In´egalit´es de Bell et m´ecanique quantique : les d´etails
d’une incompatibilit´e
P. Roussel
To cite this version:
P. Roussel. In´egalit´es de Bell et m´ecanique quantique : les d´etails d’une incompatibilit´e.
Journal de Physique, 1986, 47 (3), pp.393-405. <10.1051/jphys:01986004703039300>.<jpa-
00210219>
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393
Inégalités
de
Bell
et
mécanique
quantique :
les
détails
d’une
incompatibilité
P.
Roussel
Institut
de
Physique
Nucléaire,
B.P.
1,
91406
Orsay
Cedex,
France
(Reçu
le
15
avril
1985,
révisé
le
5
novembre,
accepte
le
18
novembre
1985)
Résumé.
2014
Après
avoir
introduit
le
débat
sur
la
mécanique
quantique
(M.Q.)
ouvert
en
1935
par
A.
Einstein
et
N.
Bohr,
on
décrit
l’expérience
proposée
par
D.
Bohm
et
on
rappelle
les
inégalités
trouvées
par
J.
Bell
pour
mettre
à
l’épreuve
la
classe
de
modèles
prétendant
compléter
la
M.Q.
par
des
paramètres
(cachés)
dans
le
passé
commun.
Pour
des
directions
de
polariseur
coplanaires
(toujours
le
cas
pour
des
photons)
on
montre
que
la
M.Q.
viole
presque
partout
ces
inégalités.
Les
propriétés
générales
des
fonctions
(d’une
variable)
satisfaisant
aux
inégalités
de
Bell
sont
examinées
en
détail
pour
la
comparaison
de
ces
fonctions
avec
celles
prédites
par
la
M.Q.,
en
ce
qui
concerne
les
dérivées,
les
intégrales,
les
valeurs,
les
intervalles,
les
amplitudes
et
finalement
le
comportement
global;
quelques
exemples
de
fonctions «
à
la
Bell »
construites
pour
se
rapprocher
des
prédictions
de
la
M.Q.
sont
donnés.
Il
est
ainsi
mis
en
évidence
une
incompatibilité
de
la
M.Q.
avec
les
fonctions
satisfaisant
aux
inégalités
de
Bell,
plus
radicale
que
celle
qui
résulte
du
seul
examen
des
inégalités.
Abstract
2014
After
introducing
the
1935
debate
between
A.
Einstein
and
N.
Bohr
about
quantum
mechanics
(Q.M.)
we
describe
the
thought-experiment
of
D.
Bohm
and
recall
the
inequalities
found
by
J.
Bell
for
testing
the
class
of
theories
based
on
the
hypothesis
of
hidden-parameters
in
the
common
past.
lt
is
shown
that
Q.M.
violates
these
inequalities
almost
everywhere.
The
general
properties
offunctions
satisfying
Bell’s
inequalities
are
studied
in
order
to
compare
them
to
Q.M.
predictions
as
regards
derivatives,
integrals,
values,
intervals,
amplitudes
and
finally
the
overall
behaviour;
a
few
of
the
Bell’s
functions
chosen
to
approach
somehow
Q.M.
are
given.
Altogether,
in
the
comparison
between
Q.M.
and
functions
satisfying
Bell’s
inequalities,
an
incompatibility
is
revealed
which
is
stronger
than
the
one
resulting
from
consideration
of
just
the
inequalities.
J.
Physique
47
(1986)
393-405
MARS
1986,
Classification
Physics
Abstracts
03.65
1.
Introduction.
Un
d6bat
portant
sur
les
qualit6s
de
th6orie
physique
de
la
m6canique
quantique
a
6t6
amorcé
il
y
a
un
demi-
siecle
par
un
article
de
A.
Einstein,
B.
Podolsky
et
N.
Rosen
[1]
et
par
un
article
en
« réponse»
de
N.
Bohr
[2]
quelques
mois
plus
tard
en
1935.
Les
succes,
c’est
peu
dire,
de
la
m6canique
quantique
n’ont
pas
permis
aux
questions
soulevees
de
rester
au
premier
plan
de
ractualit6
de
la
physique
mais
le
d6bat
pourtant
dure
toujours.
