! UE 3 – Biochimie clinique, Nutrition, Métabolisme Gonthier Date : 13/10/2015 Promo : DCEM1 ! Plage horaire : 08h30-10h Enseignant : Dr M-P. Gonthier Ronéistes : Simon GUEZELLO Romain GENCE ! I. ! Métabolisme des bases puriques et hyperuricémie Définition ! II. Rôles biologiques des bases puriques ! 1) Constituants de l'acide nucléique 2) Forme d'énergie 3) Constituants de coenzymes 4) Médiateurs métaboliques III. Caractéristiques des structures des bases puriques ! IV. 1) Les bases libres 2) Les nucléosides 3) Les nucléotides Métabolisme des bases puriques 1) Biosynthèse des bases puriques et nucléotides a) La voie de novo b) La voie d'épargne ! V. ! 2) Catabolisme des bases puriques Anomalies du métabolisme des bases puriques 1) Hyper-uricémie 2) Hypo-uricémie 3) Déficit immunitaire Le métabolisme des bases puriques va concerner tout ce qui est réaction de synthèse et de dégradation des éléments qui constituent les aides nucléiques. ! ! !1 I. ! Définition /!\ Une base purique est une molécule organique possédant un noyau purine. Les bases puriques sont des composés azotés, hétérocycliques et aromatiques. Ces bases sont très importantes car elles vont participer à la synthèse des acides nucléiques. Selon la substitution du noyau purine, on va distinguer 4 bases puriques importantes. ! Un noyau purine ! Les principales bases puriques qui vont nous intéresser sont : − l'adénine; − la guanine; − la xanthine; − l'hypoxanthine; ! − et l'acide urique (il est un peu à part, car il provient du catabolisme des bases précédemment citées). ! ! ! ! Schéma à connaître, il faut savoir différencier les bases puriques (grâce aux éléments en rouge) ! ! ! ! ! ! ! !2 Parmi ces bases puriques, l'adénine est connue pour être la seule à avoir une fonction amine en 6 (les autres ont une fonction OH en 6). L'acide urique, lui, est une base purique tri-hydroxylée. Voir schéma ci dessus ! NB : Ces bases sont les molécules précurseurs qui vont elles mêmes servir pour la synthèse des nucléosides et de nucléotides (ex : adénine → adénosine → AMP), etc cf schéma page précédente). ! L’acide urique, lui, est un métabolite final provenant du catabolisme de ces 4 autres bases puriques. Il est excrété dans les urines et, en cas de surproduction, amène à des hyperuricémies qui provoquent inflammation et rhumatisme. /!\ Attention à ne pas confondre métabolisme de l'acide urique avec métabolisme de l'urée. C'est complètement différent (piège à l'exam): • Le métabolisme de l'urée est un mécanisme propre à la fonction amine des acides aminés !! • L'acide urique est un composé qui dérive du métabolisme des bases puriques !! ! Parmi ces bases puriques on retient en particulier l'adénine et de la guanine qui vont servir de précurseur de l'adénosine et de la guanosine, qui elles mêmes, seront des précurseurs de la synthèse de nucléotides comme l'AMP et le GMP. On a tendance à minimiser la xanthine et de l'hypoxanthine, or on verra qu'elles jouent des rôles de médiateurs cellulaires important (en particulier l'inosine dans les phénomènes inflammatoires). ! Ronéo 2013 : En cas de dérégulation, il peut y avoir des dysfonctionnements plus ou moins graves. Le métabolisme des bases puriques est donc la cible de certains types de médicaments. Par exemple, l'acide urique, quand il est excrété en trop grande quantité (on parle alors d'hyperuricémie), va entrainer une pathologie qu'on appelle la goutte. En effet, il va former des cristaux d'urate qui vont stagner au niveau musculaire, mais surtout au niveau des articulations. Ceci va provoquer au début une inflammation « de base », qui n'aura de cesse d'empirer pour aboutir à un rhumatisme. ! II. ! ! Rôles biologiques des bases puriques 1. Constituants des acides nucléiques Le premier rôle des bases puriques sera de servir de support à l'information génétique : Une base purique + un ribose = un nucléoside. Un nucléoside + un phosphate = un nucléotide. ! Nous savons tous que les nucléotides servent à construire l'hélice d'ADN. Le premier rôle des bases puriques sera donc de constituer l'ADN et l'ARN. ! ! 