DOSSIER PÉDAGOGIQUE SAISON AUTOMNE 2016 Jeudi 2 mars 14h00 CIE MIROIR ET MÉTAPHORE LE PRINCE TRAVESTI THÉÂTRE © Arnold Jerocky Durée : 1h30 sans entracte 1 SOMMAIRE À PROPOS DU SPECTACLE 1 DISTRIBUTION 1 NOTE D’INTENTION 2 BIOGRAPHIES 3 IMAGES 6 PISTES DE TRAVAIL 7 POUR ALLER PLUS LOIN 7 BIBLIOGRAPHIES / SOURCES 7 CONTACT 8 TARIFS Scolaires 4€ 2 À PROPOS DU SPECTACLE C’est l’histoire d’une princesse qui demande à sa meilleure amie de parler pour elle à un homme qu’elle aime. C’est l’histoire de cette amie, qui aime cet homme. C’est l’histoire d’un ministre qui veut la perte de cet homme. C’est l’histoire de cet homme qui n’est pas qui il dit. C’est l’histoire de son valet, qui se rit et s’enrichit de tout. C’est l’histoire de l’amour. Et de la peur de l’amour. HORTENSE « … Je ne sache qu’un homme dans le monde qui pût me convertir là-dessus, homme que je ne connais point, que je n’ai vu que deux jours. Je revenais de mon Château pour retourner dans la Province dont mon mari était Gouverneur, quand ma chaise fut attaquée par des voleurs qui avaient déjà fait plier le peu de gens que j’avais avec moi. L’homme dont je vous parle, accompagné de trois autres, vint à mes cris, et fondit sur mes voleurs, qu’il contraignit à prendre la fuite, j’étais presque évanouie, il vint à moi, s’empressa à me faire revenir, et me parut le plus aimable, et le plus galant homme que j’ai encore vu… » (Acte I, scène I) DISTRIBUTION Texte : Marivaux Mise en scène : Daniel Mesguich Assistante à la mise en scène : Delphine Touchet Avec : Sarah Gabrielle (La Princesse), Grégory Corre (Lélio), Sterenn Guirriec (Hortense), William Mesguich (Frédéric), Alexandre Levasseur (Arlequin), Rebecca Stella (Lisette), Alexis Consolato (L’Ambassadeur) Costumes : Dominique Louis Scénographie : Camille Ansquer Son : Franck Berthoux Lumières : Jean Luc Chanonat Maquillage : Eva Bouillaut Régie son et lumière : Angélique Bourcet Production : Miroir et Métaphore – Cie Daniel Mesguich Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, l’ADAMI, la SPEDIDAM, le Jeune Théâtre National Coréalisation : Théâtre du Chêne Noir 3 ■ Note d’intention « Dans Le Prince Travesti - manière de conte de fées qui cache sous la langue la plus délicieuse la voix la plus délictueuse, la voix majeure du désir sans dieu, manière de rêve (ou plutôt de cauchemar) toute tissée de secrets, de désirs, de menaces et de terreurs, où évoluent, dans un pays de carton-pâte, dans un palais-prison labyrinthique en lequel, lorsqu’ils ne sont pas en train de s’y perdre, sans cesse s’espionnent princes, princesse et méchant ministre - nul n’est qui il est. Mais le devient. Par le théâtre. Une Princesse prie sa meilleure amie de dire pour elle à un homme qu’elle l’aime… Mais « pour », hélas, signifie aussi bien « en faveur de » que « à la place de ». « Pour », qui toujours déplace, remplace, est le mot du théâtre. Le Prince Travesti, en les méandres psychologiques les plus romanesques (et les plus terrifiants : plutôt roman noir anglais que marivaudage), colin-maillard métaphysique tout tissé de faux semblants, de chausse-trappes et de miroirs sans tain, triomphe de l’Amour et du Désir sur le Pouvoir et l’Intérêt, spectre incandescent d’un étrange soleil noir en pleine idéologie des Lumières, dit le théâtre même. Si je mets en scène Le Prince Travesti, c’est que je cherche, une fois de plus, à mettre en scène le théâtre. » Daniel Mesguich BIOGRAPHIE Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, né le 4 février 1688 à Paris où il meurt le 12 février 1763, est un écrivain français. Homme solitaire et discret à la personnalité susceptible, longtemps