1. S`ouvrir vers les autres régions, l`Europe et le monde

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Trois défis majeurs
1. S’ouvrir vers les autres
régions, l’Europe et le monde
Avec 1 445 000 habitants en 2005, la Basse-Normandie, par son poids économique et démographique,
est une région de taille moyenne en Europe. Caen, sa capitale régionale, n’est pas à la hauteur des grandes
villes françaises et européennes, mais son agglomération en a le potentiel.
Pour autant, la Basse-Normandie ne peut concevoir son avenir sans le penser dans un espace élargi aux
régions proches sur le continent, à l’espace Manche, au Nord-Ouest de l’Europe et au Monde.
L’appartenance au bassin parisien, l’attraction francilienne ont historiquement joué en faveur du développement
de la Basse-Normandie. Ce fut autrefois la spécialisation de l’élevage pour la consommation parisienne et plus
récemment, la décentralisation industrielle. C’est aujourd’hui l’espace de nombreux partenariats en matière de
recherche et de développement industriel.
Mais, aujourd’hui, la Basse-Normandie est susceptible de jouer d’autres cartes en valorisant sa position
géographique privilégiée, les atouts spécifiques de son littoral et son caractère maritime pour mieux s’ouvrir
notamment sur l’espace Nord-Ouest européen (structuration de l’économie portuaire, liaisons aériennes à
l’international, raccordement au réseau TGV etc.). La connexion aux grands réseaux de communications
européens doit également permettre de nouvelles stratégies interrégionales.
Le premier de ces espaces de coopération, c’est celui de la Grande Normandie. Les deux Régions normandes se
sont engagées ensemble dans l’élaboration de leur SRADT, en visant l’une et l’autre l’adoption d’un document
stratégique prévoyant un renforcement des coopérations communes.
A une échelle supérieure, notre région doit jouer la carte d’un espace Manche en pleine restructuration. Cet
espace européen connaît une remarquable densification des populations comme des activités, des flux de
personnes et de marchandises. Espace d’interface entre l’Europe et le Monde, il est amené à jouer un rôle
renforcé dans l’histoire de la construction économique.
Au-delà de l’espace Manche, devenu une « petite mer franco-britannique », c’est l’espace de l’Europe du nordouest, autour du triangle des trois capitales Londres, Bruxelles et Paris, qui construit pour notre région l’espace
d’appartenance en matière d’accès aux services supérieurs et aux grandes fonctions internationales.
Il y a là un état d’esprit et un positionnement nouveau à adopter : ne pas subir la mondialisation, jouer la carte
de l’ouverture aux autres régions, à l’Europe, à l’international ; utiliser la très forte notoriété de la Normandie,
sa bonne image de marque dans le monde pour œuvrer à son développement.
1.1 Proche des deux grandes métropoles mondiales Paris
et Londres
La géographie met la Basse-Normandie au bord de la mer de la Manche et à proximité de Paris. L’intensification
des échanges Europe-Monde et intra-européens renforcent l’importance de sa façade maritime et rapproche
d’une certaine façon, la Basse-Normandie de l’ « autre côté de l’eau », du Sud Anglais et des Îles anglonormandes à quelques encablures de la côte Ouest de la Manche.
Autant l’influence parisienne est ressentie, et c’est essentiel, autant la proximité vis-à-vis de l’autre grande
métropole européenne, Londres et du Sud Anglais est souvent occultée (13 millions d’habitants à quelques
heures de transport). Cette dimension, encore peu prise en considération fera que croître dans les prochaines
décennies.
1.2 Une notoriété à valoriser et des solidarités internationales
à valoriser
Les Normandie, Basse et Haute, ont une histoire longue et riche. Les plages du Débarquement qui ont ouvert
le dernier épisode de la Seconde Guerre Mondiale donnent aujourd’hui à la Basse-Normandie une notoriété
internationale.
Son histoire plus ancienne nourrit aussi de multiples liens de sympathie qui restent pour l’essentiel en jachère
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aujourd’hui et qui pourraient être transformés en liens privilégiés de développement. L’attirance culturelle, la
sympathie pour un territoire peuvent nourrir des liens économiques.
Les Îles anglo-normandes, comme les pays du nord de l’Europe, gardent pour la Normandie un intérêt
particulier. Toutes les récentes manifestations culturelles l’ont montré. Dix siècles d’histoire entrecroisée,
souvent conflictuelle, lient la Basse-Normandie à l’Angleterre. La construction d’un droit, d’une administration,
l’influence des langues entre elles ont créé des proximités que les autres développements historiques n’ont
pas totalement effacées.
Les Normands sont partis nombreux au cours des derniers siècles vers le Nouveau Monde. Des villages du
bocage comme des ports, des familles entières ont fait souche dans les Amériques et plus particulièrement
dans la province du Québec. Depuis les premiers départs vers la Nouvelle France, les histoires collectives ou
individuelles se sont souvent répétées et transmises. Les descendants se souviennent, aiment à rappeler
leurs liens.
De cette sympathie pour la Basse-Normandie en nombre d’endroits d’Europe et du Monde, il peut jaillir du
développement culturel et économique. Un grand nombre d’acteurs bas-normands (collectivités, associations,
établissements publics) ont par ailleurs noué des relations d’aide au développement avec des pays du sud.
Aujourd’hui, la Basse-Normandie a la volonté de devenir une région partenaire et solidaire en signant des
conventions de Coopérations Décentralisées avec une ou plusieurs régions de ces pays.
DES ENJEUX POUR DEMAIN
La réalisation du diagnostic permet d’identifier les grands enjeux de la Basse-Normandie dans
les années à venir. Définis comme « ce qu’on peut gagner ou perdre dans une compétition, une
entreprise » ou un territoire, les enjeux mettent à la fois l’accent sur les atouts et les handicaps
de la Basse-Normandie, et les grands défis que la région devra relever d’ici 2025.
Trois types d’enjeux ont été identifiés :
G
les enjeux de valorisation, qui définissent les atouts de la région à valoriser (la mer, le
tourisme, la culture, le réseau routier, les villes moyennes, l’Université, les filières émergentes etc.) ;
- Q les enjeux de consolidation, qui identifient à la fois les atouts à conforter (la
qualité de vie, la densité du maillage territorial, l’espace rural, les filières d’excellence, les atouts
environnementaux, etc.) et les défis à affronter dans les années à venir (vieillissement de la
population, pression foncière, pénurie potentielle de main-d’œuvre, transmission d’entreprises,
globalisation et transformation des marchés, conséquences des enjeux climatiques et
énergétiques etc.) ;
- L les enjeux de modernisation, qui mettent plutôt l’accent sur les handicaps à surmonter
(valeur ajoutée de l’économie, formation, recherche, ouverture sur les marchés extérieurs,
créations d’entreprises etc.).
Certains enjeux stratégiques sont spécifiques à la Basse-Normandie et à quelques régions
présentant des caractéristiques voisines (attirer les jeunes, consolider l’ancrage et favoriser le
développement des PME-PMI en milieu rural etc.), d’autres sont en revanche communs à toutes
les régions françaises du fait des évolutions observées et des incertitudes pesant sur l’avenir
(« papy boom », maîtrise de l’étalement urbain, éco-citoyenneté, préservation des ressources
naturelles, lutte contre l’exclusion sociale etc.).
Dans leur formulation, les enjeux définissent dans certains cas des objectifs précis (« faire de
Caen une agglomération de niveau européen », « valoriser le caractère maritime de la région »
etc.) ou mettent l’accent sur les leviers sur lesquels il conviendrait d’agir dans les vingt ans à
venir (« poursuivre l’adaptation et l’élargissement de l’offre de formation sur le territoire, à tous
les âges de la vie », « développer la formation, la recherche, les transferts de technologie et
l’innovation dans les différents secteurs économiques » etc.).
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Les objectifs fixés et les domaines d’action identifiés permettent ainsi d’esquisser une véritable
stratégie de développement durable pour la Basse-Normandie dont la mise en œuvre, inscrite
dans une articulation cohérente entre le SRADT et l’Agenda 21 régional, pourrait donner un
nouvel élan et un nouveau sens à l’action publique en invitant tous les acteurs régionaux à se
mettre en mouvement, en marchant ensemble dans la même direction. Au final, 39 enjeux ont
été identifiés pour la Basse-Normandie, parfois faiblesses et menaces à surmonter, mais surtout
atouts et opportunités à saisir dans un futur qui reste à construire…
G Un enjeu
de valorisation
« Intensifier les relations avec les régions du Monde
les plus dynamiques et celles historiquement liées
à la Basse-Normandie »
La longue et riche histoire de la Normandie lui fait bénéficier d’un intérêt de par le monde qui va
de la notoriété en Amérique et jusqu’en Asie, due au Débarquement allié, à la vive sympathie des
descendants nord-américains (québécois, et autres communautés) des émigrants partis de la région
pour le Nouveau Monde. L’émigration de plusieurs siècles a, pour des zones géographiques encore
plus larges, continué de nourrir un attachement pour cette terre d’origine. Les populations du Nord de
l’Europe manifestent de l’intérêt pour le Duché de Rollon. Enfin, le patrimoine et la culture, du MontSaint-Michel à «Jazz sous les pommiers», font de la Normandie une région appréciée. C’est un capital
précieux… à ne pas laisser en jachère.
Ces relations doivent être cultivées, renouées, vivifiées, ou ne plus être négligées, selon les cas.
Elles ont un impact direct sur la place de la région dans le Monde de demain. Elles ont une relation
directe avec son attractivité, avec le rayonnement de son université, avec les liens économiques
qui peuvent être créés. Au-delà du Phœnix, des outils comme le Mémorial, avec l’ouverture au
Monde qu’ils suscitent, sont les témoins de cette renaissance qui peut foisonner.
1.3 La forte influence de la région parisienne
La Basse-Normandie a construit une grande part de son histoire et de son économie dans sa relation de
proximité avec Paris. Cette relation se poursuit aujourd’hui alors que l’Ile-de-France est devenue l’une des
régions les plus riches d’Europe. Elle se caractérise par une véritable aspiration des jeunes de 20 à 29 ans
vers la capitale et inversement, par une installation d’actifs dans la région, en relation étroite avec la Région
Parisienne, et également de retraités. A ces migrations résidentielles définitives s’ajoutent les flux réguliers de
résidents secondaires et de touristes.
Dans le domaine économique, les relations sont également intenses, même si aujourd’hui les centres de
décision sont essentiellement situés en Ile-de-France, les conditions contemporaines du développement
ouvrent la possibilité d’une implantation d’activités en Basse-Normandie, région restant proche de la capitale
sans en présenter les inconvénients.
1.4 Des attractions périphériques vers Rennes et Le Mans
La Basse-Normandie subit aussi l’attraction des plus grosses agglomérations de Bretagne et des Pays-de-laLoire. Entre 1990 et 1999, les Pays-de-la-Loire ont attiré 22 000 Bas-Normands alors que la région enregistrait
l’arrivée de 14 000 ligériens seulement.
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Des mouvements analogues s’observent avec la Bretagne et particulièrement avec l’agglomération rennaise,
dont la polarisation est sensible sur la partie ouest de la région. À travers l’A 84 notamment, le sud de la
Manche, entre Granville, Avranches et Pontorson, vit l’attraction de Rennes. Sur la période 1990-99, cette
attraction et d’autres plus ponctuelles, entraînent, pour l’ensemble de la région, un solde migratoire déficitaire
de 7 000 habitants avec la Bretagne.
Quant aux flux migratoires récents avec la Haute-Normandie, ils affichent un bilan positif de
2 500 habitants pour la région.
1.5 Un raccordement aux plates-formes
et corridors européens à renforcer
Cet objectif doit se traduire par une insertion des transports collectifs dans une vision globale et par une
articulation d’objectifs, mêlant l’optimisation de l’aménagement du territoire et des ressources régionales dans
un souci de développement durable, ainsi que d’amélioration des performances technico-économiques des
réseaux.
Cette politique conduite pour achever le désenclavement de la Basse-Normandie devra se construire dans le
cadre d’un dialogue exemplaire notamment avec les utilisateurs du transport public (usagers, entreprises,…).
L’outil essentiel pour la concevoir sera le schéma régional des transports. Ce schéma, lancé dans le prolongement
du schéma régional d’aménagement et de développement du territoire, aurait ainsi pour but, à partir d’un diagnostic,
des besoins et de l’offre des différents modes de transports, d’établir une politique globale et intermodale des
déplacements.
Trois objectifs paraissent devoir être tenus :
I la priorité aux dessertes nationales et interrégionales et à l’accessibilité du territoire régional
aux grands réseaux de transport ;
I l’amélioration de la qualité du service rendu à l’usager ;
I la valorisation de la région comme plate-forme aéroportuaire et d’échange maritime.
La démarche mise en œuvre devra permettre de réorienter la réalisation des infrastructures et l’organisation des
services à partir des objectifs à satisfaire plutôt qu’en fonction des caractéristiques des modes de transport
à offrir.
La Basse-Normandie doit ainsi s’ouvrir aux grands flux maritimes et à l’international par sa façade maritime
et ses ports (Caen et Cherbourg), par les grands moyens de communications (fer, air, route), favoriser une
plus grande mobilité pour mieux relier l’ensemble du territoire normand aux grands axes nationaux de
communication, aux régions voisines, aux grandes régions françaises et enfin améliorer les déplacements
internes par l’intermodalité (transports publics et modes de transports « doux »), une desserte plus fine des
territoires, la qualité des services et des tarifs adaptés.
Favoriser l’accessibilité internationale de la région
Afin de favoriser son accessibilité internationale, la Basse-Normandie doit réaffirmer l’importance du projet
« Liaison Rapide Normandie Vallée de Seine » en s’attachant à valoriser le caractère opérationnel de ce projet.
C’est ainsi qu’il faut saisir toutes les opportunités offertes à court terme pour améliorer le niveau de service
rendu à la clientèle entre Paris – Caen et Cherbourg (fiabilité, fréquence, confort du voyage, nouveaux services
à la clientèle à bord des trains, modernisation du matériel actuel, modernisation de la gare de Caen etc.). A
moyen terme (2010-2015), des travaux d’infrastructures devront être engagés afin d’améliorer les performances
(vitesse, capacité etc.). A plus long terme, la connexion avec le hub TGV de Roissy et le pôle de la Défense
seront recherchés.
Sur le plan aéroportuaire, la relative proximité de l’Ile-de-France et des aéroports parisiens a fortement limité
le développement des plates-formes régionales : 47 % des passagers aériens résidant en Normandie ont utilisé
l’aéroport de Roissy et 34 % celui d’Orly. Les aéroports normands n’ont traité que 11 % de la demande globale
des résidents de Haute et Basse-Normandie et 8 % de la clientèle a voyagé à partir d’autres plates-formes,
telles que Nantes ou Rennes.
De taille modeste, les aéroports normands (Caen, Rouen, Le Havre, Deauville Normandie et, a fortiori,
Cherbourg-Maupertus) enregistrent par conséquent un trafic limité, notamment en Haute-Normandie, et ne
font pas l’objet de projets de développement majeurs.
Au regard des trafics passés et actuels, on peut tirer deux leçons : la croissance du trafic global des aéroports
normands a été freinée par la dispersion des offres sur les cinq plates-formes normandes dont quatre sont
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géographiquement très proches ; la seule ligne régulière qui se soit développée est celle vers Lyon, avec un
certain succès au départ de Caen.
C’est pourquoi, en matière de liaisons aériennes, il est clair que la stratégie de l’espace régional doit viser
désormais à favoriser la création d’une plate-forme interrégionale dont le choix s’est porté sur Deauville Saint-Gatien, en recherchant des complémentarités avec les autres aéroports bas-normands, pour à la fois
mutualiser les trajets et améliorer les services aux habitants et aux entreprises des deux régions normandes.
L’intensification et la diversification du trafic aérien doit notamment viser :
I un raccordement direct à certaines grandes plates-formes internationales (Londres et Amsterdam
en priorité) ;
I la création de nouvelles liaisons directes vers des grandes capitales régionales françaises ;
I des tarifs moins élevés pour les liaisons entre la Normandie et les autres régions.
Développer les liaisons interrégionales par l’accès
des principaux pôles régionaux aux réseaux ferroviaires
nationaux
La Basse-Normandie compte chaque jour 91 Train Express Régionaux en circulation. On dénombre également 46
gares et haltes SNCF sur le territoire régional (toutes rénovées entre 2004 et 2009). Cependant, une politique
ambitieuse de modernisation des infrastructures ferroviaires doit être conduite afin d’améliorer la qualité du
service offert sur le réseau bas-normand, tant pour les voyageurs que pour le fret dans l’optique d’offrir une
véritable alternative aux déplacements routiers : amélioration du réseau ferroviaire TER bas-normand dans
sa globalité et ses interconnexions, amélioration de la desserte Inter Cités (IC) Paris – Caen – Cherbourg qui
constitue la colonne vertébrale du réseau ferroviaire bas-normand, modernisation de la ligne IC Paris – Granville,
projet de développement de l’offre ferroviaire dans la Baie du Mont Saint-Michel (TRANSBAIE)…
Les deux Régions Haute et Basse-Normandie sont prêtes à s’unir pour favoriser l’utilisation de l’axe Rouen –
Mézidon – Le Mans – Tours s’intégrant dans un grand contournement sud du Bassin Parisien, afin de disposer
de nouvelles capacités d’écoulement des trains de fret et d’améliorer les performances d’acheminement vers
le Grand-Ouest et le Sud. Le partenariat existant entre la Basse-Normandie, les Pays-de-la-Loire et le Centre
concernant l’évolution des circulations voyageurs sur l’axe Caen – Le Mans – Tours, pourrait être étendu à
la problématique du fret.
La mise à niveau technique de cet itinéraire serait susceptible de servir plusieurs missions notamment entre
la desserte vers l’ouest et la façade atlantique de l’hinterland des ports de Rouen et du Havre et la desserte
vers le sud et le sud-est des ports de Cherbourg et de Caen. Un itinéraire reliant les ports normands à un
vaste hinterland sans passer par le nœud ferroviaire parisien, présente en effet un avantage certain pour
tous les acteurs économiques normands. A plus long terme, une électrification de cet itinéraire pourrait être
envisagée par tronçons successifs, notamment Alençon – Le Mans et Serquigny–Elbeuf.
Ces modernisations permettraient de redonner un élan non négligeable à l’utilisation du fer pour le fret mais
aussi pour les voyageurs en améliorant la connexion au réseau TGV via Le Mans. L’ouverture vers la Bretagne
et le Grand-Ouest serait ainsi confortée sans passer par la région parisienne. Les réflexions concernant le
grand contournement ferroviaire fret Ouest de l’Île de France doivent également être poursuivies en partenariat
avec la Région Haute-Normandie.
Enfin, les projets de développement du port de Cherbourg (Fastship, autoroutes de la mer…etc.) sont
susceptibles de générer un trafic ferroviaire important. Dans cette perspective, la desserte du port de Cherbourg
doit être améliorée et nécessite l’adaptation de la section de ligne comprise entre la gare de Cherbourg et
le port aux nouveaux besoins, dont les travaux sont programmés pour la modernisation de la voie. De même,
une réflexion devra être menée sur l’accessibilité au port de Caen - Ouistreham, intégrant notamment le projet
de la Liaison Inter Quartier Nord (LIQN) Est. Enfin, cet engagement en faveur du développement portuaire
nécessiterait de développer le fret ferroviaire et de connecter les lignes ferroviaires normandes à d’autres
réseaux du bassin parisien dans le cadre du projet de contournement de la région parisienne.
Achever le désenclavement routier
La modernisation récente du réseau routier a permis un réel désenclavement du territoire, le connectant
désormais aux grands axes européens, avec notamment les axes Paris – Rouen – Caen – Rennes et Caen –
Cherbourg.
Ce renforcement du réseau routier « grand débit » doit se poursuivre à travers quatre projets majeurs :
l’A28 sur l’axe Rouen - Alençon ouvert depuis le 28 octobre 2005, permettant de relier le Nord et le Sud de
l’Europe via Calais et Bayonne ; l’A88 sur l’axe Caen – Falaise – Argentan – Sées, qui devrait s’achever en
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2009-2010 ; la mise à deux fois deux voies de la RN174, qui devra être terminée avant fin 2009 (cette dernière
permettra le raccordement du Nord - Cotentin et du port de Cherbourg à l’autoroute des estuaires) ; la RN12,
dont l’achèvement de la mise en 2X2 voies vers Paris contribuera au maillage interne de plusieurs unités
urbaines du département de l’Orne et une ouverture vers l’Est et le Bassin Parisien. La construction d’un axe
structurant reliant Caen à Flers permettrait un désenclavement du bassin industriel de Flers et un éventuel
prolongement vers Laval, une meilleure connexion de la Basse-Normandie à la Mayenne. Des améliorations
dans les contournements périphériques de Caen devront être engagées pour désengorger et fluidifier le trafic
routier au sein de la capitale régionale.
Intensifier les flux Transmanche
Le développement depuis les années 1970 de liaisons transmanche a conduit à plusieurs formes de relation
avec les îles britanniques.
Activités portuaires et maritimes
220 millions de tonnes de fret ont débarqué dans les ports de la Manche en 2004 ; 45 millions de passagers
traversent la Manche chaque année. Si la majeure partie emprunte le tunnel et le détroit entre Douvres et
Calais, Cherbourg et Caen ont vu transiter 2,4 millions de passagers en 2004 et captent près de la moitié du
trafic transmanche total hors Détroit.
Cherbourg reste le premier port français à destination de l’Irlande. Tant en fret qu’en passagers, des marges de
progression existent. En 2005, cependant, Cherbourg a perdu près de 500 000 passagers suite au retrait de
P&O. Aujourd’hui, Caen - Ouistreham est le premier port bas-normand en volume d’activité. Malgré la proximité
avec la Basse-Normandie, le trafic passagers avec les îles anglo-normandes diminue au fil des ans, l’essentiel
des échanges se faisant avec le port de Saint-Malo. Paradoxalement, les liens économiques entre Jersey,
Guernesey, Aurigny et la région restent très limités.
La Compagnie Bretagne – Angleterre – Irlande (B.A.I.) est un important pourvoyeur d’emplois pour les ports basnormands : les effectifs de la Compagnie étaient de 2020 personnes en basse-saison et de 2500 personnes
en haute-saison. Au total, le nombre de postes directs et indirects dépasse les 3200 personnes. Le personnel
naviguant (1700 personnes) représente près de 16% du total des navigants français (bretons et normands
essentiellement).
Tourisme
Le tourisme est une des filières économiques françaises majeures. En Basse-Normandie, la première des
clientèles étrangères est britannique et vient essentiellement par les liaisons ferries. Elles représentaient l’an
dernier près d’un million de personnes et 40% des touristes étrangers. Capter, au minimum une journée, une
partie des centaines de milliers de passagers qui descendent vers le sud de l’Espagne après le ferry, leur
donner une raison de prendre les liaisons maritimes Transmanche ouest, ou attirer spécialement des touristes
du sud de l’Angleterre constituent trois possibilités d’accroître la clientèle britannique.
Les migrations résidentielles
En 1999, la population britannique de la région s’établissait à 2 400 personnes, soit 10 % de la population
étrangère totale. Six ans plus tard, 2 700 britanniques avec autorisation de séjour vivaient sur le territoire basnormand. Le chiffre est modeste, mais suit une croissance soutenue depuis une quinzaine d’années, qui traduit
une demande de la part d’Anglais, attirés par les espaces ruraux de qualité de la région, par la différence de
coût du foncier et, dans une moindre mesure, par les services publics performants. Cette tendance devrait se
poursuivre. Il importe qu’elle doive constituer un véritable choix de développement sans être subie.
Les autres relations Transmanche
Au-delà du trafic portuaire, du tourisme et de la « bi-résidentialité », les autres relations économiques sont
plus difficiles à quantifier et leur impact présente souvent un caractère volatil ou du moins cyclique, même si
les mouvements affichent des progressions parfois sensibles. Les flux économiques avec la Grande-Bretagne
ont plus tendance à traverser la Basse-Normandie qu’à y créer du développement durable. Cependant, la
région compte aujourd’hui quelques dizaines d’entreprises britanniques, principalement localisées sur l’aire
urbaine de Caen et le Nord-Cotentin, ainsi que des exemples de valorisation et d’intégration intéressants,
comme dans le Mortainais.
Le trafic maritime mondial et européen n’a cessé de croître. Les ports français n’ont pas su en tirer l’avantage
qu’ont pu en retirer les ports des Pays-Bas et de Belgique. Les deux Normandie, bien qu’en position
géographique très favorable, n’ont pas vu leur développement global en bénéficier. En ce qui concerne les
ports de Caen et Cherbourg, leur activité repose essentiellement sur le Transmanche et sur les niches (7 MT
et 1,8 millions de passagers en 2006). Le seul grand port des deux régions est Le Havre, 1er port français de
conteneurs mais 9ème européen. Cherbourg et Caen ont une activité nettement moins importante. Elle repose
essentiellement sur le transmanche et sur les niches.
