Lymphocytes intra-
e´pithe´liaux : impact en
gastroente´rologie
Les lymphocytes intra-
epith
eliaux (LIE) de l’intestin
forment une population h
et
erog
ene
de lymphocytes T (LT), localis
ee entre
les cellules
epith
eliales
a la partie
basale de l’
epith
elium intestinal. Les
LIE appartiennent au syst
eme lym-
phoı¨de associ
e
alintestinouGALT
(gut associated lymphoid tissue).
Al
etat normal chez l’homme,
le nombre de LIE intestinaux est
estim
e
a 20 pour 100 cellules
epith
eliales dans le duod
enum [1].
Leur nombre d
ecroı
ˆt progressive-
ment dans les parties distales de
l’intestin et se situe autour de 2
a
5 pour 100 cellules
epith
eliales dans
le c^
olon normal [2]. Les LIE sont
distincts des LT p
eriph
eriques notoi-
rement par leur enrichissement en
LT CD8+ et en LT avec r
ecepteur
gd (TCRgd), et par l’expression de
plusieurs r
ecepteurs t
emoignant soit
de leur diff
erenciation particuli
ere
HEPATO
y
GASTRO
et Oncologie digestive
Tir
es
a part : G. Malamut
Pour citer cet article : Malamut G, Verkarre V, Meresse B, Cellier C, Cerf-Bensussan N.
Lymphocytes intra-
epith
eliaux : impact en gastroent
erologie. H
epato Gastro 2012 ; 19 :
329-336. doi : 10.1684/hpg.2012.0732
R
esum
e
Les lymphocytes intra-
epith
eliaux (LIE) intestinaux sont dans l’
epith
elium
a
l’interface avec le milieu environnemental. Les LIE sont h
et
erog
enes et leur
situation particuli
ere sugg
ere un r^
ole dans la r
eponse immune inn
ee et
adaptative contre les pathog
enes lors des infections ou des antig
enes
alimentaires en cas de rupture de tol
erance. La perte d’hom
eostasie intestinale
des LIE peut alors conduire
a leur expansion clonale
a l’origine des complications
lymphomateuses intestinales comme au cours de la maladie cœliaque. Cette
revue dresse une br
eve description des LIE intestinaux et de leur implication en
pathologie digestive.
nMots cl
es : lymphocytes intraepith
eliaux (LIE), immunit
e intestinale, R
ecepteur T gamma-
delta, int
egrine alphaEb
eta7 (CD103), maladie cœliaque
Abstract
The intraepithelial lymphocytes (IEL) are in the epithelium at the interplay with
the outside environment. The LIE are variable and their particular position
suggests both a role in innate and adaptative immune response against
pathogens during infections or against alimentary antigens when tolerance is
broken. The impaired homeostasis of intestinal IEL may induce clonal expansion
at the origin of lymphomatous complications as it is the case in celiac disease. In
this review we address a brief description of intestinal IEL and discuss their role in
digestive pathology.
nKey words: intraepithelial lymphocytes (IEL), intestinal immunity, gamma-delta T cell rec-
eptor, integrin alphaEbeta7 (CD103), celiac disease
Intraepithelial
lymphocytes: impact in
gastroenterology
Georgia Malamut
(1)(2)(3)
, Virginie
Verkarre
(1)(3)(4)
, Bertrand Meresse
(1)(3)
,
Christophe Cellier
(1)(2)(3)
, Nadine
Cerf-Bensussan
(1)(3)
1
Universit
e Paris Descartes, 15 rue
de l’Ecole de M
edecine, 75006 Paris
2
H^
opital Europ
een Georges Pompidou,
20 rue Leblanc,
75 015 Paris
3
Inserm U989, 156 rue de Vaugirard,
75015 Paris
4
H^
opital Necker Enfants Malades, service
d’anatomo-pathologie, 149 rue de S
evres,
75007 Paris
fr>
doi: 10.1684/hpg.2012.0732
329
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
ini-revueM
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soit de leur implication dans les interactions avec leur
partenaire
epith
elial.
Origine et re´pertoire des lymphocytes
intra-e´ pithe´ liaux intestinaux
Apport des travaux expe´rimentaux
De nombreux travaux consacr
es
al
etude des LIE chez la
souris ont permis de d
ecrire deux grandes sous-populations
de LIE : l’une dite conventionnelle,prochedesLT
p
eriph
eriques, appartenant
a l’immunit
e adaptative et
l’autre dite non conventionnelle, apparent
ee
a l’immunit
e
inn
ee et ayant des caract
eristiques ph
enotypiques propres
a l’intestin [3].
