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Le débat doit se poursuivre
Cette procédure accélérée pour les besoins médicaux non satisfaits est une bonne chose, mais les 
Mutualités Libres émettent cependant quelques suggestions :  
1.  La  formule reste  une  question d’offre  et  non 
de  demande.  C’est  pourquoi  il  est  nécessaire 
que  la  procédure  impose  un  regroupement  des 
demandes. Un planning peut ainsi être établi, les 
demandes  peuvent  être  comparées  entre  elles, 
une liste de priorités peut être établie.  
2. Une décision ne peut pas constituer une menace 
pour la solidarité en acceptant des interventions 
trop élevées. Bien qu’il n’existe pas de prix ou de 
montants maximum.  Des choix devront être faits 
et le débat sociétal  doit continuer. 
3.  L’apport  financier  de  l’industrie  pharmaceu-
tique est limité.  Certains médicaments qui  sont 
délivrés  gratuitement  par  les  firmes  seront 
dorénavant  financés  par  l’INAMI.  Un  partage 
des  risques  serait  donc  plus  approprié.  Un  co-
financement de l’INAMI et de  l’industrie permet 
d’augmenter le budget disponible et ces moyens 
financiers peuvent être utilisés pour l’innovation 
réelle. 
4.  L’impact  de  cette  procédure  accélérée  est 
difficile à estimer. Les lobbyistes et les sociétés 
vont-ils y percevoir un nouveau marché en sous-
traitance ? Selon quelles directives les sociétés 
vont-elles  se  référer  à  un  scénario  de  “besoins 
médicaux non satisfaits” ?
5.  Pour  de  nombreux  médicaments  et  dans  de 
nombreuses  situations,  le  prix  officiel  ne  cor-
respond à ce que paye l’assurance maladie. Pour 
la procédure relative aux besoins médicaux non 
satisfaits, la  base de remboursement  sera éga-
lement  indépendante  du  “prix  d’achat”.  C’est 
sans conteste une bonne chose pour le caractère 
abordable  de  notre  système  de  santé,  mais  les 
économistes  de  la  santé  repenseront  avec  nos-
talgie au temps où ils pouvaient calculer le coût 
pour l’INAMI en fonction du prix sur la boîte.  
6.  Pour  la  première  fois,  la  possibilité  d’un 
“enregistrement  obligatoire  de  données”  sera 
introduite au sein du Fonds spécial de solidarité. 
Ces données seront très utiles pour l’appréciation 
finale du dossier de remboursement régulier. 
L’avis des Mutualités Libres
traitement  alternatif,  et  ce  pour 
des patients pour lesquels la pro-
cédure habituelle retarde l’accès 
au  traitement  pour de  nouvelles 
indications. Les procédures et dé-
lais de remboursement habituels 
ne sont pas impactés. Le principal 
défi  consistera  à  maintenir  ce 
système gérable d’un point de vue 
administratif  et  économique  et 
d’éviter qu’il n’entre en conflit avec 
les procédures régulières. 
Quelques éléments-clés
Le  développement  technique  de 
cette procédure  accélérée  passe 
par  le  Fonds  spécial  de  solida-
rité (FSS). Ce fonds comporte une 
section “technologies innovantes”, 
mais  les  médicaments  n’en font 
pas partie. Un article spécifique va 
changer les choses. Une Commis-
sion spécifique sera mise en place 
pour développer des propositions 
de cohorte, dont des critères d’in-
clusion/exclusion,  les  montants 
des  interventions,  les  exigences 
vis-à-vis  du  prescripteur/centre, 
les délais pour les demandes de 
mise  sur  le  marché/rembourse-
ment,  la  tenue  d’un  registre,… 
En  concertation  avec  le  service 
Budget,  il  est  possible  aussi  de 
proposer  un  contrat  de  maîtrise 
des coûts (“cost-containment”). 
Tant  les  sociétés  pharmaceu-
tiques que la Ministre de la Santé 
publique  peuvent  introduire  des 
demandes  d’inscription  sur  la 
liste  des  besoins  médicaux  non 
satisfaits. Ils ont jusqu’au 15 mai 
pour le faire et le Conseil général 
établira  la  liste  définitive  pour 
l’année  suivante  le  31  octobre. 
Pour ce faire, il tient compte des 
avis de la nouvelle Commission et 
du  Collège  des  médecins-direc-
teurs (CMD). L’impact économique 
et médical joue bien évidemment 
également un rôle. 
La décision finale relative aux dos-
siers présentés relève du Collège 
des  médecins-directeurs  (CMD). 
Les  cohortes  approuvées  seront 
ensuite  publiées  sur  le  site  de 
l’INAMI. Une fois le dossier accep-
té, tous les patients qui répondent 
aux critères ont droit aux mêmes 
modalités  de  remboursement. 
Si  un  patient  ne  remplit  pas  les 
critères,  une  demande  indivi-
duelle auprès du Fonds spécial de 
solidarité  est  toujours  possible. 
Un budget distinct de 3,5 millions 
d’euros est prévu pour le finance-
ment du projet, complété par un 
transfert (pas encore précisé) de 
moyens entre le FSS et le budget 
médicaments. 
Chris Van Hul,
Expert à l’Union Nationale des 
Mutualités Libres
Espace  prestataires