Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5)
to use cryo t h e rapy. Eighteen female subjects we re
included in this study, because they presented HPV-
re l ated stigmas revealed by colposcopical ex a m i n a -
tion or cervico-vaginal smear. After a month of treat-
ment, half of the lesions had begun to recede gradual-
ly and all disap p e a r ed within four months. In
18,75 % of cases, no improvement was observed with
respect to fo rnix uteri lesions after four months of
t re a tment, while in 31,25 % of cases, lesions had
receded with some residual images of viral infection
at the end of the study. No undesirable side effe c t s
were noted following the administration of the drug.
In light of these morpholocical and therap e u t i c
results, it ap p e a rs that, in Senegal, immu n o s t i mu -
l ation by way of oral interfe ron alpha (IMMUNO-
P L E X - N®) is a good solution to pro blems stemming
f rom HPV genital infections, especially in the
treatment of mucosal lesions.
L’OMS estime que dans les pays d’Afrique Occidentale
(Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, Bénin, Mau-
ritanie, Gambie, Burkina Faso et Iles du Cap-Vert) l’inci-
dence du cancer du col est de 150.000 nouveaux cas par an
(1). C’est le cancer le plus fréquent de la femme dans les
pays en développement. Au Sénégal 75 % des sujets qui en
sont port e u rs décèdent de leur maladie à plus ou moins
brève échéance. La plupart de ces cancers et de leurs pré-
c u rs e u rs (les dysplasies cervicales) sont associés à des
i n f ections à Papilloma Vi rus Humain (PVH) comme
l’attestent de nombreux travaux de la littérature (2, 3, 4).
Les infections à PVH réalisent des lésions condylomateu-
ses du col utérin qui sont illustrées par un ensemble d’alté-
rations aussi bien colposcopiques, que cytologiques et his-
tologiques.
Leur relation avec les lésions précancéreuses et les cancers
rendent leur traitement capital.
Actuellement il existe de nombreuses méthodes thérapeu-
tiques assez disparates allant de l’abstention thérapeutique
pure aux méthodes physiques de destruction radicale. Mais
aucune d’entre-elles n’est satisfaisante car agissant sur les
effets de l’infection et non sur la virose elle-même.
Pa r mi les méthodes médicales, l’immu n o - s t i mu l ation est
une voie qui fait naître de grands espoirs. En effet, les
infections virales s’accompagnent d’une baisse de l’immu-
nité à médiation cellulaire ce qui justifie l’utilisation d’In-
t e r f é ron par voie pare n t é r ale dans les infections vira l e s .
L’Interféron alpha administré oralement a été trouvé effica-
ce dans différentes affections virales (5, 6, 7, 8, 9).
En pratique gy n é c o l o gique et en derm at o - v é n é ro l ogi e , le
d i agnostic des infections à PVH ne pose pas de pro bl è m e
majeur, mais par contre son traitement reste sujet à contro-
verse.
C’est pourq
uoi nous avons réalisé cette étude pour appré-
cier l’efficacité et la tolérance de l’administration de fa i -
bles doses d’interféron alpha par voie sublinguale (IMMU-
NOPLEX N*) dans les infections condy l o m ateuses de la
sphère génito-anale.
PATIENTS ET METHODES
Cadre de l’étude
Il s’agit d’un essai thérapeutique sous fo rme d’une étude
p ro s p e c t ive ouve rte non randomisée effectuée au Centre
Hospitalier et Unive rs i t a i re A. Le Dantec de Dakar dans
les services de Dermatologie, de Cancérologie (Institut du
Cancer) et au Lab o rat o i re d’Anatomie et de Cytologi e
Pathologiques.
Patients
Nous avons inclus de juin 99 à janvier 2000, 29 pat i e n t s
tous sexes confondus.
Les critères d’inclusion ont été la présence chez les sujets
de lésions condy l o m ateuses des régions ano-génitales et
l’accord préalable à la participation à l’essai.
Sont exclus de l’étude les enfants, les femmes allaitantes,
les femmes enceintes, les malades recevant un autre traite-
ment antiviral, les cas de dyspnée cervico-utérine, les can-
cers invasifs, les insuffisants rénaux, les patients présentant
des signes d’insuffisance cardiaque sévère et d’insuffisance
hépato-cellulaire majeure.
Méthodes
Les tests diagnostics de l’infection virale à P. V.H utilisés
ont été :
- un examen clinique : recherchant des antécédents patho-
l ogiques personnels (uro-génitaux), familiaux, la prise
de médicaments, les plaintes et surtout un examen
p hysique de la région ano-génitale associé à celle des
autres appareils,
- Une colposcopie mettant en évidence des lésions de
colpite virale associée à des tra n s fo rm ations atypiques
de grade I ou II,
JM DANGOU, AA KASSE, M.T. DIENG, M. DEMBELE
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