2. Forme d'énergie Un nucléotide triphosphorylé peut être noté NTP (ATP, GTP ou encore IMP avec l'hypoxanthine). Par exemple, l'adénosine triphosphate se nomme ATP et constitue le substrat énergétique par excellence. Potentiel énergétique d’1 molécule d’ATP = 10 kcal Le deuxième rôle des bases puriques sera donc de servir de mise en réserve de l’énergie. !3 3. Constituants de coenzymes ! Ces bases puriques vont aussi servir de constituants de coenzymes importants, tels le NAD et le FAD qui jouent un rôle important dans tous les métabolismes des nutriments. ! ! 4. Médiateurs métaboliques ! Enfin, l'AMPc et le GMPc (adénosine et guanosine mono phosphate cyclique) sont des médiateurs métaboliques : ils sont impliqués dans les cascades de signalisation, comme par exemple la cascade impliquant les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG), notamment le récepteur du glucagon, de l’adrénaline. Il ne faudra pas oublier ce dernier rôle de médiateur biologique qu'elles jouent surtout en intra cellulaire. Ex : AMPc ! PKA (protéine kinase A)… ! III. Caractéristiques structurales des bases puriques ! 1. Les bases libres ! On distingue cinq principales bases possédant un noyau purine (9C) : ! − − − − − l'adénine qui est en fait la 6-aminopurine, la guanine ou 2-amino-6-hydroxypurine, la xanthine ou 2,6-dihydroxypurine, l'hypoxanthine ou 6-hydroxypurine, et l'acide urique ou 2,6,8-trihydroxypurine, (produit de dégradation des quatre autres bases puriques.) ! On voit ici que, pour passer d'une base à l'autre, il suffit de moduler le noyau purine. ! ! 2. Les nucléosides ! Ces bases libres peuvent s'associer à un glucide (pentose) par liaison glycosidique pour donner un nucléoside. Généralement, le glucide est un ribose (ou un désoxyribose). ! ! ! Le ribose des ribonucléosides est un ribose somme toute assez banal. En revanche, le désoxyribose des désoxyribonucléosides portera un hydrogène et non une fonction hydroxyle en 2’. ! ! !4 3. Les nucléotides ! Mais ces nucléosides ne sont principalement que des métabolites intermédiaires. En général, ils seront rapidement phosphorylés (liaison ester-phosphorique) pour former des ribonucléotides ou des désoxyribonucléotides. ! IV. ! ! ! Métabolisme des bases puriques 1. Biosynthèse des bases puriques et nucléotides En ce qui concerne la biosynthèse, les biochimistes s'accordent à dire qu'il existe deux voies principales : ! ! − La voie de novo (10%) n'utilise rien de déjà prêt et néo-synthétise tout à partir de matières premières, notamment issues de l'alimentation, (CO2, acides aminés, riboses, phosphates, acides formiques,) pour fabriquer ses nucléotides. Elle ne sera utilisée que lorsque la voie d'épargne ne suffira plus (par économie d'énergie). − La voie d'épargne (permet de régénérer 90% des bases puriques.) : les bases libres sont recyclées pour redonner des nucléotides sans apport exogène d'éléments structuraux. C'est celle qu'on utilisera le plus souvent. !5 ! a) La voie de novo ! La voie de novo commence avec la fabrication du noyau purique. ! Les précurseurs de ce noyau sont un ensemble d'atomes qui dérivent d'autres molécules également très importantes pour l'organisme (par conséquent on peut deviner à quel point la synthèse de bases puriques est importante pour l'organisme). ! Les précurseurs azotés sont trois AA : le glycocolle, l’aspartate et la glutamine : ils donnent leur N (azote). La fabrication du noyau purine dérive de la condensation de ces trois AA. Les C sont en revanche issus du CO2 → 1C et de deux formates → 2C (acide formique). Ce CO2 circule principalement sous forme de bicarbonate HCO3-. Ainsi, le dioxyde de carbone est certes un déchet, mais il reste quand même indispensable à l'organisme. ! C'est donc une réelle condensation d'éléments atomiques provenant de différentes origines : ! ! Aspartate + Glycocolle + Glutamine + Formate + CO2 ! ! NB : glycocolle = glycine (ancienne appellation) ! Ensuite, ce noyau va être hydroxylé ou aminé pour aboutir à la formation de bases puriques. ! ! ! ! ! !6 Non abordé cette année (ronéo 2014) : NB : Ce qui intéresse la prof dans le schéma ci-dessus c'est de repérer les éléments à l'origine de la fabrication ainsi que les éléments finaux et