Cette situation n’est pas inéluctable, l’ouverture de Port 2000, l’évolution du commerce maritime mondial ainsi
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que des techniques de transports (bateaux rapides type fastship, etc.), le contexte de transports européens
(engorgement routier, politiques nouveau cabotage et autoroute de la mer) ouvrent de nouvelles perspectives.
Il faudrait pour cela que les ports des deux Normandie acceptent de jouer de leur complémentarité et de
travailler en réseau. Dans le cadre de la Décentralisation, la Région doit assurer, avec d’autres partenaires, ce
rôle de coordination nécessaire au développement harmonieux de ces deux places portuaires.
Valoriser un vrai potentiel dans l’économie des transports
et la nouvelle logistique
Si les transports sont encore peu présents (la région se place au 21ème rang français pour la part des effectifs
dans ce secteur), l’activité laisse entrevoir d’importantes perspectives de développement. Le territoire occupe
en effet une position géographique privilégiée sur les rives de la mer la plus fréquentée du globe, entre l’Ilede-France et le Grand Ouest ; par ailleurs d’importants travaux d’infrastructures ont été engagés. Le réseau
autoroutier doit permettre de se positionner sur des niches logistiques, industrielles et portuaires génératrices
de valeur ajoutée. La Basse-Normandie est ainsi associée via la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
au pôle de compétitivité logistique Seine-Normandie. Le projet de pôle veut positionner la Normandie comme
plate-forme multimodale d’échanges internationaux à l’ouest de l’Europe.
Cependant, et bien que le trafic maritime progresse sans cesse, les activités qui lui sont liées bénéficient
peu aux ports bas-normands. L’affirmation économique régionale dans le domaine des transports et de la
logistique implique par conséquent une coopération avec les ports haut-normands (la Normandie constitue
le premier complexe portuaire français et le troisième au niveau européen en volume), et plus spécifiquement
entre Caen et Cherbourg au sein de la Basse-Normandie. Le défi est donc aujourd’hui de jouer un vrai rôle
d’interface entre la façade ouest de l’Europe et la mer la plus fréquentée du globe. Cette dynamique pourrait
ainsi générer de nombreux flux et des retombées positives pour le territoire : construction d’équipements
structurants, développement d’activités, etc.
G Un enjeu de valorisation
« Connecter la Basse-Normandie
aux réseaux de communication européens »
La Basse-Normandie bénéficie aujourd’hui d’un réseau autoroutier et de voies rapides qui lui
permettent d’être bien connectée aux grands axes de communication français et européens.
Les services ferroviaires restent cependant insuffisants, malgré les progrès réalisés en matière
d’électrification. Le projet de modernisation de la liaison Paris-Caen-Cherbourg et de son
raccordement futur au réseau TGV, et la valorisation des liaisons transversales (Rouen-CaenLe Mans-Tours) doivent permettre de repositionner le mode ferroviaire comme un véritable
vecteur de développement durable. Les liaisons aériennes restent également limitées, en raison
notamment de la taille limitée des trois aéroports bas-normands. Un raccordement plus efficace
aux grandes plates-formes internationales, notamment les grands hubs européens, Roissy et
la Grande-Bretagne, paraît indispensable pour le développement à long terme de la région.
L’activité des trois ports régionaux, Caen, Cherbourg et Honfleur, reste par ailleurs très limitée
comparée à celle du Havre ou de Rouen, mais le trafic Transmanche et le développement de
nouvelles activités dans le cadre d’une coopération renforcée offrent de possibles perspectives
de développement dans un contexte de concurrence certes accrue sur le Channel.
1.6 Une entrée prometteuse dans la société de l’information
La place de l’immatériel et de l’information au sens large dans l’activité de nos sociétés est devenue très
importante. Ce processus, engagé depuis de nombreuses années, s’est considérablement accentué et accéléré,
marquant un changement d’époque : il est un des traits majeurs des évolutions de la décennie qui s’ouvre.
Les services via les TIC aux entreprises et aux personnes sont deux domaines où le développement d’activités
nouvelles et la création de nouveaux emplois apparaissent particulièrement prometteurs. Les mutations sont
profondes, transformant les activités existantes et suscitant la création d’activités totalement nouvelles.
L’immatériel ne se limite pas à cette masse considérable de services échangés. Il représente une part de plus
en plus importante de la valeur des objets, des produits et des marchandises très matérielles. La formation,
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la connaissance, le savoir, l’information, la recherche, le développement, les activités de marketing, etc.,
représentent souvent la moitié, voire les trois quarts de la valeur d’un produit. L’information est donc un
constituant fondamental de nos activités et de la valeur créée. Sa circulation également.
Le haut débit est devenu un fluide indispensable aux activités comme l’électricité et le téléphone. Ce haut
débit fait naître une nouvelle génération de réseaux de communications électroniques. La plupart des territoires
de la planète s’en équipe aujourd’hui, la compétition entre territoires se jouant en partie sur ces nouveaux
réseaux et sur les possibilités qu’ils ouvrent.
En Basse-Normandie la situation est, de ce point de vue, bien engagée avec l’intervention de l’ensemble des
collectivités bas-normandes. La couverture territoriale via les technologies, filaires et hertziennes confondues,
devrait approcher la couverture totale fin 2006. Les grands opérateurs nationaux sont présents, ainsi qu’un
opérateur proposant sur l’Orne et le Calvados une couverture hertzienne très forte, fait spécifique à notre
région. Les départements de l’Orne et du Calvados ont passé des marchés de service visant la couverture
complète de leur territoire, le département de la Manche a choisi de construire une infrastructure avec le
même objectif. L’agglomération de Caen la Mer a fait construire une infrastructure « haut-débit ». Ces projets
ont été soutenus financièrement par la Région.
A l’initiative de la Région, l’accès public à l’Internet a fait l’objet d’actions concertées pour ouvrir près de
soixante Espaces Publics Numériques (EPN). De même, sur les usages éducatifs, des initiatives existent. Tous les
lycées sont câblés et disposent d’un réseau informatique performant. Désormais, 180 000 collégiens, lycéens,
étudiants, enseignants et chercheurs peuvent échanger et se former en utilisant le réseau VIKMAN à « hautdébit ». Des programmes de câblages similaires sont achevés ou en voie de l’être pour les collèges.
L’ensemble des établissements scolaires dispose d’un accès à Internet via une plaque académique. Les
éléments favorables à la mise en place d’un environnement numérique de travail sont présents. En matière de
santé, des réseaux Télésanté ont fait leur apparition (Diabète, Oncologie, Périnatalité, Neurochirurgie) justifiant
ainsi la mise en place d’un réseau fédérateur qui devrait reposer sur le réseau régional Vikman, lequel assure
déjà le très «haut-débit» pour l’ensemble de la communauté d’Enseignement et de Recherche.
La Région Basse-Normandie a été choisie comme site expérimental pour la mise en place du dossier médical
personnel grâce au projet de plate-forme régionale de Télésanté PRISM.
Des activités économiques ou de recherche développement liées aux technologies de l’information ont
commencé de se développer en Basse-Normandie, parfois à un très bon niveau international : système de
transmissions, de sécurisation, nouveau protocole Internet IPV6, transactions électroniques, imagerie, document
électronique, interface homme-machine, intelligence territoriale, etc.). Des usages dans des domaines très
différents apparaissent, mais le développement et leur diffusion doivent s’affirmer dans le temps.
Q
Un enjeu de consolidation
« Impulser l’entrée dans la société de l’information »
Comme toutes les autres régions françaises, la Basse-Normandie est entrée dans l’ère de la
société de l’information et de la communication qui bouscule tous les comportements et les
modes de fonctionnement économiques. La maîtrise et le développement des TIC sur tout le
territoire sont un préalable indispensable à la modernisation en profondeur de l’économie basnormande. Malgré les énormes progrès accomplis ces dernières années, la situation est de ce
point de vue contrastée aujourd’hui. L’accès au haut-débit est à améliorer sur l’ensemble du
territoire, et en particulier pour les entreprises. La Basse-Normandie est la 4ème région de France,
après la Haute-Normandie, pour le taux d’utilisation à Internet rapporté à sa population. La filière
TIC est d’ailleurs très dynamique en Basse-Normandie, comme l’atteste l’existence du pôle de
compétitivité « Transactions Électroniques Sécurisées » (TES) dont les principales thématiques
concernent les transactions financières, la sécurisation des échanges et l’identité numérique.
Transformer ces débuts prometteurs, conforter les actions déjà engagées par la Région
(VIKMAN, « Télésanté », Espaces Publics Numériques etc.) et les autres Collectivités, développer
de nouvelles politiques en faveur des citoyens (couverture totale du territoire bas-normand à
« haut-débit ») et des entreprises (zones d’activité numérisées) doivent être les priorités des
prochaines années à venir.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
8
PAYS DE
LA LOIRE
- 104
5 310
13
1
4 883
CENTRE
- 116
14
86
14 388
72
40
POITOUCHARENTES
- 120
2
3
HAUTENORMANDIE
0
86 - 77
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
Réalisation : Atelier de Cartographie de la Région Basse-Normandie - Novembre 2007
BRETAGNE
- 56
064
91
3
52
BASSENORMANDIE
- 177
Régions perdant plus de 150 jeunes
Régions perdant entre 100 et 150 jeunes
Régions perdant moins de 100 jeunes
Régions gagnant plus de 150 jeunes
Taux annuel de migration nette des 20-29 ans entre 1999 et 2004
(pour 10 000 habitants)
Jeunes ayant quitté la Basse-Normandie
Jeunes s'étant installés en Basse-Normandie
Flux de 10 000 à 15 000 jeunes
Flux de 5 000 à 10 000 jeunes
Flux de 1 000 à 5 000 jeunes
Migration des jeunes dans les Régions de l’Ouest
Flux de migration des 20-29 ans durant la période 1990-1999
1 000 étudiants
2 500 étudiants
5 000 étudiants
10 000 étudiants
50 000 étudiants
Nombre d’étudiants par sites universitaires en 2005-2006
St-Nazaire
Vannes
Pontivy
BRETAGNE
St-Brieuc
Rendre la Basse-Normandie attractive sur le plan touristique
auprès des jeunes
Auberges de Jeunesse et centres d’hébergements affiliés
Littoral
Promouvoir l’image maritime de la Basse-Normandie
Nombre de festivals référencés sur le portail Culture.fr
du Ministère de la Culture et de la Communication
Plus de 18 festivals
Entre 15 et 18 festivals
Entre 12 et 15 festivals
Moins de 12 festivals
Scènes de Musiques Actuelles
Développer l’attractivité
culturelle de la Région
Cinémas d’Art et d’Essais
AMÉLIORER L’IMAGE DE
LA BASSE-NORMANDIE
AUPRÈS DES JEUNES
Lorient
Quimper
Morlaix
Lannion
Lignes ferroviaires voyageurs
Lignes à Grande Vitesse
Aéroports ayant des rotations régulières assurées
par une compagnie aérienne à bas prix
Favoriser la mobilité internationale des jeunes
St-Pol-de-Léon
BREST
Renforcer l’attractivité de la Basse-Normandie pour les étudiants
FAIRE DE LA BASSE-NORMANDIE UN TERRITOIRE D’EXCELLENCE AUPRÈS DES JEUNES
RENDRE LA BASSE-NORMANDIE ATTRACTIVE AUPRÈS DES JEUNES
Une situation géographique privilégiée
3 752
La Roche/Yon
NANTES
RENNES
LA ROCHELLE
StMalo
Vire
CAEN
LE HAVRE
Lisieux
LE MANS
NIORT
30 km
N
CENTRE
BLOIS
ORLÉANS
CHARTRES
Elbeuf
ROUEN
HAUTENORMANDIE
POITIERS
TOURS
POITOUCHARENTES
Cholet
ANGERS
PAYS DE LA LOIRE
Laval
Alençon
BASSE-NORMANDIE
St-Lô
(été)
CherbourgOcteville
9
Trois défis majeurs
Carte
Trois défis majeurs
2. Inverser la tendance au
vieillissement démographique
de la Basse-Normandie
2.1 Une croissance démographique qui s’essouffle
Entre les concentrations du Bassin Parisien et les dynamiques du Grand Ouest, le système bas-normand
présente une démographie en demi-teinte caractérisée par une dynamique modérée due à des bilans
migratoires restés très longtemps négatifs, et à des menaces sur l’équilibre de la pyramide des âges, liées à
l’amplification du double mouvement d’exode des jeunes et d’accueil de retraités.
Un dynamisme démographique modéré
En 2006, la Basse-Normandie compte 1 449 000 habitants, soit 25 000 personnes de plus qu’en 1999. La
progression, de 1,8 %, est nettement inférieure à la moyenne française, qui s’établit à 4,6 %. La carte des
évolutions démographiques récentes souligne en fait des différenciations au sein de l’espace régional. Le
Calvados, département le plus jeune, affiche une croissance assez forte (+ 2,3 % entre 1999 et 2005), qui
bénéficie principalement à l’aire urbaine de Caen. Moins marquée, la croissance démographique de la Manche
s’est toutefois accélérée ces dernières années (+ 1,5 % en 5 ans) comparée à la période des années quatrevingt-dix (+ 0,4 % entre 1990 et 1999) affectée par l’arrêt des grands chantiers du Cotentin. Après vingt ans
de baisse régulière liée notamment à la fragilité du Bocage dans un contexte général de ruralité dominante,
la population de l’Orne c’est elle stabilisée entre 1999 et 2006. Pour autant, et malgré la poursuite de la
dégradation dans les zones de bocage, l’analyse dans la durée montre que la démographie des campagnes
bas-normandes a globalement mieux résisté que celle des autres régions rurales. Cet atout est à mettre pour
une large part au crédit du semis de petites villes et de bourgs, assurant une certaine tenue de l’espace.
La natalité reste le moteur de la croissance démographique
Au sein du Grand Ouest, la région reste une terre féconde : le nombre d’enfants par femme est supérieur à la
moyenne nationale et la natalité est aujourd’hui encore le moteur de la dynamique démographique. En effet,
la totalité de la croissance enregistrée entre 1999 et 2006 est imputable à l’excédent naturel, plaçant la BasseNormandie au 11ème rang des régions françaises. Au sein de l’Union Européenne, la Basse-Normandie est l’une
des régions ayant le plus fort taux de natalité (37ème rang avant l’élargissement). Néanmoins, le nombre de
naissances diminue régulièrement, à un rythme d’ailleurs élevé : la natalité a en effet baissé de 5 % en cinq
ans, soit 1 % par an en moyenne, l’une des plus fortes diminutions enregistrées sur le territoire français.
Des flux migratoires enfin équilibrés
L’élément nouveau, dans la démographie bas-normande, est l’équilibre des flux migratoires entre 1999 et 2006,
le solde migratoire affichant un léger excédent (+0,01 % en moyenne annuelle). La performance est modeste
par rapport à la moyenne française (+0,25 %) ou au résultat des Pays de la Loire (+0,45) et surtout de la
Bretagne (+0,64 %), mais hautement symbolique : c’est en effet la première fois depuis la fin de la seconde
guerre mondiale que la Basse-Normandie renoue avec un bilan migratoire positif. On pourra lire, dans cette
évolution qui initialise une nouvelle période d’attractivité - même si celle-ci reste très limitée - l’effet principal du
redéversement démographique de l’Ile-de-France sur l’est de la région et sur les espaces littoraux. Par ailleurs,
la Basse-Normandie compte 20 500 étrangers en 1999, ce qui situe la région au 20ème rang en France.
2.2 Une forte émigration des jeunes
Une région fortement touchée
par l’exode des diplômés et des jeunes actifs
Quelle que soit l’évolution du bilan migratoire, la région continue de souffrir structurellement du phénomène d’exode
des jeunes : le solde 1999-2004 s’établit à –13 000 pour les 25-29 ans, soit deux arrivées pour trois départs. Elle est la
région de France la plus touchée par ces départs de jeunes. L’émigration des jeunes est de fait un processus désormais
structurel, accentuant la baisse de la natalité par réduction du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
10
Trois défis majeurs
Les jeunes bas-normands qui partent quittent la région soit pour poursuivre leurs études, principalement sur
Rennes et sur Paris, soit pour trouver un emploi, préférentiellement en Ile-de-France et en Pays de Loire, ces
deux régions offrant les meilleures perspectives d’emplois à proximité.
L Un enjeu
de modernisation
« Attirer les jeunes »
Avec la Bourgogne, la Basse-Normandie est la région la plus touchée par le départ des jeunes
âgés de 20 à 29 ans. La plupart partent pour poursuivre leurs études ou occuper un premier
emploi, Rennes, Nantes et Paris étant les villes les plus prisées. Dans les années quatre-vingt-dix,
la moitié du déficit migratoire des jeunes est dû aux départs de jeunes diplômés du supérieur.
La Basse-Normandie forme de nombreux étudiants, mais elle ne parvient pas à les conserver.
L’insertion des jeunes sur le marché du travail est globalement difficile, en témoigne la part
importante des jeunes inscrits à l’ANPE (3ème région française), en raison notamment de leur
faible niveau de formation (18ème pour la part des bacheliers). Inverser cette tendance, attirer
les jeunes actifs et en formation est donc essentiel.
Un déficit de formations supérieures et d’emplois qualifiés
L’importance de l’exode des jeunes (jeunes en formation supérieure, jeunes diplômés et jeunes actifs) tient
principalement à trois facteurs :
En matière de formation supérieure, malgré les extraordinaires progrès accomplis au cours des vingt dernières
années, il subsiste des carences dans certaines filières notamment pour les formations d’ingénieurs et les
écoles de commerce : la Basse-Normandie est l’une des régions françaises où la part des étudiants inscrits
dans ces deux domaines est la plus faible (respectivement 19ème et 18ème rang).
Le trop faible potentiel d’emplois qualifiés proposés par l’économie régionale : les niveaux moyens de
qualification des emplois apparaissent insuffisants pour retenir les jeunes (problème du sous-encadrement et
de la sous-représentation du tertiaire supérieur) ; ainsi, le nombre de départs augmente proportionnellement
avec le niveau de formation.
L’écart entre les formations dispensées sur le territoire et les besoins des entreprises est visible. Au demeurant,
aussi paradoxal que cela puisse paraître par rapport à l’observation précédente, les jeunes qui s’installent dans
la région, car il y en a aussi, sont globalement plus diplômés que les jeunes actifs « autochtones ».
Ainsi la formation et le lien formation – qualification des emplois sont-ils des enjeux centraux du développement,
qui renvoient notamment à quelques thèmes stratégiques : la consolidation d’une offre globale de formation,
l’étoffement de l’offre de formation supérieure spécialisée, l’adéquation de l’offre de formation à l’offre
d’emplois, le suivi et l’insertion des personnes, le rayonnement intellectuel extérieur de la région et l’attractivité
qui en découle.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
11
Trois défis majeurs
L Un enjeu
de modernisation
« Poursuivre l’adaptation et l’élargissement
de l’offre de formation sur le territoire,
à tous les âges de la vie »
L’offre de formation, notamment dans l’enseignement supérieur, s’est considérablement renforcée ces
dernières années. Cependant, elle ne satisfait pas pleinement les besoins des entreprises et les attentes
des jeunes, d’où une forte émigration de jeunes pour suivre des formations plus attractives ailleurs ou
inexistantes dans la région. L’adaptation continue de l’offre de formation est indispensable pour faire
face aux mutations rapides de l’économie et faciliter l’insertion sur le marché du travail des personnes à
la recherche d’un emploi, à tous les âges de la vie. Certains métiers souffrent par ailleurs d’un déficit de
personnes qualifiées, d’où la nécessité de développer des formations adaptées et attractives pour les
jeunes, dans les filières concernées (bâtiment, services à la personne, santé etc.). Dans le même temps 35%
des actifs en Basse-Normandie sont sans diplôme professionnel et 34% ont un niveau V (CAP/BEP).
Une offre de formation qui influe sur l’aménagement
et l’attractivité des territoires
La qualité de l’offre de formation est un élément essentiel pour éviter le départ des jeunes vers d’autres lieux.
Ainsi, les territoires qui proposent des formations diversifiées en terme de filières et une offre de niveau III plus
importante (diplômes de type bac + 2 ans) attirent des jeunes de toute la région. En revanche, plus l’offre de
formation est faible, plus les jeunes sont poussés à poursuivre leurs études ailleurs.
En termes de filières de formation, le secteur agricole reste un élément essentiel dans la région. Le secteur des
services occupe aussi une grande place dans l’éventail de l’offre de formation professionnelle continue. Les
territoires en perte de vitesse concentrent le plus souvent les filières classiques ou de base : filière agricole
initiale, construction, commerce. La dévalorisation des filières professionnelles, notamment dans le domaine
industriel, explique leur faible attractivité auprès des jeunes, alors que des débouchés existent cependant.
Certains métiers connaissent un déficit de personnes qualifiées offrant de réelles opportunités d’emplois. De
fortes tensions à l’embauche affectent ainsi le secteur des services et du bâtiment, mais aussi des filières
comme la cosmétique, la santé et parfois la mécanique. Les perspectives d’emplois dans la sphère des services
à la personne, en pleine croissance, sont également fortes, à condition toutefois de qualifier les filières.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Faire face à la pénurie potentielle de main-d’œuvre
dans les années à venir »
Le nombre d’actifs devrait diminuer de 25 000 personnes d’ici 2015, en raison des départs à la
retraite des générations nombreuses du « baby-boom ». Ce recul s’amorcerait dès 2007 et devrait
créer des tensions de recrutement dans une large palette de métiers. Cette évolution devrait
favoriser toutefois une diminution du chômage, à condition toutefois que les attentes et les
qualifications des demandeurs d’emploi soient en adéquation avec les besoins des employeurs.
Cet enjeu renforce d’autant le rôle de la formation professionnelle dans la région.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
12
Trois défis majeurs
2.3 L’attraction de retraités accélère le vieillissement
de la population
Le phénomène d’exode des jeunes dont il vient d’être fait état contribue à expliquer le vieillissement de la
population bas-normande. S’ajoutent à cela, un processus inverse de migrations de personnes âgées, ainsi
que l’effet général du « papy-boom ».
La Basse-Normandie entre dans l’ère du «papy-boom»
La Basse-Normandie attire les retraités. Ceux-ci, venant notamment de l’Ile-de-France, apprécient ici le cadre,
l’environnement, le patrimoine, la qualité de vie, mais aussi le choix et le coût « raisonnable » de l’offre immobilière. Ils sont
particulièrement nombreux à venir s’installer sur la Côte Fleurie, sur le littoral Ouest de la Manche et dans le Perche.
Cet apport de population modifie progressivement les sociétés locales. Ce mouvement a des aspects positifs :
les nouveaux arrivants sont souvent des gens dynamiques, ils s’investissent dans la vie locale, disposent
souvent de revenus relativement élevés. Ils génèrent de l’activité et des emplois.
Le vieillissement global de la population conduit aussi à des nouveaux besoins. Si les nouveaux retraités sont
souvent plein d’allant, l’allongement de la durée de vie couplée au vieillissement structurel amène un nombre
de plus en plus élevé de personnes à un âge très avancé. Cela nous pose un nouveau problème de société :
le meilleur maintien possible à domicile des personnes âgées et dans le cadre de structures d’accueil adaptées,
la prise en charge des personnes dépendantes.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Accompagner le vieillissement de la population »
L’arrivée à l’âge de la retraite des générations du « baby-boom » en 2006 va entraîner un
fort vieillissement de la population dans les années à venir, particulièrement marqué dans la
région d’ici 2015. Le départ des jeunes et l’installation de retraités dans la région accélèrent le
vieillissement de la population en Basse-Normandie, particulièrement en milieu rural et sur le
littoral. L’augmentation du nombre de personnes âgées devrait stimuler le développement de
services à la population (commerce, aide à domicile, santé, loisirs…) mais entraîner également
une forte progression du nombre de personnes dépendantes. La baisse de la natalité va par
ailleurs peser durablement sur les effectifs scolaires et universitaires.
