CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE “Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.” Voltaire L’INVENTION DE L’HOMME Comment l’idée de l’Homme est-elle venue aux hommes ? CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse Tél : 05.61.42.14.40 Email : [email protected] Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-163 L’INVENTION DE L’HOMME Comment l’idée de l’Homme est-elle venue aux hommes ? Conférence d’Éric Lowen donnée le 28/10/2008 à la Maison de la philosophie à Toulouse Il ne suffit pas d’être humain pour comprendre ce que nous sommes. Dans notre conscience de soi, nous nous définissons en priorité par le sexe, la profession, la nation, la religion ou autres éléments culturels de même portée. Rarement nous posons comme fondation de notre réalité et de notre identité l’appartenance à l’espèce humaine, à la fois comme espèce et comme ensemble métaculturel. C’est pourtant quantitativement l’essentiel des éléments constituant notre individualité. Cette notion est à peine émergente dans les principes identitaires de l’humanité contemporaine. Peut-on répondre correctement à la question philosophique “Qui suis-je” si on ne répond pas correctement à la question première du “Que suis-je” ? Pour un autre regard sur l’Humanité et soi-même. Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 2 L’INVENTION DE L’HOMME Comment l’idée de l’Homme est venue aux hommes ? PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN L’homme n’est pas un cercle à un seul centre ; c’est une ellipse à deux foyers. Les faits sont l’un, les idées sont l’autre. Victor Hugo (1802-1885) Les Misérables, 1862 I IL NE SUFFIT PAS D’ÊTRE HUMAIN POUR COMPRENDRE LA NATURE HUMAINE 1 - L’idée de ce qu’est l’homme n’est pas naturelle en nous 2 - Nous n’avons pas les moyens spontanés de comprendre “l’humanité” en nous 3 - La nature humaine ne se perçoit pas, c’est une construction cognitive 4 - Ne pas confondre la nature humaine et l’Humanité, qui est une autre invention II L’INVENTION DE L’HOMME 1 - Pourquoi parler d’invention et non de découverte ? 2 - L’idée de l’homme est une double création : factuelle et conceptuelle 3 - La notion actuelle d’humanité, de ce qu’est l’homme, est un fait très récente 4 - L’invention de l’idée de l’homme fut lente, collective et progressive 5 - Pendant la majorité de l’histoire, nous étions dans un roman de l’homme 6 - Une révolution épistémologique, l’entrée dans la connaissance de l’homme 7 - Connaissance est le résultat d’un effort de l’esprit humain, à l’encontre de notre spontanéisme 8 - La conséquence du développement de la pensée scientifique et de la réflexion philosophique III QUELQUES DATES ET ÉLÉMENTS MARQUANTS DE CETTE INVENTION DE L’HOMME 1 - La discontinuité Animal / Humain, la spécificité humaine de notre nature animale 2 - La reconnaissance des facultés spécifiquement humaines dans notre nature 3 - La découverte de l’anthropodiversité et de la diversité culturelle : de 1492 aux années 1990 4 - La reconnaissance de l’altérité dans l’autre, le rôle des humanistes de la Renaissance (1550) 5 - La place de l’Être Humain dans la nature (Copernic 1543, Galillé 1609, Einstein 1905) 6 - L’Être Humain pensé comme objet de science, la recherche scientifique appliquée à l’homme 7 - Les apports de la chimie (1783) : toute vie, y compris la vie humaine, est chimie 8 - La révolution biologique : la biologie est commune aux hommes et aux animaux (de Lamarck à Landsteiner en 1901) 9 - La découverte d’une préhistoire de l’Humanité bien avant l’Humanité présente (1849) 10 - Les origines animales de l’homme (révolution darwinienne, 1859) 11 - La naturalité, la matérialité et la corporalité de l’homme 12 - La naissance de la sociologie à la fin du 19ème siècle 13 - La révolution freudienne, la désacralisation de la conscience et de la pensée 14 - Le développement de l’anthropologie et de l’ethnologie au début du 20ème siècle 15 - L’inexistence des races (conséquence de la révolution génétique, 1953) 16 - L’égalité de tous les hommes en humanité et leur