les enzymes car ce sont souvent elles qui vont être mutées et impliquées dans les pathologies. ! Le ribose-5P (issu de la voie des pentose-phosphate), en présence d'ATP, va donner la molécule du PRPP (= 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate) grâce à la PRPP-synthétase. Puis ce PRPP va être pris en charge par la PRPP-glutamyl-aminotransférase (une aminotransférase), pour générer un composé intermédiaire : la 5-phosphoribosylamine, qui va servir à la synthèse de l'IMP: l'inosine-mono-phosphate, fabriqué à partir de l'hypoxanthine (vu dans les cours précédents). L'IMP est une étape intermédiaire et va servir de carrefour pour la synthèse de ces nucléotides. ! Enfin, cet IMP va générer soit : ! • • de l'AMP, de l’ADP, de l’ATP ou du GMP, du GDP ou du GTP, selon la voie empruntée. ! Sachant qu'à chaque fois, on peut aussi avoir les formes désoxy (si désoxy ribose). ! C'est la voie commune de synthèse des nucléotides à partir du moment où on a généré le noyau purique. L'adénine est caractérisée par une simple fonction amine sur son noyau purique donc on part généralement de cette base. L'adénine va donner de l'AMP puis ATP. Ce pool d'ATP cellulaire va servir en fusion avec le ribose 5-P pour générer de l'IMP qui va lui même alimenter la synthèse d'AMP → ATP et de GMP → GTP, ce qui permet d'auto-alimenter cette synthèse de nucléotide. !7 NB : Ces voies métabolique sont nécessaires à connaître et car il y a des pathologies qui seront associées à ces voies de synthèse et certains médicaments vont cibler les métabolites impliqués dans ces voies. Mais, « loin de moi l'idée de vous demander d'aller décortiquer cette voie par cœur, c'est pas le but... ». ! ! Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de réactions enzymatiques, et qui dit produit dit contrôle de production en amont par les éléments en aval (comme dans la glycolyse par exemple.). La régulation va donc se passer entre les différents composés. Il y a vraiment une capacité de la cellule à mesurer le taux de métabolite au niveau cytosolique et en fonction d'un seuil qui lui est propre, elle va rétrocontrôler négativement les enzymes de synthèse. De facto, il doit y avoir un feedback négatif (rétrocontrôle) pour ne pas qu'il y ait surproduction d'énergie. Il existe deux moyens de feedback : ! ! • Le premier feedback va se passer au niveau terminal : les molécules d'ATP et de GTP produites vont tout de suite bloquer la PRPP-amino-transférase (au tout début de la cascade réactionnelle) pour ralentir le processus de synthèse. • Le deuxième feedback se passe moins en amont. Ce sont les ribonucléotides monophosphate (AMP, GMP) qui agissent au niveau de la transformation de l'IMP en acide adénylosuccinique ou en acide xanthylique. ! Tout ceci permet d'avoir des réserves énergétiques en adéquation avec les besoins de la cellule. ! /!\ Ce sont les molécules énergétiques qui sont garantes du rétrocontrôle de leur production. Le feedback ne se fait donc pas par des hormones ; il est ainsi beaucoup plus rapide, plus précis et !8 surtout indépendant de ces dernières ! ! NB : La prof n'ira pas jusqu'à nous demander quelle molécule inhibe spécifiquement quelle enzyme, il faut juste savoir qu'il n'y a pas de contrôle par les hormones !! ! ! Cela nous laisse présager de l'importance biologique de la biosynthèse de novo des bases puriques. ! b) La voie d'épargne ! ! ! La voie d'épargne, elle, va réutiliser les bases puriques issues du catabolisme des nucléotides au sein de la cellule. En effet généralement la cellule est « paresseuse » du point de vue métabolique, en cas de non-apport de précurseur, elle va se débrouiller en interne pour transformer des métabolites qui existent déjà et resynthétiser des bases puriques par la voie d'épargne. Elle a une efficacité importante car elle permet de récupérer 90% des bases puriques. Véritable recyclage, cette voie permet donc quasiment l’autosuffisance de la cellule. ! Cette voie est possible selon deux processus : ! • Soit en une étape qui va concerner l'adénine et l'hypoxanthine : ! Alors que le pyrophosphate va nous donner du PRPP, les purines ribonucléotides existantes