incompris, il fut un journaliste, un romancier, mais surtout un auteur dramatique fécond qui, amoureux du théâtre et de la vérité, observait en spectateur lucide le monde en pleine évolution et écrivit pour les Comédiens italiens, entre 1722 et 1740, des comédies sur mesure et d’un ton nouveau, dans le langage « de la conversation ». Il est, après Molière, Racine, Pierre Corneille et Musset, le cinquième auteur le plus joué par la Comédie-Française. Son premier texte est une comédie d'intrigue en un acte et en vers le Père prudent et équitable, ou Crispin l’heureux fourbe jouée dans un cercle d’amateurs en 1706 et édité en 1712. Il édite son premier roman en 1712 Les effets surprenants de la sympathie. Sa rencontre avec Fontenelle, et la fréquentation du salon de la très spirituelle Madame de Lambert, sont déterminantes pour sa formation. Il y rencontre des « Modernes » et s’y initie à une forme de « préciosité nouvelle », qui donnera naissance au « marivaudage ». Il développe alors son observation critique, s’engage dans la bataille contre les classiques et s’essaie à de multiples genres : roman parodique, poème 4 burlesque ou chronique journalistique. Le parodique est alors sa principale voie d’écriture. Il reprend, selon l’esprit néo-précieux qui traite de façon « enjouée » les « grands sujets », tout ce qui fait le patrimoine culturel des écrivains classiques et le travestit en œuvres originales et décalées par rapport à l’usage. Sa raison d’être est toute trouvée, ce sera le théâtre. Il s’essaie à la tragédie classique en cinq actes et en vers avec Annibal, joué en 1720 par les comédiens du Roi, mais ce n’est pas une réussite. Son premier succès, la même année, il le doit à Arlequin poli par l'amour joué par les acteurs italiens de Luigi Riccoboni. Il apprécie le jeu des comédiens italiens et devient l’auteur attitré de la troupe. La jeune et talentueuse Silvia Balletti (étroitement liée à Giacomo Casanova, elle est la mère de Manon Balletti), la prima amorosa, devient son interprète idéale et il écrit spécialement pour elle. Il révolutionne le genre de la comédie sentimentale, qu’il explore au travers des deux Surprises de l’amour ou de La Double Inconstance, mais surtout de ses pièces devenues de grands classiques du répertoire : Le Jeu de l'amour et du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737). Il écrit aussi des comédies sociales qui posent des problèmes fondamentaux : la liberté et l’égalité entre les individus (L'Île des esclaves en 1725), la situation des femmes (La Nouvelle Colonie en 1729). Placées dans des cadres utopiques, ces pièces, qui ont eu peu de succès à leur création, développent ses réflexions sur les relations humaines. Le théâtre de Marivaux reprend la devise de (qui « corrige les mœurs par le rire ») et construit une sorte de pont entre la bouffonnerie et l’improvisation traditionnelle de la commedia dell'arte, avec ses personnages stéréotypés (essentiellement Arlequin), source de burlesque, et un théâtre plus littéraire et psychologique, plus proche des auteurs français et anglais. Ce qui implique que ce théâtre utilise divers niveaux de comique, les domaines du ludique, du satirique et du poétique. Au XVIIIe siècle, le succès n’est jamais éclatant : les Comédiens Français et leur public ne l’apprécient pas, et le Théâtre-Italien reste une scène secondaire. D’autre part, Marivaux s’est toujours tenu à l’écart du clan des philosophes. Mais son influence littéraire est profonde. S’il a imposé une technique romanesque dont profitera Stendhal, son style de dialogue théâtral, surtout, inspirera, au XIXe siècle, les comédies de