La transplantation rénale et les immunosuppresseurs

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Synthèse
J Pharm Clin 2013 ; 32 (4) : 201-18
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La transplantation rénale
et les immunosuppresseurs :
place du pharmacien clinicien
dans la prise en charge thérapeutique
Renal transplantation and immunosuppressive drugs:
part of the clinical pharmacist in the therapeutic management
Saadia Skalli 1 , Marion Nouvel 1 , Amélie Faudel 1 , Sandra Fougère 1 , Stéphanie Parat 1 ,
Claire Pouteil-Noble 2 , Catherine Rioufol 13
1 Département de pharmacie clinique et médicaments, Centre hospitalier Lyon Sud, Hospices civils de Lyon,
Pierre-Bénite, France
<[email protected]>
2 Service de transplantation-néphrologie, Groupement hospitalier Edouard Herriot, Hospices civils de Lyon,
Lyon, France
3 Université Claude Bernard Lyon 1, EMR 3738, Lyon, France
Résumé. La prise en charge thérapeutique du patient transplanté rénal est le plus souvent complexe et expose
à un risque d’évènements iatrogènes médicamenteux. Les patients sont confrontés, d’une part, à des médicaments à marge thérapeutique étroite avec notamment les immunosuppresseurs et, d’autre part, à de nombreuses
comorbidités associées. Celles-ci favorisent une polymédication, générant ainsi des interactions médicamenteuses
et augmentant le risque d’apparition d’effets indésirables. Des comportements à risques tels que la mauvaise adhésion au traitement sont également à prendre en compte. Ce travail présenté sous la forme d’une synthèse de
la littérature médicale, abordera le profil physiopathologique et thérapeutique du patient transplanté rénal ainsi
que les problèmes reliés à la pharmacothérapie générés par les thérapeutiques immunosuppressives. Pour définir
la place du pharmacien clinicien et l’intégration des soins pharmaceutiques, nous présenterons une revue de la
littérature médicale sur les missions potentielles du pharmacien clinicien visant à optimiser la prise en charge
thérapeutique du patient transplanté rénal.
Mots clés : transplantation rénale, immunosuppresseurs, pharmacien clinicien, intervention pharmaceutique,
consultation pharmaceutique, interactions médicamenteuses, adhésion médicamenteuse, médicaments génériques
Abstract. The therapeutic management of renal transplant patient is often complex and exposed to a risk of
occurrence of iatrogenic drug events. Patients are treated by drugs with a narrow therapeutic range including
immunosuppressants, and have many comorbidities. These promote polymedication, generating drug interactions
and increasing the risk of developing side effects. Risk behaviours such as poor adherence to treatment are also
taken into account. This medical literature review discusses the pathophysiology and therapeutic profiles of renal
transplant patients as well as drug-related problems generated by immunosuppressive therapy. To define the role
of the clinical pharmacist and the integration of pharmaceutical care, we present a review of the potential missions
of clinical pharmacist to optimize the therapeutic management of renal transplant patients.
Key words: renal transplantation, immunosuppressive drugs, clinical pharmacist, pharmaceutical intervention,
pharmaceutical consultation, drug interactions, medication adherence, generic drugs
Tirés à part : S. Skalli
Pour citer cet article : Skalli S, Nouvel M, Faudel A, Fougère S, Parat S, Pouteil-Noble C, Rioufol C. La transplantation rénale et les immunosuppresseurs :
place du pharmacien clinicien dans la prise en charge thérapeutique. J Pharm Clin 2013 ; 32(4) : 201-18 doi:10.1684/jpc.2013.0266
201
S. Skalli, et al.
Le patient transplanté rénal :
état actuel des connaissances
Données épidémiologiques
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Le nombre de transplantations d’organes réalisées en
France a augmenté de près de 16 % ces dernières années
selon les données de l’Agence de la biomédecine [1, 2].
On note pour 2012, 5 023 transplantations d’organes,
le rein représente 60,6 % (3 044) des transplantations
[1, 2]
Quels sont les risques
et les complications potentielles
de la transplantation rénale ?
Le patient transplanté rénal encourt suite à sa greffe de
nombreux risques de complications et d’apparition ou
d’aggravation de comorbidités.
Risque de rejet
Le rejet correspond à l’induction d’une réponse immunitaire du receveur contre l’organe transplanté. Cette
réaction de rejet met en jeu une activation des
cellules du receveur (lymphocytes T et B, cellules
mononucléées. . .) activées par les allo-antigènes du
donneur qui appartiennent surtout au groupe human
leucocyte antigens (HLA) et qui constituent le complexe
majeur d’histocompatibilité (CMH). Le rejet engendre une
destruction plus ou moins rapide de l’organe transplanté
en l’absence de traitement immunosuppresseur.
On distingue quatre types de rejets : le rejet hyperaigu, le rejet aigu qui peut être humoral ou cellulaire
et le rejet chronique. Ceux-ci posent des problématiques
diagnostiques et thérapeutiques très complexes et parfois
intriquées [3].
Rejet hyperaigu
Le rejet hyperaigu survient en général dans les 24
premières heures suivant la transplantation. Il est lié
essentiellement à la présence, dans le sérum du receveur
dit « immunisé », d’anticorps anti-HLA lymphocytotoxiques, produits en réponse à des transfusions
sanguines, à des grossesses ou à des transplantations antérieures. Ces anticorps sont dirigés contre les antigènes
HLA du donneur et se fixent lors de la revascularisation du greffon sur l’endothélium de ce dernier. On
observe alors sa destruction et la thrombose des artères
puis une nécrose hémorragique du greffon. Le seul traitement de ce rejet est préventif et repose sur la recherche
d’anticorps anti-HLA ainsi qu’un cross-match (test de cytotoxicité entre les lymphocytes d’un ganglion du donneur
et le sérum du receveur) chez les patients sur la liste
d’attente avant la transplantation afin d’étudier la compa-
202
tibilité donneur-receveur. En cas de diagnostic du rejet
hyperaigu, la transplantectomie d’urgence constitue la
principale option thérapeutique [3].
Rejet aigu cellulaire
Le rejet aigu met plusieurs jours à survenir car il nécessite une immunisation, et se produit en général dans les
huit jours à trois mois suivant la transplantation. Près
de 90 % des épisodes de rejet aigu sont principalement
médiés par un mécanisme cellulaire. Outre la recherche
d’anticorps dirigés spécifiquement contre des antigènes
HLA du donneur, la détermination du type de rejet passe
par la réalisation d’une biopsie du greffon. Le rôle des
lymphocytes CD4+ a été suggéré dans l’initiation du processus de rejet, et celui des CD8+ dans celui des étapes
ultérieures. Un retard de prise en charge peut conduire
à des lésions irréversibles du greffon et à sa destruction
[3, 4].
Rejet aigu humoral
Le rejet aigu humoral se produit principalement entre
la première et la troisième semaine post-transplantation,
mais il peut également survenir de façon plus tardive.
Ce type de rejet est dû à l’apparition d’anticorps antiHLA et non anti-HLA dirigés spécifiquement contre des
déterminants antigéniques du donneur. Le diagnostic est
à évoquer en présence soit d’une reprise retardée de la
fonction rénale, soit devant une insuffisance rénale aiguë
précoce. Généralement, le rejet aigu humoral est de moins
bon pronostic que le rejet aigu cellulaire [3, 4].
Rejet chronique
Le rejet chronique est une des causes principales de perte
du greffon au long cours. Il s’intègre dans une entité nommée dysfonction chronique de greffon dans la mesure où
la perte de fonction est très souvent multifactorielle liée
à des phénomènes immunologiques (épisodes de rejet
aigu, rejet chronique) et non immunologiques (lésions
héritées du donneur, néphrotoxicité des immunosuppresseurs, lésions post-ischémiques, infections, hypertension,
diabète, récidive de la maladie initiale sur le greffon,
sénescence du greffon, etc.) [3, 4].