vont pouvoir donner des bases puriques. A ce niveau là, deux enzymes sont utilisées : celle qui prend en charge l'adénine pour donner de l'adénosine-monophosphate (AMP) et celle qui s'occupe de la guanine pour donner du GMP et !9 de l'hypoxanthine pour donner de l'IMP. L'enzyme sera différente selon que l'on prenne l'adénine, la guanine ou l'hypoxanthine comme substrat. ! Il y en a donc une qui prend l'adénine en charge, l'APRT (l'adénine phospho-ribosyltransférase), et une deuxième qui prend en charge la guanine et l'hypoxanthine, l'HGPRT (l'hypoxanthine guanine phospho-ribosyl-transférase). ! Un déficit génétique de la synthèse de cette HGPRT donne la maladie de Lesch-Nyhan. Chez les malades, cette voie d'épargne n'existe pas. L'hypoxanthine et la guanine vont être dégradées en grande quantité et transformées en acide urique qui ne pourra pas s'éliminer. Cette maladie touches des enfants qui vont malheureusement s'auto-mutiler. Il faudra se souvenir de ce métabolisme si on tombe face à cette maladie. Les enfants vont se gratter et même se mordre à cause de leur sensation de « grattage » et d'inflammation au niveau cutané. C'est un déficit héréditaire associé au métabolisme de bases puriques. Il faut bien comprendre que ce n'est pas un problème de synthèse de bases puriques (car la voie de novo pourrait en ce cas réguler le problème), ce sont les dépôts d'acide urique non recyclés qui posent problème. ! ! Ce qu'il faut retenir : Il existe, dans la voie d'épargne, une voie directe et assez simple qui permet, à partir d'une base purique, d'un phosphate, d'un ribose et d'une enzyme, de fabriquer en une seule étape, simple et en faisant intervenir une enzyme, un ribonucléotide monophosphate. Cette réaction est réversible en fonction du taux de précurseur et de bases puriques, et en fonction des besoins de la cellule. Si jamais l'HGPRT (concernant uniquement l'hypoxanthine et la guanine!) venait à manquer, on aurait droit à une hyperuricémie très agressive : la maladie de Lesch-Nyhan, d'origine génétique. ! !10 ! ! • Soit en deux étapes (une intermédiaire) : La cellule va cette fois ci dégrader non pas ses ribonucléoTides mais ses ribonucléoSides : les ribonucléotides sont transformés en ribonucléosides puis dégradés en bases puriques ce qui permet d'alimenter leur taux au niveau cellulaire. Ceci va nécessiter l'apport d'ATP car la première transformation est consommatrice d'énergie. ! Dans cette voie, deux substrats sont particulièrement concernés : l'hypoxanthine et la guanine A retenir : la voie d'épargne à une étape concerne surtout l'adénine, alors que celle à deux étapes concerne l'hypoxanthine et la guanine. Autrement dit du point de vue biochimique, si on a des inhibiteurs (comme certains pesticides) qui fixent cette voie d'épargne à une étape, il n'y a pas de possibilité pour la cellule d'avoir une autre voie de synthèse (pour l'adénine) [je pense que c'est ce qu'elle veut dire, sa phrase est assez floue]. Alors que pour l'hypoxanthine et la guanine, la voie à deux étapes permettra toujours à la cellule de dégrader ces bases puriques (hypoxanthine → inosine → IMP et guanine → guanosine → GMP) Une autre particularité de cette voie est que, si l'enzyme qui contrôle la dégradation de l'hypoxanthine et de la guanine et IMP et en GMP est bloquée, la maladie est associée est la maladie de Lesch-Nyhan (vue ci-avant). ! Cette voie à deux étapes nous permets de synthétiser les ribonucléotides, ou de re-synthétiser des bases puriques par la voie inverse. ! Pour résumer, on a le choix entre deux voies d'épargne : la voie directe qui transforme la base purique en nucléotide et la voie indirecte qui transforme la base purique en nucléoside puis en nucléotide. ! ! En résumé il y a : − une voie de novo qui se passe plutôt quand on a un apport alimentaire en AA puriques (généralement en petite quantité) − et une voie d'épargne qui assure « la vraie vie cellulaire », qui peut se passer en une ou deux étapes, et qui correspond plus à la vie de tous les jours de la cellule avec un rétrocontrôle au moment de la duplication de la cellule. ! /!