Page 1
Dossier pédagogique
Jean-Antoine Watteau
Les Acteurs de bonne foi
d’après Marivaux
mise en scène Jean-Pierre Vincent
Représentations du 26 au 29 janvier 2011
Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, service éducatif de la Comédie de Reims :
r.gerardin@lacomediedereims.fr
Contacts relations publiques : Margot Linard : m.linard@lacomediedereims.fr
Jérôme Pique : j.pique@lacomediedereims.fr
Page 2
D’après Marivaux
Mise en scène Jean-Pierre Vincent
Dramaturgie Bernard Chartreux
Assistés de Frédérique Plain
Décor Jean-Paul Chambas
Assisté de Carole Metzner
Costumes Patrice Cauchetier
Lumières Alain Poisson
Mouvements physiques Bernard Chabin
Maquillages Suzanne Pisteur
Avec
Annie MERCIER Madame ARGANTE
Laurence ROY Madame HAMELIN
Anne GUÉGAN ARAMINTE
Claire THÉODOLY LISETTE
Pauline MÉREUZE COLETTE
Julie DUCLOS ANGÉLIQUE
David GOUHIER MERLIN
Olivier VEILLON BLAISE
Matthieu SAMPEUR ÉRASTE
Patrick BONNEREAU Le NOTAIRE
Coproduction Studio Libre, Théâtre Nanterre-Amandiers, Théâtre National de
Strasbourg, avec la participation artistique du JTN et du FIJAD.
Page 3
Les Acteurs de bonne foi
dossier pédagogique
sommaire
Présentation de
Les Acteurs de bonne foi
page
4
Entretien avec Jean-Pierre Vincent page
5
Extrait de
Les Acteurs de bonne foi
page
7
Texte en parallèle
: extrait de
La Lettre de Rousseau à D’Alembert
page
9
Auteur : biographie de Marivaux
page
10
Extraits de notes et réflexions de Jean-Pierre Vincent page
1
2
Échos dans la presse page
16
Focus sur Jean-Antoine Watteau page
1
9
L’EQUIPE ARTISTIQUE
page
2
1
Autres ressources
page
25
Page 4
PRESENTATION
C’est une pièce (tardive, elle date de 1757) en un acte, tout comme
La Dispute
et
L’Epreuve
, due à Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (né à Paris le 4 février 1688, mort
à Paris le 12 février 1763). Elle ne fut pas représentée de son vivant mais fut du moins
publiée dans
Le Conservateur
. L’œuvre est entrée au répertoire de la Comédie-Française en
1947, mais c’est André Barsacq qui la fit vraiment découvrir dix ans plus tard, au Théâtre de
l’Atelier.
De quoi s’agit-il dans
Les Acteurs de bonne foi
? Madame Hamelin, veuve richissime,
accorde à son neveu, l’autorisation d’épouser Angélique, jeune fille de province peu
fortunée et titrée. Cette Madame Hamelin, au demeurant femme d’esprit non dépourvue
d’un certain cynisme, entend faire payer cher son acquiescement à ce qu’elle considère
comme une mésalliance. Elle exige donc qu’une représentation théâtrale se déroule chez la
plus académique belle-mère du neveu, Madame Argante, laquelle ne peut décemment
refuser. Cela doit être interprété par les valets, sous la houlette de Merlin, qui s’adresse
d’abord à Lisette puis parvient à convaincre Colette et Blaise, deux paysans l’un à l’autre
promis, d’entrer dans le jeu. Il va se passer que deux des comédiens improvisés vont
accepter la fiction tandis que les deux autres, Lisette et Blaise, en seront dupes sous l’effet
de la jalousie... De fait, Merlin a imaginé une pièce à canevas (soit le résumé d’une intrigue,
utilisé comme partition pour l’improvisation, notamment dans la Commedia dell’arte), ce qui
renvoie d’emblée à une sorte d’hommage du vieux Marivaux à la troupe des Comédiens
Italiens qui avaient créé, quelque quarante ans plus tôt, de ses pièces entre toutes
devenues fameuses,
Arlequin poli par l’amour
,
La Surprise de l’amour
et
La Double
inconstance
.
Les Acteurs de bonne foi
relèvent du théâtre dans le théâtre, une forme qui
implique le va-et-vient entre la scène et la réalité. Si le souvenir des Italiens induit
sensiblement un jeu corporel, la langue en vigueur demeure suavement chatoyante,
orchestrant de façon savante le bal des mots dits. Ladite « bonne foi », laquelle se trouve à
l’origine de la confusion entre fiction et réalité, est inéluctablement liée aux personnages
patauds ou naïfs au parler paysan, quand bien même, de son côté, la fine Lisette tombe, de
façon imprévisible, dans le panneau du faux-semblant.
Page 5
ENTRETIEN
avec Jean-Pierre VINCENT
Du Marivaux en concentré
Jean-Pierre Vincent revient au Théâtre Nanterre-Amandiers (CDN qu’il a dirigé de 1990
à 2001) avec
les Acteurs de bonne foi
. Une pièce de Marivaux avec laquelle le metteur
en scène entretient «
depuis (presque) toujours une relation de travail excitante et
jubilatoire
».
Quelle relation particulière vous lie aux
Acteurs de bonne foi
?
Jean-Pierre Vincent : Il y a des pièces qui vous accompagnent secrètement toute la vie.
Vous les montez, une fois ou davantage, ou même vous ne les montez pas. Elles sont des
compagnes, des amies, des repères auxquels viennent se confronter les autres pièces…
Pour moi,
Les Acteurs de bonne foi
fait partie de ce petit cercle. J’ai mis en scène cette
œuvre en 1970, j’y suis revenu souvent dans des stages de sélection pour les grandes
écoles, mais bien plus : j’y pense en silence assez souvent. Cette pièce n’est peut-être
qu’une esquisse, mais entre les lignes on peut déceler une réserve de thèmes actifs, un
terrain de recherche privilégié pour les acteurs : comment, par quels moyens en montrer
tout le sous-texte ? Chaque mot pèse lourd. Théâtre et réalité, amour et désamour, jeux de
pouvoir entre femmes, riches et pauvres, c’est du Marivaux en concentré ; et c’est très
virtuose.
La langue de Marivaux structure et détermine la matière théâtrale de ses pièces. De
quelle façon souhaitez-vous que les comédiens appréhendent cette langue ?
J.-P. V. : «
Toute pièce est écrite dans une langue étrangère qu’il nous appartient de
comprendre et de traduire
». C’est Edward Bond, je crois, qui disait cela, en substance. Oui,
il y a un étrange parfum, un rythme vital unique dans la langue de Marivaux. On peut
chercher à expliquer, rationaliser, cerner cette langue, mais c’est beaucoup une affaire
d’instinct et de musicalité de la part de l’acteur. Je crois que ce dernier doit d’abord
s’appliquer à jouer l’une après l’autre, très concrètement, les pensées du personnage, qu’il
doit en guetter les contradictions, les trous noirs. La langue viendra d’elle-même : la
musique n’est pas écrite. Chaque acteur a aussi la sienne ! Et puis, voyez cette fameuse
langue : elle n’est pas la même selon que Marivaux écrit pour les Français ou pour les
Italiens, pour la merveilleuse Silvia, par exemple. Elle n’est pas la même non plus selon que
la pièce est en cinq actes ou en un acte. Chaque œuvre de Marivaux a aussi sa sous-
langue…
1 / 25 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !