THEME 2B CH2: ZONES DE SUBDUCTION ET PRODUCTION DE CROUTE CONTINENTALE introduction Volcanisme continental Volcanisme sous marin Quelles sont les caractéristiques du volcanisme des zones de subduction? Quelle est l’origine du magmatisme des zones de subduction? Comment expliquer la production de matériaux continentaux en lien avec ces zones? I- le volcanisme des zones de subduction. Caractéristiques : magma (en profondeur) / lave (à la surface) très visqueuse et riche en gaz ( CO2, SO2, N2, H2…). explosions (difficulté des gaz à sortir – augmentation de pression) Les éruptions volcaniques peuvent être classées en fonction d'un indice d'explosivité volcanique (VEI en anglais). coulées pyroclastiques et des nuées ardentes : mélange de débris de taille variables, de cendres et de gaz à haute température et se propageant à grande vitesse (jusqu'à 500 km/h) La phase paroxysmique est souvent suivi de la formation d'un dôme (lave qui ne s'écoule pas) qui peut être détruit au cours d'un nouveau cycle explosif Explosions et viscosité du magma La composition chimique d'un magma joue un rôle clé dans la détermination de sa viscosité, c'est-à-dire dans la résistance qu'il manifeste face à l'écoulement. Cette résistance est fonction des frictions internes provenant des différentes liaisons chimiques à l'intérieur du liquide et notamment de la liaison Si-0. Ce facteur étant le plus important, les laves sont donc d'autant plus visqueuses qu'elles sont riches en silice. Or, les magmas produits dans les zones de subduction sont riches en silice II- les roches magmatiques dans les zones de subduction. Dans les zones de subduction coexistent des roches volcaniques et des roches plutoniques Roches volcaniques Les roches volcaniques, principalement des andésites et des rhyolites, présentent une structure microlitique : la plus grande partie de la roche est formée de microlites (cristaux microscopiques en aiguilles) noyés dans un verre non cristallisé. Une telle structure révèle un refroidissement rapide du magma en surface à la suite d'une éruption. Roche plutonique Les roches plutoniques, essentiellement des granitoïdes, présentent une structure grenue : elles sont entièrement cristallisées et composées de grains jointifs (des cristaux visibles à l'œil nu et non orientés dans un plan particulier). Une telle structure révèle un refroidissement lent en profondeur, à l'intérieur d'une grosse « bulle » que l'on appelle un pluton. Roches volcaniques et roches plutoniques des zones de subduction ont une composition chimique apparentée indiquant qu'elles se forment à partir de la cristallisation d'un même type de magma. La composition chimique et minéralogique des andésites et de la diorite sont identiques; Ces deux roches sont issues du refroidissement d'un même magma Des roches riches en minéraux hydroxylés La présence d'un magma andésitique dans une chambre magmatique entraine une cristallisation des minéraux dans un ordre bien défini : on parle de cristallisation fractionnée. Les premiers minéraux à cristalliser seront les pyroxènes et les amphiboles puis les autres minéraux caractéristiques de la diorite (roche ignée A) si le magma reste dans la chambre (Fedspaths plagioclases, biotite et quartz). doc1ap 176 Dans ces zones de subduction , le sommet de la lithosphère subduite se trouve entre 90 et 140 km de profondeur à l’aplomb de l’arc volcanique présent sur la plaque chevauchante. La distance entre la fosse et l’arc volcanique est variable d’une zone de subduction à l’autre : cette distance est d’autant plus faible que la lithosphère subduite est fortement inclinée. Le géotherme continental qui traduit l’évolution de la température en fonction de la profondeur dans la lithosphère continentale montre qu’habituellement entre 80 et plus de 100 km de profondeur, les conditions de pression et de température qui règnent dans cette zone ,ne permettent pas d’y envisager une fusion partielle pour des péridotites anhydres. En revanche la fusion partielle des péridotites devient possible si les péridotites sont hydratées. • Les différences de température de fusion et de composition chimique entre les roches de la croûte continentale et celles de la croûte océanique sont telles que les magmas qui se forment en zone de subduction ne peuvent pas provenir d'une fusion des matériaux de la plaque plongeante. Ils doivent donc avoir pour origine une fusion partielle du manteau de la plaque lithosphérique chevauchante, au-dessus