
participation, question centrale pour la coloscopie totale sous anesth
esie ? En
Allemagne avec 10 ans de recul, la participation de la population cible atteint
p
eniblement 20 %, soit une participation de 2 % par an. N
eanmoins, 40 000 cas
de CCR ont
et
ed
epist
es dans cette p
eriode et il a
et
e estim
e selon un mod
ele
de Markov que 180 000 cas de CCR avaient
et
epr
evenus [15].Des
etudes
contr^
ol
ees et randomis
ees comparant la coloscopie au TFI, plus que jamais
n
ecessaires, sont en cours aux
Etats-Unis et en Espagne. Dans l’
etude espagnole
Colonprev, la participation effective
a la coloscopie dans le groupe tir
e coloscopie
etait de 18,5 % alors qu’elle
etait de 33,8 % en premi
ere campagne avec le TFI
dans le bras tir
eTFI[16]. En analyse en intention de d
epister, les r
esultats de cette
importante
etude faisaient
etat d’un odds ratio de 2,3 (IC 95 %, 1,97-2,69] pour le
diagnostic d’ad
enome avanc
e et de 0,99 (IC 95 %, 0,61-1,64) pour le diagnostic
de cancer par coloscopie versus TFI [16]. Sachant que le TFI est propos
e tous
les 2 ans et la coloscopie tous les 10 ans, le TFI pourrait in fine se montrer sup
erieur
a
la coloscopie dans l’analyse en intention de d
epister qui tient compte bien
evidemment des r
esultats de participation.
‘‘ Une re´cente me´ta-analyse montre que la coloscopie
de de´pistage diminue le risque de cancer colorectal
et la mortalite´ par cancer colorectal de 70 %’’
Parmi les probl
emes pos
es par la coloscopie, il faut rappeler qu’il s’agit d’un
examen invasif comportant des risques (environ un accident de perforation pour
1 000 examens), inutile pour 95 % de la population
a risque standard qui ne
pr
esentera jamais de CCR. Au sein de cette population cependant, on sait qu’il
existe des personnes
a risque plus
elev
e de CCR que d’autres,
etant donn
eleur^
age,
leur sexe (H >F), leurs habitudes alimentaires, leur consommation de tabac, leur
surcharge pond
erale ou ob
esit
e, leur manque d’exercice physique.
A partir de
cohortes de patients ayant eu une coloscopie de d
epistage, des scores de risque de
CCR ou de n
eoplasies coliques avanc
ees prenant en compte ces diff
erentes
variables ont pu ^
etre r
ecemment propos
es [17, 18]. De tels scores restent
avalider
en France.
A terme, des personnes actuellement consid
er
ees
a risque standard
pourraient basculer dans un groupe
arisque
elev
e pour lequel on recommandera
plus volontiers un d
epistage par coloscopie que par recherche de sang dans les
selles, sous r
eserve que la coloscopie ne comporte pas plus de risque en raison des
comorbidit
es pr
esent
ees par une population ainsi s
electionn
ee. La combinaison
des r
esultats du TFI et des facteurs de risque pour poser l’indication de coloscopie
constitue aussi une piste int
eressante [19].
‘‘ A
`terme, des personnes actuellement conside´re´es a` risque
standard pourraient basculer dans un groupe a` risque e´leve´
pour lequel on recommandera plus volontiers un de´ pistage par
coloscopie que par recherche de sang dans les selles’’
En conclusion, nous souhaiterions insister sur la n
ecessit
e de clarifier pour la
population franc¸aise et les m
edecins traitants les notions de d
epistage du CCR
chez les personnes faisant partie des groupes
a risque
elev
eoutr
es
elev
e de CCR
qui repose sur la pratique de la coloscopie totale et celles de d
epistage de masse
concernant les personnes dites
a risque standard. Pour ces derni
eres, le test
Hemoccult II
TM
doit ^
etre remplac
e au plus vite par le TFI qui sera s
electionn
e par
l’appel d’offres de la CNAM. Parall
element, il faut se donner les moyens
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 21 n89, novembre 2014
Editorial
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