Séminaire Henri Cartan J-P. S ERRE Applications algébriques de la cohomologie des groupes. II : théorie des algèbres simples Séminaire Henri Cartan, tome 3 (1950-1951), exp. no 6, p. 1-9 <http://www.numdam.org/item?id=SHC_1950-1951__3__A6_0> © Séminaire Henri Cartan (Secrétariat mathématique, Paris), 1950-1951, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Henri Cartan » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 6-01 Séminaire H. CARTAN 1950/51 . Topologie algébrique. APPLICATIONS ALGÉBRIQUES DE LA COHOMOLOGIE 0 o THÉORIE (1er exposé DES ALGÈBRES de J-P. DES GROUPES. II : SIMPLES. ~n ~ 0195~’~ ~ le SERRE, BIBLIOGRAPHIE :ù Berlin, Springer, 19350 Algebren (Ergebnisse der Mathematik ARTIN-NESBITT-THRALL - Rings with minimum condition. - Ann Arbor, Univo of Michigan Press, 1948. DEURING - Notations. unité, noté 10 Le corps de base unité. Si k) , . E algèbres considérées Toutes les E sera est un supposé espace de sera par la suite auront identifié représentation de dimension finie sur aux de k , multiples de l’algèbre A et l’élément élément un cet élément (sur le corps l ç A définira l’automorphisme identique de E e E sera dit représentation irréductible de A , si E ~ 0 , et si tout sous-espace stable de E est identique à 0 ou E ; E sera dit complètement réductible s’il est somme directe de sous-espaces stables pour A et irréductibles. Un tel espace peut être considéré comme un groupe semi-simple (à opêrateurset on peut, par exemple~ utiliser les résultats démontrés dans Bourbakiy Alg.I~ paragraphe 6, numéro 15 . ’ 1.- Le théorèmde Wedderburn. Rappelons qu’une algèbre est bilatères qu’elle même et 0 . Théorème 1.- Soit simple si elle n’a pas d’autres idéaux A une algèbre de dimension finie sur un corps commuk 9 simple, et possédant un élément unité. Alors A est isomorphe à tatif une dite algèbre de matrices et est fini sur sur un corps gauche quicontient k dans son centre9 ~ k . représentation irréductible de ~A ~ une telle représentation existe : il n’y a qu’à prendre un idéal minimal à gauche de A 9 par exemple Soit L(E) l’algèbre des endomorphismes du k-espace vectoriel E 9 et soit K l’ensemble des endomorphismes f L(E) qui commutent avec les opérateurs de Soit E une 0 A e On a : Lemme1 - K est un corps gauche. Soit o au.x = et, en supposé comme on a L(E) 1 ble dans effet, ne contient pas reparquons d’abord que la donc. 1, Soit alors B B; fait en nous bau = u, b (considéré espace vectoriel à A opposé K° corps isomorphe à est de Soit E algèbre A 9 soit . de K dans tel que admet teur de A qui. K L(E) , dans u ~ c’est-à-dire l’ensemble K . Il est évident que gauche une algèbre = B . C’est K)9 le corps sur et il résul- en de matrices à coefficients dans le A du lemme l’objet plus général sui- . K A le commutant de dans L(E) , B le commutant A ~ B . x ; E et b Nous allons montrer existe A a ax = bx . Soit V idéal bilatère de un une représentation complètement réductible et fidèle L(E) . Soit d’abord est fidèle : E K 0 Reste donc à voir que vant : Lemme 2 - K. allons montrer que A ~ B . Quand ceci sera fait, on n’est autre que l’ensemble des K-endomorphismes de E A .tera que représentation est A 9 est inversi- u inverse est dans pour tout pourra dire que comme on a : qui est réduit à 0 . le commutant de tels que des d’où le fait que son représentation si est stable pour V montre que qui u ~ 0 9 V = 0, que le noyau de cette en A c’.. ce il est alors évident que démontrée Ceci V = u~~ o p ° U E K . Posons pour tout ua, x = u~o ~ effet en effet V le sous-espace stable de un supplémentaire E sur conclut : Ce résultat (Bourbaki~ stable = bx ~ V bx , d’où partiel établie nous défini par V soit p 9 étant V. Le projecteur pbx = bpx E A-l,inéaire9 = Ax o projec- un p est $ K . On en , allons pouvoir démontrer le lemme 2 . Il résultera tout de suite du suivant Lemme 3 ~ Dans les conditions du lemme Z 9 soient x , .o . tel pue ax~ ~. a e 9 bx . b ~ B , Il Soit F La de A A x. ~. E