Logique et ensembles
Pierre Mathonet
Présentation provisoire
Département de Mathématique
Faculté des Sciences
Liège, le 9 Février 2015
Objectifs et règles du jeu
Contexte : Pourquoi sommes-nous là ? Et le deal.
Personnel : P. Mathonet, C. Dozot ;
Ressources : cours écrit, présentations ;
Déroulement :
1Entre 15 et 20 cours de 1h30 ;
2Listes d’exercices pour chaque chapitre (environ) ;
3Le reste pour résolutions et discussions d’exercices.
Contenu : les points les plus utiles du programme du secondaire (et
un peu plus), en vue d’une utilisation dans le cadre des études de
médecine.
Examen : sur la matière enseignée, QCM, avec aussi des questions
de théorie.
Page web : www.geodiff.ulg.ac.be
Mail : P[email protected]e
Je communique par mail. Vérifiez-le souvent.
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Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Mathématique.
Le test du mercredi 11/2
But : dispenser les étudiants à qui la remédiation n’est pas utile.
Matière : celle de la remédiation (que je vais donner)
Modalités :
1Date : jeudi 11 février de 13h à 15h (se présenter à 12h45)
2Lieu : amphitéatre 500
3Prendre sa carte d’étudiant et de son matériel : bics noirs, crayons,
lattes, correcteur
4La machine à calculer ne sera pas admise.
5Les 25 questions seront formulées sous forme de QCM.
6Quatre possibilités de réponses pour chaque question, dont
exactement une correcte (pas de solution implicite donc)
7Pas de coefficients de certitude.
8+1 pour chaque bonne réponse, 0 pour chaque abstention, et -1/3
pour chaque mauvaise réponse.
note supérieure ou égale à 10 : remédiation en mathématique
supprimée du cursus de remédiation (sauf demande contraire).
note inférieure à 10 : on continue ensemble.
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Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Mathématique.
Les différents contenus
Les contenus principaux, dans le désordre.
1Logique et ensembles
2Nombres et algèbre
3Equations du premier et second degré, problèmes
4Systèmes linéaires et problèmes
5Géométrie vectorielle et analytique (plane)
6Trigonométrie (élémentaire)
7Géométrie métrique (produit scalire, norme, ...)
8Fonctions de référence élémentaires
9Limites (défnitions et théorèmes de calcul), continuité
10 Dérivées et variations
11 Primitives et calcul intégral
12 Fonctions exponentielles et logarithmes
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Assertions logiques
Définition
Une assertion ou proposition logique est une phrase que l’on énonce sous
forme affirmative ou négative.
Les assertions sont compréhensibles sans ambiguïté et on peut décider si
elles sont vraies (Vou 1) ou fausses (Fou 0).
Exemples :
1“Aujourd’hui, je porte un pull rouge” ;
2“3 est un nombre premier” ;
3“3 n’est pas divisible par 2” ;
4“Il pleut à 8h du matin” ;
5“J’emporte un parapluie” ;
6“Si Berlin est en Suisse, alors je viens de Mars”.
Contre-exemples :
1“Quelle heure est-il ?”
2“Paris est-elle la capitale de la France ?”
3“Cette phrase est fausse.
4“Je corniflute gauche bien.
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Connecteurs logiques
But : former de nouvelles assertions à partir d’anciennes,
Moyen : utiliser les connecteurs logiques.
Nous utiliserons les connecteurs suivants.
1négation (non) ;
2conjonction (et) ;
3disjonction (ou) ;
4implication (si...alors) ;
5bi-implication (si, et seulement si).
Les règles de construction qui donnent la valeur de vérité (0 ou 1)
des assertions composées sont données à l’aide de tables de vérité.
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La négation
Définition (Négation)
Si Pest une assertion, alors la négation de Pest une assertion, on la
note ¬Pou nonP. Cette assertion est vraie si Pest faux et elle est
fausse si Pest vrai. La table de vérité du connecteur ¬(“non”) est
P¬P
0 1
1 0
ou encore
P¬P
F V
V F
Exemples
1P: “Aujourd’hui, je porte un pull rouge” ; ¬P: “Aujourd’hui, je ne
porte pas un pull rouge” ;
2P: “3 est un nombre premier” ; ¬P: “3 n’est pas un nombre
premier” ;
3Q: “3 n’est pas divisible par 2” ; ¬Q: “3 est divisible par 2” ;
4R: “J’emporte un parapluie” ; ¬R: “Je n’emporte pas de parapluie.