Risque infectieux
Le transplanté rénal est un patient à haut risque de survenue d’infections du fait des trois facteurs suivants :
l’immunosuppression, la nature et le nombre de procédures invasives auxquelles il est soumis et l’exposition à
des germes communautaires ou nosocomiaux [5]. Dans
ce contexte, l’apparition d’une fièvre doit toujours être
considérée comme pouvant être l’expression d’une infection potentiellement grave et nécessitant un diagnostic et
un traitement rapides [3].
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
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La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
Au cours du premier mois, le risque infectieux est
dominé par les infections nosocomiales, par des infections provenant du donneur, ou par des infections
latentes et méconnues chez le receveur. C’est entre
le deuxième et le sixième mois que des réactivations
d’infections latentes et des premières infections opportunistes peuvent apparaître. À partir du sixième mois,
le niveau d’immunosuppression thérapeutique est moins
intense, les traitements prophylactiques sont généralement interrompus, et les patients transplantés rénaux
sont surtout exposés aux risques infectieux du fait des
germes communautaires. Néanmoins, le risque d’infection
opportuniste reste réel. Ces infections peuvent être de
natures différentes [3, 5] :
- virales : infections à cytomégalovirus, virus hépatotropes
B et C, virus de l’Herpes Humain 8 et infection à BK virus ;
- fongiques : pneumopathie à Pneumocystis carinii,
aspergillose pulmonaire et infections invasives à Candida ;
- bactériennes : infections urinaires, pulmonaires et à
mycobactéries.
Les comorbidités
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est présente chez 50 à 60 %
des patients transplantés rénaux. Elle est définie par une
pression artérielle systolique supérieure à 130 mmHg, en
l’absence de médication antihypertensive [6-8]. Elle peut
être causée par la sténose de l’artère rénale du transplant,
la néphropathie chronique du greffon et/ou les traitements immunosuppresseurs (corticoïdes, inhibiteurs de la
calcineurine).
La valeur cible de pression artérielle chez les
patients transplantés est de 130/80 mmHg en l’absence
d’hypotension [8]. Afin d’atteindre ces valeurs, plusieurs
classes médicamenteuses peuvent être proposées :
- les inhibiteurs calciques sont très largement utilisés chez
le patient insuffisant rénal chronique et transplanté rénal.
Ils exposent néanmoins au risque d’interactions médicamenteuses [6, 9]. Mise à part la nifédipine (Adalate® )
et l’isradipine (Icaz® ), la plupart des inhibiteurs calciques notamment le diltiazem (Tildiem® ), le vérapamil
(Isoptine® ), la nicardipine (Loxen® ) et l’amlodipine
(Amlor® ) (à un moindre degré) interagissent avec la
ciclosporine, le tacrolimus, le sirolimus et l’évérolimus
[6, 9, 10]. Ils peuvent ainsi être à l’origine d’une
augmentation des concentrations plasmatiques en immunosuppresseurs par inhibition de leurs métabolismes au
niveau du CYP 3A4 ;
- les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou les
antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II)
présentent un effet néphroprotecteur. Néanmoins, leur
utilisation nécessite un suivi de la créatininémie ainsi que
de la kaliémie, surtout lorsqu’ils sont associés à d’autres
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
médicaments hyperkaliémiants : diurétiques hyperkaliémiants (spironolactone, amiloride), ciclosporine, tacrolimus, sulfaméthoxazole-triméthoprime, héparine. . . [10] ;
- les bêtabloquants (notamment chez les patients coronariens), les diurétiques et les antihypertenseurs centraux
peuvent constituer des options thérapeutiques [7, 11].
La dyslipidémie
Les dyslipidémies sont relativement fréquentes chez les
patients transplantés. Celles-ci peuvent se traduire par
une hypertriglycéridémie (> 1,5 g/L) ou un LDL cholestérol supérieur à 1 g/L [8]. Elles sont favorisées par
certains immunosuppresseurs comme les inhibiteurs de la
mTOR, les corticoïdes et les inhibiteurs de la calcineurine
[12].
Hypertriglycéridémies et prise en charge
thérapeutique
Les hypertriglycéridémies modérées peuvent être prises
en charge par l’ézétimibe (Ezetrol® ) seul après échec
des règles hygiéno-diététiques suivies pendant 3 mois.
L’ézétimibe est à privilégier par rapport à un fibrate en
raison du risque d’interaction médicamenteuse de ce dernier avec la ciclosporine, ayant pour conséquence une
augmentation de la néphrotoxicité de la ciclosporine.
De plus, une augmentation possible de la créatininémie
est décrite sous fibrate. Près de 30 à 40 % des patients
transplantés traités par fibrate voient leur créatininémie
augmenter [13]. Dans cette classe, il semblerait que le
gemfibrozil (Lipur® ) soit le fibrate exposant le moins au
risque d’augmentation de la créatininémie et aux interactions médicamenteuses [14].
Hypercholestérolémie et objectif LDL
à atteindre chez le patient transplanté rénal
D’après les recommandations de la Haute autorité de
santé (HAS) de novembre 2007, le LDL cible doit être inférieur à 1 g/L chez les patients transplantés rénaux [8]. La
prise en charge se fera dans un premier temps par des
règles hygiéno-diététiques associées à une statine. Ces
médicaments nécessitent un suivi clinique et une information du patient des symptômes de rhabdomyolyse et
de cytolyse hépatique. La recherche d’interaction médicamenteuse entre immunosuppresseur et statine, qu’elle soit
hydrophile ou lipophile, est de mise [15]. L’association à
l’ézétimibe peut être envisagée si la statine seule à dose
maximale n’est pas suffisante pour atteindre l’objectif LDL
[12].
Synthèse de la prise en charge
thérapeutique
Le tableau 1 synthétise la prise en charge thérapeutique
du patient transplanté rénal.
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S. Skalli, et al.
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Tableau 1. Synthèse de la prise en charge thérapeutique du patient transplanté rénal.
Type de complications
Objectifs thérapeutiques
Prise en charge thérapeutique
Rejet chronique
Prévenir le risque de rejet aigu et chronique
en limitant les effets indésirables
Inhibiteur de calcineurine + inhibiteurs de la prolifération lymphocytaire
(IMPDH) + corticoïdes
Infections
Prévenir le risque d’infection à Pneumocystis carinii
Sulfaméthoxazole-triméthoprime (Bactrim® )
Prévenir le risque d’infection à CMV
Valganciclovir (Rovalcyte® )
HTA
Maintenir une pression artérielle < 130/80 mmHg
1re intention : inhibiteurs calciques +/- IEC ou ARA II +/2e intention : bêtabloquants +/- diurétiques +/- antihypertenseurs centraux
Dyslipidémie
Maintenir les triglycérides < 1,5 g/L
Ezétimibe (Ezetrol® )
Maintenir le LDL cholestérol < 1 g/L
Statine +/- ézétimibe (Ezetrol® )
Rationnel d’un traitement
immunosuppresseur et
problématiques d’iatrogénie
médicamenteuse engendrées
Le principe de l’immunosuppression en transplantation
rénale est de prévenir le rejet aigu. Il repose sur :
- un traitement d’induction qui consiste à associer des
traitements immunosuppresseurs à des anticorps antilymphocytaires polyclonaux (Thymoglobuline® ) ou un
antagoniste des récepteurs de l’interleukine 2, basiliximab
(Simulect® ) ;
- un traitement d’entretien qui est plus intense pendant les
trois premiers mois suivant la transplantation. Il sera modifié progressivement par la suite afin de diminuer le risque
d’effets indésirables et d’améliorer la tolérance des immunosuppresseurs utilisés au long cours sans pour autant
risquer un rejet du greffon [16, 17].