On
se
doit
de
citer
l’intervention
tres
importante
de
D.
Bohm
et
Y.
Aharonov
[3]
en
1957
qui
ont
propose
une
exp6-
rience
type
permettant
a
la
fois
de
poser
clairement
les
problemes
et
susceptible
de
realisation
effective.
Mais
celle
des
voies
de
ce
d6bat
qui
occupe
aujour-
d’hui
le
devant
de
la
scene
a
ete
ouverte
par
J.
S.
Bell
[4]
en
1964
et
si
elle
tient
ce
role,
c’est
que
Bell
a
espere
pouvoir
faire
trancher
le
d6bat
par
un
resultat
exp6ri-
mental.
Il
a
en
effet
montre
pour
toute
une
classe
de
modeles
pouvant
en
principe
pr6tendre
a
compl6ter
la
mecanique
quantique,
et
en
s’appuyant
sur
rexp6-
rience
type
de
Bohm,
que
les
r6sultats
d7exp6riences
(ou
leurs
predictions)
devaient
satisfaire
une
certaine
relation,
plus
pr6cis6ment
une
inegalite
reliant
les
resultats
de
mesures
pour
différentes
valeurs
d’un
parametre
-
en
fait,
tangle
de
deux
polariseurs
comme
on
le
verra
plus
loin.
Des
experiences
ont
6t6
effectivement
menees
jusque
recemment
celles
de
A.
Aspect et
al.
tres
pr6cises
[5]
et
pour
les
demières
[6],
faisant
intervenir
un
parametre
nouveau,
le
temps.
Elles
ont
(presque)
toutes
confirme
la
mecanique
quantique
et
(donc)
viole
les
in6galit6s
de
Bell
rejetant
ainsi
la
classe
de
modeles
a
1’6preuve.
Il
reste
a
interpreter
ces
experiences,
c’est-a-dire
a
examiner
ce
qu’elles
impliquent
et
surtout
ce
qu’elles
61iminent :
confirment-elles
seulement
que
la
m6ca-
nique
quantique
fonctionne
bien,
ou
bien
qu’elle
est
incompatible
avec
certaines
hypotheses
-
les-
quelles.
Quel
est
le
rapport
avec
les
questions
ini-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01986004703039300
394
tiales
de
Einstein et
al.
De
nouvelles
questions
sont-
elles
posees ?
De
nouveaux
concepts
sont-ils
n6cessaires ?
En
regard
de
ces
grandes
interrogations
tres
largement
encore
en
d6bat
aujourd’hui
[7]
le
but
de
cet
article
est
limite :
pr6ciser
par
une
etude
d6taill6e
portant
sur
l’experience
type
de
Bohm,
les
points
de
compatibilite
et
d’incompatibilit6
des
predictions
de
la
mecanique
quantique
avec
les
in6galit6s
de
Bell.
Pour
cela,
on
va
d’une
part
etablir
que
la
violation
des
in6galit6s
de
Bell
ou
de
ses
generalisations
par
la
mecanique
quantique
est
plus
systematique
que
ce
qui
était
jusqu’ici
reconnu
et
d’autre
part
d6montrer
quelques
consequences
des
in6galit6s
de
Bell
qui
accentuent
l’incompatibilit6
trouv6e
et
permettent
de
pr6ciser
comment,
a
l’inverse
de
la
comparaison
directe,
une
fonction
qui
satisfait
aux
in6galit6s
de
Bell
peut
se
comparer
aux
predictions
de
la
mecanique
quantique.
Les
enjeux
de
ces
comparaisons
ne
seront
pas
dis-
cut6s
ici
mais
rappelons-les
cependant
tels
qu’ils
ont
6t6
pr6sent6s
par
Bell
[4] :
montrer
qu’il
n’est
pas
possible
de
retrouver
causalite
et
localite
en
compl6tant
la
description
d’un
6tat
quantique
par
des
variables
additionnelles
qui
pr6d6termineraient
les
resultats
des
mesures
ult6rieures.