\ Ceci est valable pour toutes les cellules qui ont besoin d'ADN (donc toutes les cellules qui se répliquent). ! ! !11 ! ! En ce qui concerne les désoxyribonucléotides, il y aura réduction en 2’ du ribose (où il y a une fonction hydroxyle OH. Le désoxyribose perd ce OH et il reste un hydrogène.), ce qui va donner un désoxyribose. (doux rappel de la PACES...) Dans ce cadre là, il y a un « joli » duo entre l'enzyme qui va synthétiser les désoxyribonucléotides: la Ribonucléosides-diPhosphate réductase, qui va enlever le groupement OH en 2' pour générer une molécule d'eau, et les deux H seront fournis par la thiorédoxine. Cette thiorédoxine va être elle oxydée pour libérer ses deux protons qui vont piéger l'oxygène retiré au niveau du ribose et générer une molécule d'eau (réaction de condensation). Ensuite, la thiorédoxine va pouvoir être réduite en présence de NADPH,H+ (qui dérive du cycle de Krebs). Tous les cycles métaboliques vont s'alimenter entre eux, et à ce moment là on va pouvoir synthétiser les désoxyribonucléotides par une simple réduction de ribonucléotides au niveau du ribose, avec intervention importante de la thiorédoxine. ! Le ribose a ainsi été réduit en désoxyribose, et c’est comme ça qu’on passe de la synthèse d’un ribonucléotide à la synthèse d’un désoxyribonucléotide. ! 2. Le catabolisme C’est le catabolisme qui va générer l’acide urique. On part des métabolites finaux (voie inverse du catabolisme cellulaire): AMP, IMP et GMP Il faut remarquer que les 3 bases libres : adénine, hypoxanthine et guanine convergent vers la formation de xanthine. !12 ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Schéma important ! ! 1) Nucléotides (AMP, IMP et GPM, voire XMP) dégradés par des nucléotidases ! nucléosides 2) Nucléosides (adénosine, inosine, guanosine) dégradés par nucléosidases ! bases puriques Nucléoside phosphorylase 3) Bases A, G et hypoxanthine ! xanthine 4) Xanthine ! acide urique (via XO = xanthine oxydase) ! Les XMP sont plus rares car la xanthine est convertie en méthylxanthine qui est un bronchodilatateur ce qui explique qu’on la voit moins. L’adénine est totalement dégradée en hypoxanthine (via adénase). La guanine et l’hypoxanthine sont dégradées en xanthine (respectivement via guanase et XO). Xanthine ! acide urique (via XO). Les enzymes à retenir sont : l’AMP désaminase ou l’adénine désaminase : il existe des déficits immunitaires associés à ces enzymes (auto-anticorps qui vont dégrader ces enzymes). La nucléotidase Il existe aussi des déficits immunitaires liés à la Nucléoside phosphorylase. La Xanthine oxydase (XO) qui est l’enzyme qui permet de dégrader la xanthine en acide urique, et qui lorsqu’elle est en surconcentration plasmatique entraine la goutte. ! Il faut bien noter que cette dégradation se fait en 2 étapes : L’intervention de la nucléotidase qui va transformer le nucléotide en nucléoside. Puis la nucléosidase, la déphosphorylation pour obtenir des bases libres grâce à la nucléoside phosphorylase. ! La Xanthine oxydase est actuellement un sujet de recherche très important notamment pour limiter son action lors de situation hyperglycémique afin de réduire le phénomène de goutte. !13 ! ! De plus, il faut bien remarquer la double activité de la XO qui intervient dans la dégradation de l’hypoxanthine en xanthine puis de la xanthine en acide urique. On dit que la XO a un mécanisme séquentiel ordonné. Les réactions hypoxanthine ! xanthine et xanthine ! acide urique, génèrent toutes les deux de l’H2O2. Ces réactions vont être à l’origine de nombreux radicaux libres (H202), et vont entrainer un stress oxydatif important lors de surproduction d’acide urique. On parle bien des bases PURIQUES et non pyrimidiques (thymine par exemple), non pas que le métabolisme des bases pyrimidiques n’est pas important, mais c’est bien le métabolisme des bases puriques qui va entrainer l’acide urique. V. Anomalies du métabolisme des bases puriques ! 1. Les hyperuricémies Uricémie normale : * Homme : 200-420 µmol/L * Femme : 150-360 µmol/L On parle d’hypouricémie lorsque uricémie < 120 µmol/L. /!\ Le taux est plus élevé chez l’homme (+ de muscles, + grand stock d’AA, donc de bases puriques). ! /!