Le schéma d’immunosuppression d’entretien habituel
associe une trithérapie comportant un inhibiteur de la
calcineurine, un inhibiteur l’inosine 5’ monophosphatedeshydrogénase (IMPDH) et des corticoïdes [16, 17].
Inhibiteurs de la calcineurine
Les inhibiteurs de la calcineurine ont révolutionné la
transplantation au début des années 1980 et constituent,
encore de nos jours, la base du traitement immunosuppresseur en transplantation rénale [16, 17].
Ciclosporine [12, 18]
Point d’action immunologique : la ciclosporine se
fixe sur le récepteur intra-cytoplasmique, la cyclophiline
et bloque ainsi la voie d’activation calcineurine dépendante et par conséquent la transcription et l’expression
génique des cytokines nécessaires à la réponse immunitaire (IL-2 et d’INF-␥ et les récepteurs à l’IL-2).
Présentations : la ciclosporine est commercialisée
sous forme de Neoral® ou de Sandimmun® , solution
buvable dosée à 100 mg/mL (Neoral® est sous forme
204
de microémulsion à résorption orale améliorée), capsules orales 10 mg, 25 mg, 50 mg ou 100 mg, ou de
Sandimmun® injectable 50 mg/mL ou 250 mg/5 mL.
Neoral® versus Sandimmun® : le Neoral® présente
une meilleure absorption digestive que le Sandimmun® ,
sous forme de capsules. La forme micronisée rend le profil d’absorption de la ciclosporine peu dépendant des sels
biliaires, des enzymes pancréatiques et de l’absorption
des aliments.
Posologie et plan de prise : la posologie initiale par
voie orale est de 6 mg/kg/j à 15 mg/kg/j puis elle est
réduite progressivement jusqu’à 2 mg/kg/j à 6 mg/kg/j
en traitement d’entretien. En perfusion IV, la posologie est
de 2 à 5 mg/kg/j avec relais rapide per os. Il est important
d’éviter la prise du jus de pamplemousse.
Tacrolimus [12, 18]
Point d’action immunologique : le tacrolimus forme
un complexe avec une protéine cytosolique (FKBP12) qui
se lie et inhibe la calcineurine conduisant à une inhibition
du signal de transduction des lymphocytes T.
Présentations : Prograf® gélules 0,5 mg, 1 mg ou
5 mg, injectable 5 mg/mL ou Modigraf® , sachets poudre
orale 0,2 mg ou 1 mg, Advagraf® LP gélules 0,5 mg, 1 mg,
3 mg ou 5 mg.
Posologie et plan de prise : par voie orale, la
posologie initiale est de 0,1 mg/kg/j à 0,2 mg/kg/j
puis adaptation selon les dosages pharmacologiques.
L’Advagraf® LP est administré en une fois par jour et le
Prograf® ou Modigraf® en deux prises par jour, matin
et soir. Les gélules doivent être prises immédiatement
après avoir été sorties de la plaquette thermoformée (principe actif photosensible). En général, afin d’optimiser
l’absorption, la prise doit se faire à jeun ou au moins 1
heure avant ou 2 à 3 heures après un repas et ne doit pas
être associée au jus de pamplemousse.
Si l’état clinique du patient ne permet pas
l’administration par voie orale, le médicament peut
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être administré par voie intraveineuse à la dose de 0,01 à
0,05 mg/kg/j en perfusion continue sur 24 heures.
Lors du relais de Prograf® vers Advagraf® , un suivi
des concentrations plasmatiques du tacrolimus est nécessaire en raison du risque d’une diminution de l’exposition
systémique.
Cicloporine versus tacrolimus ?
Ces deux inhibiteurs de la calcineurine sont considérés
comme de puissance équivalente [17]. En effet, il n’a pas
été démontré de différence significative sur la durée de
survie du greffon après administration de l’une ou l’autre
des deux molécules [19]. Cependant, il semblerait que le
tacrolimus soit à privilégier en raison d’un taux de rejet
aigu plus faible [20]. Le choix sera guidé également par le
spectre de leurs effets indésirables métaboliques (dyslipidémie et diabète).
Inhibiteurs de la prolifération lymphocytaire
Azathioprine [12, 18]
Point d’action immunologique : l’azathioprine
libère la 6-mercaptopurine qui agit comme anti-métabolite
intervenant au niveau enzymatique du métabolisme des
purines. Elle empêche ainsi la prolifération de cellules
participant à la détermination et à l’amplification de
la réponse immunitaire. L’effet immunosuppresseur de
l’azathioprine peut n’apparaître qu’après plusieurs mois
de traitement.
Présentations : l’azathioprine est commercialisée
sous le nom de Imurel® ou génériques, comprimés à
25 mg, 50 mg ou injectable à 50 mg.
Posologie et plan de prise : la posologie est de 1
à 3 mg/kg/j (sans dépasser 150 mg/j) et doit être adaptée en fonction de la réponse clinique et de la tolérance
hématologique. Il est conseillé de prendre ce médicament
au cours des repas, afin d’éviter les troubles gastrointestinaux.
Mycophénolate mofétil [12, 18]
Point d’action immunologique : le mycophénolate mofétil est la prodrogue de l’acide mycophénolique
(MPA). Le MPA est un puissant inhibiteur sélectif, non
compétitif et réversible de l’IMPDH qui inhibe, sans être
incorporé à l’ADN, la synthèse de novo des nucléotides
à base de guanine. Il inhibe la prolifération des lymphocytes B et T.
Présentations : mycophénolate mofétil Cellcept® ,
capsules à 500 mg ou gélules à 250 mg, poudre à
suspension buvable à 1 g/5 mL, injectable à 500 mg.
Mycophénolate sodique, sel de sodium de l’acide mycophénolique Myfortic® est disponible en comprimés à
180 mg et 360 mg.
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Posologie et plan de prise : par voie orale, ce médicament doit être initié dans les 72 heures suivant la
transplantation. La dose recommandée de Cellcept® chez
les transplantés rénaux est de 1 g deux fois par jour. Son
équivalent en Myfortic® est de 720 mg 2 fois par jour. La
prise du médicament peut se faire au cours ou en dehors
des repas. Afin de minimiser les fluctuations plasmatiques,
la prise doit se faire toujours de la même manière. Le
Cellcept® doit être conservé à l’abri de la lumière. Il est
recommandé que la suspension buvable de Cellcept® soit
reconstituée par un pharmacien avant d’être délivrée au
patient.
Cellcept® versus Myfortic® : le Myfortic® présente
une meilleure tolérance digestive en raison de la formulation galénique des comprimés qui sont enrobés d’un
film gastro-résistant, permettant ainsi une libération du
principe actif uniquement dans l’intestin [12].
Mycophénolate versus azathioprine
Actuellement, le mycophénolate mofétil est plus utilisé
que l’azathioprine sur la base d’études montrant la supériorité du mycophénolate dans la prévention du rejet aigu
lorsqu’ils sont associés à l’ancienne formulation de la
ciclosporine (Sandimmun® ) [16]. Pourtant, Remuzzi et al.
ont conclu que l’acide mycophénolique ne présentait pas
de supériorité sur l’azathioprine en termes de prévention du rejet aigu, lorsqu’il est associé à la ciclosporine
(Neoral® ) [21].
Corticoïdes [12, 18]
Les corticoïdes ont été utilisés dès le début de
l’histoire de la transplantation rénale pour leur potentiel
d’immunomodulation. Les deux molécules les plus couramment prescrites pour la prévention du rejet chronique
sont la prednisone et la prednisolone [16].