Les LIE dits conventionnels poss
edent comme la plupart des
LT p
eriph
eriques et du chorion le r
ecepteur pour l’antig
ene
de type ab (TCRab). Compar
es aux lymphocytes T
p
eriph
eriques, les LIE conventionnels contiennent une
proportion plus importante de LT CD8+ que de LT CD4+.
Les donn
ees exp
erimentales indiquent que cette sous-
population de LIE suit, comme les LT p
eriph
eriques, toutes
les
etapes thymiques de diff
erenciation et de s
election qui
sont indispensables pour la reconnaissance des antig
enes
pr
esent
es par le complexe d’histocompatibilit
e[4].LesLT
migrent ensuite en p
eriph
erie. Ces LIE se sensibilisent aux
antig
enes luminaux dans les plaques de Peyer puis
empruntent le cycle h
emolymphatique [5]. Bri
evement,
les LIE conventionnels sont sensibilis
es aux antig
enes
intraluminaux dans les organes lymph¨des associ
es
a
l’intestin, plaques de Peyer et ganglions m
esent
eriques,
o
u ils acqui
erent les mol
ecules de homing. En effet, la
stimulation antig
enique par les cellules dendritiques entraı
ˆne
egalement l’expression de l’int
egrine a4b7etdur
ecepteur
de chimiokine CCR9 essentiel
a l’adressage des lymphocytes
matures dans l’intestin [5]. L’int
egrine a4b7 interagit avec
son ligand, MADCAM-1 qui est fortement exprim
e
ala
surface des vaisseaux sanguins intestinaux et permet
l’adh
esion des LT sur la paroi vasculaire intestinale [6]. Les
LT quittent la muqueuse intestinale par le r
eseau lympha-
tique sous-s
ereux pour gagner les ganglions m
esent
eriques
o
ular
eponse immunitaire initi
ee dans les plaques de Peyer
ou la muqueuse est ampli
ee. Les LT rejoignent ensuite la
circulation sanguine par le canal thoracique. Ils p
en
etrent
a
nouveau dans la muqueuse intestinale
a travers les veinules
post-capillaires de la lamina propria et migrent soit dans le
chorion soit dans l’
epith
elium [7].
Les LIE non conventionnels murins se divisent en deux
populations : les LIE exprimant un TCRgd et les LIE exprimant
un TCRab [3]. Ces LIE diff
erent des LT par l’expression d’un
cor
ecepteur homodim
erique CD8aa et n’expriment pas la
chaine CD8bqui est indispensable
a la diff
erenciation
thymique des LT CD8ab. Ces LT CD8aa peuvent exprimer
des r
ecepteurs NK [8]. La voie de diff
erenciation des LIE non
conventionnels reste discut
ee. Une voie de diff
erenciation
intrathymique, distincte de celle des LT conventionnels, est
l’hypoth
ese formul
ee [9, 10]. Ils acquerraient des r
ecepteurs
de homing pendant la diff
erenciation thymique leur
permettant d’int
egrer l’
epith
elium intestinal directement
apr
es leur sortie du thymus [10].
Description des lymphocytes intra-e´ pithe´liaux
chez l’homme
Les LIE de l’intestin humain repr
esentent une population
h
et
erog
ene de LT exprimant tous le marqueur CD7 commun
aux LT et NK [11]. Les LIE humains partagent un grand
nombre de caract
eristiques avec leurs homologues murins,
en particulier l’enrichissement en LT CD8+ et en LT TCRgd qui
les distingue des LT p
eriph
eriques et des LT de la lamina
propria qui sont majoritairement CD4+. Il existe trois
populations distinctes de LIE. Les deux populations princi-
pales expriment le complexe de surface CD3 et un r
ecepteur
T (90 %) soit TCRab (75 %) ou TCRgd (15 %). La troisi
eme
population plus minoritaire (10 %) n’exprime pas de CD3 en
surface (CD7+sCD3e-). Quels que soient leurs marqueurs de
surface, les LIE se distinguent des lymphocytes pr
esents dans
les autres sites lymphoı¨des par trois caract
eristiques :
les LIE sont majoritairement des lymphocytes de type
m
emoire-effecteurs (exprimant CD45RO et CD28) [12] ;
20 % d’entre eux contiennent des granulations cyto-
plasmiques tr
es similaires
a celles observ
ees dans les
lymphocytes cytotoxiques [13] ;
plus de 90 % d’entre eux expriment l’int
egrine aEb7ou
CD103 (HML1), un antig
ene exprim
e chez moins de 1 % des
lymphocytes sanguins ou des organes lymphoı¨des au repos
et pr
esent dans seulement 40 %
a 50 % des lymphocytes T
du chorion [14]. Le CD103 permet l’adh
esion des LIE aux
cellules
epith
eliales par l’interm
ediaire de son ligand, l’E-
Cadh
erine, impliqu
ee dans la formation des jonctions
serr
ees et indispensable
a la coh
esion
epith
eliale [14]. La
mol
ecule CD103 semble favoriser la r
etention des LIE au sein
de l’
epith
elium [15]. Dans le chorion, ce marqueur r
ev
ele des
cellules dendritiques qui sont capables de pr
esenter l’anti-
g
ene. Environ 60 % des LIE expriment au moins un
marqueur de type natural killer (NK) qui pourrait participer
au contr^
ole de leur activation [11].