Bell
pr6cisait
que
ce
qui
fait
pour
lui
principalement
diff’lcult6
c’est
fexigence
de
localité
qui
voudrait
que
le
resultat
d’une
mesure
sur
un
systeme
ne
soit
pas
affect6
par
des
operations
sur
un
autre
systeme
6loign6
avec
lequel
il
a
interagi
dans
le
pass6.
Pr6cisons
enfin
que
si
c’est
«
l’intime
conviction »
de
l’incompatibilit6
des
hypotheses
a
l’épreuve,
para-
m6tres
(caches)
predetermines,
ou
parametre
dans
le
pass6
commun,
avec
les
bases
de
la
mecanique
quantique
qui
a
motive
ce
travail,
il
est
souhait6
que
les
resultats
trouv6s
soient
ind6pendants
de
cette
conviction !
2.
Les
inigalit6s
de
Bell
2.1
UNE
EXPTRIENCE
TYPE
POUR
DEMONSTRATIONS.
-
Bien
que
beaucoup
d’experiences
aient
6t6
effectu6es
avec
des
photons,
nous
commencerons
avec
fexemple
original
aussi
bien
de
Bohm
que
de
Bell
(Fig.
1),
celui
de
deux
particules
1
et
2
de
spin
1/2
form6es
dans
un
6tat
singulet
S
=
0
et
se
«
séparant»
pour
etre
d6tect6es
«
indépendamment
»
dans
deux
aimants
Fig.
1.
-
Schema
de
1’exp6rience
type
(avec
des
particules
de
spin
1/2)
propos6e
par
Bohm
pour
concr6tiser
la
question
soulevee
par
Einstein,
Podolsky
et
Rosen.
[Diagram
of
the
thought-experiment
proposed
by
D.
Bohm
to
examplify
the
questions
of
Einstein,
Podolsky,
Rosen.]
de
Stem-Gerlach
dont
les
axes
de
mesure
de
pola-
risation
peuvent
etre
orientes
selon
différentes
direc-
tions
a,
b,
c,
etc.
Le
resultat
de
la
mesure
de
polarisation
A
=
a1 .
a
sur
la
particule
1
et B
= 62
b
sur
la
particule
2
peut
donner
un
resultat
+ I
ou -
1,
quelles
que
soient
les
orientations
a
et
b,
en
conformite
avec
la
mecanique
quantique
(et
a
1’experience).
Cela
est
vrai
quel
que
soit
1’6tat
initial
mais
pr6ciser
1’6tat
initial
S
=
0
permet
de
pr6dire
la
correlation
entre
les
mesures
A
sur
1
et B
sur
2.
La
m6canique
quantique
predit,
en
effet,
une
valeur
moyenne
pour
cette
correlation
= -
a
b
(a
et
b
vecteurs
unitaires).
(1)
Bell
met
alors
a
1’epreuve
le
modele
suivant
dit
à
variables
suppl6mentaires.
Selon
ce
modele,
pour
chaque
couple
de
particules,
la
valeur
particuliere
d’un
param6tre A
pr6-d6termine
(1)
le
resultat
de
la
mesure
aussi
bien
A
sur
1
que B
sur
2
La
r6partition
statistique
des
valeurs
de A
pour
les
dfff6rents
tirages
de
couples
de
particules
autorise
la
dispersion
des
resultats
pour
un
choix
donn6
de
a
et
b
-
sans
cette
possibilite,
A
et B
seraient
constants
pour
a
et
b
fixes
et
le
modele
perdrait
d6ji
tout
contact
avec
la
r6alit6.
