératoire doivent être respectées
selon des procédures validées (33) : préparation cutanée par
douche ou toilette complète, “dépilation par tonte”, antisepsie du champ opératoire en plusieurs temps, mesures vis-àvis de l’environnement pour prévenir l’aérocontamination
(filtration, enceinte à flux laminaire, ou scaphandre), antibioprophylaxie (34). La prévention se poursuit dès la phase
postopératoire immédiate (drains, pansements, cathéters), en
prenant en compte tout incident cicatriciel, élément trop souvent négligé. Tout patient porteur d’une prothèse osseuse
devrait posséder une carte, afin que tout foyer infectieux soit
rapidement dépisté et traité, évitant ainsi les infections hématogènes secondaires (essentiellement urinaires et digestives).
Le suivi doit être prolongé au minimum un an, voire plus (deux
ans), avant de parler de contrôle de l’infection osseuse. ■
14. Mariani BD, Martin DS, Levine MJ, Booth RE, Tuan RS. Polymerase chain
reaction detection of bacterial infection in total knee arthroplasty. Clin Orthop
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18. Mamoudy P, Jouffroy P. Critères cliniques du diagnostic des infections sur
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repose et de l’absence de geste chirurgical. Med Mal Infect 1991 ; 21 : 540-5.
33. Lortat-Jacob A. Contrôle des risques pré- et peropératoires. In : Tirésias.
Prévention des infections en chirurgie orthopédique et traumatologique : guide
pour rédaction de procédures. Tirésias, Paris, 1998 : 35-40.
34. Société française d’anesthésie et de réanimation. Recommandations pour la
pratique de l’antibioprophylaxie en chirurgie. Actualisation 1998 de la
Conférence de consensus de l’antibioprophylaxie en milieu chirurgical chez
l’adulte de 1992. Pyrexie 1999 ; 3 : 21-30.
29. Zimmerli W. Rôle des antibiotiques dans les infections sur matériel étranger :
AUTOQUESTIONNAIRE
FMC
1. Les infections sur prothèse osseuse :
a. sont le plus souvent d’origine nosocomiale
b. relèvent le plus souvent d’une contamination per- ou
postopératoire
c. sont parfois diagnostiquées plusieurs mois après l’acte
opératoire en cause
d. sont plus fréquentes au niveau de la hanche qu’au
niveau du genou
e. peuvent être complètement prévenues par une antibioprophylaxie
2. Le diagnostic microbiologique des infections sur prothèse repose sur :
a. des prélèvements superficiels répétés
b. des prélèvements profonds
c. des cultures prolongées
d. l’isolement d’un seul type de bactérie
e. la présence d’au moins deux prélèvements positifs dans
le cas de bactéries d’origine cutanée
3. Le diagnostic d’infection sur prothèse osseuse est
confirmé sur l’existence isolée :
a. de signes de descellement radiologique
b. d’une douleur de l’articulation concernée
36
c. d’un syndrome fébrile
d. d’une fistule externe au niveau de l’articulation concernée
e. de signes histologiques d’infection ostéoarticulaire sur
l’examen anatomopathologique
f. de la même bactérie sur deux prélèvements profonds
4. Le traitement des infections sur prothèse :
a. peut être réalisé du point de vue chirurgical par un débridement-lavage avec maintien de la prothèse s’il s’agit
d’un sepsis diagnostiqué très précocement
b. est réalisé au mieux du point de vue chirurgical par
une réimplantation en deux temps en cas de sepsis
diagnostiqué tardivement
c. comporte dans tous les cas un traitement antibiotique
local associé
d. comporte dans tous les cas un traitement antibiotique
systémique associé
e. nécessite le plus souvent une biantibiothérapie prolongée de quelques semaines à quelques mois
RÉPONSES FMC
1. a, b, c ; 2. b, c, e ; 3. d, e, f ; 4. a, b, d, e.
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