Les LIE CD3+TCRab
Ils repr
esentent 65 % de tous les LIE et expriment
majoritairement le cor
ecepteur CD8ab ; seule une faible
proportion de LIE CD3+TCRab+ expriment CD4 (moins de
15 % de tous les LIE). Les
etudes du r
epertoire de la chaı
ˆne
beffectu
ees chez des t
emoins ont montr
e que ces LIE
d
erivaient d’un nombre restreint de clones variables d’un
individu
a l’autre [16].
330 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
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Les LIE TCRgd
Leur proportion est enrichie dans l’intestin (15 %) par
rapport
a celle du sang et de la lamina propria (5 %) avec
de larges variations individuelles et selon les territoires
pouvant atteindre 40 % dans le c^
olon [2]. La majorit
e
d’entre eux sont CD4-CD8- mais ils peuvent exprimer le
CD8aa. Les LIE TCRgd sont consid
er
es comme des
sentinelles capables de r
eagir rapidement aux agressions,
notamment
a travers la reconnaissance de mol
ecules
induites par le stress comme MICA et MICB [17]. Le
r
epertoire des LIE TCRgd pr
esente des particularit
es.
L’analyse de la r
egion de diversit
e de la chaı
ˆne dmontre
que le r
epertoire de ces LIE est restreint et devient
oligoclonal apr
es la naissance. Comme pour les LIE TCRab,
le r
epertoire est diff
erent d’un individu
a l’autre mais
conserv
e sur toute la hauteur de l’intestin [18].
Les LIE CD7+CD3-
Ils n’expriment ni le CD3 de surface ni le r
ecepteur T (LIE
CD3-TCR-) et sont CD4-, CD8- et CD103+. Ces LIE
repr
esentent environ 10 % des LIE chez l’adulte sain (2-
20 %) et 30 %
a 40 % chez l’enfant. Leur nature reste
controvers
ee et semble ^
etre h
et
erog
ene. Ils pourraient
correspondre
a des pr
ecurseurs T poss
edant un CD3
intracytoplasmique ou de ceux de cellules NK [19].
‘‘ Les lymphocytes intra-e´pithe´liaux
intestinaux constituent une population
he´te´roge`ne de lymphocytes T CD103+
majoritairement CD8+’’
Fonctions des lymphocytes
intra-e´ pithe´ liaux
Activite´ cytotoxique
La cytotoxicit
e peut s’exercer
a travers le largage de
mol
ecules cytotoxiques comme la perforine et les granzy-
mes ou l’induction d’apoptose des cellules cibles
a
travers l’expression du TNF ou du ligand de FAS. Chez
la souris, l’activation cytotoxique des LIE conventionnels
n
ecessite l’activation du r
ecepteur T [20]. L’activation de la
cytotoxicit
e dans les LIE non conventionnels peut se faire
a
travers le r
ecepteur T, mais aussi
a travers des r
ecepteurs
NK dits activ
es. Les r
ecepteurs NK pr
esents sur les LIE T
humains apparaissent essentiellement comme r
ecepteurs
modulant positivement (NKG2D, CD94/NKG2C, CDw101,
CD160) ou n
egativement (CD94/NKG2A) l’activation du
TCR, plut^
ot que comme des mol
ecules NK autonomes [11].
Cependant, le signal d
elivr
e par l’interleukine IL-15 (IL-15)
semble capable dans certaines circonstances d’enclencher
une cytotoxicit
e
a travers des r
ecepteurs NK [21] (figure 1).
