
ÉDITORIAL
La Lettre du Psychiatre • Vol. XII - n° 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2016  |  85
Uneattention particulière doit être portée aux rapports temporels 
entrelescrises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. 
L’hypothèse d’un trouble iatrogène doit être aussi systématiquement envisagée. 
Le clinicien doit ainsi connaître uneclassification spécifique des pathologies 
psychiatriques dans l’épilepsie, qui distingue :
 ➤les troubles péri-ictaux : préictaux, ictaux, et postictaux  
(en rapport chronologique direct avec les crises) ;
 ➤les troubles interictaux (sans rapport chronologique avec les crises) ;
 ➤les troubles iatrogènes.
Il est important de connaître certains tableaux cliniques, comme le syndrome 
dysphorique interictal, les phobies spécifiques à l’épilepsie ou la psychose 
postictale. Lescrises non épileptiques psychogènes (CNEP) forment une entité 
àpart, trop méconnue, àlafois diagnostic différentiel de l’épilepsie et comorbidité 
quiaccompagne l’épilepsie. LesCNEP intéressent jusqu’à 20 % des patients 
quisouffrent d’une épilepsie. 
La reconnaissance de cette clinique psychiatrique spécifique est cruciale 
pour améliorer la qualité de vie, l’efficacité thérapeutique et réduire le risque 
suicidaire chez lespatients souffrant d’épilepsie. Une prise en charge globale 
etmultidisciplinaire reste donc à développer en France : c’est cela, l’épi-psy. Ilest 
notamment nécessaire de lutter contre la peur de prescrire despsychotropes 
àunepersonne épileptique, peur qui est fondée sur l’idée erronée que 
lespsychotropes abaissent le seuil épileptogène demanière cliniquement 
significative. En cas de comorbidités psychiatriques, laprescription d’inhibiteurs 
dela recapture de la sérotonine ou de certains antipsychotiques estnécessaire, 
souvent indispensable et sans danger. 
L’épi-psy suscite de plus en plus d’intérêt. Épileptologues et psychiatres travaillent 
désormais ensemble autour de cette problématique passionnante, qui aabouti 
àlapublication récente d’un ouvrage commun(1). Les collaborations sepoursuivent, 
avec le projet de rédaction de recommandations spécifiques de la Haute Autorité 
desanté concernant les comorbidités psychiatriques dans l’épilepsie. 
Dans ce dossier thématique, nous vous présentons plus en détail les différentes 
formes dedépression, d’anxiété et de psychose dans l’épilepsie ainsi que les CNEP.
Alors, chères lectrices, chers lecteurs, excellente lecture et bonne découverte.
1. Thomas P, Biraben A, 
eds. Épilepsie et psychiatrie. 
Paris : Dunod, 2015 : 160 p.
C. Hingray déclare ne pas avoir 
deliens d’intérêts enrelation 
avec cet article.
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