origine commune 17 - La reconnaissance de la femme, “alter égale” en humanité et en droits 18 - La reconnaissance de l’unicité de chaque individu 19 - La découverte de l’ancienneté de notre espèce (années 1960) 20 - La distinction entre l’espèce, la nature humaine et la condition humaine 21 - La conscience de l’Humanité, fait distinct de l’espèce, et de l’aventure humaine 22 - La neurologisation de la pensée, la matérialisation de l’esprit humain 23 - L’intégration de l’Humanité dans l’écosystème planétaire (principe Gaïa) 24 - Un homme qui se découvre sans dieu, naturalisé, porteur d’une novation spéciste radicale 25 - L’intégration consciente de ces données, fait nouveau et structurant de l’homo novus Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 3 IV LES CONSÉQUENCES DE L’INVENTION DE L’HOMME 1 - Un ensemble de savoirs qui ont révolutionné notre idée de nous-mêmes et de l’Humanité 2 - L’homme n’est plus une terrae incognitae, le dévoilement de l’homme à lui-même 3 - Une acceptation de ce que nous sommes qui n’est pas évidente, elle demande un effort spirituel 4 - La remise en cause de la majorité des conceptions culturelles et des croyances religieuses 5 - Une nouvelle obligation philosophique dans la conscience de soi, de son identité et de l’Homme 6 - Une nouvelle étape dans l’aventure humaine : celle de l’homme conscient de son humanité ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 4 Document 1 : La barrière culturelle est une des plus importantes à franchir dans ce cheminement à la découverte de l’Humanité, et surtout de l’humanité de l’autre. Réfléchissons à ce texte de Claude LéviStrauss. L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu'elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. “Habitudes de sauvages”, «cela n'est pas de chez nous», «on ne devrait pas permettre cela», etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire "de la forêt " évoque aussi un genre de vie animal par opposition à la culture humaine. [...] Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les «sauvages» (ou tous ceux qu'on choisit de considérer comme tels) hors de l'humanité, est justement l'attitude la plus marquante et la plus instinctive de ces sauvages mêmes. [...] L'humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village ; à tel point qu'un grand nombre de populations dites primitives se désignent ellesmêmes d'un nom qui signifie les «hommes» (ou parfois - dirons-nous avec plus de discrétion ? - les «bons», les “excellents”, les «complets»), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus ou même de la nature humaine, mais qu'ils sont tout au plus composés de «mauvais», de «méchants», de «singes de terre» ou «d'œufs de pou». On va souvent jusqu'à priver l'étranger de ce dernier degré de réalité en en faisant un "fantôme" ou une «apparition». Ainsi se réalisent de curieuses situations où deux interlocuteurs se donnent cruellement la réplique. Dans les grandes Antilles, quelques années après la découverte de l'Amérique, pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d'enquête pour rechercher si les indigènes avaient ou non une âme, ces derniers s'employaient à immerger des blancs prisonniers, afin de vérifier, par une surveillance prolongée, si leur cadavre était ou non sujet à la putréfaction. [...] En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus "sauvages" ou «barbares» de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie. Claude Lévi-Strauss (1908-2009) Race et Histoire, 1968 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 5 Document 2 : La Renaissance marque la prise de conscience de la relativité des mœurs et des manières d’être, Montaigne en atteste dans ses Essais, où il s’essaie justement à réciter la diversité des hommes. En ce monde des Indes nouvelles on trouva des grands peuples, et en fort divers climats qui vivaient d'araignées, en faisaient provision, et les appâtaient, comme aussi des sauterelles, fourmis, lézards, chauves-souris, et fut un crapaud vendu six écus en une nécessité de vivres ; ils