Musset, et au XXe siècle celles de Giraudoux. Il a maintenant trouvé un public enthousiaste qui considère précisément comme très moderne la complexité qu’on lui reprochait de son temps. Marivaux a été un écrivain prolifique : de 1713 à 1755, il a publié pratiquement tous les ans. Une quarantaine de pièces de théâtre, en un ou trois actes le plus souvent, sept romans et récits parodiques, trois journaux et une quinzaine d’essais. Daniel Mesguich compte à son actif plus d’une centaine de mises en scène pour le théâtre, et plus d’une quinzaine pour l’opéra, sur les plus grandes scènes françaises (Cour d’honneur du Festival d’Avignon, Comédie-Française, Théâtre de Chaillot, Odéon, Opéra de Paris, etc) et étrangères (Moscou, Pékin, Séoul, Brazzaville, etc). Daniel Mesguich a également été l’acteur d’une quarantaine de films de cinéma, signés notamment Michel Deville, Costa-Gavras, François Truffaut, Ariane Mnouchkine, etc, et de télévision (Napoléon, Berlioz, Kafka, etc). Au théâtre, il a joué dans ses propres spectacles ou sous la direction de Robert Hossein, Antoine Vitez, Jean-Pierre Miquel, etc. 5 Nommé le plus jeune professeur du Conservatoire national supérieur d’art dramatique – seulement dix ans après sa sortie comme élève – il y a enseigné de 1983 à 2014 et en a été, de 2007 à 2014, le directeur. Il est, aujourd’hui, fréquemment sollicité pour diriger des master classes à l’étranger (Académie de Pékin, Princeton University, Monterey, Budapest, etc) et pour donner des conférences sur l’art dramatique (New York, Harvard, Oxford, Bogotá, etc). Daniel Mesguich est fréquemment invité comme lecteur dans de nombreuses manifestations littéraires (Marathon des mots à Toulouse, Banquets de Lagrasse, etc) et se produit, tout aussi fréquemment, comme récitant aux côtés de personnalités musicales ( Brigitte Engerer, Soo Park, Jean-Efflam Bavouzet, Hélène Grimaud, etc) ou sous la baguette de grands chefs (Kurt Masur, Jean-Claude Malgoire, Philippe Bender, Jean-Christophe Spinosi, François-Xavier Roth, JeanClaude Casadesus, Emmanuel Krivine, etc). Outre de nombreux articles théoriques sur le théâtre, Daniel Mesguich est notamment l’auteur d’un essai (L’éternel éphémère), d’un Que sais-je ? (Le Théâtre, avec Alain Viala), de trois livres d’entretiens (Le Passant composé, avec Antoine Spire ; Je n’ai jamais quitté l’école, avec Rodolphe Fouano ; Vie d’artiste, avec Jocelyne Sauvard), d’une pièce de théâtre (Boulevard du boulevard du boulevard), d’un roman (L’Effacée), de nombreuses traductions (de Shakespeare, Kleist, Euripide ou Pinter), et, récemment, d’un livret d’opéra (La Lettre des sables, musique de Christian Lauba). 6 EN IMAGES © Arnold Jerocky 7 PISTES DE TRAVAIL ■ Schéma dramaturgique du théâtre : la tragédie ■ Les personnages du théâtre de Marivaux ■ Le marivaudage POUR ALLER PLUS LOIN ■ Les adaptations contemporaine du théâtre de Marivaux ■ Film l’Esquive d’Abdellatif Kechiche / le marivaudage dans une cité contemporaine BIBLIOGRAPHIE / SOURCES ■ Wikipédia ■ Compagnie « Miroir & Métaphores » / Daniel Mesguich ■ Bibliographie : - De quelques formes du discours amoureux dans Le Prince travesti de Marivaux, Paul Hoffmann, L’Information littéraire, 1984. - La Feinte et le soupçon dans Le Prince travesti de Marivaux, Marie-Hélène Cotoni, Hommage à Claude Digeon, Claude Faisant, Avant-propos, Paris, Belles Lettres, 1987. - Jeux du politique et du romanesque : à propos de deux pièces de Marivaux, Dramaturgies : langages dramatiques, Jacques Truchet, Paris, Nizet, 1986, p. 383-88. 8 CONTACT 03 89 70 90 23 Théâtre La Coupole 2, Croisée des Lys 68300 SAINT-LOUIS www.lacoupole.fr 9