Entretien de Louis Vassal réalisé en 1997, relu et corrigé en 2007 et 2011 L’évolution des recherches sur le lait à l’Inra à Jouy-en-Josas Note : Les témoins signalent que les extraits présentés ici ne constituent pas un discours construit et ne peuvent en aucun cas être utilisés comme des citations. Rennes s’est développé à partir des années 70 au niveau lait alors que Jouy est resté stationnaire et même, a périclité, pour ainsi dire. Enfin, Jouy n’a pas trop périclité du fait que la plupart des gens à Jouy étaient jeunes et toujours en activité. Il y avait peu de départs à la retraite. Par contre, le recrutement était tari pendant les années 70, ce qui s’est traduit par un vieillissement important de la population de chercheurs de Jouy. Ce qui a conduit pratiquement à la disparition du secteur lait à Jouy, voulue également par la Direction, au niveau de l’affichage, au niveau des programmes. (…) Je pense que déjà dans les années 60, Monsieur Février avait demandé à Monsieur Mocquot de partager la station. Il y avait un laboratoire de microbiologie qui était dirigé par Auclair, il y avait un laboratoire de biochimie microbienne qui était dirigé par Hermier. Raibaud était passé en production animale en physiologie. Il a quitté, non seulement la station mais le département et même probablement, la Direction scientifique. Je ne sais pas si c’était déjà organisé comme cela. Plommet était parti à Tours où il avait créé la station dans laquelle il travaillait sur les pathologies de la reproduction. Denis POUPARDIN Vous entrez vous-même à cette époque-là, dans le laboratoire d’Auclair ? Louis VASSAL Je ne l’avais pas quitté. J’étais toujours resté avec Auclair tout en travaillant pour d’autres équipes que celles d’Auclair. Administrativement, j’étais rattaché au laboratoire Auclair depuis le début. Cela ne posait pas vraiment de problème. C’était Grosclaude qui s’occupait des questions administratives et financières. La laiterie était devenue autonome. Il y avait aussi la laiterie expérimentale comme labo autonome, le labo de microbiologie laitière, de biochimie microbienne. Il y avait aussi les biochimistes. Il y avait Raibaud. C’était les équipes qui faisaient de la bactériologie ou de la microbiologie. Il y avait aussi des biochimistes. Quand Alais était parti à Nancy, c’était Garnier et surtout, Ribadeau-Dumas qui avait continué à faire de la biochimie laitière, en particulier, de la biochimie des protéines. Il y a eu aussi le labo de Madame Kujdhal qui travaillait sur les lipides. C’était devenu un certain nombre d’unités. Au début, il y avait aussi Adda qui travaillait au départ avec Madame Kujdhal sur les lipides et qui s’était, ensuite, intéressé plus aux arômes. Comme il était seul avec Dumont comme scientifique, il avait été rattaché à l’équipe Auclair, mais c’était aussi un rattachement purement administratif. Si vous voulez, dans l’équipe Auclair, il y avait un labo Auclair qui faisait de la microbiologie, qui mettait au point en particulier les levains concentrés congelés, qui faisait de la physiologie microbienne. Il y avait Adda qui est administrativement rattaché à ce labo mais qui faisait des arômes de produits laitiers. La laiterie était administrativement indépendante mais scientifiquement, elle était plutôt rattachée à l’équipe Auclair. Elle restait très liée ; c’était un peu le domaine de Monsieur Mocquot qui était, à ce momentlà, Chef de département. (…) En 1978, Fauconneau et Hermier ont décidé de restructurer les labos de Jouy en changeant les thèmes et en décidant qu’on ne travaillait plus sur les bactéries lactiques car on avait assez d’avance et on en savait assez. Il fallait travailler sur les bactéries d’affinage. Ils ont recentré les équipes de Jouy sur les bactéries d’affinage et on a lancé la première AIPi affinage qui a été suivie de beaucoup d’autres. C’était le début des AIP. i AIP : action incitative programmée ; dispositif de financement destiné à orienter la recherche.