Exploration Electrophysiologique de Base

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DIU de rythmologie et stimulation cardiaque
Titre : Principes d’exploration invasive de
base en électrophysiologie
Orateur : Xavier COPIE
Le 23 janvier 2012
Exploration Électrophysiologique de Base
Xavier Copie, CCN, Janvier 2012
Exploration Électrophysiologique de Base
• Buts
– Exploration de syncopes et malaises
– Exploration de tachycardies
– Etablir un pronostic (cardiopathie ischémique, DVDA,
Syndrome de Brugada…)
Exploration Électrophysiologique de Base
• Précisions
– En présence d’un ECG normal (PR normal, QRS normaux –
c’est-à-dire fins, avec un axe normal, et sans onde Q de
nécrose) et en l’absence de cardiopathie (échographie
cardiaque), la rentabilité de l’exploration
électrophysiologique est très faible.
– Quand l’ECG est franchement pathologique et la
symptomatologie clinique typique, l’exploration
électrophysiologique est parfois inutile (exemple Syncopes à
répétition et BBG)
Exploration Électrophysiologique de Base
• Précisions
– Exploration de tachycardies: en fonction des
symptômes, on préfère souvent effectuer une ablation,
dans le temps de l’exploration électrophysiologique.
– De nombreuses indications d’exploration pour établir un
pronostic ont disparu du fait de leur faible VPP. De
nombreux patients ont d’emblée une indication à
l’implantation d’un défibrillateur.
Exploration Électrophysiologique de Base
• Méthodes
– Explorer l’automatisme du nœud sinusal
– Explorer les paramètres de conduction AV
– Explorer les paramètres de conduction VA
– Rechercher une dualité nodale
– Rechercher une voie accessoire AV ou VA
– Déclencher une tachycardie supra-ventriculaire ou
ventriculaire
La ponction fémorale
Exploration électrophysiologique
• Méthode
– Deux sondes par voie veineuse fémorale droite
– Généralement, deux sondes quadripolaires
– Parfois, une quadripolaire et une décapolaire pour
l’exploration d’une voie accessoire
– Prévention des phlébites (HBPM, Héparine)
Positionnement des sondes
Exploration de la fonction sinusale
• Nombreux tests élaborés (Strauss, Narula, Mandel
…), ce qui témoigne de leur imperfection.
• L’enregistrement Holter est souvent une meilleure
approche (ou enregistrements longue durée R-Test,
Reveal°, …)
• Retenir le test de Mandel
Temps de récupération sinusale
Stimulation à un cycle de 500 ms pendant 30 à 60 secondes.
Pour un cycle de base de 1140 ms, le temps de récupération sinusale
est de 3260 ms, le temps de récupération sinusale corrigé de 2120
ms, soit en pourcentage 285%
Temps de récupération sinusale
• Valeurs normales
– Temps de récupération sinusale corrigé (pause poststimulation – cycle de base) < 525 msec.
– La pause prise en compte est la plus longue sur les 5 à 6
cycles suivant l’arrêt de la stimulation.
– En pourcentage du cycle de base, le temps de récupération
sinusale doit être inférieur à 150%
Conduction atrio-ventriculaire
• Mesures statiques
– Intervalle AH, Durée de H, H1-H2, Intervalle HV
• Mesures dynamiques
– Point de Luciani-Wenckebach antérograde, période
réfractaire du NAV, conduction rétrograde
Conduction atrio-ventriculaire
Enregistrement normal du His
-Potentiel hissien: fin et triphasique
survenant entre un potentiel atrial et
un potentiel ventriculaire
-Les potentiels atrial et ventriculaire
sont d’amplitude comparable
Conduction atrio-ventriculaire
Importance de l’enregistrement d’un potentiel hissien proximal
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
L’intervalle AH mesure la
conduction nodale.
La durée de H doit être
mesurée (mais dépend de la
fréquence d’échantillonnage
et du filtrage)
La durée de l’intervalle HV est
mesurée du début de H au
début du QRS de surface le
plus précoce.
