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mt cardio, vol.2, n° 2, mars-avril 2006
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Question évaluée par l’étude
Les patients présentant une fibrillation
auriculaire (FA) ont un risque 5 fois plus
élevé de présenter un accident vasculaire
cérébral (AVC) comparativement aux
patients en rythme sinusal. L’incidence
de la FA augmente de manière expo-
nentielle au-delà de 65 ans, atteignant
presque 9 % des patients après 80 ans.
Les facteurs de risque de développement
de la FA incluent la maladie coronaire,
l’hypertension artérielle, la sténose
mitrale, le diabète et l’hyperthyroïdie.
La prise en charge actuelle des patients
en FA repose sur deux stratégies dis-
tinctes : d’une part le maintien du
rythme sinusal par un traitement phar-
macologique et/ou une cardioversion,
d’autre part le ralentissement de la
cadence ventriculaire par des agents
pharmacologiques ralentisseurs agissant
sur le nœud auriculoventriculaire. Les
deux stratégies sont associées à un trai-
tement anticoagulant en fonction de la
détermination du niveau de risque
thromboembolique. L’identification de
facteurs de récidive après cardioversion
permettrait de mieux préciser les places
respectives de ces deux stratégies.
Le but de cette sous-étude était d’éva-
luer les différents marqueurs cliniques,
échocardiographiques et ECG de réci-
dive précoce et à moyen terme chez des
patients au décours d’une cardioversion
pour une FA persistante.
Méthodes
L’étude AFFIRM a été menée dans 213
centres nord-américains et canadiens
entre novembre 1995 et octobre 1999.
Il s’agissait d’une étude multicentrique
randomisée comparant une stratégie de
maintien du rythme sinusal par cardio-
version et traitement antiarythmique à
une stratégie de ralentissement de la fré-
quence cardiaque par voie pharmaco-
logique chez des patients en FA persis-
tante.
Les patients inclus avaient plus de 65
ans, et au moins un marqueur de risque
thromboembolique. Dans la stratégie
de maintien du rythme sinusal, le trai-
tement antiarythmique était laissé au
choix du clinicien qui disposait cepen-
dant de recommandations spécifiques.
Dans la stratégie de ralentissement de
la fréquence cardiaque, bêtabloquant,
inhibiteur calcique et digoxine pou-
vaient être utilisés à la discrétion du cli-
nicien.
Les critères de jugement analysés dans
cette sous-étude étaient la récurrence
de FA à 2 mois et le nombre de cardio-
versions au cours du suivi à 2, 4, 8 et 12
mois.
Résultats
Mille deux cent quatre-vingt-treize
patients en rythme sinusal après car-
dioversion constituaient la population
étudiée. Sept cent trente patients ont été
assignés au groupe contrôle du rythme.
Ils ont bénéficié d’une cardioversion
puis d’un traitement antiarythmique. Les
cardioversions étaient répétées si néces-
saire pour maintenir le rythme sinusal.
Cinq cent trois patients ont été assignés
au groupe ralentissement de la fré-
quence cardiaque. Ils n’ont reçu aucun
traitement antiarythmique et n’ont pas
bénéficié de cardioversion en cas de
récidive.
Les données démographiques, écho-
cardiographiques et ECG de ces deux
groupes ainsi constitués étaient globa-
lement superposables. Il s’agissait de
patients âgés de plus de 70 ans dans
54 % des cas, majoritairement consti-
tués d’homme (65 %), avec dans 30 %
des cas un antécédent d’insuffisance car-
diaque, d’HTA dans 72 % des cas. La
fraction d’éjection ventriculaire gauche
était inférieure à 50 % dans 30 % des cas
Le groupe témoin du rythme a reçu un
traitement antiarythmique dans 99 %
des cas reposant dans 36 % des cas sur
de l’amiodarone et dans 35 % des cas
sur du sotalol. À 2 mois, 735 patients
n’ont pas présenté de récurrence alors
que 503 ont présenté une récurrence.
Les deux groupes ainsi constitués avaient
des données démographiques super-
posables. Il s’agissait de patients majo-
ritairement de sexe masculin dans 75 %
des cas, âgés de plus de 70 ans dans
55 % des cas, présentant une FEVG
< 50 % dans 28 % des cas, un diamètre
de l’oreillette gauche > 45 mm dans
41 % des cas. Les seuls paramètres signi-
ficativement différents étaient la durée
de l’onde P > 135 msec sur l’ECG post-
cardioversion.
La
figure 1
décrit le taux de récurrence
en fonction du temps dans les deux stra-
tégies analysées. L’essentiel des récur-
rences est survenu dans les 2 premiers
mois et à un niveau quasiment super-
posable dans les deux groupes. Entre le
2 et 4emois le taux de récurrence est
resté élevé dans le groupe ralentisse-
ment de la fréquence cardiaque et a
diminué considérablement dans le
groupe témoin du rythme.
En analyse multivariée, les deux mar-
queurs indépendants de récurrence à 2
mois, étaient pour l’ensemble de la
population, la durée de l’onde P > 135
msec en post-réduction et l’absence de
maladie coronaire. Aucun paramètre
échocardiographique n’était significa-
tivement associé à la récidive dans les
2 premiers mois.
Lorsque l’analyse statistique est limitée
aux seuls patients du groupe témoin du
rythme, les résultats sont superposables
à ceux de l’ensemble de la population.
Lorsque l’analyse est restreinte au patient
de la stratégie ralentissement de la fré-
quence cardiaque, 4 marqueurs sont
significativement associés à un risque
de récidive en analyse multivariée : l’ab-
sence de maladie coronaire, un anté-
cédent de FA, une FEVG < 50 % et un
épaississement de la valve mitrale. Dans
Actualités
Facteurs prédictifs de récidive de la fibrillation auriculaire
après cardioversion. Résultats du suivi de l’étude AFFIRM
Titre original et référence : Raitt M, Volgman A, Zoble R,
et al
. Prediction of the recurrence of atrial fibrillation after cardioversion in the Atrial Fibrillation follow-
up investigation of rhythm management (AFFIRM) study.
Am Heart J
2006 ; 151 : 390-6.
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