les cuisent et apprêtent à diverses sauces. Il en fut trouvé d'autres auxquels nos chairs et nos viandes étaient mortelles et venimeuses... J'estime qu'il ne tombe en l'imagination humaine aucune fantaisie si forcenée qui ne rencontre l'exemple de quelque usage public, et par conséquent que notre discours n'étaye et ne fonde. Il est des peuples où on tourne le dos à celui qu'on salue, et ne regarde l'on jamais celui qu'on veut honorer. Il en est où quand le roi crache, la plus favorie des dames de sa cour tend la main ; et, en autre nation, les plus apparents qui sont autour de lui se baissent à terre pour amasser en du linge son ordure... Il est des peuples où, sauf sa femme et ses enfants, aucun ne parle au roi que par sarbatane [intermédiaire]. En une même nation et les vierges montrent à découvert leurs parties honteuses, et les mariées les couvrent et cachent soigneusement - à quoi cette autre coutume, qui est ailleurs, a quelque relation : la chasteté n'y est en prix que pour le service du mariage, car les filles se peuvent abandonner à leur poste [désir], et, angroissées [enceintes], se faire avorter par médicaments propres, au vu d'un chacun. Et ailleurs, si c'est un marchand qui se marie, tous les marchands conviés à la noce couchent avec l'épouse avant lui ; et plus il y en a, plus a-t-elle d'honneur et de recommandation de fermeté et de capacité. Si un officier se marie, il en va de même; de même si c'est un noble, et ainsi des autres, sauf si c'est un laboureur ou quelqu'un du bas peuple, car lors c'est au seigneur à faire ; et si (néanmoins), on ne laisse pas d'y recommander étroitement la loyauté pendant le mariage. Il en est où il se voit des bordeaux publics de mâles, voire et des mariages ; où les femmes vont à la guerre quant et [avec] leurs maris et ont rang, non au combat seulement, mais aussi au commandement [...]. Où les enfants ne sont pas héritiers, ce sont les frères et neveux ; et ailleurs les neveux seulement, sauf en la succession du prince ; où, pour régler la communauté des biens qui s'y observe, certains magistrats souverains ont charge universelle de la culture des terres et de la distribution des fruits selon le besoin d'un chacun. Où l'on pleure la mort des enfants, et l'on festoie celle des vieillards. Où ils couchent en des lits dix ou douze ensemble avec leurs femmes. [...] Où les maris ont loi (permission) de les vendre si elles sont stériles. Où ils font cuire le corps du trépassé, et puis piler jusques à ce qu'il se forme comme en bouillie, laquelle ils mêlent à leur vin et la boivent. Où la plus désirable sépulture est d'être mangé des chiens, ailleurs des oiseaux. Où l'on croit que les âmes heureuses vivent en toute liberté en des champs plaisants, fournis de toute commodité, et que ce sont elles qui font cet écho que nous oyons (entendons) [...]. Où chacun fait un dieu de ce qui lui plaît, le chasseur d'un lion ou d'un renard, le pêcheur de certain poisson, et des idoles de chaque action ou passion humaine : le soleil, la lune et la terre sont les dieux principaux, et la forme de jurer, c'est toucher la terre regardant le soleil ; et y mange l'on la chair et le poisson crus. [...] Où l'on vit sous cette opinion si rare et incivile de la mortalité des âmes. Où les femmes s'accouchent sans plainte et sans effroi... Où l'on salue mettant le doigt à terre, et puis le haussant jusqu'au ciel. Où les hommes portent les charges sur la tête, les femmes sur les épaules ; elles pissent debout, les hommes accroupis. Où ils envoient de leur sang en signe d'amitié, et encensent comme les dieux les hommes qu'ils veulent honorer. Où non seulement jusqu’au quatrième degré, mais en aucun plus éloigné, la parenté n'est soufferte au mariage. Où les enfants sont quatre ans en nourrice, et souvent douze : et là même, il est estimé mortel de donner à l'enfant à téter tout le premier jour. Où les pères ont charge du châtiment des mâles, et les mères à part des femelles, et est le châtiment de les fumer pendus par les pieds. Où on fait circoncire les femmes. Où l'on mange