Point d’action immunologique : les glucocorticoïdes exercent leurs effets immunosuppresseurs en
diminuant l’expression des gènes codant pour les cytokines (IL-1, 2, 6, IFN␥, TNF␣). Il en résulte une
diminution de la prolifération des lymphoytes et une
diminution de l’activité cytotoxique des lymphocytes
CD8+, ainsi qu’une diminution de l’activité bactéricide du
macrophage.
Posologie et plan de prise : la prednisone est
prescrite en dose d’attaque à 1 mg/kg/j les 3 premiers
jours de transplantation puis diminuée progressivement à
20 mg la première semaine puis à raison de 5 mg/sem
jusqu’à la dose de 5 mg, un mois après la transplantation
rénale.
Présentations : prednisone (Cortancyl® ), comprimés
à 1 mg, 5 mg et 20 mg ; prednisolone (Solupred® ), comprimés à 5 mg ou 20 mg, solution buvable 1 mg/mL et leurs
génériques.
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S. Skalli, et al.
Les alternatives, les inhibiteurs de la mTOR
[12, 18]
Le sirolimus (Rapamune® ) et l’évérolimus (Certican® ),
inhibiteurs de la mTOR, présentent un effet antiprolifératif
préventif du rejet aigu. Des études ont montré leurs effets
bénéfiques sur la néphropathie chronique d’allogreffe, et
les proliférations tumorales [16]. Néanmoins, leur association aux anticalcineurines a révélé une potentialisation de
leur néphrotoxicité. De même, ils ne peuvent pas remplacer les inhibiteurs de la calcineurine au décours immédiat
de la greffe du fait de l’incidence du rejet aigu, et des
troubles de la cicatrisation qu’ils induisent. Ils sont donc
le plus souvent utilisés comme traitement immunosuppresseur d’entretien [22].
Point d’action immunologique : l’évérolimus ou le
sirolimus forme un complexe avec la protéine cytoplasmique FKBP-12 ce qui inhibe l’activation de la cible de la
papamycine (target of rapamycin) chez les mammifères
(mTOR), qui est une kinase indispensable à la progression du cycle cellulaire. L’inhibition de la mTOR entraîne
le blocage de plusieurs voies spécifiques de transduction des signaux à l’origine d’une inhibition de l’activation
lymphocytaire.
Présentations : sirolimus (Rapamune® ), comprimés
à 0,5 mg, 1 mg, 2 mg solution buvable à 1 mg/mL (à
conserver de +2 ◦ C à +8 ◦ C et à l’abri de la lumière), évérolimus (Certican® ), comprimés oro-dispersibles à 0,1 mg,
0,25 mg ou comprimés à 0,25 mg, 0,50 mg, 0,75 mg (à
conserver à l’abri de la lumière).
Posologie et plan de prise : 1) sirolimus : une dose
de charge de 6 mg de sirolimus par voie orale, en une
prise 4 heures après la ciclosporine, administrée dès que
possible après la transplantation puis 2 mg/j. La ciclosporine doit être progressivement supprimée sur une période
de 4 à 8 semaines et la posologie du sirolimus doit être
adaptée selon les dosages pharmacologiques. Pour les
patients pour lesquels l’arrêt de la ciclosporine est un
échec ou ne peut être envisagé, l’association sirolimus,
ciclosporine ne doit pas être poursuivie au-delà de 3
mois ; 2) évérolimus : la posologie initiale est de 0,75 mg
deux fois par jour, à débuter dès que possible après la
transplantation puis adaptée selon le dosage pharmacologique. La dose journalière d’évérolimus doit toujours être
administrée par voie orale, en deux prises distinctes. À
noter que la prise se fait en même temps que la ciclosporine sous forme de microémulsion ou que le tacrolimus.
La posologie de la ciclosporine doit être progressivement
réduite après le premier mois suivant la transplantation.
La prise de ces 2 médicaments se fait avant ou après
le repas. Afin de minimiser les fluctuations plasmatiques,
la prise doit se faire toujours de la même manière. Il est
important d’éviter la prise du médicament en association
avec le jus de pamplemousse.
206
Patient transplanté rénal,
un patient à haut risque
d’iatrogénie médicamenteuse
Les patients transplantés rénaux sont le plus souvent polypathologiques et polymédiqués, ce qui les expose à une
prise en charge thérapeutique complexe, source de problèmes reliés à la pharmacothérapie (PRP).
En effet, les thérapies immunosuppressives sont à
l’origine de nombreuses problématiques du fait :
- de leurs effets indésirables cliniquement et/ou biologiquement significatifs à court et à long terme ;
- des nombreuses interactions médicamenteuses qu’ils
génèrent ;
- de leur marge thérapeutique étroite ;
- des risques liés à la mauvaise adhésion à ces médicaments ;
- des risques de modifications de l’état d’équilibre thérapeutique en cas de substitution des princeps des
immunosuppresseurs par leurs génériques.
Effets indésirables
des immunosuppresseurs
à court et à long terme
Certains effets indésirables sont une conséquence
directe de l’immunosuppression induite et concernent
donc ainsi tous les médicaments immunosuppresseurs
[18].
Immunosuppresseurs et risque de cancer
Certains types de cancers ont une incidence plus élevée
chez les patients transplantés rénaux notamment :
- les cancers cutanés principalement de type épithéliomas spinocellulaires qui touchent surtout les zones
exposées. Leur traitement est essentiellement local [23].
L’influence d’une diminution de l’immunosuppression
n’est pas clairement démontrée même s’il semblerait que
les inhibiteurs de la mTOR (évérolimus (Certican® ), sirolimus (Rapamune® )) pourraient limiter la survenue de
récidives de ce type de cancers. La prévention repose
essentiellement sur la surveillance systématique de toutes
les dyskératoses et la limitation de l’exposition au soleil
[3] ;
- les syndromes lymphoprolifératifs sont observés dans
la population de patients transplantés. Le rôle du virus
Epstein-Barr dans la genèse de ceux-ci est bien démontré. Le traitement des formes bénignes repose sur l’arrêt
ou l’allègement de l’immunosuppression, éventuellement
associé à des antiviraux, aciclovir ou ganciclovir. En
revanche, le traitement des formes malignes n’est pas
complètement validé [3].
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La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
Ciclosporine et effets indésirables
Le principal effet indésirable de la ciclosporine est la
néphrotoxicité. Celle-ci se manifeste par une augmentation de la créatininémie et de l’urémie. Cette toxicité
est dose-dépendante et peut conduire à deux types
d’insuffisance rénale [12] :
- aiguë et réversible après réduction de la dose ou l’arrêt
du traitement ;
- chronique et irréversible avec fibrose interstitielle.
La ciclosporine peut être également responsable
d’une neurotoxicité, qui se manifeste par des tremblements des extrémités, des paresthésies, voire des
convulsions [22]. À cette toxicité s’ajoutent des troubles
métaboliques tels qu’une hyperlipidémie et un diabète post-transplantation. D’autres effets indésirables sont
fréquemment rencontrés chez les patients transplantés
tels que l’HTA, l’hyperplasie gingivale et l’hirsutisme
[12-22].
Ces effets indésirables dose-dépendants nécessitent
donc un suivi clinique et biologique afin d’adapter la
posologie du médicament pour garder une efficacité et
une tolérance acceptables.
Tacrolimus et effets indésirables
Globalement, le tacrolimus a un profil d’effets indésirables très proche de celui de la ciclosporine, ceux-ci
sont également dose-dépendants. Tout comme la ciclosporine, le tacrolimus est un médicament néphrotoxique,
responsable d’HTA et de tremblements. En revanche,
le tacrolimus n’induit pas d’hyperplasie gingivale ni
d’hirsutisme, mais il est responsable chez certains patients
d’alopécie [12-22].
