7.1. Calcul d’une base optimale du π1. Francis Lazarus. 31 mai 2012 55
on remarque donc que {γT
e}est un lacet de point base xcontenant ede taille minimale
avec cette propriété.
Considérons une base Bde π1(G, x). D’après le lemme préparatoire, les éléments de la
base BT={γT
e}e∈E0peuvent être mis en bijection avec les éléments de Bde sorte que
γT
eapparaisse dans l’expression réduite (dans BT) de son correspondant dans B. On
en déduit que eapparaît dans tout lacet représentant ce correspondant, et la remarque
précédente permet de conclure. 2
Exercice 7.1.3 Montrer, sans utiliser la notion de groupe, que parmi toutes les bases
associées à des arbres couvrants, celles associées à des parcours en largeur sont de taille
minimale.
Solution : On note dG(y)(resp. dT(y)) la distance de yàxdans G(resp. dans T). Soit ytel que
dT(y)> dG(y), avec dG(y)minimal. Soit γG
yun p.c.c. reliant yàxdans G. Soit e= (y, z)le
premier arc de γG
y, alors dG(z) = dG(y)−1 = dT(z)< dT(y)−1et donc e6∈ T. On considère le
cycle Cformé de e−1et du p.c.c. de yàzdans T. Soit T0=T∪ {e0}\{e}où e0est le successeur
de e−1dans C. Comparer les tailles des bases associées à Tet T0et conclure.
On remarquera que la proposition 7.1.2 reste vraie si on suppose que les arêtes de Gsont
munies de poids positifs, que la taille est remplacée par le poids total, et que le parcours
en largeur est modifié par l’algorithme de Dijkstra [CLRS02].
7.1.2 Cas des surfaces
De même que pour les graphes, il est possible de calculer une base minimale du groupe
fondamentale d’une surface de manière efficace. L’algorithme qui suit est tiré de Erickson
et Whittlesey [EW05].
Soit Mune surface triangulée orientable sans bord de genre get xun sommet de M.
Comme pour les graphes, on commence par calculer un arbre couvrant Tobtenu par un
parcours en largeur. Pour toute corde ede Tdans le 1-squelette M1, on a un lacet γT
e
qui est le plus court lacet de base xcontenant e(cf. la preuve de la proposition 7.1.2).
On définit de manière récursive un générateur glouton γT
ei,i≥1par 1
M \ (T∪ {e1, . . . , ei})est connexe et |γT
ei|est minimal avec cette propriété.
Soit G∗
ile graphe dual de M\(T∪{e1, . . . , ei}), c’est-à-dire le graphe d’adjacence entre les
faces de M\(T∪{e1, . . . , ei}). Dire que M\(T∪{e1, . . . , ei})est connexe équivaut à dire
que G∗
iest connexe. Il est facile de voir à l’aide la caractéristique d’Euler que le graphe
dual G∗de M \ Tpossède 2gcycles. Il y a donc 2ggénérateurs gloutons. Ces générateurs
peuvent être vus comme associés aux cordes de Tdans H=T∪ {e1, . . . , e2g}. Comme
M \ Hest un disque (une arborescence de triangles), on se retrouve dans la situation
précédant la proposition 6.2.9, et les générateurs gloutons forment donc une base de
π1(M, x), dite gloutonne. Les classes d’homologies des générateurs gloutons constituent
également de ce fait une base de H1(M).
1. Si Aest un sous-ensemble d’arêtes de M, On désigne par M \ Ala surface à bord obtenue en
coupant Mle long des arêtes de A.