toute sorte d'herbes, sans autre discrétion que de rejeter celles qui leur semblent avoir mauvaise senteur. Où tout est ouvert, et les maisons pour belles et riches qu'elles soient sans porte, sans fenêtre, sans coffre qui ferme, et sont les larrons doublement punis qu'ailleurs. [...] Où les pères prêtent leurs enfants, les maris leurs femmes à jouir aux hôtes en payant. Où l’on peut honnêtement faire des enfants à sa mère, les pères se mêler à leurs filles, et à leurs fils. Les lois de la conscience que nous disons naître de nature, naissent de la coutume, chacun ayant en vénération interne les opinions et mœurs approuvées et reçues autour de lui, ne s'en peut déprendre sans remords, ni s'y appliquer sans applaudissement. Montaigne (1533-1592) Essais, Livre I, ch. 23, 1580 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 6 Document 3 : L’idée que nous nous faisons de l’être humain conditionne nos relations avec les autres êtres humains. À une vision différentialiste de la nature humaine correspondra des logiques d’opposition et de domination, alors qu’à une vision universaliste correspondra des valeurs de tolérance et d’acceptation d’autrui. Ce passage, extrait du Marchand de Venise, est une protestation du juif Shylok qui exprime sa colère face au mépris qu'il subit de la part du marchand vénitien Antonio. Il a ri de mes pertes, s'est moqué de mes gains, a méprisé ma nation, entravé mes marchés, refroidi mes amis, échauffé mes ennemis. Et pourquoi tout cela ? Parce que je suis juif. Un juif n'a-t-il pas d'yeux ? Un juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des sens, des affections, des passions ? N'est-il pas nourri de la même nourriture, blessé par les mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes remèdes, réchauffé par le même été, glacé par le même hiver, qu'un chrétien ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons nous pas ? Et si vous nous faites tort, ne nous vengerons-nous pas ? Semblables à vous en tout le reste, nous vous ressemblerons aussi par là. William Shakespeare (1564-1616) “Marchand de Venise”, 1596 Document 4 : La révolution biologique a obligé à revoir notre idée de l’Être Humain et de l’Humanité. Le célèbre savant et philosophe Jean Rostand (1894-1977) consacra une part importante de sa carrière à faire connaître auprès du grand public les implications de la biologie dans le fait d’être humain. Sous la baguette magique de la biologie, voici que l'homme devient peu à peu tout autre qu'il n'était. Voici qu'il se change en une bête nouvelle et paradoxale, inconnue des nomenclateurs, ayant une physiologie spéciale et bigarrée, empruntant ses traits aux familles animales les plus hétéroclites. Voici que l'homo sapiens est en voie de devenir un homo biologicus, étrange bipède qui cumulera les propriétés de se reproduire sans mâle comme les pucerons, de féconder sa femelle à distance comme les mollusques Nautiles, de changer de sexe comme les poissons Xiphophores, de se bouturer comme le ver de terre, de remplacer ses parties manquantes comme le triton, de se développer en dehors du corps maternel comme le kangourou, de se mettre en hibernation comme le hérisson... Jean Rostand (1894-1977) Peut-on modifier l'homme ? 1956 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 7 Document 5 : L’invention de l’Humanité est à classer parmi les révolutions intellectuelles fondamentales, comme la révolution copernicienne dans le domaine astronomique. Notre compréhension actuelle de l’être humain et de l’Humanité n’a plus aucun rapport avec celles des religions ou avec celle de la fin du 19ème siècle. Nous avons la chance, en cette fin de millénaire, d'avoir fait de grands progrès dans la lucidité face à nous-mêmes et de nous être dotés de moyens d'action qui auraient, il y a peu, paru fabuleux. Nous pouvons donc raisonnablement faire un projet pour le genre humain et réaliser les premières étapes dans la direction choisie. Utopie peut n'être plus synonyme de rêve, mais d'objectif lointain. Le point de départ doit être la réponse à la question de toujours : “Un homme, qu'est-ce donc?”