die athéromateuse [3] ; de fait, les lésions parodontales
surviennent fréquemment chez des patients traités par des
médicaments cardiovasculaires. Morisaki rapporte en 2001,
qu’il est retrouvé plus fréquemment dans les suites d’un trai-
tement par nifédipine que par amlodipine [4] ; cependant, il
semble bien qu’il s’agisse d’un effet classe des antagonistes
calciques car rapporté avec les autres représentants (diltiazem
et vérapamil). Dans l’étude menée par Ellis et al. en 1999, il
est montré que la prévalence du trouble chez les patients trai-
tés par amlodipine ne diffère pas significativement du groupe
de sujets hypertendus non traités par inhibiteurs calciques [2].
L’accroissement gingival est secondaire à un processus chro-
nique entraînant des réparations exubérantes d’origine incon-
nue. Cette réponse est un continuum car il a été montré que
cet effet indésirable intéresse la quasi totalité des patients, et
n’atteint un seuil symptomatique que chez une minorité [5].
On retrouve histologiquement une abondance de collagène.
Les fibroblastes sont nombreux et associés à des cellules
inflammatoires non spécifiques. L’épithélium de surface est
souvent acanthosique. Ces lésions ne sont pas spécifiques.
La biopsie ne se justifie qu’en cas de doute diagnostique
persistant, particulièrement en cas d’hémopathie.
Ellis et al. ont recherché des facteurs prédictifs de ce genre
d’effets indésirables au sein desquels l’âge, le sexe, la durée
du traitement, la dose du traitement, la classe sociale,
l’indice de saignement et l’indice de plaque. Seul le sexe
présente un risque significatif (p= 0,02) : les hommes
sont 3,3 fois plus touchés que les femmes [2].
La prise en charge consiste le plus souvent en l’arrêt du
médicament causal et en un contrôle de l’hygiène bucco-
dentaire. La régression des symptômes est généralement
obtenue en trois à six mois. En cas de résultats insuffisants,
particulièrement en cas de pathologie gingivale ou paro-
dontale sous-jacente, un traitement parodontal chirurgical
ou non peut s’avérer nécessaire.
Conclusion
Le suivi des patients sous inhibiteurs calciques demande
l’observation de la cavité buccale pour permettre de dépis-
ter précocement cet effet indésirable. En cas de pathologie
gingivale sous-jacente, un traitement local spécialisé peut
être nécessaire. ■
Références
1. Armitage GC. Development of a classification system for periodontal
diseases and conditions. Ann Periodontol 1999 ; 4 : 1-6.
2. Ellis JS, Seymour RA, Steele JG, Robertson P, Butler TJ,
Thomason JM. Prevalence of gingival overgrowth induced by calcium
channel blockers : a community-based study. J Periodontol 1999 ; 70 :
63-7.
3. Friedewald VE, Kornman KS, Beck JD, Genco R, Goldfine A, Libby P,
et al. The american journal of cardiology and journal of periodontology
editors’consensus : Periodontitis and atherosclerotic cardiovascular
disease (diamond). Journal of Periodontology 2009 ; 80 : 1021-32.
4. Morisaki I, Dol S, Ueda K, Amano A, Hayashi M, Mihara J.
Amlodipine-induced gingival overgrowth : periodontal responses to
stopping and restarting the drug. Spec Care Dentist 2001 ; 21 : 60-2.
5. Meisel P, Schwahn C, John U, Kroemer HK, Kocher T. Calcium
antagonists and deep gingival pockets in the population-based SHIP
study. Br J Clin Pharmacol 2005 ; 60 : 552-9.
46 STV, vol. 22, n°1, janvier 2010
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