Par ailleurs, la proportion de patients dyslipidémiques
un an après la greffe rénale s’élève à 67 % sous ciclosporine contre 26 % sous tacrolimus [24]. Ainsi, le relais au
tacrolimus de patients transplantés avec une hypercholestérolémie sous ciclosporine permet le plus souvent de
corriger ce trouble métabolique [25]. Toutefois, un diabète de novo peut apparaître sous tacrolimus après la
transplantation. Cette complication est plus élevée sous
tacrolimus (8 %) que sous ciclosporine (2 %) selon l’étude
de Mayer et al. [26].
L’efficacité de la ciclosporine et du tacrolimus étant
très proche, le choix entre ces deux immunosuppresseurs
se fera principalement en fonction de leur profil d’effets
indésirables et du profil du patient à traiter.
Inhibiteurs de la prolifération lymphocytaire
et effets indésirables
Les principaux effets indésirables liés au mycophénolate mofétil (Cellcept® ) sont les troubles gastro-intestinaux
pouvant se manifester par des ballonnements, nau-
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sées/vomissements, diarrhées ou constipation. Si ces
effets indésirables sont trop gênants pour le patient,
il peut être intéressant de remplacer le mycophénolate
mofétil par l’acide mycophénolique (Myfortic® ) moins
pourvoyeur de troubles gastro-intestinaux. En revanche,
ces deux spécialités peuvent aussi être associées à
l’apparition d’une leucopénie qui expose à des complications infectieuses [12-22].
Le principal effet indésirable de l’azathioprine est une
toxicité médullaire dose-dépendante. Cette toxicité est
principalement caractérisée par une leucopénie et une
thrombopénie, avec aggravation possible en pancytopénie. Bien que l’atteinte médullaire se présente le plus
souvent au décours des quatre premières semaines de
traitement, une surveillance stricte et régulière de la formule sanguine est recommandée aussi longtemps que le
traitement est maintenu. Lors de l’utilisation de ce médicament, le suivi nécessite une surveillance de la fonction
hépatique et de l’apparition de troubles gastro-intestinaux
[12-22].
Sirolimus - évérolimus et effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont
les troubles du métabolisme lipidique ainsi que les anomalies hématologiques telles que la leucopénie [27]. Le
sirolimus seul ne semble a priori pas présenter de toxicité rénale [28]. En revanche, il pourrait exacerber la
néphrotoxicité de la ciclosporine par le biais d’une interaction pharmacocinétique augmentant la ciclosporinémie
[29]. Le sirolimus et l’évérolimus ont été associés à des
œdèmes périphériques, des troubles gastro-intestinaux et
des retards de la cicatrisation ce qui gêne leur utilisation
dans les premières semaines post-transplantation. Enfin,
le sirolimus et l’évérolimus ont des propriétés antinéoplasiques [12-22].
Corticoïdes et effets indésirables
Les corticoïdes sont responsables de nombreux effets
indésirables tels que l’HTA, l’athérosclérose, l’obésité,
l’insulinorésistance ou l’intolérance au glucose, pouvant
être à l’origine d’un diabète iatrogène ou être responsable d’un déséquilibre diabétique. Ils sont également
responsables d’hyperlipidémie, d’euphorie, d’insomnie,
de psychose, de retard de cicatrisation, de cataracte
ou glaucome, de suppression de l’axe hypothalamohypophyso-surrénalien, des effets ostéo-musculaires à
type d’ostéoporose et des effets gastro-intestinaux (gastrite, ulcère gastrique). La multitude de leurs effets
indésirables conduit donc à réduire la posologie des corticoïdes de façon progressive et le plus précocement
possible afin de garder une dose d’entretien la plus faible
possible (en général 5 mg par jour) [12-22].
207
S. Skalli, et al.
Immunosuppresseurs
et interactions médicamenteuses
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Immunosuppresseurs et vaccination
L’état d’immunosuppression peut diminuer l’efficacité des
vaccins ou exposer à un risque d’infection s’il s’agit de
vaccins vivants. Ainsi, les vaccins contre la rougeole,
les oreillons, la rubéole, la fièvre jaune, la varicelle, la
tuberculose et le vaccin oral contre la poliomyélite sont
contre-indiqués chez le patient transplanté rénal [30].
Immunosuppresseurs et interactions
médicamenteuses.
L’ensemble des interactions médicamenteuses impliquant les immunosuppresseurs sont présentées dans
l’Annexe 1 [15].
Monitoring thérapeutique des médicaments
immunosuppresseurs
Le suivi pharmacologique des immunosuppresseurs
permet d’éviter un risque de sous et/ou de surdosage thérapeutique. Les recommandations de l’HAS de
novembre 2007 portant sur le suivi ambulatoire du patient
transplanté rénal [8], précisent la fréquence de suivi des
immunosuppresseurs à index thérapeutique étroit (ciclosporine, tacrolimus, sirolimus et évérolimus) :
- une fois toutes les deux semaines jusqu’à 6 mois en
post-greffe ;
- puis une fois par mois entre le 7e et le 12e mois en
post-greffe ;
- et enfin au-delà d’un an de greffe, le dosage se fera tous
les un à quatre mois et si besoin.
Pour les autres immunosuppresseurs, les dosages
pharmacologiques seront réalisés en cas de nécessité
d’adaptation posologique (patient insuffisant rénal ou
insuffisant hépatique) ou de risque d’interactions médicamenteuses.
La méthode de dosage la plus courante est la mesure
de la concentration résiduelle (C0), c’est-à-dire celle obtenue juste avant l’administration de la dose suivante, pour
laquelle des recommandations de concentrations cibles
ont été établies. Afin que ce dosage soit interprétable, il
est donc nécessaire d’expliquer au patient que son médicament doit être pris exactement douze heures (prise
souvent à 20 h) avant le dosage pharmacologique (réalisé
le plus souvent à 8 h) [12, 31].
Le monitoring thérapeutique du mycophénolate mofétil repose sur la mesure du métabolite actif, l’acide
mycophénolique (MPA) et contrairement aux autres
immunosuppresseurs, les dosages sont plasmatiques. De
plus, l’aire sous la courbe (ASC) serait un meilleur indicateur de l’efficacité du traitement que le C0, en raison
d’une plus faible variation intra- et inter-patient [12, 31].
208
Adhésion au traitement
du patient transplanté rénal
Le taux de mauvaise adhésion thérapeutique aux médicaments immunosuppresseurs en transplantation rénale
varie entre 16 et 55 % [32]. L’écart entre la borne inférieure
et supérieure indique que l’évaluation de l’adhésion thérapeutique est une notion entachée d’une certaine relativité.
La recherche bibliographique n’a identifié aucune échelle
d’évaluation de l’adhésion validée pour les patients traités
par des médicaments à risque tels que les immunosuppresseurs.
La mauvaise adhésion chez les patients transplantés
rénaux peut avoir des conséquences graves. L’étude de
Laederach et al. a conclu qu’une non-adhésion thérapeutique peut aboutir à des rejets, à la perte du greffon ou
parfois au décès du patient [33]. Néanmoins, il est difficile de déterminer la part de responsabilité réelle de la
non-adhésion sur le rejet et la perte de greffon. De plus,
la gravité de la situation dépend entre autres du degré de
la non-adhésion (retard de prise, oubli de prise, nombre
de prises oubliées. . .), de sa fréquence et de son caractère momentané ou prolongé. Une étude de Wells et al. a
montré que parmi les 18 % de patients transplantés rénaux
non-compliants, 91 % ont présenté un épisode de rejet ou
sont décédés [32].