L Un enjeu
de modernisation
« Fournir un logement adapté
aux besoins des populations »
Dans un contexte de renchérissement du coût de l’immobilier et de raréfaction de l’offre de
logements, notamment en matière de logements sociaux, l’habitat est au cœur des préoccupations
des habitants. Dans les dix ans à venir, le nombre de ménages devrait progresser de 8 %, d’où des
besoins en logements à satisfaire importants. L’étalement urbain devrait par ailleurs se poursuivre,
générant des tensions immobilières dans la couronne périurbaine des grandes agglomérations de la
région, en particulier autour de Caen. Le vieillissement de la population devrait par ailleurs susciter
des besoins spécifiques en hébergements collectifs et habitats collectifs pour personnes âgées.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
13
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE
1990-1999-2004
Jeunes s'étant installés en Basse-Normandie
Jeunes ayant quitté la Basse-Normandie
Flux de 1 000 à 5 000 jeunes
Flux de 5 000 à 10 000 jeunes
64
30
- 177 %00
- 104 %00
- 120 %00
- 1 %00
AQUITAINE
POITOUCHARENTES
PAYS-DELA-LOIRE
39
Flux de 10 000 à 15 000 jeunes
- 56 %00
BRETAGNE
5
291
BASSENORMANDIE
15
Flux de migration des 20-29 ans
durant la période 1990-1999
chaque année pour 10 000 habitants
Région gagnant plus de 150 jeunes
chaque année pour 10 000 habitants
Région gagnant entre 100 et 150 jeunes
chaque année pour 10 000 habitants
Région gagnant moins de 100 jeunes
chaque année pour 10 000 habitants
Région perdant moins de 100 jeunes
chaque année pour 10 000 habitants
Région perdant entre 100 et 150 jeunes
chaque année pour 10 000 habitants
Région perdant plus de 150 jeunes
(pour 10 000 habitants)
Taux annuel de migration nette
des 20-29 ans entre 1999 et 2004
5 310
MIGRATION DES JEUNES
DANS LES RÉGIONS MÉTROPOLITAINES
ET EN BASSE-NORMANDIE
3 752
Une forte émigration de jeunes :
2
13
1
+ 70 %00
- 80 %00
LIMOUSIN
- 116 %00
CENTRE
MIDIPYRÉNÉES
86
14
26
17
14 388
HAUTE60 NORMANDIE
38
- 77 %00
72
40 4 883
- 96 %00
+ 8 %00
- 172 %00
- 139 %00
CHAMPAGNEARDENNE
BOURGOGNE
LANGUEDOCROUSSILLON
AUVERGNE
+ 171 %00
ÎLE-DEFRANCE
- 102 %00
PICARDIE
- 113 %00
NORDPAS-DE-CALAIS
+ 56 %00
+ 42 %00
ALSACE
PROVENCE-ALPESCÔTE-D'AZUR
+ 51 %00
RHÔNEALPES
- 103 %00
FRANCHECOMTÉ
- 64 %00
LORRAINE
- 52 %00
CORSE
14
Trois défis majeurs
Carte
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE
1990-1999
- Échelle 15 km
Zones où la densité d'implantation
est importante
L'implantation des retraités
en provenance du reste de la France
Part supérieure à 30%
Part entre 25 et 30%
Part entre 20 et 25%
Part inférieure à 20%
Les personnes de plus de 60 ans
parmi la population totale
PERSONNES AGÉES
ET IMPLANTATION DES RETRAITÉS
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
L’attraction des retraités accélère
le vieillissement de la population
St-Lô
Vire
Flers
Bayeux
Caen
Argentan
Lisieux
Honfleur
Alençon
Trouville
L'Aigle
15
Trois défis majeurs
Carte
Trois défis majeurs
3. Répondre aux exigences
du développement durable
Définir le projet régional n’aurait pas de sens s’il n’était pas mis au service d’un développement respectant
l’avenir de la Basse-Normandie et celui des générations futures, tout en satisfaisant les besoins actuels. Il
s’agit donc d’appliquer les principes du développement durable, de prendre conscience que notre région doit
aussi agir pour la sauvegarde de l’environnement mondial.
En 2002, le sommet de la terre à Johannesburg a mis à nouveau en évidence le caractère insoutenable de
notre modèle de développement dominant. Ce sommet a conclu à la nécessité de changer de cap. Il faut donc
nécessairement reconsidérer dans nos schémas d’avenir, nos représentations, nos modes de circulation et
de production de la richesse.
Les tendances qui ont été identifiées par le diagnostic appellent en particulier pour les vingt prochaines
années des choix en matière d’aménagement du territoire, de transport, d’urbanisation, de politique agricole,
d’énergie, de préservation des ressources très différents de ceux qui ont été faits par le passé. C’est également
dans ce sens que le Schéma régional doit répondre à de multiples questions : comment composer entre le
développement touristique et la préservation des paysages, comment dynamiser l’espace rural en maîtrisant
l’étalement urbain et en valorisant les productions agricoles de qualité, comment développer les services à la
population en s’appuyant sur le réseau de villes moyennes…
Aménager le territoire, c’est agir aujourd’hui avec ce souci du long terme et des risques qui menacent notre
avenir. Il s’agit en particulier de le « ménager » pour tirer partie de ses atouts sans les « altérer ».
Le choix d’une politique de développement durable passe par plusieurs critères à savoir une approche
renouvelée de l’organisation spatiale régionale, une réponse aux attentes de logements et de qualité de
vie par la densité urbaine, une pleine intégration des défis environnementaux et une articulation entre
déplacements et aménagements.
L’ensemble de ces enjeux met en lumière le contexte de mutation dans lequel s’engage la Basse-Normandie.
En témoignent les évolutions énergétiques et climatiques, les attentes sociales et environnementales,
le bouleversement des systèmes productifs ou encore les nouvelles perspectives de développement et
d’innovation. Le futur SRADT doit permettre d’anticiper et de maîtriser ces mutations et d’exprimer, ainsi, une
réelle ambition pour la Basse-Normandie. Il importe ainsi d’en distinguer les enjeux et les conséquences de
court terme qui relèvent de la programmation, de moyen terme qui sont le propre de la planification et de
long terme qui s’inscrivent dans une approche de développement durable.
3.1. Instaurer un équilibre territorial
Un espace périurbain en mal de consolidation
Le décalage sinon la césure entre la capitale et le reste de l’espace régional est accentué par l’extension du
phénomène périurbain.
On sait que, sur l’ensemble des pays occidentaux, les grandes villes font l’objet depuis le début des années
1970 d’importants mouvements de périurbanisation. Ce desserrement démographique vers des périphéries de
plus en plus lointaines est lié tout à la fois à l’évolution des modes de vie et à de nouvelles aspirations des
populations (le retour à la nature), à des considérations économiques et financières (le différentiel du coût
du foncier) et à des facteurs de « pression » urbaine (la disponibilité de logements, pour une société dont la
maille familiale est de plus en plus éclatée).
Or, avec plus d’un quart de sa population vivant en milieu périurbain, la Basse-Normandie se situe au 2ème
rang des régions françaises en la matière. Cette position tient surtout à l’étalement de la couronne de Caen.
En périphérie de la capitale régionale prend place un vaste espace périurbain dont l’extension s’est encore
confirmée ces dernières années générant notamment une croissance des mouvements pendulaires, et une
pression sur l’espace agricole et naturel. C’est un espace rural qui a changé de nature, de manière plus ou
moins visible et profonde.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
16
Trois défis majeurs
Ce processus de large périurbanisation est exposé à des risques de dysfonctionnements majeurs (blocage
des réseaux, des transports, pollution, bruit…) contradictoires avec les exigences du développement durable.
Ces risques sont accrus par des aménagements «durs» (imperméabilisation des sols, effacement du réseau
hydrographique naturel, etc.) et par les évolutions climatiques possibles (inondations, tempêtes, canicules…).
Ce processus génère aussi des difficultés socioéconomiques (éloignement de l’offre de services et de loisirs,
isolement social…) qui affectent particulièrement les franges extérieures les plus éloignées de ce périurbain.
En effet, l’envolée des prix du foncier dans les zones urbaines poussent nombre de ménages aux revenus
modestes toujours plus loin du cœur des villes, une situation d’autant plus préoccupante dans un contexte
de renchérissement du coût des transports.
La prévention est essentielle, mais sans doute faut-il aussi éviter d’augmenter les enjeux dans les zones à
risques.
Promouvoir une mobilité durable
Limiter la dépendance à la voiture
Le développement des infrastructures routières a induit une urbanisation peu favorable à l’usage des
transports en commun. En dehors des grands centres urbains, on observe une augmentation continue des
trafics automobiles et une dépendance de plus en plus importante à la voiture personnelle. Cette dépendance
se traduit par une multi-motorisation croissante des ménages et pose d’évidents problèmes d’équité en matière
de déplacements et d’environnement. L’amélioration des conditions de circulation ne s’est pas accompagnée
en Basse-Normandie d’une amélioration des services collectifs, avec une différence de plus en plus marquée
entre les deux systèmes.
D’un point de vue prospectif, si la Basse-Normandie n’est pas aujourd’hui soumise à d’importants phénomènes
de congestions, la poursuite des tendances laisse présager des dysfonctionnements importants et un besoin
accru de financement routier. La durabilité du système régional passe donc par un rééquilibrage des modes.
Aujourd’hui, les transports publics en dehors des grandes agglomérations sont peu développés et s’adressent
essentiellement à des clientèles captives (chômeurs, étudiants, scolaires, personnes âgées) qui sont alors peu
mobiles compte tenu de la couverture offerte par le réseau.
Concernant la simple juxtaposition actuelle de services ferroviaires dont la coordination doit être améliorée, il
est indispensable d’engager une stratégie de rupture afin de mettre en place une armature lisible et efficace
à l’échelle régionale et interrégionale.
Dans cette problématique, le ferroviaire doit constituer un mode collectif pertinent dans les déplacements
entre les grandes villes régionales. Il doit représenter, à l’instar des autoroutes, un réseau armature sur lequel
viennent se massifier les réseaux locaux suivant une organisation à l’échelle régionale. Le développement de
l’offre fer constitue un enjeu majeur pour un développement plus équilibré du territoire.
Améliorer l’intermodalité avec les autres réseaux de transports collectifs et maximiser l’usage
des infrastructures
Le développement de l’intermodalité, tant au niveau tarifaire (à destination des autres motifs que le domiciletravail) qu’au niveau de l’information et de la coordination des offres est un domaine qui représente un
potentiel important et un enjeu fort de développement durable.
L’amélioration de l’intermodalité constitue un enjeu central pour développer l’usage des transports en commun
et assurer la réussite du plan transport mis en place. Elle participe également à la maximisation de l’usage des
infrastructures en recherchant les complémentarités entre les différents modes collectifs.
L’enjeu de maximisation de l’usage des infrastructures nécessite aussi d’élaborer une vision stratégique
multimodale des systèmes de déplacements régionaux (besoin de fluidité et exigence de rapidité). Le
développement du train doit notamment s’effectuer là où son domaine de pertinence est avéré. Dans les
autres cas, le développement des transports collectifs routiers (taxi à la demande, covoiturage etc.) doit être
favorisé.
Développer l’usage des modes doux à l’échelle régionale
Le développement des lignes vertes et des pistes cyclables peut avoir un impact à la fois sur la qualité de
vie des habitants bas-normands mais également sur l’attractivité touristique et résidentielle de la région. A ce
jour, le Schéma Régional de véloroutes et voies vertes de Basse-Normandie élaboré en 2001 comporte 8 voies
vertes pour un total de 252 km. C’est notamment un enjeu fort compte tenu du vieillissement de la population.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
17
Trois défis majeurs
Cet enjeu nécessite pour la Région de définir une politique volontariste, ainsi que les actions nécessaires
pour promouvoir les initiatives locales et coordonner les différentes démarches locales (complémentarité des
schémas départementaux des lignes vertes etc.).
Un littoral attractif à ménager
471 kilomètres de littoral : c’est la 4e région française pour la longueur de son littoral après la Bretagne,
Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse. Depuis le milieu du XIXe siècle, la Normandie a créé sur ses côtes le
tourisme balnéaire tout en développant l’exploitation des produits de la mer.
Depuis, les littoraux d’autres régions ont développé des formes d’urbanisation et de tourisme plus massives
grâce à leurs atouts climatiques notamment. Mais le littoral normand a lui pu conserver une qualité de paysage
grâce aux efforts communs du Conservatoire du Littoral et des collectivités en sauvegardant ainsi une certaine
propreté des eaux en raison d’un intense travail de dépollution. Ceci constitue aujourd’hui des atouts non
négligeables.
En France, la densité démographique y est deux fois et demi supérieure à la moyenne nationale et, selon
la DATAR, les départements bénéficiant d’une façade maritime pourraient accueillir 3,4 millions d’habitants
supplémentaires d’ici 2030.
L’effet littoral s’applique aussi à l’espace bas-normand : 18 % de la population régionale, soit 250 000 habitants,
vivent sur les 159 communes littorales de la région (9 % de l’ensemble).
Celles-ci connaissent une double forme d’attractivité :
I d ’une part, l’installation de personnes de plus de 60 ans extérieures à la région, venant
notamment de l’Ile-de-France, attirées par la qualité d’un littoral dont la densité d’occupation
humaine est loin d’atteindre les niveaux de saturation des rivages du sud de la France.
I d’autre part, le phénomène de périurbanisation sur les façades littorales des aires urbaines de
Caen, Lisieux, Bayeux et Cherbourg. L’inévitable hausse du coût du foncier et du logement pousse
une frange de la population à quitter le littoral, des départs compensés par l’arrivée de cadres, de
professions supérieures et de seniors.
L’enjeu collectif est celui de la coexistence d’activités multiples sur le littoral : préserver l’environnement et
les paysages, développer les activités de culture marine au meilleur niveau de valeur ajoutée (conchyliculture,
etc.), maintenir la pêche et gérer les ressources, développer la plaisance, soutenir les activités portuaires,
développer le tourisme, maintenir l’urbanisme et préserver les activités agricoles existantes. Pour cela, la
Région doit s’engager dans une politique volontariste de gestion intégrée des zones côtières s’appuyant sur
un véritable schéma régional d’aménagement du littoral associant tous les partenaires concernés.
3.2 Prévenir le changement climatique
et la vulnérabilité énergétique
Les décisions d’aménagement concernent des investissements dont la durée de vie se compte en dizaine
d’années. Cette période sera contemporaine de phénomènes déjà identifiés mais radicalement nouveaux tels
que le réchauffement climatique, la crise énergétique, la vulnérabilité liée à l’eau notamment.
La région contribue aux émissions des gaz à effet de serre (GES) et doit donc participer aux efforts de
réduction de ces émissions. L’objectif national est d’abord de stabiliser, d’ici à 2010, le niveau d’émission de
GES à celui de 1990 (protocole de Kyoto), et ensuite de le réduire par quatre d’ici à 2050 (préconisation du
plan climat).
Indissociable de l’approche environnementale, au cœur des implications du développement durable, la
question de l’énergie revêt ici une dimension particulière, à travers la spécialisation nucléaire organisée à
l’échelle nationale (la Basse-Normandie produit 4% de l’électricité nationale). En Basse-Normandie, 94 % de
la production totale d’énergie primaire est ainsi d’origine nucléaire (centrale nucléaire de Flamanville), d’où la
faible part de l’énergie produite à partir de ressources renouvelables (bois énergie essentiellement). Face à
cette configuration particulière, s’exprime ainsi une double préoccupation d’affichage régional et de maîtrise
de l’énergie, à savoir :
I faire évoluer l’image de la région en promouvant une plus grande diversification de la production d’énergie ;
I contribuer à une stratégie de « dévulnérabilisation » énergétique de la France, répondant à la double volonté
de limiter la dépendance aux énergies non renouvelables et de contribuer activement à la lutte contre
l’effet de serre.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
18
Trois défis majeurs
L Un enjeu
de modernisation
« Promouvoir une gestion durable de l’énergie
par des mesures d’économies, le développement
d’énergies renouvelables et l’utilisation de modes
de transports plus propres »
Au cœur de l’approche patrimoniale, la question de l’énergie revêt en Basse-Normandie une
dimension particulière. Dans un contexte mondial de raréfaction des énergies fossiles et de
renchérissement général de l’énergie, le nucléaire affiche une forte présence dans l’économie et
la production énergétique de la Basse-Normandie. Ce type d’énergie, dont la sensibilité pourrait
s’amplifier avec l’installation du réacteur EPR, renvoie au débat sur les économies d’énergie
comme sur les énergies renouvelables, lequel souffre aussi d’incohérences internes. Pourtant,
la Basse-Normandie dispose d’atouts en la matière et singulièrement d’une géographie propice
au développement de certaines filières comme l’énergie éolienne, mais aussi le bois-énergie par
valorisation des taillis à courte rotation et des coupes de petit bois en futaie. Cette configuration
renvoie ainsi à un double enjeu et donc à une double préoccupation : la « dévulnérabilisation »
énergétique de la France, et de la région en particulier, contribuant activement à la lutte contre
l’effet de serre et à la limitation de la dépendance aux énergies non renouvelables ; l’image
interne et externe de la région par diversification énergétique et donc atténuation de la situation
de monopole de l’énergie nucléaire. Il paraît par ailleurs indispensable de mener une politique
volontariste visant à développer les modes de transports plus propres tels que les transports
ferroviaires « interurbains » et publics « urbains / périurbains ».
3.3 Préserver et valoriser les ressources naturelles
et les milieux
Entre Bassin Parisien et Grand Ouest, l’ensemble de la Normandie est caractérisé par des éléments identitaires
se rattachant à la culture agricole et rurale (les prairies, le bocage), à la culture maritime et à la culture
industrielle. Traditionnellement plus tournée vers l’intérieur des terres que vers la mer, moins urbaine et
industrielle que la Haute-Normandie, la région doit pouvoir affirmer, au sein du grand espace normand, une
identité propre, fondée sur :
I des espaces et des paysages ruraux de qualité encore préservés de l’avancée des villes. Dans cet
ensemble, les paysages du bocage, dans le sud Cotentin et l’Orne, les espaces mouillés (Marais du
Cotentin et du Bessin), les paysages forestiers aussi (Forêt d’Andaines, Forêt d’Ecouves) prennent
une place particulière. Si la Basse-Normandie ne se situe qu’au 20ème rang des régions françaises
en ce domaine, cet état de fait est compensé par le nombre de kilomètres de « forêt linéaire » lié à la
structure bocagère (même si le nombre de kilomètres de haies a diminué de 12 km par km2 de territoire
en 1972 à 8 km en 2005). Au service de la préservation de l’environnement et du développement
local, les trois Parcs naturels régionaux que compte la région contribuent eux aussi fortement à la
valorisation de ce patrimoine.
I une grande diversité de paysages littoraux assortis de sites remarquables : côtes basses à plages de
sable, avec les stations balnéaires de la Côte Fleurie et de la Côte de Nacre, ensemble des plages du
Bessin (plages du Débarquement) ; mais aussi côtes rocheuses avec des sites de falaises parmi les
plus beaux de France (Jobourg) ; et bien sûr le joyau emblématique du Mont-Saint-Michel.
I un patrimoine et un héritage culturels fortement identitaires, où s’associent l’histoire partagée avec
l’Angleterre (à laquelle la Normandie a été associée durant de nombreux siècles), l’histoire de la
Seconde Guerre mondiale (des sites du Débarquement au Mémorial de Caen), mais aussi les éléments
de l’identité et de la culture économique, agricole ou industrielle (culture du cheval, culture industrielle
rurale, etc.).
La Basse-Normandie bénéficie d’atouts environnementaux indéniables tels que la qualité agronomique des
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
19
Trois défis majeurs
sols, l’abondance de l’eau, la qualité des paysages, l’attractivité du littoral entre autres. Mais ces atouts sont
fragilisés par la pression foncière qui s’exerce sur la frange littorale, les risques inhérents au changement
climatique, les nuisances induites par les activités humaines (bruit, pollution…), les menaces aussi pèsent sur
les ressources naturelles. C’est pourquoi la région Basse-Normandie souhaite prendre ses responsabilités face
aux enjeux majeurs pour l’avenir et participer ainsi, à la mise en œuvre des engagements internationaux pris par
la France pour la réduction des gaz à effet de serre, la gestion de l’eau et l’arrêt de perte de la biodiversité.
Des milieux sensibles
La préservation et la mise en valeur de l’environnement sont des conditions essentielles du maintien durable
de l’identité et de l’attractivité régionale en même temps bien sûr que des obligations morales vis-à-vis des
générations futures. Or, la valeur de cet environnement est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un patrimoine
rare à proximité de l’agglomération parisienne.
En matière de préservation des paysages, des outils ont déjà été mis en place. Il existe ainsi trois opérations
Grand Sites : La Hague, lancé en 1991 et achevé aujourd’hui, Baie du Mont Saint-Michel lancé en 1997 et
Normandie 44. On relève également trois opérations de charte paysagère achevées : Suisse Normande, 4
cantons du Pays d’Auge et Communauté de communes de Sainte-Mère-Eglise.
La Basse-Normandie offre également une grande diversité de biotopes et le milieu naturel présente en
général une haute productivité végétale et de grandes capacités de reconquête. L’inventaire ZNIEFF (Zones
Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) évalue à près de 18% du territoire les espaces de
bonne biodiversité. Avec 7 réserves naturelles, 22 arrêtés de biotope et une douzaine de réserves de chasse,
la Basse-Normandie dispose d’un ensemble de protections réglementaires qui peut permettre d’envisager la
pérennité d’une partie d’un patrimoine naturel remarquable.
Cependant, l’expansion périurbaine, mais également les phénomènes « ponctuels » de pollution industrielle ou
« diffus » de pollution agricole ou encore de risques naturels risquent d’altérer la qualité de ce patrimoine, à
travers ses grandes composantes : qualité des eaux souterraines et superficielles, qualité de l’air, identité des
paysages, équilibre de la bande littorale…
Singulièrement, l’impact de la périurbanisation, dont on a souligné le développement particulier, soulève des
questions fondamentales pour la préservation des milieux :
I la pression urbaine s’accroît sur le littoral et, lorsque la façade maritime atteint la saturation, la vague
constructive se répand dans l’arrière-pays ;
I autour des agglomérations, la demande, toujours soutenue, et l’augmentation des prix du foncier qui
en résulte, incitent les propriétaires à la vente de leurs terrains agricoles ;
I le mitage du territoire génère des coûts d’infrastructures, de services, de transport et d’énergie
difficiles à supporter pour la collectivité ;
I l’empiètement sur des zones naturelles et la minéralisation de l’espace portent atteinte à la biodiversité,
à la qualité des paysages périurbains et à la préservation des milieux fragiles.
Les côtes bas-normandes sont enfin soumises à une tendance notable à l’érosion : en France, 48% des côtes
sableuses sont en recul et parmi elles, 24 % sont en érosion, quelle que soit la nature morphologique du trait
de côte. Néanmoins, de grandes disparités sont visibles selon les régions : 38 % des côtes bas-normandes sont
soumises à l’érosion (dont 55 % des côtes sableuses sont en recul, 40 % en accrétion et 5 % sont stables),
derrière le Nord-Pas-de-Calais (75 %), la Haute-Normandie (55 %) et la Picardie (42 %). Ce classement est très
dépendant de la proportion entre le linéaire de côtes sableuses, sablo-vaseuses (estuaires et baies) et les
côtes à falaises de roches dures.
En Basse-Normandie, le recul important des secteurs sableux nécessitera vraisemblablement la construction
d’ouvrages de défense. Les zones en accrétion, sablo-vaseuses notamment, sont en revanche préjudiciables
pour la conchyliculture, les installations portuaires, le site du Mont-Saint-Michel etc., en raison du colmatage
et de l’envasement qu’elles suscitent.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
20
Trois défis majeurs
Un enjeu
de consolidation
Q
« Mieux maîtriser l’étalement urbain
et l’urbanisation du littoral »
Étendu sur 471 kms, l’une des plus grandes façades maritimes de France, le littoral occupe une
place majeure dans la région. La Basse-Normandie est par ailleurs la 2ème région pour la part de
la population vivant en milieu périurbain, en raison surtout de l’extraordinaire étalement urbain
autour de Caen. Le littoral et l’espace périurbain sont aujourd’hui soumis à de fortes pressions
foncières qui risquent d’altérer ces territoires, d’où la nécessité de maîtriser leur développement et
la consommation de leurs espaces. Un tiers du littoral est notamment soumis à la compétition des
usages, mais aussi à des risques naturels. Une véritable politique d’aménagement coordonné du
littoral, dans une perspective de gestion intégrée des zones côtières conjuguant la préservation
des espaces naturels et le développement économique, doit être engagée.
Participer au mieux à la qualité de la ressource
en eau et la gérer de façon équitable
En Basse-Normandie, les écosystèmes du littoral, les zones humides de l’arrière-pays, et les petits cours
d’eau côtiers constituent un patrimoine naturel remarquable. L’abondance de la ressource est réelle bien
qu’inégalement répartie : les nappes aquifères se concentrent dans les formations sédimentaires du Bassin
parisien, au nord-est de la région, tandis que le Massif armoricain, dépourvu de réserves souterraines
importantes, ne bénéficie pas de soutien d’étiage.
Parmi les enjeux de la ressource en eau, quatre priorités sont à retenir :
I la
I la
I la
I la
réduction des pollutions agricoles,
diminution de la pollution microbiologique du littoral,
préservation du patrimoine naturel,
gestion des risques.
Réduire les pollutions diffuses
Les teneurs en nitrates sont préoccupantes. Le seuil de 50 mg/l est régulièrement atteint sur certaines
rivières : la Sélune, la Dives et l’aval de l’Orne. Le développement de macro-algues sur la Côte de Nacre,
l’ouest du Cotentin et les Côtes Granvillaises, voire en Baie du Mont-Saint-Michel, confirme l’importance de
cette altération. Des teneurs élevées de produits phytosanitaires se retrouvent dans les principaux aquifères
et sur l’ensemble du réseau hydrographique notamment après la pluie.
