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Enfin, les études radiocliniques chez les malades recevant une irradiation
post-mastectomie n’ont pas montré d’impact majeur de l’âge avancé sur la tolé-
rance du tissu normal. La diminution des mouvements de l’épaule a été le seul
facteur qui diffère significativement chez la femme âgée. Le développement des
télangiectasies, de la fibrose sous-cutanée, de l’œdème du bras ou de la fibrose
pulmonaire est équivalent quel que soit l’âge de la patiente (13). Ces données
suggèrent qu’il n’y a pas de relation entre l’âge des patients et le comportement
du tissu normal vis-à-vis des rayons.
Paramètres de la radiothérapie
La tolérance de la radiothérapie fait intervenir différents paramètres comme la
dose totale distribuée, l’étalement, le fractionnement, la dose par fraction, la
taille des champs et le volume de tissu sain compris dans le faisceau d’irradia-
tion. Chacun d’eux intervient à des degrés divers dans la survenue des
complications aiguës ou tardives de l’irradiation.
Les champs d’irradiation pelviens incluent généralement la peau, le gros
intestin distal, les anses grêles et le tractus uro-génital. Au niveau thoracique,
l’œsophage, le poumon et le cœur sont compris dans les faisceaux, tandis que,
lors du traitement des tumeurs de la tête et du cou, ce sont surtout la peau, les
muqueuses, les glandes salivaires et la moelle épinière. Tous ces sites peuvent
être l’objet de complications aiguës ou tardives.
Les effets aigus de la radiothérapie apparaissent habituellement à la fin de la
deuxième semaine de traitement qui correspond à une dose délivrée de 20 Gy
en étalement et fractionnement classique (2 Gy par jour, 5 fractions par
semaine) et peuvent être observés chez presque tous les malades qui ont reçu
une dose de plus de 40 Gy. Bien que très fréquentes et souvent limitantes dans
l’application des traitements, elles sont réversibles et sont contenues par les trai-
tements symptomatiques. Ce sont ces effets qui sont habituellement pris en
compte pour moduler la radiothérapie chez les personnes âgées, généralement
dans le sens d’une réduction de la dose totale ou d’un hypofractionnement. Le
but est de préserver la qualité de vie immédiate des malades, malheureusement
au détriment de la qualité du traitement et de son efficacité, car en apportant
une dose insuffisante au niveau de la tumeur on compromet les chances de la
contrôler. De même, il est parfois préconisé de prévoir deux jours de repos
supplémentaires chaque semaine durant la radiothérapie, ce qui invariablement
prolonge sa durée totale avec pour conséquence un effet délétère sur son effi-
cience dans certaines situations.
Les manifestations tardives sont d’installation plus insidieuse. Les premiers
symptômes apparaissent typiquement trois à quatre mois après la fin de la
radiothérapie, mais peuvent survenir pendant plusieurs années. Ils se stabilisent
habituellement avec le temps mais sont irréversibles. Le facteur principal de ces
La radiothérapie du sujet âgé 77