factors will lead to a better use of EGFRI treatment and consequently will
diminish the cutaneous toxicity.
nKey words: epidermal growth factor receptor inhibitor, EGFRI, molecular targeted
drugs, tyrosine kinase inhibitor, monoclonal antibodies, gastrointestinal cancer
Les thérapeutiques ciblées en cancérologie sont des
agents dirigés contre une ou plusieurs molécule(s) ou
contre une voie métabolique responsable(s) de l’initiation ou
de la progression tumorale. Ces thérapeutiques ont récem-
ment ouvert de nouvelles perspectives et viennent étoffer
l’arsenal thérapeutique en monothérapie ou en complément
des chimiothérapies ou des radiothérapies traditionnelles [1].
Il existe différents types de thérapeutiques ciblées, classifiés
en fonction de la cible à atteindre :
–les anticorps monoclonaux sont dirigés contre une cible
spécifique de la partie extracellulaire d’une protéine trans-
membranaire (ex. cetuximab ciblant la partie extracellu-
laire du récepteur EGF
1
),
–les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI), petites molécules
qui s’introduisent dans la cellule et qui ont une seule cible
unique sur la partie intracytoplasmique du récepteur ou
sur voie métabolique (ex : erlotinib contre la partie intra-
cellulaire du REGF) ou multicible (imatinib).
L’activation du récepteur EGF se fait par homo ou hétéro-
didémérisation activant plusieurs cascades enzymatiques
intracytoplasmiques telles que :
–la voie RAS ;
–la voie MAPK (mitogen activated protein kinase path-
way) ;
–la voie PI3K (phosphatidylinositol 3 kinase) AKT path-
way ;
–la voie STAT (signal transducer and activator of tran-
scription pathway);
–l’inhibition de la voie C-KIT.
Ces cascades enzymatiques régulent des gènes impliqués
dans la prolifération cellulaire, l’apoptose, l’angiogenèse
et la migration cellulaire [3].
Le récepteur EGF est surexprimé dans la cellule cancéreuse.
C’est un facteur de mauvais pronostic, marqueur d’une chi-
miorésistance et d’un potentiel métastatique.
Les effets secondaires
Ils sont essentiellement dermatologiques. On note parfois
quelques effets systémiques peu sévères tels que : fièvre,
asthénie, troubles digestifs, hématotoxicité et perturbation
du bilan hépatique. Les effets secondaires dermatologi-
ques, très fréquents, engagent rarement le pronostic vital
mais sont visibles et peuvent nuire à la qualité de vie des
patients. Or, la qualité de vie dans les indications palliatives
est un paramètre essentiel agissant sur la compliance des
patients au traitement.
La prise en charge de ces effets secondaires n’est pas
consensuelle et n’a pas encore fait l’objet de réelles études
prospectives.
Les effets secondaires les plus précoces et les plus fréquem-
ment rencontrés sont décrits ci-dessous.
Érythème papuleux (ou papulopustuleux)
Cette éruption appelée à tort acnéiforme ou pseudo-
acnéiforme, d’étendue et d’intensité variables, touche de
45 à 100 % des patients selon les études et apparaît entre
le 7
e
et le 21
e
jour suivant le début du traitement [4]. Tous
les anticorps monoclonaux et les TKI peuvent donner cet
effet secondaire.
Cette éruption se différencie de l’acné commune principa-
lement par l’absence de comédons et de séborrhée.
•Description clinique
Il s’agit d’une dermatose amicrobienne, se manifestant par
des papules ou papulopustules folliculaires, monomorphes,
plus ou moins confluentes et prurigineuses [5]. Elle se
localise principalement au niveau des zones séborrhéiques
(zone centrofaciale, décolleté, nuque, dos, rétro-auriculaire,
épaule, cuir chevelu) (figures 1 et 2). Elle peut parfois être
diffuse dans les formes sévères [4]. Les paumes et plantes
sont moins souvent touchées car dépourvues de glandes
sébacées. Des télangiectasies peuvent apparaître souvent
associées à un érythème prédominant au niveau de la face,
des oreilles, du décolleté [6, 7].
Des études ont montré que le cetuximab était plus souvent
associé à des atteintes plus profuses et à l’apparition de
croûtes hémorragiques [8, 9].
L’intensité de l’éruption est dose dépendante et connaît
une variabilité intra- et interindividuelle [8]. On note une
tendance à l’amélioration spontanée dans près de 26 %
des cas après plusieurs semaines y compris lorsque le traite-
ment est maintenu à des doses identiques. Plusieurs études
ont mis en évidence une corrélation positive entre l’inten-
sité de la folliculite et la survie des patients [23] (tableau 1).
1
Le récepteur à l’EGF est surexprimé [2] :
–dans de nombreux cancers gastro-intestinaux ;
–entre 72 à 82 % dans le cancer colorectal métastatique ;
–entre 40 à 70 % dans le cancer oesophagien ;
–entre 30 à 60 % dans le cancer gastrique ;
–et dans près de 90 % des cancers pancréatiques.
Cette surexpression est souvent liée à un facteur de moins bon
pronostic.
26 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 17 n° spécial, avril 2010
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