Synthe`se de cytokines
Les
etudes in vitro montrent que les LIE humains sont
capables de synth
etiser de nombreuses cytokines aux
activit
es pro-inflammatoires (IFNg, TNF) ou anti-inflamma-
toires (TGF-b, IL-10). Les ARN des cytokines IL-2, IL-8, IFN-g,
TNF-aet IL-1 bont
et
ed
etect
es dans les LIE fraı
ˆchement
isol
es.
Roˆle des lymphocytes intra-e´ pithe´ liaux
conventionnels
Les travaux r
ealis
es chez la souris sugg
erent que les LIE
conventionnels participent comme les LT p
eriph
eriques
a
l’immunit
e adaptative. Ils pourraient favoriser l’
eradication
sp
ecifique des agents pathog
enes et mettre en place une
m
emoire immunitaire pr
evenant les r
einfections [7].
L’
etude de la r
eponse
a des pathog
enes dans plusieurs
mod
eles exp
erimentaux a montr
e effectivement l’activa-
tion des LIE TCRab CD8+ en r
eponse
a des r
eovirus ou
a
Toxoplasma gondii [10].
Roˆle des LIE non conventionnels
Chez la souris, les LIE gd sont consid
er
es comme des
sentinelles et participent aux d
efenses de la barri
ere
epith
eliale
a travers la production de peptides microbicides
telle que la lectine bact
ericide RegIIIg[22] et/ou favoriser la
r
eparation de l’
epith
elium par la production de KGF [23].
Leur mode de reconnaissance diff
ere de celui des LIE
TCRab car il ne n
ecessite ni appr^
etement antig
enique ni
interaction avec les mol
ecules classiques du CMH. Leurs
ligands dans l’intestin humain restent mal d
efinis. Les LIE
TCRgd utilisant la chaı
ˆne Vd1 pourraient reconnaı
ˆtre des
mol
ecules induites dans l’
epith
elium par le stress MICA et
MICB, reconnaissance qui serait facilit
ee par le marqueur
NK NKG2D capable d’interagir avec ces mol
ecules [7].
‘‘ L’activation de la cytotoxicite´
des lymphocytes intra-e´pithe´liaux
intestinaux peut s’exercer au travers du re´ cepteur
T, mais aussi a` travers des re´cepteurs NK’’
Lymphocytes intra-e´ pithe´ liaux
et maladies digestives
Une augmentation des LIE peut ^
etre observ
ee
a tous
les niveaux du tractus gastro-intestinal. Dans l’estomac,
la gastrite lymphocytaire est d
efinie par un taux de LIE
331
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
Lymphocytes intra-e
´pithe
´liaux (LIE)
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sup
erieur
a 25 LIE pour 100 cellules
epith
eliales. Dans
l’intestin gr^
ele, le premier stade de la classification de
Marsh (Marsh I) de la maladie cœliaque correspond
a une
augmentation isol
ee de plus de 30 LIE pour 100 cellules
epith
eliales. Dans le c^
olon, la colite lymphocytaire est
d
efinie par un taux de LIE sup
erieur
a 20 pour 100 cellules
epith
eliales [24]. Les LIE peuvent d’ailleurs ^
etre augment
es
simultan
ement dans tout l’intestin avec gastrite lympho-
cytaire, maladie cœliaque et colite lymphocytaire associ
ees
[25].
‘‘ Dans l’intestin gr^
ele, le premier stade
de la classification de Marsh de la maladie
cœliaque correspond a` une augmentation isole´e
de plus de 30 lymphocytes intra-e´pithe´liaux
pour 100 cellules e´pithe´liales’’
Le d
eveloppement des techniques d’isolement des LIE de
l’intestin gr^
ele, de ph
enotypage par cytom
etrie de flux sur les
LIE fraı
ˆchement isol
es ou par immuno-histochimie sur lames
coupl
ees aux techniques d’
etudes des r
earrangements des
chaı
ˆnes du r
ecepteur T par PCR Multiplex a permis de mieux
caract
eriser les LIE en pathologie digestive humaine et en
particulier au cours de la maladie cœliaque [26].
