P. SAMUEL.
piété ». Et l'Algèbre locale va contenir l'étude des
anneaux jD-adiques
comme cas particulier.
D'autre part, l'étude d'un nombre fini de points d'une variété a
amené les algébristes à considérer certains anneaux, plus généraux
que les anneaux locaux, appelés « anneaux semi-locaux ». Si l'on
veut aller plus loin, par exemple pour l'étude d'une variété V en tous
les points d'une sous-variété W, s'introduisent des anneaux naturel-
lement munis d'une topologie définie par les puissances d'un idéal
(«
anneaux
ttt-adiques
») qui généralisent encore les anneaux semi-
locaux.
L'étude
des anneaux locaux, semi-locaux et
1U-adiques
a constitué,
depuis une quinzaine d'années, un des secteurs les plus actifs de
l'Algèbre commutative. Si l'étude d'anneaux locaux particuliers
(/?-adiques,
séries formelles) remonte à Hensel
etHilbert,
c'est en
1988
que
Krull
[45] entreprit
Tétude
systématique des anneaux locaux.
Ceux-ci furent aussitôt utilisés par Zariski dans ses beaux Mémoires
de Géométrie algébrique et son élève I. S. Cohen élucida, vers
ig43,
la structure des anneaux locaux complets [20]. Simultanément,
ChevaUey
développa beaucoup cette théorie, qui devait lui servir de
base à celle des multiplicités d'intersection des variétés Jalgébriques
et algébroïdes [16], et introduisit les anneaux semi-locaux
[18].
En
1946,
enfin, Zariski dégagea la notion d'anneau
m-adique
[93],
comme préliminaire nécessaire à sa démonstration du principe de
dégénérescence. Depuis cette époque, la théorie a reçu divers perfec-
tionnements.
Le but de cet Ouvrage est de donner un compte rendu aussi com-
plet que possible de la théorie des anneaux locaux et de leurs géné-
ralisations. Cependant, nous avons laissé de côté les
anneaux/>-adiques
et les anneaux de séries formelles à une variable; ce sont là, en effet,
des « anneaux locaux de dimension
1
», pour lesquels une grande
partie des résultats démontrés ici sont triviaux et dont l'étude arith-
métique fine (par exemple au moyen des valuations) n'a pas d'ana-
logue pour les anneaux de dimension supérieure. Nous nous sommes
donc borné, en général, aux propriétés valables pour les anneaux de
dimension quelconque. Faute de place, nous avons renoncé à inclure
les applications géométriques (points simples, multiplicités d'inter-
section), pour lesquelles nous renvoyons le lecteur aux Mémoires
originaux
[16],
[84], [63].