ne soit que lui-même.
Ce problème n’est autre que son incompréhension de ce que signifie la succession des Alliances et la
modification du sens des promesses pour les Juifs. En effet depuis la venue de Jésus-Christ, l’ancienne Alliance a
été remplacée par la Nouvelle. Ce qui a pour conséquence de modifier la nature de ce qui fut bon avant le Christ,
et qui est devenu mauvais et pervers après lui.
C’est ce que montre la doctrine de l’antijudaïsme théologique de l’Eglise catholique, expliquant
que Jésus-Christ, a pris l’ancienne Eglise et l’a mise dans la nouvelle ; il a pris la Synagogue, et lui a substitué
l’Eglise. Les Juifs, qui ont refusé l’Evangile, depuis Jésus-Christ et jusqu’à présent, sont en réalité des déserteurs
de la religion juive puisqu’ils n’ont point voulu reconnaître le Messie, ce qui faisait pourtant le point capital de
leur religion. Le Christ fut en effet, la fin de la Loi.
Cette vision, refusée, par ceux qui n’ont plus la foi chrétienne, quoi qu’ils en disent, Paul Loewengard,
juif converti et baptisé par Mgr Joseph Lemann, la résumera lorsqu’il revint à l’authentique Israël, c’est-à-dire
l’Eglise :
- « Nous avons condamné notre Roi et notre Dieu. Cette condamnation était la nôtre. Sur le Calvaire expire le Messie
(…) le Roi des Juifs. Le crime inexpiable est consommé. La malédiction divine est sur nous. Nous ne sommes plus
l’Israël de Dieu, la race élue. Nous ne comprenons plus nos patriarches et nos prophètes. Un
voile devant nos yeux, sur notre esprit, sur notre cœur, un voile de sang : le Sang du Juste. Ce sang
qui cimente les fondements de l’Eglise et par lequel la gentilité devient l’héritière des promesses d’Abraham, l’Israël
véritable, retombe sur nous, malheureux, en gouttes accablantes, torturantes, vengeresses. Mais loin de nous repentir, nous
nous enfonçons dans notre crime chaque siècle davantage, nous nous y obstinons, nous l’aggravons, nous le surchargeons de
haines, de toujours plus de haines, d’inextinguibles haines. Contre l’Eglise et son Christ, avec les ennemis du
Christ, chaque âge nous retrouve. (…) Nous pouvons gémir avec notre prophète Esaïe : ‘‘Nous attendions la
lumière et nous voilà dans les ténèbres’’. (…) C’est pourquoi le Seigneur s’est éloigné de toi, faux Israël ! Il a
renversé ton Temple, ta ville, ton sacerdoce. Il a fait Alliance avec un peuple fidèle à la Tradition, le peuple chrétien qui,
reconnaissant le Messie dans Jésus fils de David, est devenu le vrai peuple d’Abraham, l’héritier des
promesses divines ! Jérusalem est dans l’Eglise, Lévi dans le sacerdoce catholique, Moïse dans
Jésus-Christ ! » [1]
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Mais, plus grave, certains, dont Vincent Morlier, rajoutant à cet oubli, font comme si les promesses
avaient été données par l’Eternel aux Juifs sans les assortir d’une condition.
On voit donc de nombreux chrétiens répéter niaisement, principalement chez les protestants
évangéliques, mais également chez quelques catholiques notamment depuis Vatican II et la funeste déclaration
Nostra Aetate : « la Terre sainte a été octroyée aux Juifs pour toujours », « La Terre sainte est un don de Dieu aux
Juifs », et autres sottises du même style, alors que les promesses des Prophéties, qui portaient sur les temps post-
exiliques après la captivité des hébreux à Babylone, étaient assorties d’une clause impérative : que le peuple Juif
reste fidèle à Dieu !
Or, n’ayant pas été fidèle, ayant méprisé les commandements, ayant rejeté et fait crucifier le Messie
envoyé par Dieu, les promesses qui lui avaient été faites sont dès lors sans objet. Et nul Juif, et encore moins un
chrétien, ne peut actuellement se targuer des textes de l’Ecriture pour revendiquer un droit de propriété sur la
Terre sainte qui a été retirée des dons. Cette revendication est une tromperie scandaleuse, comme il le fut déclaré
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