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
• Pièges de la mesure du HV
– Prendre un potentiel atrial pour un potentiel hissien
– Prendre un artefact pour un potentiel hissien
– Se tromper sur le début de QRS (notamment en V1 où
l’onde R peut être difficile à voir)
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
- Le potentiel visible après le
potentiel atrial peut être un
potentiel hissien ou un
potentiel atrial.
-Seule la validation par la
stimulation atrial permettra
d’affirmer qu’il s’agit du His
-Noter le potentiel atrial peu
ample par rapport au
ventricule
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
- Chez la même patiente,
sur la dérivation hissienne
proximale, avec un potentiel
atrial ample et comparable à
l’amplitude ventriculaire, on
visualise un potentiel hissien
bien détaché de l’oreillette,
et la mesure du HV est
finalement normale.
Conduction atrio-ventriculaire
Mesure des intervalles de conduction
Est-ce un potentiel hissien ou atrial ?
Conduction atrio-ventriculaire
En accélérant la fréquence de stimulation atriale, le bloc nodal induit permet de détacher le
potentiel présumé hissien du potentiel atrial …. Et donc de confirmer son caractère hissien
Valeurs normales des paramètres de
conduction atrio-ventriculaire
• Intervalles
– AH 60-140 ms
– H 10-25 ms
– HV 35-55 ms
• Temps de récupération sinusale corrigé < 525 msec
Conduction atrio-ventriculaire
BAV I, nodal
Conduction atrio-ventriculaire dynamique
BAV II type 1, nodal
Conduction atrio-ventriculaire dynamique
BAV II de type 1, infra-hissien
Conduction atrio-ventriculaire dynamique
BAV III, nodal
Conduction atrio-ventriculaire dynamique
Détermination du point de Luciani-Wenckebach par stimulation atriale à
fréquence croissante
Conduction atrio-ventriculaire
Bloc intra-hissien, avec potentiel hissien dédoublé H1-H2
Noter le PR normal
Conduction atrio-ventriculaire
Bloc intra-hissien, avec potentiel
hissien dédoublé H1-H2
Noter le BAV I
Conduction atrio-ventriculaire
Bloc intra-hissien 2/1
Conduction atrio-ventriculaire
BAV II type 2, infra-hissien
Conduction atrio-ventriculaire
• Considérations thérapeutiques
– Les décisions thérapeutiques dans les troubles
conductifs dépendent des symptômes du patient, des
anomalies de l’ECG de surface, du siège du bloc (nodal,
intra-hissien, ou infra-hissien), et de l’importance des
anomalies.
– La découverte d’un intervalle HV allongé n’a pas la
même signification si cette découverte est fortuite ou si
l’examen est fait pour des symptômes.
Conduction atrio-ventriculaire
• Considérations thérapeutiques
– En présence de symptômes, un intervalle HV de plus de
70 ms est généralement retenu comme valeur
conduisant à préconiser l’implantation d’un stimulateur
cardiaque définitif.
– En cas de mesure fortuite de l’intervalle HV (au cours
d’une ablation par exemple), les recommandations
retiennent une indication de stimulation cardiaque
définitive pour 100 ms.
Périodes réfractaires
• Une période réfractaire d’un tissu cardiaque est
définie par sa réponse à l’introduction d’une
stimulation prématurée.
• On parle de période réfractaire relative, efficace, et
fonctionnelle.