2.2
PouRQuoi
UNE
INÉGALITÉ. -
La
connaissance
complete
d’une
part
de
la
fonction
A(a,
A)
(B
s’en
deduit
comme
on
le
verra
plus
loin),
d’autre
part
de
la
distribution
de
probability
p(À)
de
A
pr6ciserait
completement
le
modele
et
permettrait
de
calculer
la
valeur
moyenne
de
toute
mesure
effectuee
sur
le
systeme,
en
particulier
la
correlation
recherchee
et
de
la
comparer
directement
a
la
prediction
de
la
m6canique
quantique
L’interet
de
la
d6marche
de
Bell
est
d’arriver
a
un
resultat
qui
n’est
qu’une
in6galit6
mais
qui,
par
contre,
ne
repose
que
sur
la
seule
hypothese
de
depart
de
la
predetermination
de
A
et B :
A
=
A (a,
A);
(1)
Notons
que
si
le
param6tre
A
n’6tait
pas
consid6r6
comme
un
param6tre
du
pass6
commun
caractérisant
«
1’6tat
objectif »
de
la
source
«
au
moment »
de
1’emission,
le
modele
a
1’6preuve
perdrait
de
ce
fait
son
caract6re
« local »
puisque
la
valeur
commune
de A
devrait
alors
rester
corr6l6e
entre
les
sites
des
mesures
de
A
et
de
B.
395
B
=
B(b,
A),
ind6pendamment
de
la
forme
parti-
culi6re
que
peuvent
prendre
les
fonctions
A,
B
et
p.
Cela
permet
de
ne
pas
mettre
a
l’épreuve
successive-
ment
toutes
les
hypotheses
qu’on
pourrait
faire
sur
ces
fonctions.
L’inegalite
est
la
suivante :
Les
différentes
demonstrations
de
cette
inegalite
ou
de
ses
generalisations
reposent
en
fait
sur
des
considerations
de
mesures
portant
sur
1’ensemble
A
des
valeurs
de
A
(voir
(8)
par
exemple).
L’in6galit6
de
Bell
g6n6ralis6e
(9)
correspond
à
deux
choix
de
direction
a
et
a’
pour
la
particule
1,
deux
choix
b
et
b’
pour
la
particule
2.
On
trouve
par
exemple
l’in6galit6 :
et
les
trois
autres
inegalites
qu’on
obtient
en
déplaçant
le
signe -.
Notons
alors
que
pour
une
disposition
donn6e
de
4
directions,
c’est
donc
au
total
3
x
4
=
12
(double)
in6galit6s
de
ce
type
qu’on
peut
ecrire
a
partir
des
6
mesures
possibles,
P(a,
b),
P(a,
b’),
P(a’,
b),
P(a’,
b’),
P(a,
a’),
P(b,
b’).
C’est
cette
multiplicite
qui
est
a
l’origine
du
ren-
forcement
de
l’incompatibilit6
qu’on
va
etablir;
elle
existe
aussi
pour
le
cas
de
rin6galit6
originale
a
trois
directions.
2. 3
PASSAGE
A
UNE
FONCTION
D’UNE
SEULE
VARIABLE
(ANGULAIRE).
-
Les
differents
vecteurs
a,
b,
c...
envisages
jusqu’ici
peuvent
avoir
une
orientation
quelconque
dans
l’espace
a
trois
dimensions,
cepen-
dant,
l’isotropie
de
l’espace
conduit
a
ne
faire
dependre
P(a,
b)
que
de
l’angle
non
oriente
6a,b
entre
a
et
b
soit :
Par
ailleurs,
que
le
resultat
A
intervienne
dans
une
measure
simple
ou
dans
une
mesure
en
coincidence
(correlation),
on
a
forcement :
il
en
resulte
et
finalement
L’ensemble
de
ces
conditions
se
traduit
sur
la
fonction
f
par
les
conditions :
l’étude
de
f
6tant
limit6e
a
l’intervalle
(0,
n).
La
condition
f (0) = -
f(n) = - I
avait
d6ji
6t6
introduite
par
J.
Bell
[4]
sous
la
forme
A
=
(a,
A)
=
-
B(a,
À)
pour
permettre
de
satisfaire
à
C’est
notamment
pour
s’affranchir
de
cette
condition
que
les
in6galit6s
g6n6ralis6es
ont
ete
introduites.
