1. PRÉSENTATION
Située dans le carré constitué par le 4” et le 11” degré de latitude N et par le 2” et le 9” degré de
longitude W, la Côte d’ivoire présente deux zones climatiques principales en correspondance avec les deux
types de paysages rencontrés : savane et forêt claire au nord, forêt dense et humide au sud.
Le climat du sud de la Côte d’ivoire se caractérise par l’existence de deux saisons des pluies : la
plus intense et la plus longue présente un maximum en juin, la plus courte est centrée sur octobre. Elles
sont séparées par la petite « saison sèche » d’août-septembre *. La grande saison sèche, telle qu’elle est
définie plus loin, dure en moyenne de 3 à 5 mois, comprenant décembre, janvier et février.
Le climat du nord de la Côte d’ivoire ne présente qu’une seule saison des pluies ayant son maximum
d’intensité en août. L’unique saison sèche dure de 6 à 8 mois et son intensité augmente assez régulièrement
avec la latitude entre le 8’ et le 11 e degré de latitude N.
Il est intéressant de savoir quelles sont les causes de cette succession des saisons sèches et pluvieuses,
et pourquoi l’on passe d’un régime à 4 saisons dans le sud de la Côte d’ivoire à un régime à 2 saisons
dans le nord.
2. DÉTERMINISME DU CLIMAT IVOIRIEN
Bien que la nature et le moteur de la circulation générale de l’atmosphère dans la zone intertropicale
soient encore très mal connus et prêtent à des thèses différentes, la plupart des auteurs [l] [2]** s’accordent à
reconnaître l’existence, dans cette partie du globe, d’une zone de confluence entre deux masses d’air. La
première est humide, d’origine océanique, de secteur SW, appelée « mousson », mais n’est autre que
l’alizé de l’hémisphère austral dévié sur sa droite par la force de Coriolis après franchissement de l’équateur.
La deuxième est sèche, d’origine continentale, de secteur NE ; c’est l’alizé de l’hémisphère boréal.
Cette zone de confluence est appelée Front Intertropical (F.I.T.) ou ceinture intertropicale ou encore,
de façon plus exacte, zone de convergence intertropicale [3]. En effet, la confluence des deux masses d’air
n’étant pas accompagnée d’une augmentation de leurs vitesses, se traduit par un phénomène de convergence
qui va engendrer à son tour une ascendance de l’air avec formation de nuages [4].
Ces masses d’air, et, par suite, le FIT. lui-même, se déplacent sous l’effet principal des gradients de
pression. La dépression thermique saharienne située entre l’anticyclone des Açores et la cellule anticy-
clonique lybienne joue le rôle moteur principal. Quand elle remonte en latitude, elle crée un appel de mous-
son qui repousse le F.I.T. vers le nord et inversement quand elle descend vers l’équateur.
Le F.I.T. se caractérise par un déplacement lent et par une pente s’élevant très doucement vers le
sud. L’alizé continental boréal, appelé « harmattan », qui le gravite est un air très sec, et plus chaud que
* Tout au long de ce chapitre nous emploierons, par opposition à « saison des pluies », les termes commodes de
« saison sèche » et de « mois sec », parfaitement impropres, car l’humidité de l’air reste très élevée en Basse Côte d’ivoire,
même en saison « sèche ». II faudrait parler de « saison peu pluvieuse » ou « moins pluvieuse ».
** Les nombres entre crochets renvoient aux références bibliographiques citées en fin de chapitre.