D’après la littérature médicale, l’adhésion médicamenteuse du patient transplanté rénal peut être influencée par
différents facteurs. Elle est améliorée par l’âge du patient
(> 45 ans), le sexe (femme), le niveau d’éducation et
le statut marital. Elle n’est en revanche pas modifiée par
l’origine ethnique, les comorbidités associées, l’origine du
greffon (donneur vivant ou décédé), le nombre de médicaments pris par le patient, le type d’immunosuppresseur
et l’ancienneté de la transplantation [34-36].
Génériques et immunosuppresseurs
D’après la liste des médicaments génériques (27 septembre 2013) de l’Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé (ANSM), quatre
médicaments utilisés comme immunosuppresseurs en
transplantation rénale sont substituables [37] :
- l’azathioprine (Imurel® ) 50 mg ayant 3 spécialités génériques ;
- le mycophénolate mofétil (Cellcept® ) : le dosage 250 mg
dispose de 15 spécialités génériques et le dosage 500 mg
dispose de 18 spécialités génériques ;
- la prednisolone (Solupred® ) : le dosage 5 mg dispose
d’une spécialité générique et le dosage 20 mg dispose de
20 spécialités génériques ;
- la prednisone (Cortancyl® ) : le dosage 1 mg dispose
de 7 spécialités génériques, le dosage 5 mg de 10 spécialités génériques et le dosage 20 mg de 10 spécialités
génériques.
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La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
Pour ce qui est du tacrolimus, il s’agit d’un cas particulier. En effet, depuis 2010 les premières spécialités
génériques du tacrolimus (Prograf® ) ont obtenu leur Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’utilisation
dans le cadre de la greffe. De plus, depuis l’arrêté du 7
décembre 2012 paru au Journal officiel, certaines spécialités de tacrolimus sont agréées à l’usage des collectivités
et divers services publics [38]. Néanmoins, le tacrolimus
n’est pas inscrit au répertoire des médicaments génériques
de l’ANSM et, de ce fait, ne peut pas être proposé en substitution systématique du Prograf® . Sa dispensation par
le pharmacien reste possible si le médicament est prescrit en dénomination commune internationale (DCI). Il
convient de noter que son inscription au répertoire est
imminente et que son générique est déjà utilisé dans
d’autres pays.
La Société francophone de transplantation (SFT) a
émis en mai 2012 des recommandations suite à la question de la substitution des immunosuppresseurs par leurs
génériques [39]. Globalement, elle ne s’oppose pas à
l’utilisation des génériques mais demande de renforcer le suivi clinique et pharmacologique. Elle suggère
de prendre en compte un critère de bioéquivalence
supplémentaire qui est celui utilisé pour l’adaptation
de la posologie (C0, C2, ou AUC inter-dose à l’état
stable).
À noter qu’en septembre 2012, un courrier a été
adressé par l’association Renaloo (maladies et insuffisance
rénale, dialyse, greffe) au directeur général de l’ANSM
afin de l’alerter sur les risques inhérents à la substitution
sans précaution du Cellcept® et de lui demander que des
mesures soient rapidement prises pour y mettre fin [40].
En effet, jusque-là, le Cellcept® faisait partie du dispositif
tiers payant contre générique. Le pharmacien procédait
à la substitution du Cellcept® en l’absence de la mention non substituable sur la prescription médicale pour
que le patient puisse bénéficier du tiers payant. Suite à
cette demande l’assurance-maladie a informé le 16 septembre 2012 le retrait du Cellcept® du dispositif tiers
payant contre générique [41].
Place du pharmacien clinicien
dans la prise en charge
thérapeutique du patient
transplanté rénal
Devant les nombreuses problématiques d’iatrogénie
médicamenteuse pouvant être générées par les immunosuppresseurs, il est indispensable que le pharmacien
clinicien apporte son expertise dans le cadre de la prise
en charge thérapeutique du patient transplanté rénal.
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
Quelles sont les missions possibles
du pharmacien clinicien ?
D’après les données de la littérature médicale, une des
principales missions du pharmacien clinicien consiste à
identifier et à résoudre les problèmes reliés à la pharmacothérapie. Dans ce cadre, de nombreuses interventions
pharmaceutiques peuvent être formulées à destination
des médecins, des soignants et des patients. Elles
concernent essentiellement la mise en évidence d’effets
indésirables, d’indications non traitées, de sous ou de surdosages thérapeutiques ou de médicaments utilisés sans
indication justifiée. Elles touchent toutes les catégories de
médicaments, notamment les médicaments du système
gastro-intestinal, les immunosuppresseurs, les médicaments du système cardiovasculaire, les antidiabétiques,
les hypo-uricémiants et les médicaments anti-infectieux.
Les interventions pharmaceutiques ont été classées de
légèrement significatives à très significatives et ont été
acceptées pour certaines à près de 98 % par les médecins
[42-49].
Parallèlement à l’analyse et à la validation de la
prescription médicale, d’autres missions du pharmacien
clinicien ont été également rapportées dans la littérature
médicale et consistent à [42-52] :
- réaliser le suivi des paramètres biologiques (glycémie, hémoglobine glyquée, pression artérielle, bilan
lipidique) et proposer des optimisations thérapeutiques
pour atteindre les cibles recommandées [46] ;
- améliorer les critères de qualité de vie chez les patients
transplantés (santé générale, relations sociales, santé mentale, capacité physique) [46] ;
- participer à des programmes d’information ou
d’éducation thérapeutique [42, 51] ;
- concourir à l’optimisation de l’adhésion des patients visà-vis de leur traitement et notamment des médicaments
immunosuppresseurs [44, 46, 49, 50].
Des études rapportent que 70 % à 80 % des patients
sont très satisfaits des explications données par le pharmacien pour favoriser le bon usage de leurs médicaments
[43, 50].
De quelle façon le pharmacien
clinicien pourrait-il optimiser
l’adhésion médicamenteuse
de ces patients ?
Afin de diminuer les retards de prise, le pharmacien pourrait aider le patient à intégrer la prise de ses médicaments
dans sa vie quotidienne en l’associant à un geste quotidien. Des entretiens motivationnels dans le cadre de la
consultation pharmaceutique peuvent possiblement trouver une place dans ce contexte [42, 49]. Klein et al. et
Chisholm et al. rapportent que les concentrations sériques
209
S. Skalli, et al.
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cibles en immunosuppresseurs sont atteintes pour les
patients ayant reçu une intervention du pharmacien par
rapport au groupe témoin (p < 0,001) [42, 44, 49].
L’utilisation des piluliers, recommandée pour améliorer l’adhésion thérapeutique, pose la problématique de
l’exposition à la lumière et à l’humidité de certains médicaments immunosuppresseurs, notamment lorsqu’il s’agit
de pilulier semainier [12].
Quelle est la place de la consultation
partagée Médecin transplanteur –
Pharmacien clinicien ?
La revue bibliographique a identifié deux études menées
par Chisholm et al. et Wang et al. sur la mise en place
des consultations pharmaceutiques chez les patients transplantés rénaux [42, 45].
Chisholm et al. ont étudié la faisabilité d’une consultation pharmaceutique mensuelle pendant la première
année post-transplantation, aux États-Unis en 2008 [42].
Les missions du pharmacien clinicien consistaient à établir
un historique médicamenteux, à résoudre les problèmes
reliés à la pharmacothérapie, à améliorer la tolérance
du traitement, à optimiser le plan de prise des médicaments et à renforcer l’adhésion médicamenteuse des
patients. L’équipe de Wang et al. s’est intéressée de
même à ces missions ainsi qu’à l’adaptation posologique des immunosuppresseurs. Un avis et une synthèse
pharmaceutiques étaient transmis au médecin transplanteur [45].