. La reconstitution de l'aventure qui, à partir du cosmos initial, a abouti à notre espèce, nous a permis de proposer une vision nouvelle de nous-mêmes. Classiquement, théologiens et philosophes attribuaient à l'homme une double nature, le corps et l'âme. Il est aujourd'hui possible de le considérer comme n'ayant qu'une nature : il est un objet parmi tous ceux qu'a mis en place l'univers. Mais il a bénéficié d'une telle avancée dans la complexité qu'il a eu le pouvoir de mettre en place un réseau de communication d'une efficacité sans pareil. Grâce à ce réseau, l'humanité est devenue elle-même un objet plus complexe que chaque individu et, par conséquent, doté de pouvoirs que ces individus ne possèdent pas. Parmi ces pouvoirs : celui de faire émerger une conscience en chacun. À la double nature est ainsi substituée une double source : d'une part le patrimoine génétique qui apporte les recettes biologiques de l'être, d'autre part la collectivité humaine, qui fournit la conscience d'être. Avec un tel regard sur nous-mêmes, il est clair que le premier devoir de toute collectivité est d'intégrer en elle chaque promesse d'homme qu'est un nouveau-né, et de lui apporter ce qui lui permettra de réaliser cette promesse, de lui proposer un destin digne de ce potentiel. Toutes les autres fonctions sociales doivent être au service de cet objectif. Albert Jacquard (1925-2013) Science et croyance, 1994 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 8 DÉCOUVREZ NOTRE AUDIOTHÈQUE pour télécharger cette conférence, celles de la bibliographie et des centaines d’autres Tous nos cours et conférences sont enregistrés et disponibles dans notre AUDIOTHÈQUE en CD et DVD. Des milliers d’enregistrements à disposition, notre catalogue est sur notre site : www.alderan-philo.org. Plusieurs formules sont à votre disposition pour les obtenir : 1 - PHILO UPLOAD : un abonnement annuel pour un libre accès à la totalité des enregistrements disponibles. Présentation sur notre site internet ou envoyez-nous un email avec le code PHILO UPLOAD et laissez-vous guider en quelques clics : [email protected] 2 - TÉLÉCHARGEMENT : vous commandez la conférence ou le cycle qui vous intéresse via internet. C’est rapide et économique. 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Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 9 POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS - Les cours et conférences sans nom d’auteurs sont d’Éric Lowen - Revue de philosophie “ALDÉRAN” N°27 - Le plus vaste horizon du monde, par William Ruthenford N°28 - Le réenchantement du monde, par William Ruthenford N°29 - La seconde mort de dieu, par William Ruthenford Conférences sur l’histoire des révolutions scientifiques liées à la découverte de la nature réelle de l’homme - Les grandes révolutions scientifiques - La révolution scientifique, l’invention de la Science et des sciences - La révolution hérodotienne, l’invention de l’Histoire - Les grandes découvertes maritimes, révolutions géographiques et humaines - La révolution naturaliste : Linné, Buffon, Cuvier et les autres - La révolution chimique, la découverte de la puissance interne de la matière - La révolution biologique, le début de l’exploration des mécanismes de la vie - La révolution géologique, la découverte de l’extraordinaire ancienneté de la terre - La révolution préhistorique, la découverte d'une humanité avant l'humanité - La révolution darwinienne, la découverte des origines animales de l'humanité - La révolution archéologique, la découverte de l’immensité du passé culturel de l’humanité - La révolution sociologique, l’invention des sciences sociales - La révolution psychologique, la découverte du psychisme humain et de son origine immanente - La révolution freudienne, la découverte de l’inconscient et de l’origine contingente du sujet - La révolution ethnologique - La révolution génétique, l’accès aux mécanismes intimes de la vie - La révolution des neurosciences, l’exploration de la matière pensante, le cerveau