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Equivalence logique de propositions
Une observation : quel que soit P, les propositions Pet ¬(¬P)veulent
dire la même chose, mais ne sont pas écrites de la même façon.
Définition
Deux propositions logiques Pet Qsont logiquement équivalentes si elles
ont les mêmes tables de vérité. On note alors PQ.
Avec les tables de vérité
P¬P¬(¬P)
010
101
On a donc P≡ ¬(¬P), quel que soit P.
Exemple : dire “il n’est pas vrai que je n’emporte pas de parapluie” ou
dire “j’emporte un parapluie”, c’est dire la même chose.
On peut toujours remplacer (dans une expression logique) une assertion
par une assertion logiquement équivalente.
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La conjonction (et)
Définition
Si Pet Qsont deux assertions, alors la conjonction de Pet Qest une
assertion, notée PQou “Pet Q. Elle est vraie quand Pest vrai et Q
est vrai (simultanément) et fausse sinon. La table de vérité du connecteur
(“et”) est
P Q P et Q
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1
Exemples :
1“Il pleut et je porte un pull rouge” ;
2“J’emporte un parapluie et 3 est un nombre premier”.
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La disjonction (ou)
Définition
Si Pet Qsont deux assertions, alors la disjonction de Pet Qest une
assertion, notée PQou “Pou Q. Elle est vraie quand au moins l’une
des deux assertions Pet Qest vraie et fausse sinon. La table de vérité du
connecteur (“ou”) est donc
P Q P ou Q
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
On remarque que PQest vraie dans tous les cas, sauf si Pet Qsont
faux simultanément. Attention : le “ou” n’est pas exclusif.
Exemples :
1“Il pleut ou je porte un pull rouge” ;
2“J’emporte un parapluie ou 3 est un nombre premier”.
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Négations, “et” et “ou”
Proposition
On a les équivalences logiques suivantes
1¬(PQ)(¬P)(¬Q);
2¬(PQ)(¬P)(¬Q);
Exemples :
La négation de “Il pleut ou je porte un pull rouge” est “il ne pleut
pas et je ne porte pas de pull rouge”.
La négation de “Il pleut et on est mardi” est “il ne pleut pas ou on
n’est pas mardi”.
Preuve de la première équivalence :
P Q P Q¬(PQ)¬P¬Q(¬P)(¬Q)
0 0 0 11 1 1
0 1 1 01 0 0
1 0 1 00 1 0
1 1 1 00 0 0
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Implications
Définition
Si Pet Qsont deux assertions, alors “Pimplique Q” est une assertion.
On la note PQ. Elle est vraie si Qest vrai chaque fois que Pest vrai.
La table de vérité du connecteur est donc
P Q P Q
0 0 1
0 1 1
1 0 0
1 1 1
L’implication PQest vraie dans tous les cas sauf si Pest vrai et Q
est faux. Donc, quand P est faux, alors P Q est vrai.
1“Si il pleut à 8h, alors j’emporte un parapluie.
2“Si on est jeudi, je porte un pull rouge.” ou “Tous les vendredis, je
porte un pull rouge.
3“Si le prof mesure 3m, alors il est milliardaire.
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Bi-implications ou équivalences
Définition
Si Pet Qsont deux assertions alors “Pbi-implique Q”, ou “Pest
équivalent à Q” est une assertion. On la note PQ. Elle est vraie
quand Pimplique Qet Qimplique Psont vrais. La table de vérité est
P Q P Q
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1
Exemples :
1“J’ai un parapluie si et seulement si il pleut” ;
2“Je porte un pull rouge si et seulement si on est vendredi”.
La deuxième est vraie soit si je n’ai pas de pull rouge et on n’est pas
vendredi, soit si j’ai un pull rouge et on est vendredi.
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Quantificateurs
Le signe se lit “pour tout” ;
Le signe se lit “il existe”.
Exemple :
x:P,y:Q
veut dire “pour tout xtel que P(soit vrai), il existe un ytel que Q(soit
vrai)”.
Attention, la négation du quantificateur s’écrit avec le quantificateur
et vice-versa.