Aucune
de
ces
conditions
(8)
n’est
de
toute
facon
utilisee
dans
le
chapitre
3,
ni
pour
l’inégalité
origi-
nale,
ni,
bien
sur,
pour
l’in6galit6
generalisee
(bien
qu’a
r6vidence,
les
predictions
de
la
M.Q.
y
soient
conformes).
Elles
ne
seront
utilisees
que
dans
le
chapitre
4.
Examinons
maintenant
les
consequences
de
fine-
galit6
(5),
etablie
dans
l’espace
a
3
dimensions,
sur
la
fonction
d’une
seule
variable
angulaire
f (0).
Soit
a
l’angle
entre
les
vecteurs
a
et
b,
supposes
fixes,
soit
l’angle
entre
les
vecteurs
a
et
c
suppose
constant
(c
n’6tant
pas
autrement
contraint)
0 K
a, p
n.
Le
premier
membre
de
(5)
est
alors
constant,
le
second
membre
peut
s’6crire :
ofi 0
peut
prendre
n’importe
quelle
valeur
sur
l’inter-
valle
Au
total,
(5)
se
traduit
donc
par :
pour
tout 0
dans
l’intervalle
C’est
la
presence
du
signe
valeur
absolue
qui
nous
permet
d’imposer
a
&#x3E; fl
sans
perte
d’information :
On
a
indique
sur
la
figure
2
la
zone
du
plan
f(0)
interdite
pour
f
par
la
condition
(9a)
a
partir
des
deux
seules
donn6es
f (a)
et
f(fl)
correspondant
aux
angles
a
et
fl
(avec
ici
( a
+ P)
n).
Si
a,
b,
c
avaient
6t6
choisis
au
depart
coplanaires
-
c’est
necessairement
le
cas
pour
les
photons
puisque
ceux-ci
sont
definis
(par
exemple)
par
leur
polarisation
lineaire
selon
une
direction
necessairement
perpen-
diculaire
a
la
direction
de
propagation
-
seules
les
valeurs
extremes
de 0
auraient
6t6
a
considerer :
0 = oc + # ou 0 = 2 n - (ot + P), et 0 = I cx - p
396
Fig.
2.
-
Consequences
pour
la
fonction
d’une
variable
f (0)
de
1’existence
de
l’in6galit6
de
Bell
dans
l’espace
à
trois
dimensions
pour
le
cas
de
particules
(de
masse
finie)
a
spin
1/2.
La
connaissance
de
f (a)
et
f (P)
61imine
la
zone
hachur6e
pour
la
fonction
f(0).
Si
les
directions
des
pola-
riseurs
sont
maintenues
dans
un
plan,
seules
les
valeurs
extremes
a - fl
et
a
+ P
sont
61imin6es.
[Consequences
for
the
one
variable
function
f (0)
of
Bell’s
inequalities
established
in
the
three-dimensional
space.
f (a)
and
f(fl)
being
known,
the
shaded
area
is
forbidden
for
f(0).
Only
the
extreme
values
(X - P
and
a
+ P
are
excluded
if
the
axes
of
the
polarizers
are
kept
within
a
plane.]
ce
qui
reduit
donc
la
portee
de
1’inegalite
(5).
Cepen-
dant,
dans
l’ essentiel
de
ce
qui
suit,
on
reduira
fine-
galite
de
Bell
a
la
seule
valeur
lirnite 0
=
a -
fl
(2).
On
a
alors
pour
les
particules
de
spin
1/2
dans
un
6tat
S
une
condition
necessaire
meme
si
elle
n’epuise
pas
le
resultat
de
Bell
et
on
aura
d’autre
part
-
et
c’est
la
raison
de
ce
choix
-
toute
l’in6galit6
de
Bell
pour
des
photons
convenablement
prepares
(9)
moyen-
nant
des
modifications
mineures :
la
polarisation
lin6aire
correspond
a
une
direction
(et
pas
un
axe
orient6),
les
polarisations
exclusives
correspondent
a
des
polarisations
perpendiculaires
(et
pas
opposees) ;
la
dependance
de
la
correlation
avec
1’angle
des
polariseurs
prevue
par
la
m6canique
quantique
est
en
cos
2
0
(au
lieu
de -
cos
0).