Quelle est la place du lien
hôpital-ville dans la prise en charge
de ces patients ?
Le pharmacien hospitalier pourrait établir une synthèse
des modifications thérapeutiques qui ont lieu pendant
l’hospitalisation sous forme de courrier pharmaceutique
à destination du pharmacien d’officine. Ce courrier
pharmaceutique pourrait également résumer l’entretien
pharmaceutique, les problèmes reliés à la pharmacothérapie résolus pendant la consultation ou qui restent à
prendre en charge par le pharmacien d’officine correspondant.
Ce lien hôpital-ville permettra d’assurer la continuité
des soins pharmaceutiques initiés en hospitalisation et
nécessitant d’être poursuivis en ambulatoire. À ce jour
aucune étude n’a abordé le lien hôpital-ville chez les
patients transplantés rénaux.
sur leurs médicaments ainsi que sur les aliments déconseillés, et l’identification de comportements à risque tels
que l’automédication, l’adhésion médicamenteuse, la gestion des oublis. . .) pourrait être nécessaire. La fréquence
de ces rappels est à déterminer par les professionnels de santé qui jugeront également de la nécessité
d’impliquer un membre de l’entourage pour sécuriser
la prise en charge thérapeutique du patient. À ce jour,
aucune étude dans la littérature médicale n’a évalué la fréquence nécessaire de ces rappels pour améliorer le niveau
de connaissances des patients sur leurs médicaments ainsi
que sur l’adhésion à leur traitement.
Ainsi, le rôle du pharmacien clinicien en transplantation rénale est double pour optimiser la prise en charge
thérapeutique des patients :
- aller à la rencontre des patients et leur transmettre
les informations nécessaires sur leurs médicaments, afin
d’assurer une prise médicamenteuse correcte et répondre
aux questions éventuelles des patients ;
- émettre un avis pharmaceutique sur l’utilisation des
médicaments et la stratégie de prise en charge thérapeutique et proposer des ajustements à l’équipe médicale.
Conclusion
Les problèmes d’iatrogénie médicamenteuse auxquels le
patient transplanté rénal peut être confronté sont pour
certains accessibles à l’action du pharmacien clinicien,
aussi bien à l’hôpital qu’en ville. La continuité de ces
actions nécessite d’établir des liens hôpital-ville et villehôpital entre le pharmacien d’officine correspondant et
le pharmacien hospitalier. Ces liens pourraient être renforcés par la mise en place d’un courrier pharmaceutique
résumant l’entretien pharmaceutique, les problèmes reliés
à la pharmacothérapie résolus ou qui restent à prendre
en charge et les comportements à risque chez le patient
transplanté rénal souvent partiellement connus des professionnels de santé.
Liens d’intérêts : aucun.
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Quels sont les autres rôles possibles
du pharmacien clinicien ?
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Dans le cadre du renouvellement de la prescription,
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La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
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41. Renaloo (maladie et insuffisance rénale, dialyse, greffe). L’action
de Renaloo porte ses fruits : le mycophénolate mofétil (Cellcept)
est exclu du dispositif “tiers payant contre générique. http://www.
renaloo.com/actualites2/les-dernieres-actualites-liste/1049-l-actionde-renaloo-porte-ses-fruits-le-mycophenolate-mofetil-cellcept-estexclu-du-dispositif-tiers-payant-contre-generique (consulté le 24/10/
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J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
Annexe 1. Immunosuppresseurs et interactions médicamenteuses
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Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
de la ciclosporine selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
PHARMACOCINETIQUES
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Acide fusidique
Risque d’augmentation des concentrations
de ciclosporine et de la créatininémie
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Acides biliaires
Risque de variation des concentrations de ciclosporine
APEC
Aliskiren
Augmentation de près de 5 fois des concentrations
plasmatiques d’aliskiren et maj oration de ses effets
indésirables
CI
Ambrisentan
Doublement des concentrations d’ambrisentan,
avec majoration de l’effet vasodilatateur (céphalées)
APEC
Amiodarone
Augmentation des concentrations de la ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4 par l’amiodarone)
AD
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Analogues de la
somatostatine
Diminution des concentrations de ciclosporine
par diminution de son absorption intestinale
PE
Augmentation des doses de
ciclosporine sous contrôle des
concentrations plasmatiques
Atorvastatine
Risque majoré d’effets indésirables
(concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse
par diminution du métabolisme hépatique
de l’hypocholestérolémiant
(compétition entre deux substrats du CYP 3A4)
PE
Ne pas dépasser la posologie
de 10 mg/jour d’atorvastatine
Azithromycine
Augmentation des concentrations de la ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Bosentan
Diminution importante des concentrations de la
ciclosporine (effet inducteur du bosentan sur le CYP 3A4)
et augmentation des concentrations plasmatiques du
bosentan (effet inhibiteur du CYP 3A4 par la ciclosporine)
CI
Chloroquine
Risque d’augmentation des concentrations sanguines
de la ciclosporine et de la créatininémie
PE
Cimétidine
Augmentation des concentrations sanguines de la
ciclosporine pour des doses de cimétidine > 800 mg/j
(inhibition du CYP 3A4)
APEC
Clindamycine
Diminution des concentrations de ciclosporine
PE
Colchicine
Risque d’addition des effets indésirables
neuromusculaires et augmentation de la toxicité
de la colchicine par inhibition de son élimination
par la ciclosporine (inhibition PgP)
AD
Dabigatran
Augmentation des concentrations plasmatiques
de dabigatran (inhibition de la PgP)
CI
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Suivi biologique
(dosage rapproché de ciclosporine)
213
S. Skalli, et al.
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Annexe 1. suite
214
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Danazol
Augmentation des concentrations de ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Diurétiques
hypokaliémiants
Risque d’augmentation de la créatininémie
et de l’hyperuricémie.
APEC
Evérolimus
Augmentation des concentrations sanguines
de l’évérolimus par la ciclosporine.
PE
Ezetimibe
Risque majoré d’effets indésirables
(concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse,
par augmentation des concentrations d’ézétimibe et
possible augmentation des concentrations de ciclosporine
AD
Fénofibrate
Risque d’augmentation de la néphrotoxicité
de la ciclosporine
PE
Surveillance clinique et biologique
de la fonction rénale
Josamycine
Augmentation des concentrations de ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Lercanidipine
Augmentation des concentrations de ciclosporine
et de lercanidipine
(effet de compétition des 2 substrats du CYP 3A4)
PE
Décaler les prises des deux
médicaments et suivi biologique
(dosage ciclosporine)
Méthotrexate
Augmentation de la toxicité du méthotrexate et de la
ciclosporine par diminution réciproque des clairances
rénales des deux médicaments
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et méthotrexate)
Méthylprednisolone
(voie IV)
Augmentation possible des concentrations sanguines
de ciclosporine et de la créatininémie par diminution
de l’élimination hépatique de la ciclosporine
APEC
Midecamycine
Augmentation des concentrations de ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
PE
Modafinil
Risque de diminution des concentrations sanguines
et de l’efficacité de la ciclosporine (induction CYP 3A4)
AD
Orlistat
Diminution des concentrations sanguines
de ciclosporine par diminution
de son absorption intestinale
AD
Prednisolone
Augmentation des effets de la prednisolone : aspect
cushingoïde, réduction de la tolérance aux glucides
par diminution de la clairance à la prednisolone
APEC
Répaglinide
Augmentation des concentrations de repaglinide
(compétition entre deux substrats du CYP 3A4 et
augmentation de son absorption
par les transporteurs organiques des anions)
AD
Dosage des concentrations
sanguines de l’évérolimus
et suivi de la fonction rénale
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Prendre l’orlistat à distance de la
ciclosporine (au moins 3 heures)
et suivi biologique (dosage
ciclosporine)
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
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Annexe 1. suite
PHARMACIDYNAMIQUES
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Rosuvastatine
Risque majoré d’effets indésirables
(concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse
par diminution du métabolisme hépatique
de l’hypocholestérolémiant
(compétition entre deux substrats du CYP 3A4)
CI
Roxithromycine
Augmentation des concentrations de ciclosporine
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Sévélamer
Diminution des concentrations de ciclosporine
par diminution de son absorption intestinale
PE
Prendre le sévélamer à distance
de la ciclosporine (plus de
deux heures)
Simvastatine
Risque majoré d’effets indésirables
(concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse
par diminution du métabolisme hépatique
de l’hypocholestérolémiant
(compétition entre deux substrats du CYP 3A4)
PE
Ne pas dépasser la posologie de
10 mg/j de simvastatine
Sirolimus
Augmentation des concentrations sanguines de sirolimus
par la ciclosporine. La néphrotoxicité de la ciclosporine
est également augmentée lors de l’association
PE
Administration du sirolimus
4 heures après la ciclosporine.
