
Résistance ou persistance 51 
Interactions  Vol. 6, no 1, printemps 2002 
À ce sujet, Kemper (1994) cite quelques définitions qui se recoupent. La 
résistance est l’opposition du client à faire émerger l’inconscient (Lego, 1984); la 
résistance est le moyen par lequel l’ego se protège de l’invasion d’éléments 
indésirables de l’inconscient (Freud, 1920). La résistance empêche l’expression 
de matériel qui pourrait menacer l’équilibre émotionnel (Menninger, 1958). 
Sullivan (1953) soulignait également la fonction stabilisante de la résistance dans 
le maintien du bien-être du patient; elle permet, en effet, d’éviter l’angoisse, la 
culpabilité, la honte et d’autres sentiments pénibles. En général, pour les 
intervenants, la résistance correspond à « tout comportement du patient qui 
s’oppose à ce que le thérapeute veut faire et à ce qu’il souhaite (Schlesinger,1982, 
p. 26). Elle indique que quelque chose vient d’arriver au client qui crée une 
menace. Que fait-on alors de cette résistance ? Tout comme pour la douleur qui 
apparaît lors d’un examen physique, on s’intéresse aux raisons pour lesquelles le 
patient résiste. C’est ce qu’on appelle « aller dans le sens de la résistance » 
(Schlesinger, p. 27). Kemper, pour sa part, retient quatre principes généraux pour 
gérer les résistances, principes que l’on retrouve également chez Altshul (1993) et 
Harris (1996) : 1) établir la confiance; 2) rendre le client conscient de la 
résistance; 3) l’aider à explorer le sens de la résistance; 4) mettre l’accent sur 
la vérité à laquelle le client résiste. 
Certains auteurs gestaltistes (Cole, 1994; Breshgold, 1989) parlent du phénomène 
en termes de résistance à la prise de contact d’éléments du self et de résistance au 
contact avec les autres. Leur approche consiste à amplifier la résistance à la prise 
de conscience (awareness) en vue d’aider le client à devenir de plus en plus 
conscient de ses polarités. À ce sujet, Cole (1994) explique que « le thérapeute 
accepte la validité subjective de la résistance du client et aide celui-ci à se 
concentrer sur elle pour permettre qu’elle sorte de l’ombre » (p. 76). 
Un auteur gestaltiste se dissocie cependant de cette vision de la résistance. En 
effet, pour Wheeler (1991), il n’y a pas de résistance au contact; il peut y avoir 
une résistance à la prise de conscience (awareness), mais celle-ci est alors vue 
comme une forme de contact. De ce point de vue, cela n’a aucun sens de parler de 
contact sans référer à la résistance et à la confluence qui sont les deux pôles du 
contact. En d’autres termes, il n’y a pas de contact pur et platonique qui serait 
terni par des résistances. Le contact thérapeutique implique l’exercice de tous les 
mécanismes en jeu (confluence, projection, introjection, déflection, etc.) à la 
frontière entre la personne et son environnement à travers ses fonctions de 
contact. 
Le concept de résistance n’existait à peu près pas dans la littérature sur la thérapie 
behaviorale à ses débuts. « C’est à la suite d’exemples de non-soumission (non-