(Et
bien
sur
les
condi-
tions
(8)
doivent
etre
changees
en
consequence
quand
elles
sont
utilisees.)
Dans
les §
3.1
et
4,
on
partira
donc
de
1’inégalité
de
Bell
sous
la
forme :
Dans
le
§
3.2,
on
utilisera
les
inegalites
g6n6ralis6es
pour
des
situations
coplanaires.
Examinons
ici
comment
s’ecrivent
dans
ce
cas
les
12
in6galit6s
(6).
La
disposition
relative
de
4
directions
est
caract6ris6e
par
trois
angles
a,
fl,
y
limites
par
les
in6galit6s
0
a,
P n; 0 }’ 2 n; 0 Ct + p + }’ 2 n.
(2)
Une
fonction
f
qui
satisfait
a
(9)
avec 0
=
a - fl
pour
toutes
valeurs
de
a
et fl
satisfait
aussi
a
(9)
avec 0 =
a
+
fl.
Le
choix
de
y
est
evidemment
arbitraire,
mais
on
ne
peut
avoir
2
angles
superieurs
a
n.
On
peut
caracteriser
chaque
inegalite
g6n6ralis6e
par
deux
indices :
le
premier
indique
le
choix
des
quatre
(parmi
six)
combinaisons
d’angles
coplanaires
utilisees
dans
(6)
soit :
indice
1
(arbitraire)
Le
second
indice
caracterise
la
place
du
signe
moins
et
choisissons
par
exemple
1
pour
le
dernier
angle
et...
4
pour
le
premier.
L’inegalite
generalisee
s’6crit
donc :
3.
Violation
de
1’inegalite
de
Bell
par
la
mecanique
quantique
dans
une
experience
Einstein-Podolsky-
Rosen-Bohm
On
a
souvent
ecrit
(voir
R6[
[5,
6,
9]
et
articles
cites)
que
les
cas
de
violation
des
inegalites
etaient
peu
nombreux,
mais
si
cela
est
vrai
du
point
de
vue
des
experiences
realisees,
on
va
montrer
d’une
part,
pour
le
cas
des
particules
de
spin
1/2
et
pour
le
cas
ou
les
directions
de
mesure
des
aimants
de
Stem-
Gerlach
sont
coplanaires,
que
les
predictions
de
la
mecanique
quantique
violent
«presque
partout »
ces
inegalites ;
on
va
montrer
d’autre
part,
pour
le
cas
des
photons,
qu’il
y
a
aussi
violation
presque
partout
d’une
au
moins
des
inegalites
de
Bell
g6n6-
ralis6es.
Remarquons
que
l’essentiel
est
en
fait
dans
la
coplanarite
des
directions
de
mesure
et
qu’on
demontrerait
donc
de
la
meme
fagon
la
violation
des
inegalites
g6n6ralis6es
pour
le
cas
des
particules
de
spin
1/2
ou
la
violation
des
in6galit6s
simples
dans
le
cas
des
photons.
3.1
INtGALiTt
ORIGINALE
ET
PARTICULES
DE
SPIN
1/2.
-
La
relation
(10)
entraine :
y(ex,
P) =
-f(cx) -
-f(fl) -
f (a -
P)
+
-f(0) , 0
(11)
ou
y(a,
P)
a
ete
introduite
pour
la
commodite
de
la
suite.
Si
on
se
rappelle
que
pour
la
mecanique
quantique,
on
obtient :
Sauf
aux
frontieres
du
domaine
(a
=
fl
ou p
=
0,
ou
a
=
7),
pour
lesquelles
l’égalité
est
obtenue,
yM,Q,
&#x3E;
0
viole
partout
l’in6galit6
(11),
voir
figure
3.
Un
ecart
maximum
de
0,5
est
obtenu
pour
a
=
2
n/3 ;
fl
=
n/3.
L’importance
de
cet
6cart
peut
etre
apprecie
en
constatant
que
chacun
des
quatre
termes
com-
posant
y(a,
fl)
est
borne
par
±
1;
mais
l’essentiel
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