\ Il faut bien faire attention au terme URIcémie qui représente le taux d’acide urique dans le sang et le terme UREcémie qui représente le taux d’urée dans le sang. Les hyperuricémies primaires : – la goutte – le syndrome de Lesch-Nyhan ! ! Les hyperuricémies secondaires : – affections rénales (insuffisance rénale chronique); – hyperuricémies d’origine iatrogène (ß-bloquant) et toxique (intoxication alcoolique aigüe). ! Nous allons surtout nous intéresser aux hyperuricémies primaires, avec d’abord la goutte : !14 ! Il s’agit d’une maladie inflammatoire, qui résulte de l’accumulation d’acide urique au niveau du sang et au niveau des articulations. Se stocke au niveau cellulaire sous forme de cristaux d’urate et de sodium. On l’appelle également l’arthrite micro cristalline. On a 4 stades (voir ci-dessus image). ! Concernant les traitements : - anti-inflammatoires non stéroïdiens, colchicine (puisqu’il s’agit d’une maladie inflammatoire); - agent hypouricémiant : Inhibiteur de la synthèse de l’acide urique comme ALLOPURINOL. ! L’ALLOPURINOL agit comme une molécule compétitive de l’hypoxanthine pour l’enzyme Xanthine Oxydase. Il s’agit d’un inhibiteur compétitif. ! En effet l’ALLOPURINOL est transformé en ALLOXANTHINE par la XO (de la même manière que l’hypoxanthine est transformée en xanthine). Puis l’ALLOXANTHINE va neutraliser la XO (incapable de dégrader cette molécule) et donc exercer une action inhibitrice, diminuant ainsi la production d’acide urique. ! ! ! ! ! ! ! Cela conduit d’autre part à une accumulation de xanthine car la XO a utilisé l’alloxanthine comme substrat préférentiel. Mais l’excès de xanthine est éliminé par voie urinaire. Il faut suivre la forte élimination urinaire de xanthine car celle-ci peut entraîner des fuites de sodium. !15 De plus à côté de ces traitements médicaux, il faut voir l’approche nutritionnelle et demander au patient de limiter ses apports exogènes en bases puriques, notamment les viandes faisandées (canard, oie, gibier) abats et certains poissons (sardine, saumon, hareng). Rappel : synthèse de novo de bases puriques = 10% (avec l’alimentation…) L’alcool aggrave le phénomène de goutte, ainsi que l’insuffisance hépatique. ! L’accumulation d’acide urique au niveau sanguin peut entraîner une acidose ! Question élève : L’accumulation d’acide urique est due à une trop forte production ou à un défaut d’élimination ? Elle est liée à un catabolisme accéléré, dégradation trop importante de la xanthine par la XO. ! ! Le deuxième type d’hyperuricémie primaire est le syndrome Lesh-Nyhan : Tendance à l’automutilation due à l’inflammation qui s’installe un peu partout ! enfant se gratte, s’arrache des bouts de peau là où ça brûle. Bébés qui naissent tout rose du fait de l’inflammation. Enfants incapables de marcher. Dvpmt para/tétraplégie HGPRT : Hypoxanthine guanine phospho ribosil transferase L’HGPRT intervient dans la biosynthèse dans la voie d’épargne, dans la transformation de l’hypoxanthine en IMP et de la guanine en GMP ! Lors d’un déficit en HGPRT on a donc accumulation d’hypoxanthine et de guanine, qui vont alors conduire à un surplus d’acide urique : hyperuricémie + hyperuraturie. Hyperuraturie : excrétion importante d’acide urique. ! ! 2. Les Hypouricémies – par diminution de la production d’acide urique (uricémie<120 µmol/L) (Déficit génétique de la xanthine oxydase) – par défaut de la réabsorption rénale de l’acide urique. ! ! !16 3. Déficits immunitaires Déficit en adénosine désaminase ! Autre que hyperuricémie et hypouricémie : déficit en Adénosine désaminase qui convertit Adénosine en Inosine → augmentation Adénosine → toxicité pour lymphocytes → lymphopénie (<1500 lymphocytes/mm3) ! déficit immunitaire combiné sévère, infections opportunistes. ! Super rare comme truc d’après la prof, une élève à elle lui en a signalé un en métropole. Pour le traitement il faut éviter les complications immunes (sans autre précision, débrouy a zot ek ça). ! Question 2014 : L’origine iatrogène des B bloquants pour l’hyperuricémie est due à un phénomène de saturation de l’élimination glomérulaire de l’acide urique et entraine donc une hyperuricémie. ! !17