Lymphocytes intra-e´ pithe´ liaux
au cours de maladie cœliaque
et de ses complications (Sprues
re´fractaires-lymphomes)
Une caract
eristique de la r
eaction immunitaire intestinale
associ
ee
a la maladie cœliaque est une hyperplasie massive
des LIE incluant les diff
erentes sous populations selon le
stade de la maladie [1] [27]. Une augmentation du nombre
des LIE TCRgd est observ
ee
a tous les stades de la maladie
cœliaque, y compris dans sa forme latente et de fac¸on
prolong
ee apr
es r
egime sans gluten, et sont consid
er
es
essentiellement comme des r
egulateurs de la r
eponse
immunitaire [27]. L’augmentation des LIE TCRab+CD8+
est elle essentiellement observ
ee chez les patients actifs
expos
es au gluten [27]. Enfin, au cours de (SRII), on assiste
a
une disparition progressive de ces deux sous-populations
remplac
ees par des LIE de ph
enotype anormal (figures 2
et 3). Contrairement aux LIE normaux, les LIE de la sprue
r
efractaire de type II n’expriment pas en surface le complexe
CD3-r
ecepteur T ni les mol
ecules de co-stimulation CD4 et
CD8 [28]. Ils peuvent par contre contenir des chaı
ˆnes
intracellulaires du CD3 comme la chaı
ˆne CD3e,r
ev
el
ee en
immunohistochimie. Cette caract
eristique est
a l’origine du
NKp46 LIE LIE
Contrôle de I'activation des LIE par des récepteurs de l’immunité innée
Récepteurs activateurs Récepteurs inhibiteurs
HLA-E HLA-E?
MICA MICA
Inhibition de I’activation
Cytotoxicité
Cytotoxicité
IFNγ
Prolifération
IL-15
NKG2D NKG2D
NKG2A
NKG2C
Figure 1. Au cours de la maladie cœliaque active (non trait
ee), l’IL-15 favorise la cytotoxicit
e des LIE en augmentant notamment l’expression des
r
ecepteurs NK CD94 et NKG2D et leurs ligands MICA sur les cellules
epith
eliales (
a gauche). Chez les patients non cœliaques les LIE CD94+NKG2A
+TCRgd+ inhibent les LIE HLA-E+CD8+TCRab+(
a droite).
332 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
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trou ph
enotypique CD3+CD8- sur coupes de tissus [29]
(figure 2).M
^
eme si la morphologie de ces LIE de la sprue
r
efractaire de type II reste identique
a celle des LIE de la
maladie cœliaque, ils pr
esentent un r
earrangement clonal
des chaı
ˆnes du r
ecepteur T, gamma ou delta [29, 30]. Ces LIE
anormaux de la sprue r
efractaire de type II expriment comme
les LIE normaux, le marqueur CD103. Le ph
enotype des LIE
est normal au cours de la sprue r
efractaire de type I (SRI) qui
ne se distingue de la maladie cœliaque active que par la
r
esistance clinique et histologique au r
egime sans gluten
[30].
Diff
erents m
ecanismes favoriseraient, au cours de la
maladie cœliaque, l’expansion des diff
erentes sous-
populations de LIE et leur r^
ole dans l’induction des
l
esions
epith
eliales. L’activation des LT TCRab CD8+,
augment
es essentiellement dans la maladie cœliaque
active chez des patients non trait
es, pourrait ^
etre
favoris
ee par la reconnaissance de certains peptides de
la gliadine
a travers leur r
ecepteur T [27]. N
eanmoins,
celle-ci ne peut expliquer l’expansion de LIE TCRgd ou
des LIE de la sprue r
efractaire de type II d
epourvus de
r
ecepteur T
a leur surface. Deux autres m
ecanismes
compl
ementaires semblent jouer un r^
ole d
eterminant. Un
premier m
ecanisme implique la cytokine IL-15 dont la
synth
ese est nettement augment
ee dans les ent
erocytes
et les cellules monononucl
ees du chorion chez les
patients avec une maladie cœliaque active ou une sprue
r
efractaire de type II [31]. L’IL-15 contr^
ole l’expansion des
LIE et l’activation des fonctions effectrices des LT CD8+
notamment via la s
ecr
etion d’IFN-get de TNF-aet une
cytotoxicit
e granzyme-perforine d
ependante [31]. Le
second m
ecanisme implique des r
ecepteurs NK. Il a, en
effet,
et
e observ
e une expression accrue de plusieurs
r
ecepteurs NK
a la surface des LIE, notamment sur des LT
B)
Sprue réfractaire de type II
A)
Maladie cœliaque
CD3 CD8
CD3 CD8
Figure 2. A) Atrophie villositaire partielle avec augmentation des LIE avec expression normale du CD3 et CD8 par les LIE dans le duod
enum de
maladie cœliaque active (100). B) Atrophie villositaire subtotale. Pr
esence de la chaı
ˆne CD3 intracytoplasmique (CD3e)r
ev
elant le CD3 sur coupe
et absence d’expression du CD8 t
emoignant du « trou ph
enotypique » d’une sprue r
efractaire de type II (200).
333
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
Lymphocytes intra-e
´pithe
´liaux (LIE)
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