et = l’espace peut considérer lesquels g somme F comme opère par la directe de n fois la formé des éléments .0. , représentation E . o e . , y ) (yi ~ E) yn) = (ay1 , .0. , On sur ay ) . représentation F est encore complètement réductible. Le commutant dans L(F) est formé des matrices K , et il en résulte opérer que. si l’on fait B par la formule 1 F sur L(F) ainsi définis seront encore dans le commutant du commuA (le "bicommutant")e En appliquant alors au point à b ~ B le résultat démontré après l’énoncé du ... , x ) ~ F , et les éléments de tant de x =(x ~ lemme 2 , obtient bien le lemme on Nous écrirons sur le corps K = 2.- K n l’algèbre kn ~ K , comme on Représentations contient K K. Si 3, qui achève ce des matrices à k dans son la démonstration. lignes et centre, on a ô n n colonnes aisément. le voit algèbres simples. des , opérer A sur elle-même par les translations ~~ gauche. On obtient ainsi une représentation linéaire de A qui est dite représentation régulière gauche. Si A est une algèbre de matrices K~ de base canonique (c.. ) g les éléments e.. où j est fixé, engendrent un 1J ~.J A Soit une algèbre s ous-espace vectoriel à gauche minimal, différents et faisons de N. J et que les sont toutes N. J régulière gauche de Kn A 9 on vérifie aisément représentations linéaires isomorphes. est la 0 somme est que N. J de A n idéal fournies par les En d’autres termes ? la de un représentation. représentations irréductibles isomorphes. Plus généralement: Théorème 2.- Toute représentation d’une al,gèbre simple A est isomorphe .à une somme directe de représentations irréductibles toutes isomorphes. Soit générateurs E une de E A , (e. ) un système (1 ~ i ~ p) . Considérons l’application de AP représentation linéaire de fini de sur E définie par :. application permet d’identifier E à un quotient de A" (A" étant considéré comme la somme directe de p fois la représentation régulière il est donc’ gauche de A ). Comme le théorème 2 a été vérifié pour démontré pour E (Bourbaki ~ l cit.). Cette Corollaire 1 - Toute représentation de A est complètement réductible. Corollaire 2 - Deux A qui ont même dimension sont isomorphes. représentations de sur k 3.- Produits tensoriels Donnons d’abord unité. Soient C C’ et, B leurs t dans A Soient Lemme 4 - lemme : un Al et deux algèbres sur k . ayant un élément est identique à et A’. Alors A dans commutants, A’ . Tout 6 A x Si l’on écrit que dire autre que B ~ B’ ce b ~ 1 , avec on sous obtient : a~ à /~ résulte par exemple lemme la forme : a.b c’est-à- = 1 (de rang fini) : A k désignant le centre de (A g;C’) = C’ ~C’ résulte B ~ c.qofod. , que 1 produit tensoriel est à une algèbre simple de A est k ~ C , C appliquant ceci voit que le centre = K ~ Le centre d’une Corollaire - en n’est que le centre d’un des centres. En produit tensoriel base une à l’intersection des commutants de égal est 1 ~B’ ~ c’est-à-dire De le commute cela, soit pour tout le commutant de et B -~ 1 . Pour i . On voit ainsi que le commutant de et.. Il C ~A’. De même~ celui de 1 ~ B’t est 6 C a. le s’écrit d’une seule façon ~A’ x respectivement, commutant de B ~ B’ C ~ C’ . Cherchons d’abord le commutant de de A’t A B’ et algèbre simple, finie sur est k ~ un corps ’ ~ s’intéressera particulièrement par la suite On Une telle algèbre l’une est centrale. de centre = n Alors, le produit tensoriel phe à une algèbre K" = k K" ~ mn. D Théorème ~..un corps gauche de = Soit A centre K"mn mn de matrices pour tement . Reste donc à voir que suivant : A . ~ A’ L’algèbre laquelle A ~ K’ est la est simple. algèbre k . Tout idéal bilatère sur - une algèbre simple. A’t sera le centre est et donc isomor. simplicité une c dont deux algèbres simples, finies sur k , A’ K’ soit centrale, autrement dit que Supposons que A’ = du corps gauche K’ soit réduit à k. Il suffira de voir q.Le A A ~K~ = une algèbre simple. En effet, si ceci est démontrée k A ~ A’ k. dite centrale. sera Théorème 3.- Soient A , . algèbres aux Cela k ~ ayant N un se vérifie immédia- résulte du théorème élément unité, et de A ~ K’ K’ est entendre (en tant qu’espace A ~f 1 , (Ni A vectoriel à K’ ni gauche sont ne On notera d’abord que l’on K’ ) , par son intersection avec sur supposés finis k ) . sur peut faire opérer à K’ gauche A sur pars idéal de l’algèbre A espace vectoriel à gauche de A ~ K’ . Si N est c’est un particulier en K’-sous- un o Soit ment de une N base de A une a~ base du par et d’autre Soit K’ -espace vectoriel rapport à cette base (Bourbaki, Alg.II, (m ~ K!~ ~ xm ~x~ 1 a. forment égale- élément primordial paragraphe 5) s A Considérons l’élément Il k ~ les éléments sur N on a un x ~r~~ est bilatère) , idéal un part 1 résulte alors des propriétés des éléments primordiaux que l’on Comme l’un des égal est k. signifie simplement que On peut alors écrire s x î~ on a commute k! = à a ~ 1, m n , et tout m ~ posant : a = avec en = montré que tout élément primordial x est dans résulte aussitôt puisque tout espace vectoriel est a ~ l’égalité précédente k que 03A3 k! a.. o On a donc 1 ; le théorème engendré par ses en éléments primordiaux. Corollaire î et finies sur k est du Corollaire 2 - Soit [A : k] = n .o Si A Ao = k tensoriel de deux algèbres Le produit même type. ’ A simple, désigne l’algèbre opposée, 2 . (algèbre par On peut faire l’algèbre opérer A sur E sur considérée A E comme l’algèbre L(E) des k ~ et telle Que on a : no et n~ espace vectoriel sur lignes k) le corps par les translations à translations à droite. Cela revient à identifier bres de de centre des matrices à colonnes, Désignons simples, centrales A k-endomorphismesde E. et gauche A~ ou à des Comme les k. par les sous-algèalgèbres A et AO A AO un peut définir un homomorphisme canonique de dans L(E) qui prolonge les isomorphismes s A ~ L(E) et étant simple (th.3) ~ cet homomorphisme est ..~..~: L(E) . L’algèbre A isomorphisme~ comme en outre ? commutent dans cet L(E) , on A isomorphisme applique .~A~ L(E) sur = Remarque : Si aucune des deux algèbres A et A’ du théorème 3 n’est pas simple en général.. Toutefois, si le centrale 3, l’algèbre A centre de A 9 par exemple9 est une extension aloisienne de k 9 on montre est un produit direct d’algèbres simples que A ;~ A’ a 40- Groupe de Soit Brauer. Définition. A une algèbre simple théorème de Wedderburn, le sur on a : A = centrale et finie k 9 où kn k , fini sur k 0 Le corps gauche k-isomorphisme près. En effet, on peut centre est bien K k 0 D’après gauche de déterminé par A 9 à est K sur un caractériser corps l’opposé du commutant de A dans une représentation irréductible quelconque de A (et on sait que deux telles représentations sont semblables). Nous pouvons donc parler du corps gauche associé à une algèbre A . un Nous dirons que deux algèbres le centrales sur k , A comme sont et sembla- bles lorsque les corps gauches associés à À et A’ sont les mêmes- (à un k-isomorphisme près). Cette relation de similitude partage les algèbres centrales sur k en classes, qui correspondent biunivoquement aux corps gauches de centre k et finis sur k . Nous allons munir cet ensemble de classes d’une loi de groupe s B et B’ sont deux classes, et n 9 A’ des éléments de ces classes, Si voit tout de suite que les on une même classe, que nous algèbres A ;~: A’ sont toutes contenues dans appelerons le produit des classes B et B’ . qui contient l’algèbre A k est évidemment l’élément neutre de cette loi de produit ; c’est la classe formée de toutes les algèbres de maLa classe trices sur = k . Le produit des classes est à A’ .~A ~° Si classe A B° on montre de commutatif, puisque même qu’il est est k-isomorphe ass ociatif . parcourt une classe B ~ les algèbres opposées A° parcourent une 2 au th. 4). En résumé 1 qui n’est autre que l’inverse de B k ~ Théorème 5.munies de la loi de lien. Ce groupe est composition du produit tensoriel. forment un groupe abéappelé groupe de Brauer de k , et nous le noterons G, . 