Restaurer la qualité des eaux littorales
Le littoral est très sensible aux pollutions bactériennes en provenance de la frange littorale urbanisée et des
rivières côtières, sachant que la dispersion des polluants vers le large et leur dilution restent souvent lentes
et incomplètes. L’économie balnéaire, la pêche et la conchyliculture, activités très dépendantes de la qualité
des eaux, justifient que cette question soit prise en considération, étant donné l’importance du tourisme et des
productions marines dans l’économie bas-normande. La Basse-Normandie est aujourd’hui avec 370 entreprises
et 3 300 salariés le premier bassin conchylicole national.
La qualité microbiologique des eaux littorales est donc un enjeu de santé publique et un enjeu socioéconomique primordial. Les travaux réalisés par les collectivités pour améliorer la collecte et le traitement
des eaux usées ont produit des résultats significatifs sur la qualité des eaux de baignade. La situation reste
cependant fragile en période pluvieuse.
Protéger rivières et zones humides
Les nombreuses zones humides, dont le rôle en matière de régulation hydraulique et d’autoépuration est
reconnu, pâtissent de l’abandon des pratiques agricoles extensives, de la gestion des niveaux d’eau et de la
multiplication des plans d’eau artificiels qui affectent aussi les petits cours d’eau. En tête de bassin, les rivières
ont perdu leur fonctionnalité en raison des pratiques agricoles, de l’absence d’entretien et du piétinement des
berges par les animaux et, à l’aval, des rejets urbains et industriels.
La prévention de la sécheresse et des inondations
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
21
Trois défis majeurs
La région de Basse-Normandie connaît des épisodes de sécheresse qui mettent à rude épreuve les nappes
d’eau souterraine et les rivières. L’amélioration de la sécurité en eau est programmée (Nord Pays d’Auge, Sud
Manche) mais reste encore fragile (Côtes Granvillaises, bocage Ornais). Les bassins côtiers bas-normands sont
aussi touchés par des inondations dues à des débordements de rivières liés à des pluies hivernales ou des
coulées de boues. Face à ces situations, de nombreuses actions à caractère préventif sont entreprises ou
envisagées (atlas des zones inondables, Plan de Prévention du Risque Inondation, etc.).
La gestion des déchets
L’adoption et la mise en œuvre de « Plans départementaux d’élimination des déchets ménagers » dans le
Calvados et dans l’Orne ont permis des progrès importants dans la connaissance et la gestion des déchets
ménagers et assimilés. En revanche, le processus est en cours d’élaboration dans la Manche. La présence de
nombreuses structures de coopération intercommunale sur le territoire régional favorise par ailleurs la gestion
des déchets ménagers dans les zones rurales, mais des progrès restent cependant à accomplir en matière
de recyclage.
Région d’élevage, la Basse-Normandie s’est engagée précocement dans la maîtrise des pollutions animales,
mais d’importants efforts de collecte, particulièrement dans le domaine de la gestion des lisiers et des fumiers,
restent là aussi à accomplir au regard des excédents locaux qui ont été observés.
La faible industrialisation de la région dans les branches fortement productrices de déchets spéciaux comme
la chimie, limite en revanche la production de déchets. En raison de l’activité d’AREVA Nuclear Cycle implantée
dans la Hague, à l’extrême pointe du Cotentin, la Basse-Normandie est toutefois la première région française
concernée par les rejets et les déchets radioactifs, une spécificité qui pourrait justifier un programme de
recherche mené par le GANIL dans ce domaine.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Préserver les ressources naturelles :
littoral, paysages, eau, biodiversité… »
Les paysages, la biodiversité et la ressource en eau, en particulier la qualité des nappes et des
rivières, constituent autant d’éléments remarquables pour la Basse-Normandie. Ces ressources
naturelles sont cependant vulnérables et certaines sont aujourd’hui fragilisées, voire menacées,
la situation étant même irréversible à certains endroits. Pour les générations d’aujourd’hui et de
demain, la prise en compte de cette richesse est un enjeu majeur du développement durable :
en fonction des choix qui seront faits, la Basse-Normandie peut valoriser ici un véritable atout,
mais aussi compromettre une richesse inestimable. Ainsi la préservation des ressources naturelles
de la région s’inscrit-elle au cœur des préoccupations pour l’avenir.
3.4 De nouvelles formes de solidarité à promouvoir
La Basse-Normandie se distingue des autres régions françaises par son faible niveau de revenus. Malgré une
progression plus rapide qu’au niveau national, le revenu disponible brut des ménages reste légèrement inférieur
à la moyenne de la Province (15 500 € en 2006) et situe la Basse-Normandie à l’avant dernier rang des régions
françaises. Moins de 55 % des ménages sont imposés, plaçant la Basse-Normandie au 16ème rang des régions
françaises et 1 salarié sur 5 dispose d’un revenu inférieur au SMIC. Bien que les Zones Urbaines Sensibles
occupent une place limitée dans la région, la Basse-Normandie est l’une des régions de France comptant le
plus de logements sociaux sur son territoire rapportés à la population (5ème rang) : 18% des ménages vivent
ainsi dans des logements sociaux (soit 140 000 logements). La part des logements individuels dans le parc
locatif social (1/3 des logements sociaux) est particulièrement élevée (2ème rang). A taille de ville comparable,
la Basse-Normandie est même en tête pour la part du logement social dans les villes de moins de 5 000
habitants (23%). Concentrés pour la plupart dans les agglomérations, les deux-tiers des logements sociaux
sont malgré tout « collectifs », dont un grand nombre construits pendant la période de l’après-guerre.
Comme partout en France, la précarité progresse en Basse-Normandie depuis vingt ans tout en changeant de
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
22
Trois défis majeurs
nature. A une population pauvre traditionnellement âgée, rurale et isolée mais qui bénéficie de comportements
traditionnels d’entraides, s’ajoute progressivement une précarité urbaine touchant surtout des jeunes ménages,
des ouvriers, des employés et/ou des familles monoparentales et les populations immigrées. Elle prend diverses
formes : précarité financière, chômage, difficultés à se loger et à accéder aux soins, etc.
En 2003, 158 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (719 Euros par mois par unité de
consommation, soit pratiquement 13 % de la population bas-normande, en progression d’un quart depuis 1997.
Cette précarité touche davantage les personnes vivant seules (42 %) et les familles monoparentales (25 %),
mais aussi les couples avec un ou deux enfants (17 %) et les familles nombreuses (9 %), en nette progression
depuis 1997 (respectivement + 30 % et + 40% en l’espace de sept ans).
La précarité s’accroît sur tous les territoires, aussi bien en zone urbaine qu’en milieu rural, bien que la précarité
soit surtout un phénomène urbain : 41 % des personnes vivant en situation précaire habitent dans une des
huit communes bas-normandes de plus de 10 000 habitants. En zone urbaine, ce sont surtout les jeunes qui
sont exposés : 34 % ont moins de 30 ans contre 28 % sur l’ensemble du territoire bas-normand. La précarité
rurale touche davantage les personnes âgées et les familles nombreuses. Seuls les cantons en périphérie
des villes enregistrent de faibles taux de précarité, les personnes s’y installant étant pour la plupart des actifs
ayant un emploi.
En croissance continue, le nombre de bénéficiaires d’allocations augmente moins vite dans la région que sur
l’ensemble du territoire français. Ainsi, le nombre d’allocataires du RMI a crû de 75 % depuis sa création en
1989, alors qu’au niveau national, ce nombre a triplé sur la même période. Il constitue cependant un indicateur
réel d’exclusion sociale puisque, en 2003 en Basse-Normandie, deux allocataires du RMI sur cinq sont dans
le dispositif depuis plus de trois ans.
L Un enjeu
de modernisation
« Favoriser l’insertion sociale et professionnelle
des personnes en difficulté »
En 2003, 13 % des Bas-Normands âgés de moins de 65 ans vivent en dessous du seuil de
pauvreté, soit un quart de familles en plus qu’en 1997. Le ralentissement de la croissance
s’accompagne d’une forte progression de la précarité. Contrairement à beaucoup de régions,
la Basse-Normandie ne semble pas cependant confrontée à de lourds handicaps sociaux. La
population vivant dans les quartiers sensibles est relativement peu nombreuse (19ème région
française), mais les personnes qui y habitent sont particulièrement exposées au chômage (6ème
rang). La Basse-Normandie est par ailleurs l’une des régions où le niveau moyen de revenus est
parmi les plus faibles de France. De nouvelles formes de solidarité devront être vraisemblablement
inventées pour faire face à cette situation sociale difficile.
3.5. Des inégalités en matière de santé
Selon leur âge, leur statut social, leur insertion, leur sexe ou leur lieu de résidence, les Bas-Normands n’ont
pas tous le même rapport à la santé et à l’accès aux soins.
Ainsi, la précarité influe sur la santé des individus. Les personnes défavorisées sont non seulement plus
exposées aux maladies, mais leur espérance de vie est aussi plus courte. Cependant, la Couverture Maladie
Universelle de base (18.400 bénéficiaires en Basse-Normandie fin 2004) et la Couverture Maladie Universelle
Complémentaire (83.000 titulaires, soit 15% de la population) constituent une grande avancée dans la protection
sociale et sanitaire de ces personnes.
Par ailleurs, l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes est particulièrement marqué en BasseNormandie. Si l’espérance de vie à la naissance est élevée chez les femmes (83,4 ans en 2003 – 2ème rang
des régions françaises), elle l’est beaucoup moins chez les hommes (75,1 ans – 15ème rang).
La Basse-Normandie est une région caractérisée par d’importantes disparités dans la répartition de l’offre de
soins sur son territoire. Globalement déficitaire, cette carence de l’offre peut se cumuler avec des difficultés
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
23
Trois défis majeurs
liées aux problématiques sociales dues aux faibles ressources des personnes, à leurs conditions de vie et
au vieillissement de la population. Les zones urbaines sont les plus favorisées car elles cumulent densité et
proximité des structures médicales, mobilité et niveaux de vie relativement élevés et une situation sanitaire
satisfaisante. À l’inverse, les zones rurales conjuguent isolement et éloignement des structures médicales,
fragilité économique et difficultés sociales.
De la même façon, la région présente dans certaines zones rurales un déficit en médecins, et plus
particulièrement en médecins généralistes. Les départs en retraite de médecins prévus d’ici 10 à 15 ans
conjugués à l’accroissement de la demande de soins, corollaire du vieillissement de la population, laissent
présager un vrai problème d’accès aux soins si rien n’est entrepris pour attirer de nouveaux médecins dans
ces zones sous-médicalisées.
La région souffre enfin d’une carence en spécialistes, notamment dans le domaine de la périnatalité, mais aussi
plus récemment de radiologues, de psychiatres et bientôt d’oto-rhino-laryngologistes, d’ophtalmologistes et
de cardiologues.
L Un enjeu
de modernisation
Garantir un égal accès aux soins pour tous
Les acteurs régionaux doivent pouvoir faire converger leurs intérêts pour apporter des solutions
et garantir un accès aux soins à l’ensemble de la population sur tout le territoire. Cet enjeu vise
donc à la fois une santé de qualité et une proximité. L’objectif d’une carte sanitaire équilibrée par
la présence de centres hospitaliers sur les territoires doit être ré-affirmé, tout comme la volonté
de mise en place de mesures incitatives à l’installation de médecins en zone rurale en tenant
compte des exigences des professionnels de santé : proximité de plate-formes techniques
existant dans les hôpitaux généraux, mutualisation des moyens (secrétariat), activité partagée
et permanence de soins…
Pour l’avenir, deux grandes questions de santé publique semblent se poser : l’accès aux soins
des personnes en situation de précarité et la prise en charge des personnes âgées. L’enjeu
en la matière consiste à faire face à une demande qui devrait s’accroître de près de 18 % pour
les consultations de généralistes, de plus de 12 % pour les spécialistes et de 47 % pour les
recours aux personnels infirmiers. Le développement des soins de proximité sur l’ensemble du
territoire régional (une personne âgée sur huit ne pouvant sortir actuellement de chez elle) et
le développement des aides matérielles aux personnes âgées restées à domicile (dont moins
de 35 % des Bas-Normands de plus de 65 ans bénéficient aujourd’hui) constituent deux autres
défis pour demain. Le développement de mesures incitatives à l’installation de médecins en zone
rurale peut être une réponse pertinente.
Dans le même temps, les quartiers prioritaires connaissent également un problème de désaffection
des médecins (généralistes et/ou spécialistes) qui entraîne une difficulté d’accès aux soins pour
les plus démunis. Ces populations recourent par conséquent aux services des Urgences des
établissements hospitaliers.
Il faut enfin favoriser au sein de la population bas-normande un suivi plus régulier de la santé de
chacun, en particulier auprès des personnes les plus réticentes pour des raisons financières ou
culturelles. La Basse-Normandie souffre en particulier d’un certain retard en matière de dépistage
des cancers qui pourrait attester d’une difficulté en matière de prévention. Ainsi, dans le cadre de
la redéfinition de la politique de ville, des travaux sont menés en partenariat pour l’émergence
d’Ateliers Santé Ville.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
24
Trois défis majeurs
3.6 Gouvernance et démocratie participative :
des solidarités institutionnelles à confirmer
Si, à la faveur du double mouvement de constitution de l’intercommunalité et des pays, les solidarités se sont
sensiblement renforcées ces dernières années, ces avancées ne sont pas toujours totalement appropriées
et valorisées par l’ensemble des acteurs.
Une intercommunalité encore jeune
Début 2005, l’espace régional est presque intégralement couvert de structures intercommunales. La jeunesse
de l’intercommunalité et la superposition réelle ou perçue des structures butent sur plusieurs problèmes :
l’histoire de l’intercommunalité témoigne d’une gestation localement difficile, certaines communes étant restées
longtemps réticentes à cette forme d’organisation, ce qui rend parfois difficile la cohérence des périmètres ;
l’organisation souvent cantonale, rend difficile la mise en œuvre de projets de développement.
Les territoires de projet : les Agglomérations, les Pays
et les Parcs Naturels Régionaux
Au-delà des organisations locales issues de l’intercommunalité (sur laquelle s’appuient déjà les agglomérations
bas-normandes), la région est par ailleurs engagée dans l’organisation de territoires de projet. C’est ainsi
qu’aujourd’hui, l’espace bas-normand se trouve presque intégralement structuré en pays (13 pays reconnus
ou en cours de constitution).
Mais ici aussi, et indépendamment de l’avancement des projets et des procédures, un vrai travail de pédagogie
apparaît nécessaire pour l’appropriation de ce nouveau cadre de développement territorial, tant vis-à-vis de
l’élu, pour qui le Pays est souvent « une strate supplémentaire », que vis-à-vis du citoyen qui le considère
volontiers comme une abstraction.
Avec ses trois Parcs naturels régionaux qui couvrent 23 % de la surface régionale (une des plus fortes
proportions observées en France), traduisant ainsi la richesse des ressources naturelles dont elle dispose,
la Basse-Normandie a un atout évident dans une perspective de développement durable.
Les territoires de projet (Agglomérations, Pays, Parc naturels régionaux) ont vocation à devenir les porteurs de
stratégies de développement durable co-élaborées par les acteurs publics et privés sur lesquelles s’appuieront
les politiques européennes, nationales et régionales.
La région face au défi du développement durable
Tout ce qui précède renvoie à la question de l’environnement au sens large et de manière fondamentale,
aux exigences du développement durable qui fonde le futur Schéma régional. On rappellera à ce titre que
le développement durable doit être compris comme l’interaction dynamique de ses trois composantes
indissociables que sont « l’efficacité économique », « l’équité sociale » et « la préservation environnementale
». Par conséquent, abordés comme une dimension du développement économique futur, le patrimoine et la
qualité de vie font référence aux enjeux environnementaux majeurs, singulièrement à la préservation des
milieux et à la question de l’énergie.
L Un enjeu
de modernisation
« Sensibiliser à l’éco-citoyenneté »
Depuis le milieu des années 80, la consommation de ressources naturelles excède la capacité de la
planète à les renouveler. Selon les projections du WWF, tablant pourtant sur une croissance modérée
de la population et de ses besoins, l’humanité utilisera la capacité biologique de 2,3 planètes en 2050.
L’éducation à l’éco-citoyenneté est donc une nécessité pour garantir la survie à long terme de la
planète, la Basse-Normandie pouvant montrer l’exemple dans ce domaine. La région doit prendre sa
place dans cette bataille vitale et peut chercher à se situer aux avant-postes.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
25
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source DIREN - 2001 - 2003
DRIRE - 2005
Zones vulnérables
aux nitrates d'origine agricole
Risque nucléaire
Sites SEVESO
RISQUES
Parcs Naturels Régionaux
Zones inondables
Espaces périurbains
Bocages
Marais
Littoraux
Les espaces à enjeux
FRAGILITÉS NATURELLES
Granville
Iles Chausey
Avranches
Coutances
St-Lô
Vire
Ile de Tatihou
Marais du Cotentin
et du Bessin
CherbourgOcteville
Un environnement de qualité à préserver :
Flers
Bayeux
Argentan
Normandie-Maine
Caen
Honfleur
15 km
Alençon
Lisieux
Trouville
L'Aigle
Perche
* : voir glossaire
ZNIEFF 1 et ZNIEFF 2*
Réseau Natura 2000*
zones RAMSAR *
Zones à enjeux écologiques majeurs
26
Trois défis majeurs
Carte
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source CRAM-MSA
2003
- Échelle 15 km
Zones où la part est supérieure à 4%
Les bénéficiaires du FSV
parmi les plus de 65 ans
Part supérieure à 20%
Part entre 15 et 20%
Part entre 10 et 15%
Part inférieure à 10%
La population précaire
parmi les moins de 65 ans
POPULATION PRÉCAIRE
ET BÉNÉFICIAIRES DU FOND
DE SOLIDARITÉ VIEILLESSE
Une précarité qui s’accroît :
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
St-Lô
Vire
Flers
Bayeux
Caen
Lisieux
Honfleur
Alençon
Argentan
Trouville
L'Aigle
27
Trois défis majeurs
Carte
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Juillet 2008
- Source Conseil Régional de Basse Normandie
Janvier 2008
- Échelle 15 km
Parcs Naturels RÈgionaux
PÈrimËtres des Pays
Commune-Canton
CommunautÈ de Communes
Les communautÈs de Communes
CommunautÈ Urbaine
CommunautÈ d'AgglomÈration
Les agglomÈrations
PAYS, INTERCOMMUNALIT…
ET PARCS NATURELS R…GIONAUX
La
Saire
Le Val de Saire
Canton de
St-Pierre-Eglise
Le Bocage
Valognais
CU de
Cherbourg
Douve et
Divette
CÙte des
Isles
Ste-MËre-Eglise
RÈgion
de Montebourg
SËvesTaute
PontorsonMt-St-Michel
Canton
de BrÈcey
Intercom
Severine
Le Tertre
Canton
de St-Pois
Canton
de Percy
Sourdeval
Vire
Canton
de St-James
Canton
de Ducey
Isignyle-Buat
Canton de
St-Hilairedu-HarcouÎ t
Canton de
Mortain
Canton de Vassy
AunayCaumont
Intercom
Le Bocage
de Passais
CA Caen la Mer
La Suisse
Normande
Evrecy
Orne-Odon
Le Bocage
d'Athisde-l'Orne
Le Cingal
La Plaine
Sud
de Caen
Val es
Dunes
Pays
de Briouze
PNR Normandie-Maine
Pays
d'Andaine
Pays Fertois
RÈgion
de R‚ nes
RÈgion
de GacÈ
Pays
de SÈes
Pays
d'Essay
Le Saosnois
Le Haut
Perche
Pays de
Longny-au-Perche
Pays BellÍ mois
Le Val d'Huisne
Le Perche Sud
PNR
du Perche
Le Perche RÈmalardais
PAYS DU
PERCHE ORNAIS
Le Bassin de
Mortagne-au-Perche
Pays de
PervenchËres
Pays MÍ lois
Pays de la Marche
Pays de l'Aigle
PAYS
D'OUCHE
Canton de la
FertÈ-FrÍ nel
VallÈe de
la Risle
Pays
de Courtomer
PAYS
D'ALENCON
L'Est
AlenÁonnais
Pays de
MortrÈe
CU
d'AlenÁon
La VallÈe
du Sarthon
Le Bocage
Carrougien
EcouchÈ
Pays du
Merlerault
PAYS D'ARGENTANPAYS D'AUGE ORNAIS
Pays
d'Argentan
Pays de
l'Orbiquet
Moyaux
Porte du
Pays
d'Auge
Pays du Camembert
Pays de Livarot
Pays d'Exmes
La VallÈe de la Dives
Les Trois RiviËres
Lisieux
Pays d'Auge
PAYS D'AUGE
Cambremer
La VallÈe d'Auge
La Plaine
d'Argentan
Nord
Pays de Falaise
Le Val d'Orne
PAYS DU BOCAGE
Haute Varenne
et Houlme
CA Pays
de Flers
Le Domfrontais
Entre Bois
et Marais
Pays
d'Honfleur
Blangy-Pont l'EvÍ que
Intercom
Coeur
CÙte Fleurie
Pays d'Auge
DozulÈen
L'Estuaire de la Dives
CABALOR
PAYS DE CAEN
Les Rives
de l'Odon
Entre Thue
et Mue
Orival
Coeur
de
Nacre
PAYS SUD CALVADOS
CondÈ
Intercom
VallÈe de
la Visance
et du
Pays de Noireau
Tinchebray
La SÈlune
PAYS DE LA BAIE
DU MONT-SAINT-MICHEL
Canton
d'Avranches
Canton de
Villedieules-PoÎ les
Canton
de Gavray
Tessy/Vire
Le Val de
Seulles
Villers-Bocage
Intercom
Bayeux
Intercom
Bessin-Seulles-Mer
PAYS
PAYS DU
DU
BESSIN
BESSIN
AU
AU VIROIS
VIROIS
Intercom
BalleroyLe MolayLittry
TrÈviËres
BÈny-Bocage
Canton de
Torigny/Vire
PAYS
SAINT-LOIS
Canton
de Canisy
L'Elle
IsignyGrandcamp
Intercom
Agglo
St-Loise
RÈgion
de Daye
Canton
de Marigny
Canton de
Cerisy-la-Salle
Pays
Hayland
Portes
de la Baie
Pays
Granvillais
Entre Plage
et Bocage
Les
Delles
Canton de
Montmartin/Mer
Canton de
St-Malo-dela-Lande
Canton de
Coutances
St-SauveurLendelin
PAYS DE
COUTANCES
Canton
de Lessay
Carentan
en Cotentin
PNR des Marais
du Cotentin et du Bessin
La VallÈe
de l'Ouve
La Haye du Puits
Bricquebec
en Cotentin
PAYS DU COTENTIN
Les Pieux
La Hague
Des territoires de projet pour construire l’avenir :
28
Trois défis majeurs
Carte
Trois enjeux transversaux
1. L’espace bas-normand
entre cohésion et fractures
L’observation de l’espace bas-normand fait ressortir six grandes réalités du territoire régional : la polarisation
caennaise, l’extension périurbaine, le semis de pôles locaux, le contraste rural est-ouest, et l’opposition nordsud. Le système urbain, de petite dimension, se compose de villes aux profils très différents.
1.1. Des individualités urbaines
Trois villes dominent une hiérarchie urbaine de petite taille : Caen, Cherbourg - Octeville et Alençon. Ces deux
dernières sont chacune excentrées au sein du territoire régional, ce qui contribue à affaiblir l’irrigation du
territoire à partir de ces villes. Les trois villes ont des profils démographique, économique, sociologique, des
ambiances culturelles bien différentes.
Avec une agglomération d’un peu plus de 200 000 habitants, Caen est une ville moyenne à l’échelle
européenne mais pèse d’un poids considérable dans sa région. Caen a connu une très vive croissance dans
les années 1950 et 1960. Dans les trois dernières décennies, elle a totalement changé de physionomie. Son
emploi industriel a considérablement crû, vieille ville de robe et de rente foncière, elle est même devenue
dans les années 70 une ville à forte population ouvrière. Une communauté d’agglomération « Caen la mer »
s’est constituée : regroupant 227 000 habitants, elle rassemble les trois quarts de la population et 90% des
emplois de l’aire urbaine, elle-même très étalée.
Au début des années 2000, après bien des restructurations, l’industrie représente une part importante de
l’emploi, l’automobile et l’agroalimentaire étant particulièrement présents. En même temps est apparu un tissu
d’entreprises à forte composante «hautes technologies» et «recherche-développement», signe d’une mutation
profonde. Les activités de services et de commerces n’ont cessé de croître. Dans la décennie 1990, l’emploi
total a progressé de 8%, ce qui positionne Caen devant des capitales régionales de taille équivalente. Les trois
quarts de ces emplois sont de nature tertiaire. Caen concentre plus de services supérieurs que d’autres villes
françaises de même taille et dispose d’un assez large éventail de services (santé, culturels, financiers, etc.).