Périodes réfractaires
• Période réfractaire relative: intervalle de stimulation
le plus long provoquant un allongement de la
conduction par rapport au cycle de base
– Par exemple, au niveau du NAV, la période réfractaire
relative est l’intervalle le plus long entre deux
stimulations atriales provoquant un allongement du AH
(plus long A1-A2 pour lequel A2-H2 dépasse A1-H1)
Périodes réfractaires
Période réfractaire relative du NAV: couplage A1-A2 le plus long pour
lequel apparaît un début d’allongement du AH
Périodes réfractaires
• Période réfractaire efficace: intervalle de stimulation
le plus long n’entrainant pas de dépolarisation du
tissu stimulé
– Par exemple, au niveau du NAV, la période réfractaire
efficace est l’intervalle le plus long entre deux
stimulations atriales ne provoquant pas de
dépolarisation du faisceau de His (plus long A1-A2 pour
lequel il n’y a pas de conduction au faisceau de His)
Périodes réfractaires
Période réfractaire efficace du NAV: plus long intervalle A1-A2 pour
lequel il n’y a pas de conduction au faisceau de His (bloc dans le NAV)
Périodes réfractaires
• Période réfractaire fonctionnelle: intervalle de
stimulation le plus court entrainant une
dépolarisation du tissu stimulé
– Par exemple, au niveau du NAV, la période réfractaire
fonctionnelle est l’intervalle le plus court entre deux
potentiels hissiens en réponse à un extrastimulus atrial
(plus court H1-H2 en réponse à tout couplage A1-A2)
Périodes réfractaires
Période réfractaire fonctionnelle du NAV: couplage H1-H2 le plus court en
réponse à tout couplage atrial A1-A2
Exploration de tachycardies
• Après avoir étudié la fonction sinusale et la conduction
atrio-ventriculaire, l’exploration électrophysiologique peut
comporter:
– Exploration de la conduction ventriculo-atriale (conduction
rétrograde)
– Stimulation atriale programmée (exploration de tachycardies
réciproques et tachycardies atriales, plus rarement flutter,
fibrillation atriale)
– Stimulation ventriculaire programmée
– Recherche d’une voie accessoire, d’une dualité nodale
– (Intérêt du massage sino-carotidien)
Conduction rétrograde
Caractéristiques de la conduction rétrograde
• Une conduction rétrograde décrémentielle est en faveur
d’une conduction rétrograde par la voie nodo-hissienne
normale.
• En positionnant une sonde dans le sinus coronaire, on peut
étudier la séquence d’activation de l’oreillette rétrograde.
• Une conduction rétrograde par la voie
nodo-hissienne normale activera
l’oreillette proximale du sinus coronaire
avant l’oreillette distale
Déclenchement de tachycardies supra-ventriculaires
• Déclenchement d’une tachycardie par réentrée atrionodale:
– Déclenchement par stimulation atriale à fréquence croissante ou
par extra-stimulus atrial (déclenchement sur un saut de
conduction, puis écho atrial avec RP’ court, primo-activation de
l’oreillette proximale du sinus coronaire)
• Déclenchement d’une tachycardie orthodromique sur Kent
– Déclenchement par stimulation atriale à fréquence croissante ou
par extra-stimulus atrial (le ventricule fait partie du circuit et le RP’
est plus long, primo-activation de l’oreillette rétrograde fonction
de la localisation de la voie accessoire)
Exploration de voies accessoires
• Déterminer l’existence d’une voie accessoire antérograde
ou rétrograde, son type (faisceau de Kent, de Mahaïm), ses
propriétés de conduction (dangerosité), sa localisation
(sonde multipolaire dans le sinus coronaire)
• Déclenchement
de
tachycardies
orthodromiques, rarement antidromiques
réciproques
Exploration de tachycardies atriales
• Vulnérabilité atriale
• Déclenchement de troubles du rythme atrial reproduisant
les symptômes
Déclenchement de tachycardies ventriculaires
• Stratifier le risque rythmique, évaluer un traitement
• En très nette perte de vitesse depuis l’élargissement des
indications d’implantation de défibrillateurs
• Garde sa place, notamment devant une cardiopathie
ischémique avec fonction VG préservée et des symptômes
suggérant la possibilité de tachycardies ventriculaires
récidivantes
Déclenchement de tachycardies ventriculaires
• Protocole standardisé (SVP)
– 1, 2, puis 3 extrastimulus sur un cycle de base de 600, 500, puis
400 ms, en deux sites (apex VD, infundibulum VD)
– Déclenchement d’une TV plus spécifique qu’une FV
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