Dans la discussion qui suit, c’est au second lieu de discussion mentionné plus haut que nous
nous restreindrons, et c’est la possible adéquation entre les deux théories quant à leur
compréhension de l’espace et du temps que nous examinerons, en restant sur un plan très
général. Nous n’aborderons que de façon ponctuelle les nombreuses difficultés techniques
discutées dans la littérature. Cet examen sera appuyé sur les réflexions de l’auteur sur les
concepts d’espace et de temps (voir les références bibliographiques et l’Annexe 1). Disons en
quelques mots que nous promouvons une vision où le temps et l’espace ne sont pas pensés
indépendamment l’un de l’autre, mais en association étroite l’un avec l’autre (la relativité
relie les lectures faites sur les règles et les horloges, mais garde deux concepts distincts, et,
dans ses représentations mathématiques, envisage à l’avance des variables séparées dans des
espaces à quatre dimensions). Espace et temps sont construits en s’appuyant sur les
phénomènes physiques en général (et les « mouvements » qu’ils permettent de définir), la
gravitation n’ayant pas de rôle privilégié. On peut définir une multitude de temps locaux
associés au déploiement des phénomènes, parmi lesquels un marqueur est choisi (ce n’est pas
toujours possible) pour définir un temps unique ; ce dernier est associé à la position d’un point
mobile dans l’espace, avec trois coordonnées
(pensons à la position du soleil dans le ciel, ou
d’un photon dans une horloge atomique). Cette approche fournit de nouvelles règles de
pensée et des pistes de recherche pour la réécriture des équations utiles à la description des
phénomènes physiques. Elle ne fait pas l’économie de difficultés conceptuelles et la nécessité
d’un renoncement à tout comprendre (situation d’« incomplétude »).
Dans le présent texte, nous commencerons par examiner comment les phénomènes, compris
de façon générale, permettent de construire l’espace et le temps, et comment se pose la
coexistence ou opposition entre les phénomènes à cet endroit. Si des leçons spécifiques nous
semblent devoir être retenues de la mécanique quantique et de la relativité générale, la
question de leur raccord doit se poser dans les termes généraux de la représentation de temps
et espace de façon conjointe par plusieurs phénomènes. Dans un second temps, nous
indiquerons comment nous pouvons envisager de relier mécanique quantique et relativité
générale, à condition de ré-examiner ces deux théories quant à leur appréhension de l’espace
et du temps, selon des directions de recherche qui seront indiquées.
Attention, nous ne disons pas que le temps a trois coordonnées, mais que le scalaire t est construit à partir des
trois coordonnées d’un point mobile.