Les deux autres agglomérations principales, Cherbourg-Octeville et Alençon sont d’une taille nettement
moindre et de profil très différents.
Cherbourg-Octeville, avec une agglomération de 90 000 habitants, longtemps ville Arsenal, en faible relation
avec l’intérieur de la région, sort petit à petit de son profil exclusivement ville « Arsenal d’État » excessivement
spécialisée autour de la construction navale. Les restructurations industrielles pèsent fortement. L’ouverture de
ses activités industrielles, les reconversions, sa vocation maritime, le développement d’un pôle d’enseignement
supérieur, de services, d’attracteurs touristiques, sa population jeune et qualifiée, sont des atouts pour son
avenir.
Alençon, avec une agglomération de 44 000 habitants, a connu elle aussi les difficultés des restructurations de
l’industrie née dans les années 1960. Les efforts de développement de nouveaux secteurs, celui de la plasturgie
comme de la formation supérieure, tirent la ville. Son faible raccordement l’a longtemps pénalisé. L’amélioration
des connexions routières et autoroutières la remet dans de meilleures conditions de développement.
1.2 Une capitale dominante, sans être vraiment locomotive
Caen joue un rôle majeur au sein de l’espace régional. Par son poids démographique, ses fonctions économiques
(production, commerce, services), administratives et universitaires, elle est l’agglomération dominante de la
Basse-Normandie. Avec 370 000 habitants en 1999, son aire urbaine se situe quant à elle au 21ème rang français,
couvrant ainsi la majeure partie du département du Calvados. En Basse-Normandie, elle concentre 30% des
habitants et des emplois, 56% des emplois métropolitains supérieurs et 80% des étudiants de la région.
A ce poids majeur correspond un dynamisme quantitatif qui ne s’est pas démenti lors des dernières années :
dynamisme économique avec une croissance continue de l’emploi, mais également démographique, puisque
l’aire urbaine de la capitale canalise 84 % de la croissance démographique régionale entre 1990 et 1999 et 60
% de son excédent naturel. La polarisation autour de l’agglomération caennaise se traduit notamment par
son étalement dans l’espace sur une aire périurbaine de plus en plus élargie : au total, on peut considérer
que l’ensemble des communes du quart nord-est de la région est désormais intégré à cette dynamique de
métropolisation.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
1
Trois enjeux transversaux
Fortement dominante dans l’espace régional, Caen ne présente pas pour autant les caractères d’une vraie
locomotive, dont l’attraction extérieure se traduirait par un réel rayonnement interne :
I d’une part, Caen n’est en l’état ni une métropole européenne, ni une métropole française fortement affirmée,
ne serait-ce que par rapport à ses voisines Rennes et même Rouen (dont l’aire urbaine se situe au 13ème
rang français). Au demeurant, ses relations restent limitées avec les métropoles extérieures à la région.
Caen domine un espace régional qui fonctionne davantage en vase clos que les autres régions de l’ouest
(moindre rayonnement externe) et celles du Bassin parisien (moindre dépendance de Paris), mais son statut
de capitale régionale lui permet néanmoins de bénéficier de sièges sociaux et d’institutions d’Etat.
I d’autre part, le rayonnement bénéfique de Caen sur l’ensemble de la Basse-Normandie reste limité :
la ville polarise une part importante de la vitalité régionale, sans pour autant atteindre la dimension
qualitative et fonctionnelle de métropole, qui lui permettrait de générer une véritable dynamique.
L Un enjeu
de modernisation
« Faire de Caen une agglomération de niveau européen »
De faible notoriété à la veille de la seconde guerre mondiale, l’image de Caen a évolué grâce
à la reconstruction et aux décentralisations industrielles qui ont suscité une forte expansion
démographique et économique. Comptant aujourd’hui un peu plus de 200 000 habitants, Caen
se place au 31ème rang des agglomérations françaises entre Brest et Le Mans, très en retrait
par rapport aux autres capitales régionales du Grand Ouest. L’aire urbaine de Caen se situe en
revanche au 21ème rang au niveau national en raison de l’extraordinaire étalement urbain autour
de la capitale régionale. Caen est considérée pour son dynamisme culturel et son haut niveau
scientifique et technologique, mais cette position n’est pas totalement acquise. Son potentiel
en fonctions métropolitaines supérieures reste en effet limité et la ville souffre d’une carence en
services haut de gamme et d’une offre foncière pas toujours adaptée. En outre, Caen est peu
visible au niveau français et européen, et la capitale bas-normande semble assumer difficilement
sa fonction de locomotive et de force d’entraînement de l’ensemble régional. Caen a aujourd’hui
tout intérêt à renforcer ses liens avec Rouen et Le Havre, en renforçant les coopérations avec
ses deux voisines haut-normandes au sein de la Métropole Normande labellisée par la DATAR en
2004. Situé au cœur de la Normandie, ce « triangle d’or » d’un million d’habitants pourra constituer
une véritable force d’entraînement pour les deux régions.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Réguler la consommation de l’espace
par une politique foncière adaptée »
Le foncier est aujourd’hui l’objet de tensions et d’enjeux multiples. La Basse-Normandie n’échappe
pas à la règle. Ainsi observe-t-on dans les espaces de forte pression, principalement en milieu
périurbain et sur le littoral, une multiplication des conflits d’usage dans lesquels le développement
résidentiel pavillonnaire entre en concurrence avec l’emprise foncière agricole (dont le maintien est
localement compromis), et/ou les besoins en foncier d’entreprises. Ces tensions s’accompagnent par
ailleurs, en milieu périurbain comme en milieu rural, d’une indéniable tendance à la surconsommation
d’espace et au gaspillage de foncier par multiplication des zones d’habitat pavillonnaire. Les
difficultés à se loger en ville et la recherche d’une meilleure qualité de vie poussent en effet les
habitants à quitter les centres-villes pour s’installer à la périphérie des grandes agglomérations. Le
littoral reste le principal espace de conflits potentiels concernant l’utilisation de l’espace. En effet,
un tiers est construit, un tiers est protégé et un tiers reste soumis à la compétition des usages.
La sauvegarde des milieux littoraux constitue donc un enjeu de premier ordre.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
2
Trois enjeux transversaux
1.3 Villes, bourgs et territoires : un maillage à consolider
Un semis de pôles, plus qu’un maillage
Au-delà des trois agglomérations principales, la région présente un semis urbain de « villes moyennes »
relativement régulier, à travers un ensemble de pôles d’emplois et de services : quatre pôles intégrés à
l’armature urbaine supérieure : Lisieux, Saint-Lô, Argentan et Flers, et, à un niveau plus local, neuf autres
centres : Vire, Bayeux, Honfleur, Trouville-Deauville, l’Aigle, Avranches, Granville, Coutances et Mortagne-auPerche. Autrefois marchés, puis centres industriels, ces pôles assurent la présence d’une offre d’emplois et de
services de niveau intermédiaire sur l’ensemble du territoire et jouent donc un rôle essentiel dans l’animation
de leur bassin d’emploi.
Des pôles affaiblis, parfois en difficulté
La dynamique de ces pôles est variable en raison de leur forte spécialisation économique et de leur
positionnement au sein du système productif régional. Les petites villes en milieu rural situées loin de la côte
et des grandes agglomérations ont pour la plupart perdu de la population au cours des années 1990, alors
que celles des Pays-de-la-Loire et du sud de la Bretagne tendaient au contraire à se développer.
Cet affaiblissement tient en grande partie à la rétraction du tissu industriel : les petites villes ont en moyenne
perdu 9 % de leurs emplois industriels en dix ans. Si elles continuent à polariser des bassins de vie, elles voient
leur palette d’activités se réduire, y compris dans les services où elles sont victimes de phénomènes de courtcircuit, les populations rurales préférant souvent fréquenter directement les grandes villes. C’est également
sur ces petits pôles que le déficit de médecins commence à se faire sentir.
Ainsi, bien des pôles locaux se trouvent aujourd’hui en difficulté, affichant à la fois des bilans démographiques
défavorables, un vieillissement sensible de la population, un recul de l’emploi industriel, et un effritement de
l’offre de services.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Renforcer le maillage territorial »
La Basse-Normandie est parsemée de bourgs et de petites villes qui favorisent, par leur forte
densité, une offre et un accès rapide aux commerces et services à la population. Sur le plan
démographique, ce maillage territorial a permis aux campagnes bas-normandes de mieux résister
que les autres régions rurales françaises, mais la solidité de ce réseau de bourgs et de petites
villes est aujourd’hui menacée. Le renforcement de ce maillage territorial est donc un facteur
d’ancrage et de cohésion territoriale, notamment en milieu rural, pour l’ensemble de la BasseNormandie. Il s’appuiera sur la constellation des 74 «bassins de vie» identifiés et sur l’échelle
des Pays et des Parcs naturels régionaux recouvrant généralement plusieurs de ces bassins
de vie.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
3
Trois enjeux transversaux
G Un enjeu de valorisation
« Dynamiser les villes moyennes pour en faire le cœur
du développement et de l’animation des territoires »
Le maillage urbain de la Basse-Normandie repose sur un ensemble de villes moyennes, dont
les deux principales villes sont Caen et Cherbourg. A des degrés divers, les villes moyennes
de la région ont plutôt bien résisté à la disparition d’unités industrielles importantes grâce
à l’amélioration de leurs conditions d’accessibilité, à la forte capacité d’encadrement de leur
territoire urbain et rural, et à l’importance des offres urbaines existantes. Actuellement, cependant,
l’affaiblissement de leur tissu industriel et la fragilisation de leur économie limitent leur aptitude à
retenir l’emploi et la population dans leurs bassins d’emploi. Leur capacité de développement est
par ailleurs freinée par l’offre limitée d’emplois supérieurs sur leur territoire. L’avenir de la BasseNormandie repose beaucoup sur le dynamisme de ces villes moyennes qui doivent notamment
développer le travail en réseau pour impulser entre elles de véritables synergies. Il s’agira donc
de soutenir les «projets d’agglomérations» en veillant à leur bonne articulation avec les territoires
ruraux au cœur desquels ils s’insèrent.
1.4. Des espaces ruraux marqués par le contraste est/ouest
L’espace rural reste fortement représenté dans la région puisqu’il regroupe 35 % de la population, contre 30
% en moyenne dans le Grand Ouest et 22 % sur l’ensemble de la France provinciale. Cet espace présente des
dynamiques, des types et des niveaux de développement relativement hétérogènes. Si le paysage demeure,
il a considérablement changé de contenu.
Sur la moitié est de la région, le déversement démographique de l’Ile-de-France alimente un processus de
renaissance rurale, sensible y compris dans les campagnes du Perche et du Pays d’Ouche. Inversement, le
Bocage de l’Orne et du sud Cotentin affiche des bilans démographiques structurellement négatifs, en raison
notamment de sa position périphérique vis-à-vis du rayonnement parisien.
D’une manière plus générale, l’espace rural régional est caractérisé par un faisceau de contrastes démarquant
les territoires de l’ouest par rapport à la moitié est de la région.
Tout d’abord dans les profils des économies locales : l’orientation agricole, bien présente dans l’ensemble
de l’espace rural bas-normand, est plus particulièrement affirmée et dominante dans les territoires de l’ouest,
où l’agriculture reste un des premiers employeurs. Le tissu rural de la grande bande céréalière Caen - Falaise
- Argentan - Sées - Alençon semble largement stabilisé et constitue une coupure laissant à l’Est des profils
économiques en mutation vers l’économie résidentielle s’arrêtant sur la vallée de la Dives et à l’Ouest une
zone de bocage où l’érosion de la population, déjà amorcée en Suisse Normande, laisse augurer un déclin
démographique en limite de l’Orne et dans la Manche. C’est aussi à l’ouest d’une ligne Bayeux - Flers que le
tissu industriel rural connaît son maillage le plus dense.
Puis dans l’organisation même de l’espace : le semis de petites villes et de bourgs, plus dense sur le Cotentin
et le Bocage, offre un niveau de proximité et de desserte en services à la population plus élevé sur l’ouest
de la région. Mais il s’agit d’un tissu fragilisé, dont le maintien constitue un des enjeux majeurs pour le devenir
de ces espaces.
1.5. Du littoral au bocage : une opposition nord/sud ?
L’analyse des profils et des dynamiques du territoire régional fait apparaître, du nord vers le sud, une forme
d’opposition entre deux types d’espaces bien distincts :
I au nord, on retrouve une majorité d’espaces fortement développés, caractérisés par l’efficacité
territoriale, liée en partie à l’accessibilité au réseau de corridors grande vitesse. Il s’agit de l’aire
métropolitaine de Caen, dont les liens économiques se développent peu à peu avec les deux autres
têtes de la Normandie, Le Havre et Rouen, et qui rayonne jusqu’à la limite est du Calvados ; de
l’ensemble Côte Fleurie – Côte de Nacre, espace de redéversement résidentiel et touristique et du
Nord-Cotentin, en situation plus excentrée, mais disposant d’atouts et de potentiels réels.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
4
Trois enjeux transversaux
I au sud, se concentrent de nombreux espaces périphériques, franges ou marges à l’écart de ces
cœurs du développement, pour certaines confrontées à de réelles difficultés économiques, et souvent
démographiquement fragiles. Ces espaces se concentrent plus particulièrement sur le tiers sud-ouest,
correspondant au Bocage du Sud-Calvados, de l’Ouest de l’Orne et du Sud-Est de la Manche.
Il ressort très schématiquement de l’observation de cette césure socio-économique un enjeu majeur de
cohésion spatiale pour l’aménagement et le développement : comment mieux raccrocher à la dynamique et
à la locomotive régionale du nord, les espaces du sud-ouest et plus généralement le département de l’Orne,
département fragile de la région, éloigné de la mer, alors que l’espace maritime laisse entrevoir des perspectives
de développement importantes dans les années à venir.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Conforter et dynamiser l’espace rural »
La Basse-Normandie est la 5ème région pour la part de sa population vivant en milieu rural,
4ème pour les emplois non agricoles qui s’y exercent et 1ère pour la part de l’agriculture dans
l’économie. La ruralité est donc une spécificité forte de la Basse-Normandie. En pleine mutation,
le monde rural souffre depuis longtemps de l’érosion progressive des effectifs agricoles, de la
mondialisation, des restructurations industrielles, de l’attraction des grandes villes etc. Les zones
bocagères sont particulièrement touchées. L’étalement urbain, l’arrivée de nouvelles populations
(personnes âgées, britanniques etc.), les résidences secondaires et le tourisme etc. contribuent
à redynamiser certaines parties du territoire, mais de réelles incertitudes pèsent toujours sur
l’avenir du monde rural.
1.6. L’espace « vécu » des populations :
l’enjeu de l’accessibilité et de la mobilité
La tendance profonde des dernières décennies est la concentration des activités économiques sur un nombre
réduit de sites. Mieux dotés et plus fréquentés, ces pôles jouent un rôle majeur sur le territoire. Or, à cette
concentration accrue de biens et services s’oppose un étalement continu des populations autour de ces
pôles. Les gens sont donc amenés à se déplacer davantage chaque jour pour travailler et consommer.
Dans la perspective d’une meilleure qualité de vie, l’avenir régional tient pour beaucoup en la prise en compte
des modes de vie, de leur évolution, des nouveaux rythmes de la vie quotidienne et, au final, des aspirations
des populations par rapport à leur façon de vivre l’espace.
Cet enjeu pose la question essentielle de la proximité, de l’accessibilité et de la mobilité. Comment les
populations peuvent-elles avoir accès à un emploi, à des services, à des loisirs ? Cette accessibilité renvoie
d’une part à la dynamique du tissu économique et au maintien du tissu de services au public, d’autre part à
la mobilité des populations elles-mêmes – étant entendu que la mobilité ne doit pas seulement s’entendre
au sens physique, elle est aussi culturelle, cognitive et concerne aussi bien les populations urbaines que les
populations rurales.
L’accessibilité s’envisage également en termes de technologies de l’information. L’accès à des services
existants et à de nouveaux services via les technologies de l’information, mais aussi l’accès à ces technologies
elles mêmes, constituent aujourd’hui des enjeux forts de cohésion sociale et de cohésion territoriale.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
5
Trois enjeux transversaux
L Un enjeu
de modernisation
« Favoriser la mobilité et l’accessibilité
au travail, aux commerces et aux services
sur l’ensemble du territoire »
Certaines parties du territoire régional sont particulièrement concernées par l’importance de la
mobilité et l’accessibilité à l’emploi, aux commerces et aux services : les espaces ruraux les plus
enclavés, les grandes villes de plus en plus engorgées aux heures de pointe, et les quartiers
sensibles. Certaines catégories de la population, peu mobiles, sont également exposées : les
jeunes, les personnes défavorisées et les personnes âgées, d’où la nécessité de développer
de nouvelles formes de transports et de services pour faciliter l’accès aux services. Les
technologies de l’information et de la communication (TIC) ouvrent de nouvelles possibilités
dans ce domaine.
1.7. Quelles perspectives pour l’économie résidentielle ?
En parallèle du potentiel touristique, un des caractères originaux de la région réside dans la spécificité de
son offre territoriale à proximité de Paris. La densité modérée de son occupation humaine, la diversité et la
qualité de ses paysages et de son cadre de vie, son offre particulière d’emploi « à la campagne » lui confèrent
un potentiel d’attractivité réel.
Cette offre fait largement écho à la demande de nature de la part des citadins, qui aspirent de plus en plus
à des modes de vie où la notion de qualité figure au premier rang : qualité du cadre de vie, des paysages,
de l’environnement, du patrimoine, de la culture, qualité des produits aussi. Sur ce terrain, la région dispose
d’atouts indéniables.
C’est ainsi que les nouvelles économies « autour de l’accueil » pourraient jouer un rôle important sinon décisif
dans le système régional de demain. L’attractivité croissante du littoral et de la trame rurale envers des
populations de seniors, l’expansion de l’agglomération caennaise, les installations de plus en plus fréquentes de
ménages britanniques et franciliens… sont à même d’entraîner le développement d’une économie résidentielle,
fondée sur le commerce et les services à la personne (services aux particuliers, éducation, santé, action sociale,
mais aussi activités immobilières et, pourquoi pas, financières).
Les conditions du développement de l’économie résidentielle
Pour autant, le poids de l’économie résidentielle reste à l’heure actuelle difficile à quantifier, même si elle est
plus développée en Basse-Normandie que dans de nombreuses régions. Certes, les observations montrent
que le secteur est en croissance régulière et qu’il comporte des perspectives de développement significatives,
y compris avec le phénomène de vieillissement de la population :
I la préservation de la qualité du cadre de vie et de l’activité agricole en zone littorale : pour attirer
durablement et fixer des populations à la recherche d’une vraie qualité de vie, il conviendra de
préserver la qualité de l’espace à travers le déploiement d’outils de maîtrise foncière et de valorisation
paysagère et environnementale.
I le maintien et l’amélioration des services à la personne : le fondement même de l’économie résidentielle
amène à veiller à la consolidation du tissu de services tout en développant une offre adaptée au
fonctionnement des populations citadines, ce qui passera par la construction de « plateaux de
services » de haute qualité, ouverts à certification et à labellisation.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
6
Trois enjeux transversaux
1.8. La culture comme facteur déterminant
de l’aménagement du territoire
Notre région est riche d’une histoire forte et tourmentée, portée par des générations de bâtisseurs, ayant
pour témoins des œuvres et sites patrimoniaux médiévaux aussi emblématiques que la tapisserie de Bayeux, le
Mont-Saint-Michel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et visité par plus de trois millions de personnes
chaque année, le château de Caen, plus grande forteresse d’art roman en Europe, et le château de Falaise,
seul grand donjon anglo-normand bien conservé et dont la renommée dépasse largement l’hexagone. L’histoire
plus récente -et hélas tragique- de la seconde guerre mondiale a par ailleurs largement contribué à son
identité en tant que terre de mémoire.
Cette mémoire historique est transmise par de nombreux musées parmi lesquels prédomine le Mémorial,
lieu de réflexion et de débats privilégiés en Europe, autour de tous les conflits qui secouent la planète. Par
ailleurs, l’Institut Mémoire de l’Édition Contemporaine (IMEC) sauvegarde et valorise la mémoire éditoriale et
cinématographique contemporaine.
Pourtant, au vu des attraits incomparables de cette région, force est de constater que l’image qu’elle véhicule
en dehors de son territoire demeure certainement en deçà de ce qu’elle pourrait potentiellement offrir. Cette
constatation est particulièrement vraie si l’on compare son image à celles des régions Bretagne et Nord Pasde-Calais. Ce n’est certainement pas un hasard si la Basse-Normandie a précisément, jusqu’à maintenant, trop
souvent négligé sa politique en faveur des arts plastiques et cinématographiques, véritables vecteurs d’image
en matière artistique et culturelle. Ces derniers sont importants dans la mesure où ils participent du dynamisme
général et du « vivre ensemble » de la population qui habite le territoire : le sentiment d’un bien-être collectif
provient aussi de cette identification positive et d’une forme de « fierté » locale qui en découle.
Une richesse patrimoniale reconnue
Comprenant plus de 1 700 monuments protégés dont 600 classés, la Basse-Normandie est riche d’un patrimoine
historique et architectural exceptionnel à l’image du Mont Saint-Michel. A lui seul, le département du Calvados
comprend 900 monuments protégés, deuxième département après Paris à l’échelle nationale. Cette profusion
va de pair avec un maillage patrimonial équilibré, surtout dans le Calvados. Les monuments sont beaucoup
plus épars dans l’Orne, en particulier dans le Domfrontais.
Basse-Normandie, terre de festivals
Notre région se caractérise aussi par un nombre important de festivals offrant une large palette disciplinaire.
Au-delà du Festival du Film Américain de Deauville jouissant d’une renommée internationale, d’autres festivals
de moindre envergure, résultats de l’initiative de dizaines de passionnés, acteurs de leurs territoires, sont
néanmoins bien repérés à l’échelle nationale. Citons « Jazz sous les Pommiers », Septembre Musical de l’Orne,
Nördik Impakt, « Aspects des Musiques d’aujourd’hui » ou encore les Boréales. Un festival comme « Jazz sous
les Pommiers » est tout à fait exemplaire par le nombre de bénévoles qu’il mobilise et le degré d’implication
locale ; on ressent effectivement combien la population coutançaise s’est appropriée la manifestation, au fil
de ses 25 années d’existence.
La vitalité des festivals s’illustre aussi dans leur répartition géographique incluant des zones très rurales, comme
le montrent les festivals de musiques actuelles « Papillons de nuit » (à Saint-Laurent-de-Cuves), « Chauffer dans
la noirceur » (à Montmartin-sur-Mer), « Art Sonic » (à Briouze), pour n’en citer que quelques-uns.
Une attention particulière doit être portée à un « lissage » du calendrier de l’ensemble de ces manifestations
sur l’année et à un développement de l’offre festivalière en période estivale.
Des domaines spécifiques de la région :
la voix, le livre, la mémoire
Aujourd’hui, trois domaines culturels constituent de véritables atouts pour la Basse-Normandie : le pôle Voix,
le livre et la lecture publique, le pôle Mémoire.
La Basse-Normandie se démarque par un pôle Voix particulièrement dynamique et diversifié, animé notamment
par l’association Musique en Normandie (chargée de développer et d’accompagner les pratiques vocales
amateurs), l’association Polyfollia, instigatrice d’une fête-marché mondiale de la voix, et récemment renforcé
par l’implantation de la Fédération Internationale pour la Musique Chorale à Louvigny. La voix est également
portée par des saisons lyriques bien identifiées au théâtre de Caen et au Trident à Cherbourg, auxquelles
les Arts Florissants contribuent largement par l’offre de spectacles de très grande qualité accueillis sur les
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
7
Trois enjeux transversaux
plus grandes scènes internationales et du programme biennal du « Jardin des Voix » (au théâtre de Caen)
visant à repérer et à favoriser la carrière de jeunes chanteurs dans le répertoire baroque. Enfin, la Maîtrise
de Caen (chœur de jeunes garçons) portée par le Conservatoire National de Région, la présence et l’accueil
de remarquables chœurs vocaux (Ensemble de Caelis, Accentus), les nouveaux festivals vocaux qui voient le
jour (Viva Voce) et les grands festivals de musique classique plus anciens faisant une part belle à la voix (Les
Heures musicales de l’Abbaye de Lessay, Septembre Musical de l’Orne), contribuent incontestablement à faire
de la région un véritable pôle d’excellence de la voix.
Le livre et la lecture publique sont un secteur qui s’étend du livre (création, diffusion, économie du livre) à la
lecture (bibliothèque publique, lecture, formation et patrimoine écrit). Cette activité est largement développée
en Basse-Normandie, surtout dans la capitale régionale qui y joue un rôle primordial. En matière de librairies,
Caen constitue une pépinière reconnue à l’échelle nationale qui altère cependant l’offre des communes et
des départements voisins : l’Orne est un des départements les moins fournis en points de vente du livre.