5. - Groupe de Brauer. Exemples. a.- k algébriquement clos. est effet K devons montrer que K Soit en engendré corps par x un Q b.- k corps des réels. On connaît un Alors 0 k est un corps d.- k est un corps c.- Voir e - k = somme Q G. Q. = Alors Z2 + Q/Z Q/Z + + ... + G. Q/Z + exposé) . o Q/Z ("rationnels paragraphe 2). est un k qui est absurde. réduit à 2eme == VII - G corps des rationnels Alors le en ce non (Voir 0 . (puisque C suivant que c’est le seul. Il R ~ Alors k . Soit K de centre l’exposé nous R ? le corps k ~ = ~o ~ GR Deuring (Algebren - Chap. directe : mod ’ certain sous-groupe de la ... S.Wangp Annals 1950. Les deux derniers exemples montrent que le groupe de Brauer d’un corps k peut être assez. compliqué; mais dans les deux cas., on peut remarquer qu’il est limite inductive de sous-groupes bien plus simples (par exemple, dans le cas d.- ~ de sous-groupes cycliques). Ce sont ces sous-groupes que nous allons étudier dans la suite, et ramener à des groupes de cohomologie. Voir . fini. C k ; x = dans quaternions Nous verrons résultera bien ~p = ~ . des sur et corps commutatif un donc k ~ gauche corps est k. C et extension finie de R~ 0 . = gauche de centre k ~ fini Sinon, il existerait x ~ K , commutent)~ = Gk corps k . = Alors Deuring, loc. cit. paragraphe 5 ainsi que 6.- Extension Théorème 6.un corps A algèbre simple, centrale et finie sur k , de k (finie ou infinie). L’algèbre A une commutatif~ extension L est simple. peut appliquer le théorème 4 s tout idéal bilatère de A ~ L est engendré par son intersection avec L qui est (0) ou L , et A ~ L est bien simple Si A est un corps gaucho, on a Si A est A ~ L quelconque, = (K x . on peut écrire L) = k x~ K’ A ~a = K’ d’où: k étant un autre corps gauche. Il résulte: en d’où le théorème. Corollaire - Soit A une algèbre simple, centrale Alors [A : k] est un carré parfait. Prenons pour A ~X. L ~ L] finie sur k . algébriquement close de structure d’algèbre sur L 9 et extension k . 0 L’algèbre l’on a ~ algèbre simple~ centrale sur L , et finie sur L . Il sur L , et (5-a-) que c’est une algèbre de matrices est une résulte alors de [A une peut être munie d’une ~ ;~ L Mais L et est bien carré parfait. un k p soit À ~ faisons correspondre son produit tensoriel avec L ~ considéré comme algèbre centrale, simple et finie sur L . Autrement dits étendons le corps de baees de A de algèbro centrale, simple A toute k à et finie sur algèbres L . Il est clair que deux semblables resteront semblables ?t du groupe application canonique dans le groupe de Brauer sur L , dis phisme. Cela résulte tout de suite de la formule : obtient ainsi où ~ et ~ désignent des produits tensoriels pris désignerons vement. Nous du groupe de Brauer le noyau Gk’ le k sur et C’est par sous-groupe formé est des cesses un k , sur un L homomor- respecti- sous-groupe d’algèbres qui quand on étend le corps de base à L On sont 3e s algèbres qui admettent L comme corps de décomposi- algèbres deviennent des dit aussi que de Brauer une on ce de matrices o tion. algèbre Toute A admet briquement clos, puisqu’alors L pour corps de GL (0) . = En décomposition fait, si est L algé- des extensions finies suffisent : Théorème 7. - Legroupe G~ est réunion des sous-groupes parcourt l’ensemble des extEnsions finies de k. Soit nous A A une algèbre devons montrer qu’il existe soit ’X) L on prend une algèbre pour corps une (e.) y -L de base une de matrices extension de table de extension finie sur L multiplication L de k~ L . On sait que ceci est algébriquement close M de ~c.. ILJK~ 9 telle que réalisé si k . Ceci 6-09 signifie qu’il existe table de L Soit que L des nr.. 1J r:~ ~~ °. tels que le s .~""" ~..E . ~ -’"J J. E. ~ aient pour multiplication la table bien connue dans les algèbres de matrices. = ~k~~~.. ~ le corps obtenu en adjoignant à k les mi . ~ il est clair J J répond à la question. Remarque ? On peut montrer. qu’il suffit qui sont galoisiennes sur k . de considérer les extensions L