humain 1600-287 1000-071 1000-233 1000-151 1000-163 1000-082 1000-118 1000-206 1000-192 1000-041 1000-213 1000-264 1000-265 1000-042 1000-266 1000-073 1000-083 Conférences sur la nature humaine - Comment penser l’homme aujourd’hui ? Introduction à l’humanisme moderne - La nature humaine - le socle fondateur naturel de tous les êtres humains - La place de l’homme dans le cosmos - le roseau pensant face au Cosmos - L’être humain, un animal comme les autres : l’Homo Sapiens - Le sens spirituel des origines animales de l’humanité - Éloge du corps, réhabilitons le corps ! - La complexité humaine : corps-âme-esprit - La matière de l’esprit, l’origine matérielle, naturelle et contingente de l’esprit - La raison dans l’être humain - pour une anthropologie de la raison - La pensée magique, pensée primaire de l’homme - l’homme, animal irrationnel - Psychologie évolutionniste et nature humaine, par Alain Pintureau - La sociétalité de l’homme, sociétalité ne fait pas sociabilité - La culturalité de l’homme - rôle et implications de la culturalité de l’homme - La genèse des cultures - l’origine naturelle des cultures - L’individualité de l’homme - nécessité et valeur de l’individualisme - Universalité de l’humanité et unicité de l’individu - L’être humain, un être en devenir, l’homme créateur de lui-même - Homo praedator, l'homme est un prédateur universel - L’origine darwinienne du bien et du mal, l'origine évolutionniste de l’éthique - Ancienneté et nouveauté de l’humanité, entre héritage bioévolutif immémorial et novation comportementale - L’être humain, la femme et l’homme : l'égalité ontologique de la femme et de l'homme - La dignité de l’homosexualité - l’égalité anthropologique des sexualités - Réhabiliter le désir - la positivité ontologique du désir - Éloge du plaisir, la vertu du plaisir pour l'épanouissement humain - Éloge de la sexualité hédoniste - la positivité de la sexualité pour la condition humaine 1600-011 1600-159 1600-043 1600-111 1600-057 1600-144 1600-048 1600-233 1600-221 1600-023 1600-032 1600-260 1600-261 1600-137 1600-069 1600-119 1600-136 1600-161 1600-005 1600-132 1600-077 1600-121 1600-262 1600-115 1600-047 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 10 Conférences sur l’humanité - Ancienneté et nouveauté de l’Humanité - La conscience de l’Humanité - L’aventure humaine - L’unification de l’Humanité, l’unification derrière la mondialisation - Le devenir de l’humanité 1600-132 1600-131 1600-096 1600-247 1600-097 Quelques livres sur le sujet - La controverse de Valladolid, Jean-Claude Carrière, Garnier-Flammarion, 2003 - Homo, Histoire plurielle d'un genre très singulier, Claude-Louis Gallien, PUF, 2002 - Qu'est-ce que l'homme ? Sur les fondamentaux de la biologie et de la philosophie, Luc Ferry et Jean-Didier Vincent, Odile Jacob, 2001 - L’avenir n’est pas écrit, Albert Jacquard, Axel Kahn, Bayard, 2001 - Université de tous les savoirs : Qu'est-ce que l'humain ?, Yves Michaud, Odile Jacob, 2000 - Le genou de Lucy, Yves Coppens, Odile Jacob, 2000 - L'invention de l'homme moderne, Robert Muchembled, Hachette Pluriel Référence, 1994 - Terre-Patrie, Edgar Morin, Éditions du Seuil, 1993 - L’aventure humaine, Jean Hamburger, Flammarion, 1992 - Au-delà de la culture, Edward T. Hall (1979), Seuil, 1987 - La puissance et la fragilité, Jean Hamburger, J'ai lu, 1973 - Essais sur le comportement animal et humain ; les leçons de l’évolution de la théorie du comportement, Konrad Lorenz, Seuil, 1970 - L’homme, Jean Rostand, Gallimard, 1962 - Si c’est un homme, Primo Lévi (1947), Julliard, 1987 - Pilote de guerre, Saint-Exupéry, 1942 - Terre des hommes, Saint-Exupéry, 1939 - Supplément au voyage de Bougainville, Pensées philosophiques, Lettre sur les aveugles, Denis Diderot, Garnier Flammarion, 1972 - Lettres persanes, Montesquieu (1721), Presses pocket, 1989 - Essai sur l’entendement humain, John Locke (1690), Vrin - Les Essais, Michel Eyquem de Montaigne (1580), Gallimard Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-163 : “L’invention de l’Homme” - 19/05/2004 - page 11