La vocation littéraire de la région est consolidée par la présence du Centre Régional des Lettres, de l’IMEC
(Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine), des Rencontres pour Lire, de nombreux salons du livre et de
manifestations littéraires. Une vingtaine d’auteurs sont présents et actifs sur le territoire bas-normand et 50
éditeurs y sont implantés, dont 24 dans le Calvados. Le département de l’Orne, ancienne région d’éditeurs
célèbres, à quant à lui, une longue histoire avec le papier et l’imprimerie qui mériterait sans doute d’être
mieux valorisée. Cette vocation perdure aujourd’hui avec la présence de grosses entreprises dans le sud du
département.
Les bibliothèques et les médiathèques jouent un rôle important de relais de cette vie littéraire. Leurs résultats
dans les villes bas-normandes sont excellents d’après la Direction du Livre et de la Lecture (nombre d’emplois,
collections, inscrits, prêts…). La situation est plus contrastée en milieu rural, malgré le travail des bibliothèques
départementales. En effet, les bibliothèques sont inégalement réparties, parfois exiguës et sans personnel
formé.
La Basse-Normandie est le chef de file d’un pôle Mémoire constitué autour des événements de juin 1944 (plages
du débarquement, Mémorial, musée du débarquement d’Arromanches…). Les musées qui leur sont consacrés
rassemblent 58 % des visiteurs de l’ensemble des « musées de France » implantés en Basse-Normandie. Ils sont
concentrés pour la plupart dans le Calvados. Ce pôle a été renforcé récemment par l’installation à l’abbaye
d’Ardenne de l’IMEC, dédié à la conservation et à la valorisation d’archives de l’édition contemporaine.
Une nécessaire diffusion sur les territoires
La répartition de la vie culturelle en Basse-Normandie est inégale. Les villes sont actives, Caen et son
agglomération polarisent de nombreux équipements et événements. Dans les espaces ruraux, les associations
locales et un véritable volontarisme politique jouent un rôle essentiel. La coordination et la mise en réseau
des initiatives seraient sans doute essentielles au développement de cette dimension vitale des territoires.
La création ne vaut effectivement que si elle peut être diffusée et partagée avec le public. Or, en dépit des
moyens importants que les différentes collectivités mettent en œuvre en faveur de la création artistique et
du spectacle vivant en particulier, ce dernier peine beaucoup à se diffuser. Pourtant, la Basse-Normandie tire
relativement bien son épingle du jeu par rapport à bien d’autres régions françaises en s’étant dotée d’un outil
interrégional (avec la Haute-Normandie) unique et performant : l’ODIA (Office de Diffusion et d’Information
Artistique). On peut également souligner les efforts de diffusion soutenus des départements du Calvados et
de la Manche reposant sur leurs réseaux respectifs de l’ODACC et de Villes en Scène lesquels participent
à l’irrigation du territoire par une offre culturelle majoritairement régionale. Le théâtre du Préau, situé aux
confins des trois départements de la région, constitue également un très bel exemple de diffusion artistique
en milieu rural, dont le rayonnement n’a fait que se confirmer et s’étendre depuis son ouverture, il y a plus
de dix ans.
De nouveaux domaines à valoriser
Il est aujourd’hui nécessaire de repenser intégralement les politiques mises en place en direction de l’art
contemporain –patrimoine des générations futures-, du cinéma et de l’audiovisuel. L’action culturelle pouvant
également être un élément de réparation ou de revalorisation symbolique d’un site ou d’un territoire (l’exemple
du musée Guggenheim de Bilbao apparaît comme un « miracle économique »). Il est indispensable de privilégier
la réalisation d’un projet qui permette de rendre compte de la vitalité créatrice contemporaine, inscrite dans un
processus de transformation active de la mémoire (industrielle et sociale). La conversion de friches industrielles
de l’ex-SMN est envisagée dans ce sens pour la mise en place d’un pôle d’art contemporain alliant les arts
plastiques et les hautes technologies, en partenariat avec le Centre Pompidou et la société Philips.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
8
Trois enjeux transversaux
G Un enjeu
de valorisation
« Valoriser et renforcer la vie culturelle
sur l’ensemble du territoire »
Le développement des loisirs, du temps libre et du tourisme a suscité le développement et
renforcé l’importance de la vie culturelle sur l’ensemble du territoire. L’offre et la vie culturelle
sont particulièrement riches en Basse-Normandie, la richesse de son patrimoine, l’organisation
de nombreux festivals (« l’autre terre des festivals ») et l’existence de spécificités propres à la
région dans le domaine de la Voix, de la Mémoire, du livre et de la lecture publique contribuant
à son dynamisme. Caen se démarque par ailleurs des villes de taille équivalente par son offre
et sa richesse culturelle. La notoriété de la Basse-Normandie est cependant limitée dans ce
domaine, et de grandes disparités subsistent sur l’ensemble du territoire régional. La vie culturelle
est donc un atout pour la Basse-Normandie, qu’elle doit renforcer et valoriser pour rendre la
région plus attractive.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Améliorer la qualité de vie
dans les différents types d’espace »
La qualité de vie est l’un des grands atouts reconnus de la Basse-Normandie. Elle le doit à la
fois à la beauté de son cadre de vie (paysages, littoral, bocage etc.), à l’offre et la qualité des
services à la population sur le territoire, à sa richesse culturelle, à la taille « humaine » des grandes
villes, à l’offre foncière dans leur périphérie etc. La préservation et l’amélioration de cette qualité
de vie, sur l’ensemble du territoire bas-normand, sont donc un atout à conforter pour favoriser
notamment l’attractivité de la région sur le long terme.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
9
Flamanville
BeaumontHague
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic VANNES
au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE - RGP 1999
INSEE - Inventaire Communal1998
SAINT-BRIEUC
Granville
SaintJames
Pontorson
Saint-Hilairedu-Harcouët
Avranches
Flers
Condésur-Noireau
Domfront
LAVAL
Mortain
Vire
VillersBocage
Bayeux
Mamers
Sées
Vimoutiers
Bolbec
La FertéBernard
Le Theil
Nogentle-Rotrou
La Loupe
Verneuilsur-Avre
Dreux
Vernon
CHARTRES
ÉVREUX
Gaillon
Les
Andelys
Fleurysur-Andelle
Gournayen-Bray
Forgesles-Eaux
Aumale
PARIS
AMIENS
BEAUVAIS
ORLÉANS
Fressenneville
Gamaches
FrivilleEscarbotin
Blangy-surBresle
Neufchâtelen-Bray
Eu
Louviers
Dieppe
ROUEN
Le
Neubourg
Elbeuf
Beaumontle-Roger
Brionne
Notre-Damede-Gravenchon
Mortagneau-Perche
L' Aigle
Bernay
Yvetot
CanyBarville
Saint-Valeryen-Caux
Lillebonne
Paluel
PontAudemer
Orbec
Lisieux
Pontl'Évêque
LE MANS
ALENÇON
Argentan
Saint-Pierresur-Dives
Falaise
La FertéMacé
CAEN
Fécamp
Le
Havre
Honfleur
Trouvillesur-Mer
Divessur-Mer
Aire d'influence des
pôles de services
intermédiaires
ORGANISATION TERRITORIALE
DES SERVICES
Torignisur-Vire
SAINT-LÔ
Villedieules-Poêles
Coutances
Carentan
Valognes
CherbourgOcteville
RENNES
Commune n'appartenant ni à l'espace à dominante urbaine
ni à une aire d'emploi de l'espace rural
Autre commune rurale
Autres communes de l'espace à dominante rurale
Commune n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine
dont 40% ou plus des actifs résidents travaillent dans l'aire
d'emploi de l'espace rural
Couronne des pôles d'emploi de l'espace rural
Commune n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine,
comptant 1 500 à 5 000 emplois
Pôle d'emploi de l'espace rural
Aires d'emploi de l'espace rural
ESPACE À DOMINANTE RURALE
Commune dont 40% ou plus des actifs résidents
travaillent dans plusieurs aires urbaines, sans
atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles
Commune multipolarisée
Communes multipolarisées
Commune dont 40% ou plus des actifs résidents
travaillent hors de la commune mais dans l'aire urbaine
Couronne périurbaine
Unité urbaine comptant 5 000 emplois ou plus
Pôle urbain
Aires urbaines
ESPACE À DOMINANTE URBAINE
LES TERRITOIRES VÉCUS
Un semis de petites villes et de bourgs sur le territoire :
ARRAS
10
Trois enjeux transversaux
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE
1990-1999
- Échelle 15 km
État du réseau au 31/12/2005
et projets
État du réseau au 31/12/1999
Réseau autoroutier
et voies rapides
Solde migratoire 1990-1999
supérieur à 2%
Zones attractives
Incertain
Baisse récente de la population
Baisse continue de la population
Croissance plus ou moins récente
Dynamique irrégulière et modérée
Dynamique assez forte et régulière
Évolution à long terme
de la population
1968-1999
DYNAMIQUE DÉMOGRAPHIQUE
DES BASSINS DE VIE
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
St-Lô
Vire
Du littoral au bocage : une opposition Nord / Sud
Flers
Bayeux
Caen
Alençon
Lisieux
Honfleur
Argentan
Trouville
L'Aigle
11
Trois enjeux transversaux
Trois enjeux transversaux
Des freins psychologiques à lever
Une forte tendance à l’autodénigrement ?
L’un des traits de caractère individuel et collectif les plus fréquemment décriés dans les analyses régionales
est la propension à l’autodénigrement, à l’auto-dévalorisation. Ce n’est pas là un trait de caractère propre
seulement à la région mais plutôt d’une caractéristique commune à l’ensemble des espaces où domine une
économie traditionnelle, fortement polarisée dépendante d’un système voisin plus dynamique, plus affirmé,
plus puissant (l’Ile-de-France en l’occurrence).
Ce que l’on peut dire de la Basse-Normandie, c’est que cette image négative interne est une sorte de
constante récurrente et tenace, portée et véhiculée dans tous les types de milieu et dans les différentes
sphères et strates de l’action, volontiers appliquée par ailleurs à l’espace et au système régional dans son
ensemble comme à telle ou telle de ses composantes.
Une région trop repliée sur elle-même ?
Est-ce l’excès de modération et de prudence ou l’ombre portée des voisins haut-normands, franciliens et
bretons, ou les deux ? Toujours est-il que, vue de l’extérieur, la Basse-Normandie donne l’image d’une région
peu extravertie. Si la maritimité compte parmi les valeurs à défendre, la population bas-normande est par
culture et par tradition plus terrienne que tournée vers la mer : un moindre goût du risque, peut-être, mais
aussi une moindre propension à l’ouverture sur l’extérieur et, partant, à la coopération externe. Mais là encore,
l’image est parfois trompeuse : la Basse-Normandie est en effet la première région de France pour le nombre
de jumelages avec des villes étrangères, signe que ses habitants savent nouer des liens bien au-delà des
frontières régionales…
Une difficulté à travailler en réseau ?
D’une manière plus générale, les collectivités, les acteurs locaux mais aussi les entreprises ont encore en
effet du mal à travailler en réseau et à se rapprocher pour développer de véritables initiatives d’avenir. Cela
tient sans doute pour partie à l’héritage de la notabilité, dimension très présente dans l’espace normand
traditionnel, mais aussi à une carence de dynamique de coopération (comparée par exemple à une région
comme la Bretagne), qui affecte aussi bien les décideurs que les opérateurs économiques.
Cependant, l’individualité, dans la mesure où elle repose sur une identité réellement fondée et fortement
partagée au plan local, doit elle aussi pouvoir être tournée partiellement en avantage : à condition que les
actions engagées et singulièrement les initiatives de mise en réseau soient attentives aux réalités et aux
affinités locales, le sentiment d’identité collective doit en permettre une appropriation plus profonde. C’est
dans la mise en œuvre de projets communs que se construit l’identité. L’un des grands enjeux du SRADT est
de parvenir à mettre les acteurs de la région en mouvement, en les amenant à travailler ensemble pour bâtir
la Basse-Normandie de demain.
L Un enjeu
de modernisation
« Stimuler l’esprit d’ouverture »
La faible ouverture de la Basse-Normandie sur les marchés extérieurs limite sa capacité de
ventes à l’étranger. Parmi les défauts décriés par les acteurs locaux, la Basse-Normandie est
souvent considérée comme une région qui vit plutôt repliée sur elle-même. Ce caractère introverti
expliquerait sa faible ouverture sur le monde et les régions limitrophes, d’où l’intérêt de stimuler
son esprit d’ouverture pour à la fois développer les coopérations et les échanges, et partir à la
conquête des marchés extérieurs.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
12
Trois enjeux transversaux
L Un enjeu
de modernisation
« Développer le travail en réseau, les échanges
et les alliances (coopérations interrégionales…) »
Lorsque l’on interroge les acteurs locaux sur les mentalités et les comportements des basnormands, beaucoup parlent d’individualisme et des difficultés à travailler ensemble ou à monter
des projets communs. Cette attitude concernerait toutes les sphères de la société, en particulier
les acteurs publics et les entreprises. Dans une petite région comme la Basse-Normandie, le
développement du travail en réseau, des échanges auquel participe la région, permettrait ainsi
de développer des synergies, de démultiplier la force de frappe, et donc d’être plus réactif.
Aujourd’hui plus que jamais, le travail en réseau est le comportement le mieux adapté pour
« rester dans la course » et toujours garder une « longueur d’avance ».
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
13
Trois enjeux transversaux
2. Une économie qui cherche
de nouvelles voies
2.1 Entre tradition et modernité, une transformation en
profondeur
Comparée aux autres régions françaises, la Basse-Normandie apparaît comme une région diversifiée compte
tenu de sa petite taille. En quarante ans, les mutations économiques ont été profondes : chute de l’emploi
non-salarié, montée en puissance du salariat, entrée massive des femmes sur le marché du travail, élévation
continue du niveau de formation et de qualification des emplois, tertiarisation de l’économie accompagnant
un recul de l’emploi industriel et, encore plus, une diminution spectaculaire de l’emploi dans l’agriculture, etc.
Dans les dix dernières années, la Basse-Normandie s’est diversifiée plus fortement que la plupart des autres
régions, surtout en raison du recul observé dans les secteurs industriels les plus traditionnels. Mais malgré ce
mouvement de diversification, le profil général de l’économie reste globalement le même.
La Basse-Normandie est aujourd’hui une région dont les traits agro-industriels sont encore saillants et bien
qu’occupant moins d’actifs, fournissent une part de la valeur ajoutée proportionnellement plus importante que
la moyenne française. La richesse économique de la région ne se limite pas, très loin de là, à son agriculture
et à ses industries agroalimentaires, de nombreux autres secteurs y concourent. L’économie continue de
se tertiairiser, mais avec un relatif retard et à un rythme inférieur à l’ensemble de la Province (les services
représentent ainsi 69% du PIB régional contre 76 % au niveau national).
Des excellences bas-normandes
Comparée à la Normandie comme à l’ensemble français, la structure de la valeur ajoutée du système régional
présente quelques grandes caractéristiques :
I la forte présence du secteur primaire (agriculture, pêche, aquaculture) qui emploie 7 % des actifs en
2004 (moyenne française : 3,5 %), assure 5 % de la valeur ajoutée (contre 3 % en Haute-Normandie
et en France) et valorise par ailleurs 77 % de l’espace bas-normand (1,77 million d’ha).
I la forte présence de l’industrie dans sa globalité (18 % environ des emplois et de la valeur ajoutée
globale, contre 16 % en France métropolitaine, la Haute-Normandie étant encore plus industrielle avec
21 % des emplois et 24 % de la valeur ajoutée) et, dans cet ensemble, celle plus particulièrement des
grandes filières comme :
L’agroalimentaire : 21 000 emplois salariés (21 % des emplois industriels), 16 % de la valeur ajoutée industrielle
régionale (moyenne de 8,5 % pour la Haute-Normandie et 12 % pour l’ensemble français) ;
L’industrie automobile : 10 000 emplois salariés (10 % des emplois industriels), 25 000 sur l’ensemble de la
filière en comptant constructeurs, équipementiers et sous-traitants (1ère filière industrielle au sein de la région),
9 % de la valeur ajoutée industrielle (7 % en France métropolitaine, mais 12 % en Haute-Normandie) ;
L’énergie : 7 500 emplois salariés (7 % des emplois industriels), 12 500 sur l’ensemble de la filière, 22 % de la
valeur ajoutée industrielle (13 % en France, 16 % en Haute-Normandie). Cette activité repose principalement
sur la filière nucléaire liée à la présence de l’usine AREVA NC de La Hague qui assure le traitement des
combustibles nucléaires usés en provenance de réacteurs appartenant à des compagnies d’électricité
française, européennes et asiatiques, et de la centrale nucléaire de Flamanville. L’installation du réacteur EPR,
l’un des plus grands investissements nationaux actuels, pourrait renforcer cette spécialisation.
A ces trois piliers s’ajoute une présence significative des industries de biens intermédiaires (31 000 emplois
salariés, 28 % de la valeur ajoutée industrielle) : métallurgie, travail des métaux, composants électriques et
électroniques, plasturgie etc. Dans la dernière décennie, des activités à forte composante technologique, en
particulier dans l’électronique, les technologies de l’information mais également dans la plupart des autres
secteurs, se sont développées.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
14
Trois enjeux transversaux
I la bonne représentation du commerce et des services à la personne, en particulier les services publics,
les services sociaux et l’éducation : respectivement 16 % et 43 % de la valeur ajoutée des services
(contre 14 % et 36 % au niveau national). Dans cet ensemble, les commerces et les services aux
particuliers alimentent aujourd’hui plus de deux emplois sur dix, avec dans la sphère commerciale de
grandes enseignes de renommée internationale comme Carrefour, après sa fusion avec Promodès,
ou Agrial dans la distribution de produits agricoles.
I le dynamisme de l’artisanat et du BTP qui emploient respectivement 16 % et 7 % des actifs basnormands, 45 % des entreprises artisanales s’exerçant dans le bâtiment. L’artisanat est particulièrement
présent en milieu rural (la moitié des emplois du secteur) et a créé à lui seul un tiers des nouveaux
emplois salariés de la région en 2004. Le BTP est également un secteur en pleine expansion qui
souffre toutefois d’une pénurie de main-d’œuvre pour accompagner son développement. D’une
manière générale, l’économie résidentielle occupe une place majeure dans l’économie bas-normande,
en raison notamment du poids du tourisme dans la région.
I la sous-représentation des services spécialisés, du tertiaire supérieur et des emplois métropolitains :
les services aux entreprises n’interviennent qu’à hauteur de 16 % de la valeur ajoutée des services
(18 % en Haute-Normandie et sur l’ensemble de la Province, 29 % en Ile-de-France). Ce constat réside
dans l’influence du phénomène « d’ombre portée » du Bassin parisien qui concentre 40 % de l’offre
nationale. Ce retard vaut pour la région et non pour le Bassin caennais qui se situe au-dessus de la
moyenne française, en particulier dans la sphère des activités financières. La Basse-Normandie se
situe seulement au 19ème rang pour les emplois s’exerçant dans la sphère financière (3 % des emplois
tertiaires en région contre 4 % au niveau national), mais l’agglomération de Caen se distingue par la
présence de trois sièges sur son territoire et une « excellence », souvent méconnue, dans le domaine
de la gestion des titres et des ordres de bourse.
L Un enjeu
de modernisation
« Améliorer et développer les services à la population
et aux entreprises »
La proximité des commerces et des services à la population contribue à la qualité de vie et à la
force du maillage territorial sur l’ensemble du territoire bas-normand. Dans la région, les services
de santé, de l’action sociale, les services personnels et domestiques, les activités récréatives,
culturelles et domestiques, l’éducation, les activités associatives etc. sont globalement plus
présentes en Basse-Normandie que sur l’ensemble de la Province. L’économie résidentielle
occupe donc une place majeure dans la région. La Basse-Normandie souffre en revanche
d’un déficit de services aux entreprises, en particulier de services haut de gamme, en raison
notamment de la proximité de la région parisienne. L’amélioration et le développement des
services, aussi bien pour la population que pour les entreprises, peuvent contribuer à renforcer
la compétitivité, le dynamisme et l’attractivité de la région.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
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Trois enjeux transversaux
Un enjeu
de consolidation
Q
« Maintenir et développer les services publics
sur le territoire »
Dans la sphère des services à la population, les services publics (de l’éducation, de l’emploi,
du transport etc.) se distinguent par le fait qu’ils s’exercent sous l’égide des pouvoirs publics.
Le maintien et l’amélioration de ces services d’intérêt général sont un enjeu essentiel pour le
territoire régional. L’offre dans ce domaine risque en effet de s’appauvrir et de se détériorer,
si sa nécessaire évolution résulte moins d’une réelle volonté de modernisation (sur le plan
technologique et en matière d’organisation) que d’un objectif affirmé de réduction de la dépense
publique. L’offre de service public doit constituer l’armature du développement des services à
la population. Elle doit contribuer à renforcer le maillage territorial et non l’affaiblir dans une
logique de rentabilité à court terme. L’enjeu pour les territoires les plus fragiles est de sortir
du cercle vicieux consistant à ajuster l’offre de services publics à l’évolution démographique,
une diminution conjointe de la population et des activités ne faisant qu’accentuer la perte
d’attractivité des territoires.
Des potentialités touristiques tout au long de l’année
Le tourisme n’est pas toujours considéré dans les esprits comme une grande activité économique, alors que
l’excédent du poste voyage, dans la balance des paiements nationale, est de 15 milliards d’euros, devançant
tous les autres excédents, y compris l’aéronautique.
En Basse-Normandie, la qualité du patrimoine au sens le plus large (paysages, espaces naturels, sites
historiques, richesses culturelles), la proximité de l’Ile-de-France et de la Grande-Bretagne et l’attractivité de
la position littorale favorisent le développement régional de l’activité touristique. La région occupe la huitième
place des régions touristiques françaises pour les séjours des Français et la 5ème pour les courts séjours.
Parallèlement, avec 16% de résidences secondaires, concentrées pour la plupart sur le littoral, dans le Perche,
le Pays d’Auge et le Bocage, la Basse-Normandie se situe au 4ème rang des régions françaises, devançant
la Bretagne et les Pays de la Loire.
Au total, cette activité touristique occupait 32 200 salariés en 2001, sans compter les entrepreneurs
indépendants ou de double activité. Cela représente 7 % de l’emploi salarié total régional. La consommation
touristique frôle les 2,3 milliards d’euros en 2002. Elle représente 8 % du PIB de la Basse-Normandie, une
proportion supérieure au poids du tourisme dans le PIB national (6,6 %), soit 1 827 euros par habitant, un
montant excédant également la consommation touristique nationale par habitant (1 482 euros).
Le tourisme a plusieurs formes : celui massif estival, se transformant de plus en plus, du fait surtout de la
localisation de la Normandie, en tourisme de courts séjours et de week-ends prolongés. L’activité touristique
est par conséquent étalée sur toute l’année et le chiffre d’affaires réalisé est à peu près équilibré entre les
touristes de passage et en transit, ceux qui séjournent pendant la saison entre le 15 Juin et le 15 septembre,
et les personnes qui viennent le week-end ou en court séjour dans la région. La clientèle de proximité que
constitue ces derniers est favorisée par un nouveau mode de vie et la réduction du temps de travail. Nouvelles
conditions pour nouveaux développements, l’activité touristique mondiale croît, la région a des atouts pour
en bénéficier.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
16
Trois enjeux transversaux
G Un enjeu de valorisation
« Valoriser les potentialités touristiques »
Extrêmement riche d’attrait touristique, la Basse-Normandie dispose d’importants atouts pour
développer la filière touristique sur l’ensemble de son territoire. La forte notoriété internationale
du nom « Normandie », le caractère maritime et la situation géographique privilégiée à proximité
de l’Ile-de-France et de la Grande-Bretagne confèrent à la région une attractivité naturelle.
Offrant pratiquement toutes les formes de tourisme possibles (balnéaire et sportif sur le littoral,
patrimonial et historique etc.), la Basse-Normandie est une région traditionnellement touristique
dont la fréquentation est presque possible toute l’année. Elle est cependant de plus en plus
concurrencée par les régions du sud plus ensoleillées, offrant de nouvelles destinations
accessibles à des prix très attractifs, grâce notamment aux compagnies « low-cost ». La région
est en outre peu attractive pour les jeunes et Caen, la capitale régionale, véhicule une faible
image touristique. Par ailleurs, les opérateurs ne proposent pas suffisamment de produits et
voyages calibrés incluant activités, visites etc. susceptibles d’attirer les touristes étrangers.
La Basse-Normandie devra donc poursuivre ses actions bénéfiques en faveur du tourisme,
en menant une stratégie de promotion offensive auprès de ses clientèles potentielles, tout
en surmontant certains de ses handicaps. Les professions sont en effet très éparpillées sur
le territoire, le niveau de qualité des prestations n’est pas toujours à la hauteur des attentes
et le développement du tourisme risque de se heurter à des conflits d’usage sur le littoral, en
particulier avec les professionnels qui le structurent et le font vivre tout au long de l’année.