Suivi de la fonction rénale
Terbinafine
Diminution des concentrations de ciclosporine
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Ticlopidine
Diminution des concentrations de ciclosporine
PE
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Triméthoprime
Diminution des concentrations de ciclosporine
APEC
Vérapamil
Augmentation des concentrations sanguines de la
ciclosporine (diminution de son métabolisme
hépatique), et majoration du risque de gingivopathies
PE
Aminosides
Synergie des effets néphrotoxiques des deux substances
APEC
Amphotéricine B
(voie IV)
Synergie des effets néphrotoxiques des deux substances
APEC
Anti-Inflammatoires
Non Stéroïdiens
(AINS)
Risque d’addition des effets néphrotoxiques
PE
Diurétiques
épargneurs
potassiques
Hyperkaliémie potentiellement létale
AD
Nifédipine
Risque d’addition d’effets indésirables à type
de gingivopathies
AD
Utiliser une autre dihydropyridine
Potassium
Hyperkaliémie essentiellement létale
AD
N’utiliser que s’il existe une
hypokaliémie préalable
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Suivi biologique (dosage
ciclosporine et suivi de la
fonction rénale)
Surveiller la fonction rénale en
début de traitement par AINS
215
S. Skalli, et al.
Annexe 1. suite
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Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
du tacrolimus selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Amiodarone
Augmentation des concentrations du tacrolimus
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
tacrolimus et suivi de la
fonction rénale)
Clindamycine
Diminution des concentrations de tacrolimus
PE
Suivi biologique
(dosage rapproché de tacrolimus)
Dabigatran
Augmentation des concentrations plasmatiques
du dabigatran (inhibition PgP)
CI
Danazol
Augmentation des concentrations de tacrolimus
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4 )
PE
Josamycine
Augmentation des concentrations de tacrolimus
par inhibition de son métabolisme hépatique
(inhibition CYP 3A4)
AD
Lansoprazole
Augmentation des concentrations de tacrolimus
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
tacrolimus et suivi de la
fonction rénale)
Oméprazole
Augmentation des concentrations de tacrolimus
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique
(dosage tacrolimus et suivi de la
fonction rénale)
Sévélamer
Diminution des concentrations de tacrolimus
par diminution de son absorption intestinale
PE
Prendre le sévélamer à distance du
tacrolimus (plus de deux heures)
Verapamil
Augmentation des concentrations du tacrolimus
(inhibition CYP 3A4)
PE
Suivi biologique (dosage
tacrolimus et suivi de la
fonction rénale)
Aminosides
Synergie des effets néphrotoxiques des deux substances.
APEC
Amphotéricine B
(voie IV)
Synergie des effets néphrotoxiques des deux substances.
APEC
Anti Inflammatoire
Non Stéroïdiens
Risque d’addition des effets néphrotoxiques
PE
Diurétiques
épargneurs
potassiques
Hyperkaliémie potentiellement létale
AD
Potassium
Hyperkaliémie essentiellement létale
AD
PHARMACOCINETIQUES
PHARMACODYNAMIQUES
216
Suivi biologique (dosage
tacrolimus et suivi de la
fonction rénale)
Surveiller la fonction rénale en
début de traitement par l’AINS
N’utiliser que s’il existe une
hypokaliémie préalable
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
La transplantation rénale et les immunosuppresseurs
Annexe 1. suite
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
du mycophénolate mofétil selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
PHARMACOCINETIQUES
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Antisécrétoires
Inhibiteurs de la
pompe à protons
(IPP)
Diminution des concentrations de l’acide
mycophénolique d’environ un tiers
(diminution de la résorption digestive)
APEC
Fluoroquinolones
Diminution des concentrations de l’acide
mycophénolique d’environ un tiers
APEC
Pénicilline A
Diminution des concentrations de l’acide
mycophénolique d’environ un tiers
APEC
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
de l’azathioprine selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
PHARMACOCINETIQUES
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Antivitamines K
(AVK)
Diminution de l’effet de l’AVK par augmentation
de son métabolisme hépatique
PE
Contrôle rapproché de
l’International normalized ratio
(INR) et adaptation
de la posologie si nécessaire
Dérivés de l’acide
aminosalicylique
(ASA)
Risque de majoration de l’effet myélosuppresseur
de l’azathioprine par inhibition
de son métabolisme hépatique
APEC
Ribavirine
Risque majoré d’effets indésirables hématologiques
graves, par inhibition du métabolisme
de l’azathioprine par la ribavirine
AD
Allopurinol
Risque d’insuffisance médullaire
CI
Immunosuppresseurs
Majoration de l’immunodépression, avec risque
accru d’infections et de lympho-prolifération
APEC
Inhibiteurs de la
xanthane oxydase
Risque d’insuffisance médullaire
CI
PHARMACODYNAMIQUES
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
217
S. Skalli, et al.
Annexe 1. suite
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
du sirolimus selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Ciclosporine
Augmentation des concentrations de sirolimus
(inhibition de la P-gp par la ciclosporine)
La néphrotoxicité de la ciclosporine
est également augmentée lors de l’association
PE
Il est recommandé d’administrer
le sirolimus 4 heures
après la ciclosporine
Contrôle de la fonction rénale
Vérapamil
Augmentation des concentrations du sirolimus.
(inhibition du CYP 3A4 par le vérapamil)
PE
Suivi biologique (dosage
de sirolimus et suivi
de la fonction rénale)
PHARMACOCINETIQUES
Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
de l’éverolimus selon le thesaurus de l’ANSM de juillet 2013 [15]
Molécule
Mécanisme d’action
Niveau de
contrainte
Conduite à tenir
préconisée par le
thésaurus ANSM
Ciclosporine
Augmentation des concentrations de l’évérolimus
(inhibition CYP 3A4 et P-gp par la ciclosporine)
La néphrotoxicité de la ciclosporine
est également augmentée lors de l’association
PE
Suivi biologique (dosage
évérolimus, et suivi de la
fonction rénale)
Vérapamil
Augmentation des concentrations sanguines de
l’évérolimus par diminution
de son métabolisme hépatique par le vérapamil
PE
Suivi biologique (dosage
évérolimus, et suivi de la
fonction rénale)
PHARMACOCINETIQUES
AD : association déconseillée ; APEC : à prendre en compte ; CI : contre-indication ; PE : précaution d’emploi.
218
J Pharm Clin, vol. 32 n◦ 4, décembre 2013
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