Exemple :
Nier “Tous les moutons d’Irlande sont noirs” ;
Nier “Il existe un cheval de course bon marché”
L’ordre des quantificateurs a de l’importance : comparez
“Pour tout garçon dans la salle, il existe une fille dans la salle telle que...
“Il existe une fille dans la salle telle que pour tout garçon dans la salle...
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Les parenthèses
On peut composer les connecteurs pour créer des assertions compliquées.
Il faut alors mettre des parenthèses :
Par exemple PQRn’a pas de sens, car (PQ)Ret P(QR)
ne sont pas équivalentes.
P Q R P Q(PQ)R Q R P (QR)
0 0 0 0 000
0 0 1 0 110
0 1 0 0 010
0 1 1 0 110
1 0 0 0 000
1 0 1 0 111
1 1 0 1 111
1 1 1 1 111
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Tautologies
Soient Pet Qdeux assertions. On peut calculer la table de vérité de
((PQ)et P)Q.
P Q P Q(PQ)et P((PQ)et P)Q
0 0 1 0 1
0 1 1 0 1
1 0 0 0 1
1 1 1 1 1
L’assertion
((PQ)et P)Q.
est donc toujours vraie, dans tous les cas de figure pour Pet Q. C’est
une tautologie.
Dans le langage commun, cette tautologie donne lieu au raisonnement
suivant : si chaque vendredi, j’ai un pull rouge, et si on est vendredi, on
peut logiquement conclure que j’ai un pull rouge.
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Théorie (naïve) des ensembles
Définition
Un ensemble est une collection d’objets possédant une ou plusieurs
propriétés communes. Ces objets sont les éléments de l’ensemble.
Les éléments peuvent par exemple être donnés
1de manière explicite, par des symboles tels que 1,2,3,a,b. . . ;
2par un symbole générique affecté d’un ou plusieurs indices, xi(iI)
Iest un autre ensemble.
Un ensemble peut être donné
1de manière explicite, en donnant tous ses éléments, (définition en
extension) comme A={1,2,3,4}ou B={a,b,c,d,e};
2de manière explicite, mais sans donner tous ses éléments, comme
C={1,2,...,100}, ou encore D={a,b,c,...,z}.
3en décrivant la (ou les) propriété(s) caractérisant ses éléments,
(définition en compréhension) comme dans
{n:nest entier, pair et compris entre 1 et 99}.
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Propriétés des ensembles
1Ensemble vide : Il existe un ensemble qui ne contient pas
d’éléments, l’ensemble vide, noté .
2Appartenance : on écrit xA(xappartient à A) pour signifier que
xest un élément de l’ensemble A.
3Inclusion : on écrit BA(Best inclus dans A, ou Best un
sous-ensemble de A) quand tout élément de Best aussi un élément
de A.
Exemple : B={2,4,6,8},A={n:nest pair}.
4Egalité : on écrit A=B(Aet Bsont égaux) quand les ensembles A
et Bont les mêmes éléments. Cela se traduit aussi par ABet
BA.
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Union, intersection, différence
Soient Aet Bdeux ensembles.
1Union : l’ensemble ABest formé par les éléments qui
appartiennent à Aou à B. On a donc, d’un point de vue logique,
quel que soit l’objet x,
(xAB)((xA)ou (xB)).
2Intersection : l’ensemble ABest formé par les éléments qui
appartiennent à Aet B. On a donc, d’un point de vue logique, quel
que soit l’objet x,
(xAB)((xA)et (xB)).
3Différence : l’ensemble A\Best formé par les éléments qui
appartiennent à Aet pas à B. On a donc, d’un point de vue logique,
quel que soit l’objet x,
(xA\B)((xA)et ¬(xB)).
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Diagrammes de Venn 1
On représente l’ensemble par une courbe fermée, cercle ou une
ellipse (appelées parfois patates).
Si on veut marquer qu’un objet est un élément de l’ensemble, on le
place dans la région correspondante.
On représente plusieurs ensembles (généralement 2, 3 ou 4) par
plusieurs courbes fermées.
Soit A: l’ensemble des nombres entiers pairs et strictement positifs.
A
A
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A gauche, on marque que 2 et 4 sont des éléments.
1. John Venn (1834-1923) les formalisa en 1880.
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