Une économie à valeur ajoutée relativement modeste
D’une manière générale, la valeur ajoutée de l’économie bas-normande reste faible, en dépit de progrès
récents : son PIB par habitant (21 371 € en 2003), reste inférieur de 6,2 % au niveau moyen de la Province (22
775 €) et la place au 17ème rang des régions françaises, tandis que son PIB par emploi (54 544 €) la classe
quant à lui au 20ème rang du pays. L’économie bas-normande comprend encore, en effet, de nombreuses
activités à faible valeur ajoutée.
Dans la valeur ajoutée des économies actuelles, le tertiaire joue un rôle déterminant. Or, en Basse-Normandie,
la part d’emplois tertiaires à forte valeur ajoutée reste en retrait par rapport aux autres régions. Certes, Caen
bénéficie d’une bonne représentation des emplois métropolitains supérieurs (6,2 % en 1999, contre une moyenne
de 5,6 % pour les agglomérations françaises), dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche
et des télécommunications. Mais, à l’exception de la capitale, les fonctions tertiaires supérieures sont peu
développées, en raison du poids relativement faible du tissu urbain et de la concurrence de l’agglomération
parisienne qui attire de nombreux actifs hautement qualifiés et à la recherche de rémunérations plus élevées.
L Un enjeu de modernisation
« Accroître les compétences et la valeur ajoutée globale
de l’économie »
Comme l’atteste la faible valeur du PIB par emploi, 54,5 milliers d’euros en 2003, la BasseNormandie comprend de nombreuses activités à faible valeur ajoutée. Elle se situe pour cela au
20ème rang au niveau national. De nombreux secteurs sont concernés, dans toutes les sphères
de l’économie. Le PIB par habitant se situe lui 6% en dessous du niveau moyen de la Province,
un écart qui tend à se creuser depuis une dizaine d’années. La faible valeur ajoutée globale de
l’économie explique en grande partie le faible niveau des salaires versés (18ème rang). L’économie
est très sensible aux fluctuations conjoncturelles en raison du nombre important d’activités
de sous-traitance sur son territoire et souffre par ailleurs d’un déficit de cadres supérieurs qui
limite sa capacité de développement (dernière région pour le taux d’encadrement). Le manque
de professionnalisation dans de nombreux métiers semble être également un handicap pour
la région. Le taux de qualification ouvrière est en revanche élevé comparé aux autres régions
françaises (5ème rang). Une piste pour accroître la valeur ajoutée globale de l’économie
consisterait à attirer et capter des sièges sociaux en Basse-Normandie.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
17
Trois enjeux transversaux
Un tissu industriel assez bien réparti
L’économie bas-normande bénéficie aussi d’atouts, grâce notamment à une relation étroite entre l’industrie
et les territoires. Cette relation offre deux facettes.
L’importance des activités fortement liées au territoire. Le pôle agroalimentaire tout d’abord, dont la base
foncière et les zones d’activités maritimes ne sont pas par principe délocalisables et dont les industries sont
en grande partie alimentées en amont par l’agriculture régionale (véritable filière agro-alimentaire).
La répartition territoriale assez équilibrée sur l’ensemble de l’espace régional des activités et notamment de
l’industrie en milieu rural. Ce caractère dominant de l’économie bas-normande repose notamment sur un tissu
plutôt dense de sous-traitants qui présente une assez bonne résistance aux difficultés économiques, mais
souffre néanmoins de difficultés accrues de recrutement de cadres, d’ouvriers et d’employés.
Des incertitudes pour demain
Marqué par les mutations industrielles des décennies 1980 et 1990, qui ont entraîné des restructurations
importantes et touché entre autres les secteurs traditionnels de la métallurgie, des chantiers navals et de
l’équipement de la maison, l’héritage sur lequel repose pour une large partie le secteur industriel présente par
ailleurs plusieurs facteurs structurels de fragilité, parmi lesquels :
I une certaine dépendance à des groupes extérieurs ou étrangers. Ce phénomène, largement lié à
l’histoire de la décentralisation industrielle, apparaît certes plus limité que dans les autres régions du
Bassin Parisien. Il pèse néanmoins sur l’avenir économique régional.
I une exposition sensible à la concurrence extérieure, notamment des pays émergents. Or cette
concurrence affecte désormais des niches économiques qui, jusqu’à présent, étaient perçues comme
protégées.
I l’insuffisance des capitaux propres, dans ce tissu d’entreprises essentiellement constitué de PME-PMI.
Cette faiblesse est toutefois partiellement compensée par le fait que la région est l’une des mieux
dotées en outils de financement aux entreprises.
Les restructurations industrielles ont particulièrement touché le milieu rural puisque qu’entre 1990 et 1999, les
petites villes ont en effet perdu 9% de leurs emplois industriels. Aux pertes d’emploi dans l’industrie, il faut
associer aussi celles du secteur primaire : les « restructurations » touchent également de manière importante
l’activité agricole. Sur les trois dernières années, le secteur a encore perdu un millier d’emplois, soit 2 % de ses
effectifs, l’augmentation de la taille moyenne des exploitations générant une croissance du nombre de salariés
agricoles (+ 6% en 3 ans). La baisse, continue depuis des décennies, est principalement liée à l’évolution vers
une agriculture de plus en plus productive et de moins en moins vivrière. Actuellement, 15 000 exploitations
vivent de la mise en marché de leurs produits et assurent 90 % de la production, tandis que le même nombre
vivent directement de leurs produits en n’en mettant qu’une petite partie sur le marché.
Des inquiétudes pèsent par conséquent sur l’avenir de l’activité agricole. Les préoccupations sont liées
au vieillissement des exploitants qui trouvent habituellement des repreneurs, aux nouvelles exigences du
développement durable, à la montée en puissance des impératifs de qualité et de labellisation, ainsi qu’aux
effets prévisibles de la réforme de la PAC sur des activités très dépendantes des subventions. A l’échéance
de 2013, la modification des règles du commerce international régi par l’OMC, et le renchérissement du coût
de l’énergie seront de nouveaux défis que devra relever l’agriculture.
Des sauts décisifs, s’appuyant sur la qualité, faisant jouer un des grands atouts déjà existants de l’agriculture
régionale, seront nécessaires pour anticiper les grands changements dans les échanges agricoles européens
comme internationaux.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
18
Trois enjeux transversaux
Un enjeu
de consolidation
Q
« Anticiper la transformation
des marchés et des territoires »
La globalisation et les mutations profondes qu’elles génèrent incitent les entreprises à réagir
rapidement et à s’adapter aux transformations des marchés. L’anticipation permet de mieux
résister à la concurrence et favorise la modernisation et le développement des entreprises, en
les aidant par exemple à identifier des niches sur lesquels s’engager. Les entreprises ne sont pas
les seules concernées. Les acteurs publics doivent également développer des outils de veille
économique, technologique, sociologique, réglementaire (notamment à l’égard de l’Europe) etc.
pour être en mesure eux aussi de réagir aux transformations profondes de l’économie et de la
société.
2.2 Un tissu économique qui a besoin d’être dynamisé
Des entreprises peu tournées vers l’extérieur
L’économie régionale se caractérise d’abord par une faible ouverture sur les marchés extérieurs, renforçant ainsi
la tendance à l’introversion qui caractérise le système bas-normand. La Basse-Normandie est globalement peu
ouverte sur les marchés extérieurs et exporte aujourd’hui trop peu vers les pays à forte croissance économique
(les « Nouveaux Pays Développés à l’Économie de Marché ») comme la Chine ou l’Inde par exemple.
De même, la structure des exportations bas-normandes est majoritairement orientée vers les secteurs
traditionnels les moins dynamiques (ex : l’agro-alimentaire, 1er secteur à l’exportation à 771 millions d’euros en
2004) et l’est très peu vers ceux en forte croissance. En 2003, les exportations bas-normandes représentent
11 % du PIB (18ème rang), alors qu’en Province, les ventes à l’étranger ont atteint 21 % du PIB. Les exportations
ont reculé par ailleurs de 6 % entre 2002 et 2004, alors qu’elles progressaient de 2 % sur la même période
au niveau national.
L Un enjeu
de modernisation
« Favoriser le développement international des entreprises »
L’agroalimentaire et l’automobile concentrent à elles seules près de la moitié des exportations,
les difficultés rencontrées par Philips et le démantèlement de Moulinex ayant entraîné un
effondrement des ventes de composants électroniques et de biens d’équipement du foyer sur
les marchés extérieurs. La Basse-Normandie compte un socle de PME-PMI très performantes à
l’exportation, mais elles sont encore trop peu nombreuses (environ 2 % des entreprises).
Un déficit de créations d’entreprises
Le tissu productif présente par ailleurs une faible dynamique de renouvellement : le rythme de création
d’entreprises y est très modéré, la région se situant en 2005, au dernier rang des régions françaises pour
les créations d’activités nouvelles (créations « pures »). Comparées aux autres régions rurales françaises, les
entreprises qui se créent en Basse-Normandie semblent toutefois mieux résister qu’ailleurs, comme l’atteste
la part relativement élevée des entreprises de moins de cinq ans dans le tissu productif (13e rang national).
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
19
Trois enjeux transversaux
D’autre part, en matière de reprises d’entreprises, la région est en tête de peloton, signe que la transmission
d’entreprises s’opère globalement bien en Basse-Normandie. Mais, en raison du départ à la retraite des
classes d’âges nombreuses de l’après-guerre (« papy-boom »), la transmission d’entreprise risque de devenir
un véritable défi. En effet, un tiers des artisans et professions libérales a aujourd’hui plus de 50 ans et la
proportion est encore plus élevée parmi les agriculteurs, commerçants et chefs d’entreprises (2/5).
L Un enjeu de modernisation
« Stimuler l’esprit d’entreprendre »
Comparé aux autres régions françaises, le tissu productif bas-normand est globalement peu
dynamique. Le nombre d’établissements n’a en effet progressé que de 3 % entre 2001 et 2003.
Si le nombre de créations pures est en constante progression ces cinq dernières années, la
Basse-Normandie affiche malgré tout un déficit en la matière. Stimuler l’esprit d’entreprendre
est donc indispensable pour à la fois renouveler et diversifier le tissu économique régional.
Le rajeunissement continu des entreprises, via la création, constitue un facteur indéniable de
modernisation et de compétitivité de l’économie bas-normande.
Q
Un enjeu de consolidation
« Favoriser la transmission et la reprise d’entreprises »
De nombreuses entreprises risquent de disparaître si leurs propriétaires ne trouvent pas
repreneurs, un risque particulièrement élevé en milieu rural puisqu’environ 4 500 artisans auront
pris leur retraite d’ici à 5 ans. Même si la transmission d’entreprises s’opère plutôt bien dans la
région, la situation risque cependant de se détériorer avec les nombreux départs attendus de
chefs d’entreprise dans les années à venir.
Un faible taux d’encadrement
Autre facteur limitant potentiellement le développement économique, le faible taux d’encadrement affecte la
plupart des secteurs d’activité économique. Si le taux de qualification de la main-d’œuvre ouvrière est élevé,
la région est en revanche l’une de celles qui comptent le moins de cadres en France. Elle se situe d’ailleurs
à l’avant dernier rang national pour la part des cadres et chefs d’entreprise dans l’ensemble des catégories
socioprofessionnelles.
Une économie de la connaissance qui reste à développer
Parallèlement au relatif retard de la tertiarisation et singulièrement du développement du tertiaire supérieur,
l’économie de la connaissance reste globalement peu développée. Les dépenses de Recherche &
Développement représentent aujourd’hui 1% du PIB, contre 3% sur l’ensemble de la Province ; la région se
place ainsi au 17ème rang français. Elle présente cependant un des taux de croissance les plus élevés des
effectifs de R&D en Europe : sur la période 1998-2002, elle se situe ici au 2ème rang français et au 12ème rang
communautaire. Mais le potentiel de R&D est très concentré au sein des grandes entreprises et des grands
groupes particulièrement sur Caen ; l’un des défis majeurs de la région est alors la diffusion de l’innovation et
de la culture de R&D auprès du tissu de PME, largement dominant dans le système industriel régional. En terme
de brevets déposés, la Basse-Normandie affiche un réel dynamisme puisqu’en 2003, elle se situe au 13ème
rang au niveau national. Les dépôts ont progressé de 28 % en un an, la croissance la plus élevée enregistrée
après la Bretagne. En 2002, la Basse-Normandie n’occupait cependant que le 18ème rang pour le nombre de
brevets déposés en France.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
20
Trois enjeux transversaux
Une intégration relativement lente des technologies
de l’information
Les enquêtes nationales et européennes font ressortir que les entreprises françaises et particulièrement
les PME se sont moins appropriées les technologies de l’information que la plupart de leurs homologues
européennes. En France, 38 % des PME de 20 à 250 salariés disposent ainsi d’un site Internet contre 53 %
au Royaume Uni et 65 % en Allemagne, loin derrière les 80 % en Suède. Les deux tiers des sites des PME
allemandes, italiennes et espagnoles proposent des services à leurs clients ou fournisseurs contre 38 %
seulement en France. En Allemagne et en Italie, 20 % des sites ont par ailleurs une fonction marchande contre
14 % en France. Les PME françaises sont donc à la fois moins connectées que celles de l’Europe du Nord et
moins commerçantes, via Internet, que celles de l’Europe du Sud.
La Basse-Normandie, comme beaucoup d’autres régions françaises, accuse un certain retard. La région
bénéficie cependant d’entreprises en pointe dans le domaine des technologies de l’information, mais cette
situation d’excellence, à conforter, ne suffit pas à contrebalancer le retard accumulé dans la majeure partie
du tissu économique. L’appropriation plus rapide des TIC par les PME-PMI est donc un enjeu fort à la fois pour
le développement et le maintien de l’activité et des emplois régionaux.
Un enjeu
de consolidation
Q
« Consolider l’ancrage et favoriser le développement
des PME-PMI en milieu rural »
La Basse-Normandie possède un fort tissu PME-PMI, notamment en milieu rural. Elle est ainsi
au 2ème rang, au niveau national, pour la part des établissements industriels de 50 à 99
dans le système productif local. Très diversifiées, ces PME-PMI souffrent aujourd’hui de la
concurrence, émanant notamment des pays émergents et des nouveaux pays entrants dans
l’Union Européenne, y compris sur des créneaux qui semblaient jusqu’à présent préservés.
Le ralentissement économique et la mondialisation provoquent par conséquent la disparition
d’emplois industriels, en particulier dans les petites villes en milieu rural. La pérennisation et la
dynamisation de ce tissu de PMI, par le biais notamment de l’innovation, est donc stratégique
pour l’avenir du monde rural qui ne se limite pas à son agriculture, et de l’industrie bas-normande
en général.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
21
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
50 à 99 salariés
100 à 199 salariés
200 à 499 salariés
Plus de 500 salariés
LOCALISATION DES
ÉTABLISSEMENTS INDUSTRIELS
Diversifié
Résidentiel touristique
Résidentiel et industriel
Résidentiel et agri-alimentaire
Résidentiel
Industriel
Agri-alimentaire
Typologie des bassins de vie
ORIENTATION ÉCONOMIQUE
DES BASSINS DE VIE
Une économie diversifiée :
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
Vire
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE BRIDGE - 2001
INSEE - 2005
DATAR - 2004
St-Lô
Flers
Bayeux
15 km
CAEN
Caen
ALENCON
Argentan
Trouville
Alençon
Lisieux
Honfleur
L'Aigle
Réseau routier
principal
Réseau autoroutier,
voies rapides
en projet
Réseau routier
N
22
Trois enjeux transversaux
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE-1999
SAFER-2005
- Échelle 15 km
Zones où la part est supérieure à 4%
Les propriétés britanniques
parmi l'ensemble des propriétés
Part supérieure à 50%
Part entre 25 et 50%
Part entre 12 et 25%
Part entre 6 et 12%
Part inférieure à 6%
Les résidences secondaires
parmi l'ensemble des logements
RÉSIDENCES SECONDAIRES ET
IMPLANTATION DES BRITANNIQUES
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
St-Lô
Vire
Flers
Bayeux
Des potentialités touristiques tout au long de l’année :
Caen
Argentan
Lisieux
Honfleur
Alençon
Trouville
I N F L U E N C E
P A R I S I E N N E
L'Aigle
23
Trois enjeux transversaux
Trois enjeux transversaux
3. Des pôles d’excellence
porteurs d’avenir
La Basse-Normandie est aussi une terre d’excellence et, quelles que soient les difficultés auxquelles son
économie est confrontée, celle-ci comporte des branches au fort potentiel, des activités fortement créatives
et novatrices, des produits emblématiques, ainsi que des filières de haute technologie, pour partie adossées
à des pôles de recherche d’envergure internationale.
3.1 Des activités emblématiques, des produits phares
Dans le domaine agricole
L’agriculture est une activité phare, organisée autour de trois grandes filières : lait, viandes bovines et céréales,
qui fonctionnent étroitement avec les industries agroalimentaires. La Basse-Normandie est la 3ème région
française pour la production de lait et de viande bovine avec seulement trois départements. L’image positive
dont bénéficient son agriculture et la qualité de ses productions donne à ce secteur une visibilité et une
renommée qui dépassent largement les limites régionales.
La filière agricole bénéficie d’une reconnaissance internationale, avec sa tradition gastronomique et ses
produits liés au lait (AOC Camembert, Pont l’Evêque, Livarot, Beurre d’Isigny…), à la viande (vaches laitières,
agneaux…), et à l’industrie cidricole (Cidre, Pommeau, Calvados, Poiré). Cependant, l’image et la reconnaissance
de cette agriculture ne doivent pas masquer une autre réalité : la valeur ajoutée globale du secteur agricole
reste trop faible en raison de la faible transformation sur place des produits agricoles.
De son côté, la filière équine, confortée par la présence de l’Institut de Pathologie Équine, de niveau européen,
participe à ce rayonnement extérieur, légitimant la création d’un pôle de compétitivité dédié au cheval.
Néanmoins, la réforme de la PAC, adoptée en 2003, modifie progressivement de manière radicale les modalités
de financement du secteur agricole. Tout en donnant aux agriculteurs la possibilité de produire en fonction
des exigences du marché, la plus grande partie des aides est désormais versée indépendamment des volumes
de production et subordonnée au respect de normes en matière d’environnement, de sécurité alimentaire et
de bien-être des animaux. Cette réforme vise également à préparer l’agriculture européenne aux évolutions
du contexte liées aux négociations commerciales au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce.
L’OMC donne la priorité à la libéralisation des échanges internationaux au détriment du développement durable
en Basse-Normandie. Au-delà des risques que cette orientation constitue pour les pays les plus pauvres de
la planète, elle n’est pas non plus sans conséquence sur l’agriculture normande après 2013. La survie des
économies rurales ne pourra plus être considérée comme acquise.
C’est pourquoi s’appuyer sur le levier du développement durable est aujourd’hui essentiel pour intégrer à la
dimension strictement agricole d’autres préoccupations : le paysage, la diversification de l’économie rurale, la
qualité de vie, l’innovation agricole, les nouvelles méthodes de production et de consommation (tels que les
biocarburants et la biomasse pour la production d’énergie), ou la protection de l’environnement.
La notoriété des produits régionaux pointe ainsi la voie à suivre, celle du développement et de la valorisation
d’une agriculture de qualité, en complément de la production classique de masse. Il faut noter que la BasseNormandie a une carte à jouer sur ce dernier type de production. Compte tenu des caractéristiques de la
Surface Agricole Utile, les producteurs de lait, de viande, de céréales ou de légumes peuvent se faire à prix
restant compétitif tout en respectant les contraintes environnementales. Les Bas-Normands ont aussi un
vrai savoir-faire dans les productions de qualité qui, à l’inverse des productions standardisées, ne sont pas
délocalisables, car attachées à un terroir. Il existe aujourd’hui une demande forte du marché (des marchés)
parisien(s) pour des produits agricoles de qualité, en vente directe. Le renchérissement des coûts énergétiques
devrait par ailleurs entraîner une relocalisation de la production agroalimentaire près des grands bassins
de consommation, d’où une position géographique favorable de la Basse-Normandie à l’égard de l’Ile-deFrance.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
24
Trois enjeux transversaux
Un enjeu
de consolidation
Q
« Anticiper les conséquences de la réforme
de la PAC en misant sur la qualité et la modernisation
de l’agriculture »
L’agriculture bas-normande bénéficie d’une indéniable qualité et notoriété des terroirs ainsi
que d’une bonne préservation des zones de bocage, mais aussi d’une relative variété des
productions. Néanmoins, cette agriculture est fortement tournée vers les cultures céréalières et
l’élevage bovin pour le lait et la viande, productions partiellement standardisées dont le niveau et
le mode de subventionnement seront remis en cause par la Réforme de la PAC et par l’évolution,
à l’horizon 2013, des règles du commerce agricole régies par l’OMC. Si les gains de productivité
ont permis de maintenir et d’accroître la production, dans le cadre de la libre concurrence prônée
par l’OMC, ces productions, soumises par ailleurs à la pression du lobby agroalimentaire et de
la grande distribution, affichent une certaine fragilité. Les incertitudes pesant sur l’agriculture
sont, pour des raisons touchant à la gestion de la ressource, aussi sensibles pour la pêche et
les cultures marines.
Dans ces conditions, le maintien de l’espace agricole passe non seulement par la modernisation
de l’outil de production pour l’adapter notamment aux exigences environnementales (l’enjeu des
pollutions diffuses d’origine agricole est fondamental pour la protection de la ressource en eau),
mais aussi par le développement de l’agriculture de qualité. Une diversification des productions
agricoles dans la sphère des bio-carburants produits à partir du blé, du colza et des betteraves,
constituerait une intéressante perspective d’avenir pour la Basse-Normandie.
Dans le domaine maritime
La mer constitue aussi une ressource économique importante. En sus de la pêche de poisson, le littoral régional
a acquis une forte spécialisation dans deux domaines distincts :
I la pêche de coquillages, où domine la Coquille Saint-Jacques, dont l’image, l’activité et le patrimoine
sont stratégiques pour la région. L’économie, à dominante artisanale, est toutefois confrontée à
de nombreuses incertitudes, parmi lesquelles des conflits d’intérêt avec ses voisins haut-normands
et européens. La mise en œuvre, à l’initiative des professionnels bas-normands, d’une coordination
interrégionale devrait améliorer les conditions de gestion de cette espèce.
I la production de mollusques, développée à partir des années 1970 et pour laquelle la région occupe ici
le premier rang français. Avec 27 000 tonnes d’huîtres en 2003, la filière conchylicole bas-normande,
qui bénéficie des plus fortes marées d’Europe, pèse 21 % de la production nationale. Elle s’est par
ailleurs fortement diversifiée dans la mytiliculture (16 000 tonnes annuelles, soit 29 % de la production
française). Cependant, la Basse-Normandie n’est pas toujours perçue comme une grande région
ostréicole, la moitié de sa production étant revendue à des exploitations d’affinage extérieures à la
région qui y apposent leur image. Bien qu’elle se modernise, l’activité de pêche reste artisanale et
l’évolution de la réglementation européenne laisse planer quelques doutes sur son avenir. Même si
l’Union Européenne réduit la flotte européenne en limitant la puissance des moteurs, donc contribue
à faire décroître la concurrence à la ressource, l’épuisement des ressources en poissons pourrait
inciter Bruxelles à rigidifier les quotas et à fermer certaines zones de pêche dans un contexte de
concurrence accrue. A contrario, le caractère artisanal de cette pêche, avec des trajets en mer limités,
engendrera un coût énergétique plus acceptable.
La mer contribue également au développement du tourisme et des activités maritimes, notamment le nautisme
qui démarre en tant que filière économique. La construction navale, implantée de longue date dans le Cotentin,
est un véritable pôle d’excellence pour la région dans le domaine militaire (sous-marins, bâtiments de surface
etc.), mais l’activité est assujettie aux dépenses de l’Etat. L’activité portuaire est également notable, même si
les retombées économiques, à l’exception du Transmanche, reste limitées.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
25
Trois enjeux transversaux
G Un enjeu de valorisation
« Valoriser le caractère maritime de la région »
La mer occupe une place majeure en Basse-Normandie : 4ème région française pour la longueur
de sa façade littorale (471 km), les retombées économiques sont considérables, notamment
sur le plan touristique, dans le domaine de la pêche (40 % de la production de mollusques, en
particulier la coquille Saint-Jacques), de l’ostréiculture ou de la mytiliculture, ou encore dans la
sphère du transport maritime (Transmanche etc.). La mer constitue donc un véritable potentiel
de développement, qu’il convient de valoriser durablement en affichant une réelle ambition dans
ce domaine, pour notamment dynamiser l’ensemble de la vie littorale.
3.2 Des filières émergentes aux pôles de compétitivité
La région a également acquis des lettres de noblesse dans les branches d’activité industrielles. D’abord à
travers les secteurs traditionnellement clés de son économie : agroalimentaire, automobile notamment, mais
aussi construction navale.