du plan de Bénioff. • Or, les péridotites du manteau sont composées essentiellement de pyroxènes et d'olivine, minéraux anhydres, c'est-à-dire dépourvus de groupements OH. • Se pose alors le problème de l'origine de l'eau dans les minéraux des roches de la croûte continentale. III- LA GENESE DES MAGMAS EN ZONE DE SUBDUCTION 1) Origine de l’eau nécessaire à la fusion partielle de la péridotite La croûte océanique qui subit la subduction est une croûte très hydratée : lors de leur histoire océanique, les basaltes et gabbros qui la constituent ont en effet été transformés par les circulations hydrothermales. En s’éloignant de la dorsale, la CO subit des modifications: les basaltes et les gabbros de la croûte océanique ne sont plus dans l'équilibre existant lors de leur formation, ils vont alors subir un métamorphisme. Du gabbro au métagabbro dorsale Le refroidissement progressif et l'hydratation des roches du plancher océanique entraîne un métamorphisme hydrothermal qui induit, dans un premier temps, la formation les minéraux hydratés (hornblende, chlorite, actinote : minéraux présentant des groupements hydroxyle OH) : faciès des métagabbros à hornblende puis faciès des schistes verts Fosse de subduction éclogite Schiste vert Schiste bleu gabbro conditions d'équilibre des associations minérales de la croûte océanique Plaque plongeante Puis l’augmentation continue de profondeur et de pression liée à la subduction contribue à la mise en place d'un métamorphisme HP / BT qui aboutit à la formation de minéraux déshydratés (glaucophane des F. Schiste Bleus et Grenat des Eclogites). Ce métamorphisme expulse de l’eau dans le manteau lithosphérique de la plaque continentale et cette eau abaisse le solidus du manteau et entraîne sa fusion partielle de la plaque chevauchante IV-subduction et accrétion continentale L’apport de magma sous la croute continentale et à l’intérieur de celle-ci permet la formation de nouveaux matériaux continentaux. Ce magmatisme de subduction est le principal « fabricant » de croute continentale « moderne »: on qualifie cette production d’accrétion continentale La fusion partielle des péridotites hydratées produit un magma originel de composition basaltique. La composition chimique de ce dernier se modifie ensuite : - son refroidissement très lent s'accompagne d'une cristallisation progressive, qui commence par celle des minéraux les plus pauvres en silice (ce qui enrichit le magma résiduel en silice) ; - il peut aussi s'enrichir en silice en fondant les matériaux de la croûte continentale encaissante. Finalement, les roches magmatiques produites, qu'elles soient volcaniques ou plutoniques, sont essentiellement de composition granitique ou dioritique. 50 100 H2 O km 150 L'étude des domaines continentaux anciens a conduit les géologues à admettre que cette accrétion n'a pas été constante au cours du temps : très importante entre - 3 et - 1 Ma, elle a beaucoup diminué ensuite. Aujourd'hui, création et destruction de la croûte continentale s'équilibrent à peu près, la surface totale de croûte continentale ne change donc IV- Un changement de densité à l’origine de la subduction. 1- le déclenchement de la subduction Doc 1 a et b p154 Au niveau de la dorsale, la lithosphère nouvellement formée, mince et chaude, « flotte » sur l'asthénosphère car elle est moins dense. Le flux géothermique est élevé au niveau des dorsales et diminue lorsqu'on s'en éloigne. Cette baisse du flux géothermique varie selon les dorsales et peut être mis en lien avec la subsidence du plancher océanique. Cette baisse du flux géothermique s'accompagne d'un approfondissement de l’ensemble des isothermes ce qui traduit un refroidissement de la lithosphère océanique au cours du temps. À mesure qu'elle vieillit, en s'éloignant de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit et son épaisseur augmente. En effet, la limite entre lithosphère et asthénosphère dépend de l'état physique et donc de la température des matériaux. La subsidence occasionnée est donc d’origine thermique (principe d'isostasie – modèle de Pratt) 2- le déséquilibre des densités Avec le temps, la densité de la lithosphère océanique finit par devenir supérieure à celle du manteau asthénosphérique. La plaque, un temps maintenue en surface par la lithosphère voisine, finit par sombrer dans le manteau à la faveur des mouvements tectoniques globaux de convergence des plaques. Ainsi, l'âge de la lithosphère océanique n'excède donc pas 200 Ma.