
spécifique  qu’est  le  respect  de  la  concurrence  sur  les  différents  marchés.  Il  y  a  donc  une 
complémentarité  entre  certaines  AAI pour  réguler  certains  marchés  (exemple :  entre  l’Arcep  et 
l’Autorité de la concurrence sur le marché de la téléphonie mobile). 
 
B.  L’État producteur de biens et services 
L'État peut aussi intervenir directement sur le marché en produisant certains biens et services que l'on 
qualifie  de  services  publics,  notamment  par  l’intermédiaire  d’entreprises  publiques  dont  le  poids  dans 
l’économie française est non négligeable mais tend à se réduire. Ils peuvent aussi, dans certains cas, être 
gérés par des entreprises privées : on parle alors de délégation de services publics.  
 1. La notion de services publics 
Les services publics (ou services d’intérêt économique général) relèvent de la responsabilité de l’État soit 
parce  que  ce  sont  des  biens  et  services  pour  lesquels  la  régulation  marchande  est  défaillante  (biens 
collectifs ou biens générant des externalités), soit parce qu’ils correspondent à des missions régaliennes 
de l'État (sécurité, justice et d'une certaine manière cohésion sociale). Ils ont pour objectif de satisfaire 
l’intérêt général et sont financés par l’impôt. Ils sont librement accessibles à tous sans discrimination et 
doivent être assurés en « continu » (24 heures/24 pour les urgences hospitalières, selon les horaires et 
jours d’ouverture le plus souvent). 
Les services publics sont très nombreux (exemples : éducation, santé, justice, courrier) et peuvent être 
offerts à titre gratuit ou quasi gratuit par les administrations publiques (centrales, territoriales et de 
sécurité  sociale)  et  les  entreprises  publiques  ou  parfois,  à  titre  onéreux,  par  certaines  entreprises 
privées. 
 
        2. Le poids des entreprises publiques dans l’économie  
Une entreprise publique est une entreprise contrôlée majoritairement par l’État, c’est-à-dire que ce 
dernier détient directement ou indirectement plus de la moitié de son capital social. 
Fin 2010, l’État contrôlait majoritairement en France environ 1 200 sociétés (1 700 si l’on compte celles 
contrôlées minoritairement) qui employaient quelques 792 000 salariés (soit 5 % des effectifs salariés). 
La tendance actuelle est à la diminution du poids des entreprises publiques dans l'économie que ce soit au 
niveau  du  nombre  d'entreprises  (baisse  de  23,6  %  entre  2000  et  2010)  ou  en  termes  d'effectifs 
employés (baisse d’environ 30 % sur la même période). Cela traduit un certain désengagement de l'État 
caractérisé  par  l’ouverture  à  la  concurrence d’un  nombre  croissant  de  secteurs  d’activités  auparavant 
gérées par un monopole d'État (exemples  :  distribution  du  courrier,  télécommunications,  énergie)  mais 
aussi  par  la  privatisation  totale  ou  partielle  de  certaines  entreprises  publiques  (exemples :  France 
Télécom, Air France). 
 
3. La délégation de service public  
La délégation de service public consiste pour les administrations publiques à confier à une entreprise 
privée  la  gestion  d’un  service  public  dont  elles  ont  la  responsabilité  sur  la  base  d’un  cahier  des 
charges précises. Ce mode de gestion des services publics a tendance à se développer de plus en plus car : 
-  d’une  part,  l’état  des  finances  publiques  ne  permet  plus  forcément  à  l’État  de  prendre  en  charge 
l’intégralité des services publics ; 
-  d’autre part, les entreprises privées peuvent s’avérer plus efficace dans la gestion de ces services (en 
termes de coût, de qualité et d’étendue de la gamme de services offerts).  
La  délégation  de  services  publics  concerne  des  secteurs  aussi  variés  que  l’eau,  le  transport  et  la 
restauration  scolaire,  le  ramassage  des  ordures  ménagères,  etc.  Elle  représente  dans  certains  cas 
l’aboutissement d’un processus de transfert en cascade d’activités qui incombaient à l’État central avant 
d’être décentralisées vers les collectivités locales puis déléguées au secteur privé (exemple : la mise en 
place d’infrastructures de communications électroniques à très haut débit).