Cependant d’autres secteurs d’activité, moins fortement représentés, comptent également des groupes ou
entreprises leaders ou mettent sur le marché des produits très emblématiques. Parmi ces activités et ces
productions, on peut citer à titre d’exemple :
I dans le travail des métaux, l’industrie des arts de la table (Guy Degrenne, à Vire) et du petit outillage
de jardin et la quincaillerie du bâtiment (Tinchebray),
I dans les composants électriques et électroniques, l’industrie de la fibre optique, dont la région compte
le leader mondial (Acome, près de Mortain) et les semi-conducteurs avec NXP (ex Philips),
I dans la filière bois-papier, l’industrie de seconde transformation du papier, avec le leader français du
cahier à Caen (marques Oxford et Super Conquérant), l’emballage (OTOR Normandie, ONDULYS …).
Derrière ces exemples d’entreprises importantes, il existe de nombreuses PME, très pointues, parfois leaders
sur leur marché, elles ouvrent la voie du développement des territoires et de l’emploi.
Bien entendu, l’évocation de ces fleurons industriels ne doit pas cacher les préoccupations structurelles et
conjoncturelles d’une large partie de l’industrie régionale. Mais ces réussites et ces atouts ne doivent être ni minimisées,
ni oubliées. Elles sont à valoriser dans une nouvelle stratégie de communication mettant en avant l’excellence.
Q
Un enjeu de consolidation
« Compléter et développer les filières
d’excellence existantes »
L’économie bas-normande est relativement diversifiée. Quelques spécialisations contribuent
cependant à son dynamisme et à son rayonnement. Toutefois, les restructurations industrielles
et l’évolution des marchés ont affaibli, voire laminé, certains secteurs qui ne constituent
plus aujourd’hui une « spécialisation » bas-normande : la construction navale (CMN et DCN),
l’équipement du foyer (Moulinex) et l’industrie du textile-habillement. L’avenir de la région repose
beaucoup sur la pérennité des filières d’excellence. Au-delà des premiers Systèmes Productifs
Locaux (SPL) dans le domaine du façonnage des métaux («Vallée des alliages»), la mécanique
(«Pôle Mécanique Sud-Normandie»), la quincaillerie et l’outillage de jardin, la structuration
des filières mais aussi de pôles de compétitivité spécialisés dans le cheval, l’automobile et
les transports publics (Mov’eo), la plasturgie (Polymers Technologie) et les Transactions
Electroniques Sécurisées (TES), ouvrent aujourd’hui une voie essentielle pour la consolidation
du tissu industriel.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
26
Trois enjeux transversaux
Comme dans bien des systèmes économiques régionaux, aucune filière n’est ici réellement « complète » : la
tendance à la spécialisation des entreprises, l’externalisation d’un certain nombre d’activités et de fonctions,
et aujourd’hui, les délocalisations, rendent compte d’une tendance à l’éclatement territorial des branches
d’activité.
En revanche, et c’est bien cela qui importe, on assiste aussi parallèlement à une affirmation progressive d’un
certain nombre de secteurs, à travers deux processus :
I la structuration, le développement et la consolidation progressive des filières majeures : l’agroalimentaire
(avec une relation forte entre la production et la transformation, notamment sur les produits laitiers,
la viande et les produits de la mer), l’automobile, le nucléaire, l’électronique, la métallurgie-mécanique,
la logistique, le nautisme et le tourisme, mais aussi, en s’appuyant sur les pôles de compétence au
niveau des territoires infra-régionaux, la pharmacie, le recyclage, les métiers d’art ou encore la culture
et les communications.
I le développement de trois pôles de compétitivité : la filière équine, l’automobile et les transports
publics (Mov’eo, pôle à vocation mondiale en lien avec la Haute-Normandie et l’Ile-de-France), les
Transactions Electroniques Sécurisées (TES). La structuration progressive de ces trois pôles constitue
un remarquable vecteur de développement économique, tant par le rôle de locomotive qu’ils peuvent
jouer que par le renforcement des savoir-faire industriels, technologiques et scientifiques qui leur
sont associés, en particulier dans les PME.
G Un enjeu de valorisation
« Structurer et développer les filières émergentes »
Certaines activités se développent et laissent entrevoir des perspectives prometteuses, bien
que la greffe ait parfois du mal à prendre aujourd’hui en Basse-Normandie. Il convient par
conséquent de les accompagner pour stimuler et soutenir leur développement, car elles peuvent
être l’esquisse de grandes spécialisations porteuses d’emploi pour demain.
3.3 L’une des plus anciennes Universités de France
dont l’attractivité est à développer
Riche de ses cinq siècles d’histoire, l’Université de Caen Basse-Normandie est une grande Université
pluridisciplinaire, unique dans sa région et son Académie, qui accueille 24 115 étudiants en 2005, soit 1,8% des
effectifs universitaires français et 68% des effectifs de l’enseignement supérieur public et privé bas-normand.
En doublant le nombre des étudiants en 25 ans, l’Université a joué son rôle dans la démocratisation de
l’enseignement supérieur. Elle a par ailleurs développé une offre de formation diversifiée prenant en compte
les caractéristiques socioéconomiques et socioculturelles de la population bas-normande. Une partie de l’offre
de formation et de recherche s’effectue au sein du Pôle Universitaire Normand (PUN) qui associe les deux
régions normandes. Par ailleurs, la Basse-Normandie compte plusieurs écoles d’ingénieurs habilitées à délivrer
un titre d’ingénieur diplômé, l’ENSICAEN, l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction de Caen
(ESITC), l’Ecole d’Ingénieurs de Cherbourg (EIC) et l’Ecole d’Ingénieurs en Plasturgie Industrielle d’Alençon (EIPI),
dont chacune contribue au développement économique régional.
Ces vingt dernières années, de nombreuses filières professionnelles ont été créées pour combler le retard (IUT,
IUP, Licences et Masters professionnels, formations d’ingénieurs). Acteur de l’aménagement du territoire, l’Université
a implanté ses filières de formation et de recherche sur cinq campus caennais et créé des sites universitaires qui
maillent le territoire régional : Alençon, Cherbourg, Lisieux, Vire et Saint-Lô. Dans un contexte général de baisse
de la démographie universitaire, l’Université a globalement maintenu ses effectifs, avec cependant des évolutions
hétérogènes selon les disciplines et les localisations qui risquent, à terme, de poser des problèmes pour certaines
d’entre elles. Continuer de répondre au mieux à la demande économique et sociale, et participer à l’objectif
régional d’élévation générale des niveaux de connaissance et de compétences, constituent deux enjeux majeurs.
L’Université est cependant insuffisamment reconnue comme acteur du développement économique et culturel
bas-normand et souffre d’un déficit d’image en France comme à l’étranger. Accueillir davantage d’étudiants et de
chercheurs étrangers est sans doute une opportunité à saisir pour accroître son rayonnement international.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
27
Trois enjeux transversaux
G Un enjeu
de valorisation
« Valoriser l’Université au plan régional
et accroître son rayonnement »
Acteur de l’aménagement du territoire, l’Université de Caen Basse-Normandie a implanté ses
filières de formation et de recherche sur cinq campus caennais, et créé des sites universitaires
qui maillent le territoire régional : Alençon, Cherbourg, Lisieux, Saint-Lô et Vire. Dans un contexte
général de baisse des effectifs, le nombre des étudiants s’est globalement maintenu, avec
cependant des évolutions hétérogènes selon les disciplines et les localisations, qui risquent, à
terme, de poser des problèmes pour certaines d’entre elles. Avec une cinquantaine d’équipes
reconnues, l’Université développe une recherche de haut niveau souvent interdisciplinaire.
À l’instar de l’ENSICAEN, l’Université de Caen Basse-Normandie pourrait néanmoins s’impliquer
davantage dans le développement culturel et économique, afin en particulier d’être reconnue
comme l’un des acteurs économiques incontournables de notre région.
3.4 Les acquis et le potentiel de la recherche
La Basse-Normandie est usuellement présentée comme une petite région pour la recherche. S’agissant des
effectifs globaux de chercheurs, elle se situe en effet au 17ème rang national, l’assez bonne représentation de
la recherche publique étant atténuée par la faible présence de la recherche privée. Ces données discriminantes
doivent cependant être relativisées compte tenu de l’effet d’ombre porté en ce domaine par l’Ile-de-France
sur la plupart des régions périphériques.
La recherche dispose dans la région de deux atouts majeurs : la présence d’outils de haut niveau et la
structuration en pôles spécialisés.
Des outils de recherche de haut niveau
La région compte d’abord un pôle de recherche publique de haute renommée, travaillant notamment sur
des secteurs de pointe à forte image (interaction Ion matière, neurosciences dans le domaine de la biologie
médicale, matériaux et neurosciences). Ces domaines de recherche s’appuient sur des laboratoires et des
équipements scientifiques d’envergure internationale (GANIL, CYCERON, Institut Supérieur de Pathologie du
Cheval…), qui jouent un rôle fondamental dans l’attractivité du territoire régional. Le rayonnement international
du GANIL devrait notamment s’accroître avec la mise en œuvre de SPIRAL 2 à l’horizon 2010.
Dans le secteur industriel et concurrentiel, et bien que la recherche privée soit relativement peu développée
dans la région, certains centres de recherche et de technologie de renom participent à cette excellence
(France Télécom R&D, NXP , Faurecia à Flers, Magneti Marelli à Argentan, Filtrauto à Vire…).
De tels outils constituent une véritable vitrine scientifique, technologique mais aussi économique et doivent
permettre de fonder des perspectives de retombées positives en termes d’activité et d’emploi, ainsi que de
capacité à attirer de nouvelles entreprises.
Des pôles de recherche structurés
En Basse-Normandie, la recherche publique à laquelle se sont associées des structures privées s’est organisée
depuis quelques années en plusieurs pôles fédérateurs associant l’Université de Caen Basse-Normandie et
l’ENSICAEN, ainsi que les grands équipements de recherche que sont le GANIL et CYCERON, construits autour
d’équipes de recherches reconnues par le Ministère de la Recherche et associées aux grands organismes
de recherche que sont le CNRS, l’INRA, l’INSERM, le CEA et l’IFREMER. Les écoles d’ingénieurs bas-normandes
jouent là aussi un rôle stratégique pour le développement économique régional, en particulier l’ENSICAEN
qui représente l’essentiel du potentiel bas-normand en physique, chimie, sciences pour l’ingénieur et STIC (7
laboratoires associés au CNRS et 2 communs avec NXP et France Télécom).
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
28
Trois enjeux transversaux
Dans les dernières contractualisations des établissements, les pôles fédérateurs sont les suivants :
I interaction ion-matière (autour du GANIL) ;
I imagerie physiologie et métabolique (autour de CYCERON) ;
I matériaux ;
I informatique, imagerie, Technologies de l’Information et de la Communication ;
I biologie médicale et l’épidémiologie ;
I biologie et agro-bioindustrie ;
I sciences humaines et sociales ;
I et, plus récemment structuré, le pôle maîtrise d’ambiance, piloté depuis Cherbourg.
L’implication dans des réseaux de recherche internationaux (PUNCH’ORGA, LARC-Neurosciences, PROMESSE,
Matériaux, polymères, plasturgie notamment) et l’existence de laboratoires mixtes contribuent par ailleurs au
dynamisme et au renom de la recherche bas-normande.
Pilote au niveau national, un Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) est en cours de constitution
pour mieux promouvoir et mettre en lumière la politique scientifique du site de CaenBasse-Normandie dans six
domaines d’excellence : interaction ion-matière ; neurosciences et bio-imagerie ; nouveaux matériaux ; géo,
bio et techno-risques en domaine littoral ; sciences de la mémoire - élaboration, perception, transmission et
conservation ; transactions électroniques et sécurité informatique. Ce pôle devrait accroître les collaborations
déjà existantes entre les établissements d’enseignement supérieur et de recherche bas-normands (GANIL,
CYCERON, ENSICAEN, UCBN, CNRS etc.) et renforcer les liens avec le monde socio-économique, les partenaires
de la recherche et les grands organismes. Il permettra également de faciliter l’accueil des étudiants et
chercheurs étrangers de haut niveau.
L Un enjeu
de modernisation
« Développer la formation, la recherche,
les transferts de technologie
et l’innovation dans les différents secteurs économiques »
La recherche occupe une place en voie d’accroissement dans l’économie bas-normande, la forte
présence de la recherche publique étant atténuée par le faible niveau de développement de la
recherche privée. Le déficit de la recherche dans la sphère privée génère un faible niveau de
dépenses en R&D (1% seulement du PIB bas-normand), l’innovation et le transfert de technologie,
ainsi que les liens recherche publique / industrie. La situation n’est toutefois pas immuable comme
l’atteste l’installation des centres de recherches et de technologie de NXP à Caen sur le futur
pôle technologique EffiScience, ou de Faurecia à Flers. La synergie entre la formation supérieure,
la recherche et le tissu économique local reste par ailleurs insuffisante dans la région. Dans un
contexte de mondialisation accrue, la formation et la R&D semblent être les meilleurs remparts
pour faire face à la concurrence, renforcer l’attractivité et la lisibilité à l’international de notre
territoire, afin de favoriser le développement des entreprises bas-normandes. La pérennisation du
tissu de PME-PMI, très dense dans la région, passe par un soutien et une irrigation de l’innovation
sur l’ensemble du territoire.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
29
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
Parcs Naturels Régionaux
Bulots
Crevettes
Ormeaux
Coquilles
Seiches
Gros crustacés
Bivalves
Moules
Exploitation de mollusques
et de crustacés
Littoral conchylicole
Conchyliculture
Agglomérations
Marais et polders
Grandes cultures
Maraîchage et verger
Bocage élevage lait viande
Forêt
Utilisation du sol
Granville
Plain
Bayeux
Mortainais
Vire
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
Caen
Plaine de
Caen-Falaise
Argentan
Pays
d'Auge
Lisieux
Honfleur
15 km
Alençon
Plaine
d'Argentan
et d'Alençon
Trouville
Normandie-Maine
Bocage ornais
Flers
Bocage virois
Bessin
- Source IFREMER - 1998
Chambres d'Agriculture de Normandie -1998
DRAF Basse-Normandie - 2001
Région Basse-Normandie -2005
Avranchin
Avranches
Coutançais
Saint-Lois
St-Lô
Marais du Cotentin
et du Bessin
Coutances
Cotentin
CherbourgOcteville
La
Val
Hague
de Saire
Des richesses naturelles à valoriser
Perche
Perche
L'Aigle
Merlerault
Sources :
INAO 1996, décret du 10/04/91 et du 31/12/97
AOC Calvados
AOC Cidre et Pommeau
AOC laitières
Calvados
Calvados
Domfrontais
Calvados
Pays d'Auge
Pommeau
Cidre
Livarot
"Pont-l'Evêque"
et "Camembert
de "Normandie
"Beurre et
crème d'Isigny"
30
Trois enjeux transversaux
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
- Réalisation Atelier de Cartographie du CRBN
Mars 2006
- Source INSEE-1999
SAFER-2005
- Échelle 15 km
Zones où la part est supérieure à 4%
Les propriétés britanniques
parmi l'ensemble des propriétés
Part supérieure à 50%
Part entre 25 et 50%
Part entre 12 et 25%
Part entre 6 et 12%
Part inférieure à 6%
Les résidences secondaires
parmi l'ensemble des logements
RÉSIDENCES SECONDAIRES ET
IMPLANTATION DES BRITANNIQUES
Granville
Avranches
Coutances
CherbourgOcteville
St-Lô
Vire
Flers
Bayeux
Des potentialités touristiques tout au long de l’année :
Caen
Argentan
Lisieux
Honfleur
Alençon
Trouville
I N F L U E N C E
P A R I S I E N N E
L'Aigle
31
Trois enjeux transversaux
Annexes
ENQUÊTE AUPRÈS
DES BAS-NORMANDS
JUIN 2006
L’enquête
Dans le cadre de la démarche de concertation du Schéma Régional d’Aménagement et de
Développement du Territoire (SRADT), une enquête s’adressant aux Bas-Normands a été
réalisée dans le magazine « Reflets » de la Région, invitant la population à se prononcer sur un
certain nombre de questions concernant l’avenir de la Basse-Normandie. L’échantillon retenu,
représentatif de la population bas-normande, a été calé sur la structure de la population par
sexe, par âge et par département, au 1er janvier 2004.
Plus de 1 500 réponses ont été exploitées. Les résultats de l’enquête révèlent la vision des
Bas-Normands sur quatre questions essentielles :
I quels sont, selon eux, les atouts qui caractérisent leur région ?
I quels seraient les défis à surmonter ?
I que faut-il privilégier pour rendre la région attractive pour les jeunes et leur donner envie de rester ?
I et quelles actions entreprendre dans les 20 prochaines années ?
1. Les atouts de la Basse-Normandie
Les Bas-Normands ont répondu très favorablement aux atouts liés au cadre de vie et à la qualité de vie.
L’attractivité du littoral ressort très largement des résultats obtenus (mer : 75%), combinée à la situation
géographique (56%) et à la qualité environnementale (54%). La combinaison de l’ensemble de ces réponses
plaçant, de ce fait, le tourisme (57%) comme un atout de choix aux yeux des Bas-Normands.
Les villes à taille humaines (51%) et la place du monde rural (32%) sont régulièrement citées. En
revanche, le dynamisme de la vie culturelle et associative (19%) et les services à la population
(12%) ne figurent pas parmi les atouts perçus par les Bas-Normands.
> L
es atouts de nature économique n’ont pas été mentionnés parmi les premiers choix.
Les Bas-Normands semblent en effet ne pas avoir une vision très favorable de leur économie :
la qualité des entreprises (16%), les possibilités de formation (13%), le dynamisme
économique (11%) et l’industrie (8%) sont rarement cités comme des atouts pour la région.
> L
a préservation et l’amélioration de cette qualité de vie, sur l’ensemble du territoire bas-normand,
doivent donc être confortées pour favoriser notamment l’attraction de la région sur le long terme.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
1
Annexes
2. Les défis d’ici 2025
Les deux grands défis retenus de la Basse-Normandie sont avant tout démographiques puisqu’ils concernent
le départ des jeunes (63%) et le vieillissement de la population (63%). L’enquête réalisée auprès des
Bas-Normands montre que le départ des jeunes est, avec le vieillissement de la population qu’il accentue, le
principal défi auquel la région est confrontée aujourd’hui (la Basse-Normandie est la région française la plus
touchée par le départ des jeunes avec la Bourgogne).
> L
’emploi est la cause principale de ces départs qui, pour les jeunes, sont plus subis que souhaités,
puisqu’une large majorité de jeunes souhaiterait rester dans la région. La poursuite des études vers
Rennes, Nantes ou Paris est aussi une des raisons liées à leur départ. En effet, les jeunes les plus
diplômés sont naturellement attirés vers les grandes métropoles pour trouver un emploi.
L’évolution du contexte et de la situation économique est également un sujet de préoccupation majeur
pour les habitants compte tenu de son impact sur l’emploi, le tissu productif, la précarité, le maintien des
services publics etc. Les Bas-Normands considèrent également la pollution et la préservation des
ressources naturelles (43%) ainsi que la désertification rurale (36%), comme deux défis à surmonter pour
que le rural et l’environnement puissent constituer durablement un atout pour la Basse-Normandie.
Les défis d’ici 2025
3. Les jeunes en Basse-Normandie
Pour endiguer les départs et rendre attractive la région auprès des jeunes, la priorité doit être mise sur
l’emploi (86%) et, dans une moindre mesure, sur la formation professionnelle (51%) et l’enseignement
supérieur (39%).
En effet, si la Basse-Normandie forme de nombreux étudiants, elle ne parvient pas à les conserver à la fin
de leur scolarité par manque de postes correspondant aux formations supérieures suivies. Le potentiel limité
d’emplois qualifiés n’est pas forcément le signe d’une carence du marché du travail régional. Les empois les
plus qualifiés offerts aux diplômés du supérieur sont largement concentrés dans les grandes agglomérations
(40% rien qu’en Ile-de-France). La faiblesse du tissu urbain en Basse-Normandie, basé essentiellement sur un
réseau de taille moyenne, limite par conséquent la capacité d’absorption des jeunes diplômés sur le territoire.
Ainsi, l’offre de formation limitée pourrait être complétée pour mieux satisfaire les attentes des jeunes et des
entreprises, et accroître l’attractivité des structures d’enseignements bas-normands.
Le logement (48%) et le transport (45%) sont également deux aspects fondamentaux de la vie des jeunes
à prendre en considération, plus que la vie culturelle, les équipements et les activités sportives aux
yeux des Bas-Normands.
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
2
Annexes
.
En revanche, les échanges internationaux (14%), l’accueil des nouveaux habitants (13%) et la vie
associative (8%),) ne sont pas considérés comme des facteurs d’attractivité majeurs pour les jeunes.
Ainsi, le dynamisme économique de la Basse-Normandie et sa capacité à insérer les jeunes sur le marché du
travail constituent la clef de l’attractivité régionale pour les vingt ans à venir.
FACTEURS D’ATTRACTIVITÉ
4. La perception de l’avenir en Basse-Normandie
Les Bas-Normands ont montré qu’ils étaient globalement confiants en l’avenir de leur région. Ils le sont
beaucoup moins pour l’Europe et, surtout, la France. Ils ont en effet une vision très négative sur l’avenir de leur
pays (70%) et, dans une moindre mesure, de l’Europe (53%). Étonnamment, les jeunes sont sensiblement
plus optimistes sur l’avenir de la Basse-Normandie que leurs aînés.
La modalité « optimiste » regroupe ici les personnes qui se sont déclarées « plutôt optimistes » et « tout à fait
optimistes » sur leur propre avenir et celui de la région, de la France et de l’Europe.
Un habitant sur dix seulement souhaite quitter la région. Une forte majorité de jeunes interrogés (84%) aimerait
bien rester en Basse-Normandie, signe que le départ des jeunes est avant tout subi.
CONFIANCE EN L’AVENIR
SRADT de la Basse-Normandie - Diagnostic au 9 février 2007
3
Annexes
5. Les actions à entreprendre dans les 20 ans à venir
Les axes de développement relevant de :
L’économie de la connaissance
Encourager la création d’activités et d’emplois (64%) et Maintenir la vie économique en milieu
rural (58%) sont, pour les Bas-Normands, les deux actions prioritaires à entreprendre pour partir « à la
conquête de la valeur ajoutée ». D’une manière générale, les actions relatives à la modernisation de l’économie
passent après des actions à caractère plus sociales. Il faut noter le bon score pour Encourager l’agriculture
de qualité (58 %).
On constate que les réponses sont relativement homogènes sur toutes les Catégories Socio-Professionnelles
et les tranches d’âges.
Quelques préoccupations sectorielles ressortent néanmoins:
I Les agriculteurs ont un avis plus tranché et sont beaucoup plus sensibles à Encourager une
agriculture de qualité (+ 22 points) qu’au développement du tourisme (-16 pts).
I Jeunes et étudiants préconisent de développer l’enseignement supérieur (+ 28 pts) alors que le
développement du tourisme passe en priorité pour les artisans et commerçants (+ 17 pts).
La qualité de vie et de l’attractivité du territoire
La qualité de vie reste prioritaire pour une large proportion de bas-normands : elle concerne essentiellement
la préservation de l’environnement naturel et culturel : Favoriser les économies d’énergies renouvelables
(53 %), Protéger les espaces naturels sensibles (49%) et Préserver et valoriser le patrimoine
historique (37 %).
L’autre grande priorité reste la cohésion sociale et territoriale. Ainsi les transports en commun et les
services publics représentent respectivement 47 % et 42 % des réponses.
La première place pour les économies d’énergie renouvelables démontre une bonne sensibilisation à ces
problématiques liées à la hausse du coût de l’énergie. Parmi les écarts notables, on constate que les jeunes
sont particulièrement demandeurs quant au développement des transports publics (+21 points) et que les
agriculteurs souhaitent fortement une amélioration et un développement des services à la population (+ 24
points).
L’ouverture et du développement des relations et des échanges
Pour les Bas-Normands, l’ouverture passe par le renforcement de l’attractivité régionale : 59% d’entre eux
considèrent que la priorité est de faire venir de nouvelles entreprises en lien avec l’amélioration des transports
et de la connectivité : Améliorer les liaisons ferroviaires (57 %) et Poursuivre la modernisation de
réseau routier (53 %). La promotion de la région à l’extérieur via une bonne exportation de ses produits
est également une réponse couramment citée (44 %).
La proposition de Faire de l’université normande le premier campus anglophone d’Europe trouve
un réel écho chez les jeunes et les étudiants (+ 10 points). Ils se montrent également sensibles à la mobilité
internationale et à l’amélioration du domaine ferroviaire comme moyen de transport.
Pour les agriculteurs, l’ouverture passe logiquement par la promotion des produits bas-normands à
l’étranger.
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